31 juillet 2007

Le logement wallon reste politisé

La politisation du secteur du logement social se poursuit en Région wallonne, en dépit des engagements du PS et du cdH, dénonce lundi le député MR Willy Borsus dans les colonnes du quotidien Le Soir.Au vu des administrateurs des 70 sociétés de logement de services publics (SLSP), la clé de répartition "2/3 PS, 1/3 cdH" reste d'actualité. Le député a constaté qu'une série de chefs de cabinets ont été nommés administrateurs par la Région wallonne."Je demande donc au gouvernement wallon de retirer cette liste et de lancer un appel public pour recruter ses administrateurs en fonction de leurs qualités et pas seulement de leur couleur politique".

Le baron maudit le Gazon

Le Waux-Hall de Bruxelles sera bientôt orphelin : son célèbre occupant et « conservateur » menace de plier bagages.Eric d’Huart demande la résiliation de son bail
Pas que j’aie quelque chose contre la musique électronique. Au contraire : je suis un fana. J’ai passé des nuits entières à danser comme une toupie, au Fuse ou ailleurs. Mais maintenant, j’ai cinquante ans et la nuit, je dors. Enfin, j’aimerais… » Car une cohorte de bruits incongrus n’ont de cesse de troubler le sommeil du seul habitant du parc de Bruxelles.
« Certains sont sympathiques, d’autres inévitables, détaille Eric d’Huart. Et puis, nous sommes en 2007 : toute attitude d’arrière-garde serait stérile. » Mais les soirées « Gazon », c’est le bruit de trop. Au point de mettre à mal le pacte passé entre le truculent baron et « son » Waux-Hall.

« Le terme désigne un bâtiment d’agrément dans un parc public », précise le maître des lieux. Sauf que la construction de ce théâtre en plein air, lancée en 1913, s’arrête net un an plus tard, seuls les murs sortant de terre. En 1984, curiosité et hasard s’entendent et créent la rencontre. « Le reste est du ressort sentimental et pourrait se comparer à une visite au chenil. C’est l’animal qui vient à vous, pas l’inverse. »
La Ville de Bruxelles n’est pas longue à convaincre : le baron décroche un bail de 30 ans, renouvelable pour 18 autres. En échange, il prend à sa charge la rénovation de la bâtisse. « Le bail prévoyait un investissement de 12,5 millions de francs belges. En réalité, j’y ai mis le double, rien que pour le gros œuvre. Le Waux-Hall était une ruine, une coquille vide infiltrée par l’eau et transformée en nursery pour la mérule. »
En 1988, le baron quitte son appartement de la Grand-Place. « Habiter derrière ces façades glamour ne brillait que sur carte de visite. C’était intenable. » Dans un premier temps, la cohabitation est rustique. Vaisselle dans la baignoire et échelles branlantes en guise d’escaliers. Mais ils s’apprivoisent. Moulures, girandoles en provenance de Murano, tapisseries, toiles et autres damas de soie, avec le baron à la décoration, le chancre se mue en château. « A certains moments, vivre ici est exquis, enchanteur, d’une qualité surnaturelle. »
Mais il y a un « mais ». « Avec la pollution, les nuisances sonores sont le fléau de notre temps. » Le baron est cerné. Chantiers, toilettes mobiles devant sa porte, joueurs de djembé de tous poils, passe encore. « C’est devenu insupportable quand les grilles du parc sont restées ouvertes la nuit. Henri Simons, alors échevin, a justifié cela par un argument d’anthologie. Il voulait, je cite, “faire du parc une plateforme d’expression libre pour les pluricultures multiethniques”. Moi j’ai surtout décodé ça comme un fameux boxon. En effet, j’ai dégusté. » Le baron reste pourtant philosophe. « Un excellent proverbe bruxellois dit : “On peut exagérer, mais il ne faut pas abuser”. » Jusqu’à l’avènement des nuits « Gazon ». Qui ont visiblement abusé. « C’est le bruit poussé à son paroxysme. Le lendemain, la nature elle-même est groggy. »
Le baron s’insurge, puis se fait à l’idée : il va déménager. Mais la Ville se met à rechigner à accueillir les soirées électroniques dans son parc classé. « On m’a vigoureusement affirmé c’était terminé », se souvient Eric d’Huart. D’où sa fureur en apprenant la soirée du 11 août. « J’ai écrit une lettre demandant résiliation de mon bail. Aux torts de la Ville. Ces soirées ont été organisées sans l’aval des Monuments et Sites et ne respectent pas le règlement du parc, qui interdit les activités susceptibles de perturber la quiétude des lieux. Il s’agit d’une rupture des conditions de paisible jouissance du bien loué. »
Mais après « une rencontre bienveillante » avec la Régie foncière ce jeudi, le baron reprend espoir. Un espoir douché par l’ultime rebondissement : le feu vert de la Ville pour un « Gazon » supplémentaire le 1 er septembre. « Cette fois, j’abdique devant ce coup de force. Je pars. »
Le parc de Bruxelles risque de perdre un de ses charmants secrets.

Raul Castro : les mêmes buts, autrement que Fidel

Après un an de pouvoir, Raul s'affirme
Président "provisoire" depuis un an, Raul Castro ne semble pas près de rendre la place à Fidel.Il est prêt à des réformes, pas à ce qu'elles déstabilisent le régime.Il est là pour prolonger la vie du castrisme.

Ce 31 juillet, cela fera un an que Raul Castro, ministre de la Défense, a succédé à son frère Fidel à la tête de l'Etat cubain, en vertu d'une "proclamation" signée par ce dernier.
Quelques jours plus tôt, le 26 juillet, jour de la fête nationale, le "lider maximo" avait dû être hospitalisé d'urgence, à l'issue des cérémonies officielles, pour une violente hémorragie intestinale dont les causes n'ont pas été dévoilées.
Depuis quelques semaines, "el comandante" se porte mieux, publie même des articles dans la presse - mais ne semble pas pressé de reprendre sa place. La semaine dernière, pour la première fois depuis 1959, Fidel Castro n'a pas présidé à la fête nationale. Les analystes ne l'interprètent cependant pas comme un signe d'aggravation de son état de santé mais plutôt comme la volonté d'affirmer que Raul est là pour rester.
Ce 26 juillet a d'ailleurs été l'occasion pour ce dernier d'un (rare) discours public, dans lequel il a annoncé - sans prononcer le mot, tabou - des réformes et fait, pour la troisième fois en un an, un pas vers les Etats-Unis.
Des réformes
Les réformes ? Cuba pâtit de "déficiences, erreurs et attitudes bureaucratiques indolentes" ; "il va falloir introduire les changements structurels et conceptuels qui s'avèrent nécessaires"; le salaire moyen (9 euros/mois) "est aujourd'hui clairement insuffisant " face à la hausse des prix et "il faut produire plus" pour pouvoir l'accroître.
Aux Etats-Unis, Raul a fait une nouvelle offre de "dialogue" - adressée au futur vainqueur des présidentielles - mais a prévenu tant Washington (qui exige des élections libres) que Bruxelles (qui veut des progrès en matière de droits de l'homme, ce qui ne s'est pas vu sous Raul) qu'il n'y aura "pas la moindre concession unilatérale".
Washington a répondu par une fin de non recevoir (" qu'il dialogue avec son opposition") , ce que certains analystes américains n'approuvent pas.
Vicki Huddleston, ex-chef du bureau faisant fonction d'ambassade américaine à La Havane, interrogée par l'AFP, estime ainsi que "si la "menace" américaine diminue, il y aura plus de responsables cubains pragmatiques qui arriveront sur le devant de la scène et il y aura plus de possibilités de réformes".
Selon un autre expert américain cité par l'AFP, Philip Peters (Lexington Institute), le passage du flambeau de Fidel à Raul n'a pas été anticipé par Washington, qui a basé toute sa politique sur une prochaine chute du régime et qui n'a, aujourd'hui, pas de plan de rechange.
Choix singulier
Ce choix en faveur de l'affrontement avec Cuba est d'autant plus singulier que les Etats-Unis se sont rapprochés de la Chine et du Vietnam, deux autres pays qui restent communistes et, pour le second, avec qui Washington a été en guerre.
Depuis 44 ans, la principale puissance mondiale maintient un embargo (renforcé en 1996) contre une île 86 fois plus petite et infiniment plus pauvre, située à 130 km de ses côtes. De quoi développer à La Havane un "syndrome Asterix" (guerrier gaulois dont le village est le seul à résister à la puissance romaine) qui, craint Mme Huddleston, pourrait se retourner contre les Etats-Unis lorsque le changement interviendra à Cuba : "Les Européens - en particulier l'Espagne - le Venezuela ou la Chine deviendront les principaux partenaires de Cuba. Ne serait-ce que pour cette raison, nous devrions être présents."

30 juillet 2007

Patrons anoblis : comment les choix se font

Ils sont nombreux les acteurs du monde économique à avoir été anoblis cette année. Certains choix posent question et alimentent les rumeurs d'intense lobbying.

La fête nationale sera, cette année, un peu différente des autres. Ce ne sont ni le défilé militaire ni le feu d'artifice qui manqueront mais bien la liste des personnes anoblies, qui a été publiée plus tôt que d'habitude. Pour une raison évidente : les élections législatives du 10 juin.
Cette liste était frappante à plus d'un titre : les représentants du monde économique étaient nombreux. Sur les 17 personnes anoblies, 7 viennent du monde économique: le gouverneur de la Banque nationale, Guy Quaden, le patron du Boerenbond, Noël Devisch, le CEO de Bekaert et ex-patron de la VRT, Bert De Graeve, le patron de la chocolaterie Callebaut, Patrick De Maeseneire, Eric De Keuleneer, professeur la Solvay Business School, Rik Jaeken, ancien président de l'Unizo et Ajit Shetty, Janssen Pharmaceutica. Tous ont été "baronnifiés". Pourquoi le monde des affaires a-t-il été tellement choyé ? Un choix délibéré, un concours de circonstances ou le fruit d'un lobbying intense ?
Il n'y aura pas de réponse officielle. Juste des confidences sous le couvert de l'anonymat. La Commission d'avis chargée de soumettre des noms au Roi par l'entremise du ministre des Affaires étrangères travaille dans l'ombre. Ses membres (qui sont nommés pour un terme de 4 ans renouvelable une fois) ne sont connus qu'au gré des nominations publiées au compte-gouttes dans le Moniteur. Car il faut les mettre à l'abri des pressions ou des critiques. Les ambitions sont parfois sans limite. Et le sujet est délicat dans une Belgique vacillante.

Quand les 14 membres se réunissent, environ une fois par mois, c'est dans une pièce insonorisée, à l'abri des oreilles indiscrètes. Les personnalités viennent de tous les horizons (catholiques, francs-maçons, de gauche et de droite, etc.) et donc les avis parfois divergent. Certains, comme le baron Paul Buysse, le président de Bekaert, sont là depuis suffisamment longtemps pour bien comprendre la dynamique. Ils savent sans doute mieux que les nouveaux venus comment pousser leurs candidats. Son "pendant" wallon est dans une certaine mesure le Baron Dominique Collinet (Carmeuse et ex-président de l'Union wallonne des entreprises), autre acteur du monde économique. On trouve d'autres personnalités connues comme Luc Tayart de Borms, administrateur délégué de la Fondation Roi Baudouin. Dans le passé, le baron Daniel Janssen (l'ex-patron de Solvay) a été un autre personnage-clé de cette Commission. Tout comme l'épouse du Baron Georges Jacobs (le président d'UCB).
Cette année, la Commission a dû travailler un peu plus vite que d'habitude. Il fallait tout boucler bien avant le 10 juin. Beaucoup de dossiers de personnages économiques étaient ficelés à temps (certains sont reportés d'année en année). Cela a pu jouer en leur faveur. Mais ce n'est pas tout. La liste proposée par la Commission est rarement celle qui est finalement retenue. Certains noms sont ajoutés par les autorités compétentes, d'autres sont retirés. C'est, raconte la légende, le Roi qui a personnellement choisi en 1998 de faire comte Maurice Lippens, le président et fer de lance de Fortis ainsi que ses enfants, fait très rare. Georges Jacobs a aussi eu droit à cette faveur particulière de titre héréditaire, qui est aussi liée au fait que les deux patrons faisaient déjà partie de la noblesse.

C'est donc le Roi, avec l'assentiment du ministre des Affaires étrangères (et surtout, depuis quelques années, du très influent président du SPF Affaires étrangères, Jan Grauls, étiqueté CD & V, qui a été cité comme successeur possible de Jacques van Ypersele, chef de cabinet du Roi), qui tranche. Ce sont eux qui peuvent aussi modifier le titre proposé. Il est de plus en plus fréquent que seul le titre de baron soit retenu alors que, selon certaines sources, la Commission propose le titre de chevalier dans 40 pc des cas environ. De quoi rendre la monarchie belge plus populaire ?
Le monde politique peut aussi vouloir pousser certains de ses "candidats" à la dernière minute. Il se raconte que le choix de Noël Devisch - le Boerenbond représente les intérêts du monde agricole flamand, un groupe très proche des chrétiens flamands - n'était pas pour déplaire au CD & V...
Ce n'est pas la première fois que des candidats surgissent subitement. Il est bien connu que le très apprécié ambassadeur Frans van Daele qui a été représentant permanent auprès de l'Union européenne, a reçu, avec la bénédiction de l'ex-ministre des Affaires étrangères Louis Michel (MR), le titre de baron transmissible à ses enfants après son décès.
Mais suffit-il d'être un patron en vue ou le président d'une fédération professionnelle pour être choisi ? "La valeur ajoutée de la personnalité retenue est primordiale. Il faut quelqu'un qui a fait un travail important pour son pays", raconte un proche de la Commission. Une notion qui peut être sujette à interprétation...
Pour un Guy Quaden, qui, en plus de gouverner la BNB, préside la Fondation Roi Baudouin, sa nomination peut paraître évidente. D'autres cas le sont moins. Ce qui alimente les rumeurs de lobbying sous quelque forme que ce soit. Tel franc-maçon est arrivé à ses fins en faisant fonctionner son réseau. Un autre a amélioré sa cote de popularité en faisant des dons généreux à une bonne cause comme la Fondation Roi Baudouin. Un autre a fait fonctionner le lobby anversois. Etc. Des rumeurs bien sûr difficiles à vérifier mais qu'on entend.
Certains anoblissements sont aussi remis en question pour des raisons évidentes. C'est le cas d'Hugo Vandamme, l'ex-patron de l'entreprise technologique Barco, qui, paraît-il, après avoir fait des pieds et des mains, a été fait baron en 1999. Quelques années plus tard, il signait le manifeste de la "Warande". Ils ont été nombreux à penser qu'on ne pouvait pas porter un titre accordé par le Roi et en même temps prôner la séparation de la Belgique. Tous les éventuels sympathisants de ce genre de thèse séparatiste sont dorénavant mis soigneusement de côté.
Il y a aussi eu un débat pour savoir s'il avait été opportun d'accorder à la championne de tennis Justine Henin la distinction honorifique de grand officier de l'ordre de Léopold alors que, peu de temps après, elle décidait de se faire résidente à Monaco.
Une personnalité comme André Leysen (groupe Gevaert), dont les qualités professionnelles sont reconnues et qui a même été un proche du roi Baudouin, ne pourra jamais porter un titre en raison de sa participation, aussi brève fut-elle, au mouvement des Jeunesses hitlériennes. Comme le dit un observateur du monde des affaires, "on peut être médiocre mais il ne faut surtout pas faire de vagues".
Tous les patrons inculpés, à l'instar d'un Jean-Pierre Hansen (administrateur délégué d'Electrabel), peuvent aussi faire une croix sur d'éventuelles ambitions nobiliaires. A moins qu'ils soient disculpés à temps.
Certains "élus" se sont demandés pourquoi quelqu'un comme Jean-Louis Duplat, l'ex-président de la Commission bancaire, n'a pas été distingué. Peut-être paie-t-il son conflit avec le ministre des Finances Didier Reynders (MR) quand il a tenté de prolonger son mandat, note l'un d'entre eux. Les animosités peuvent jouer.
Et puis il y a aussi ceux qui refusent cet honneur. Ils sont rares car, comme le dit un anobli, "les gens ne l'avouent peut-être pas mais ils sont sensibles à ce genre de gratification".
Parmi les quelques réfractaires, il y a eu l'ancien rédacteur en chef du "Standaard", le très régionaliste Manu Ruys, ou encore un ambassadeur francophone.
Plusieurs voix se sont élevées, surtout dans les milieux politiques, pour arrêter cette tradition (surannée ?) de l'octroi de faveurs nobiliaires. Certaines personnes sont moins catégoriques; elles se demandent juste si cette faveur n'est pas trop facilement accordée avec parfois un côté automatique. "Pourquoi faut-il donner un titre à chaque président de la FEB ?", s'interroge un homme d'affaires. "La Commission d'avis a-t-elle encore un sens", se demande un autre observateur. Certaines pistes sont évoquées en coulisse. Depuis la restructuration au sein du Palais (qui a entraîné notamment la suppression du titre de Grand maréchal), le Roi peut s'appuyer sur un comité de direction. "Pourquoi n'y aurait-il pas quelqu'un parmi ce comité pour superviser les anoblissements avec maximum 4 noms par an comme c'est le cas en Grande Bretagne ?" , suggère un spécialiste des questions héraldiques. "Les nouveaux nobles devraient être considérés comme l'élite belge", entend-on aussi dans les cercles autorisés. Est-ce toujours le cas ?


Une modernisation progressive depuis 1945

Ah ça ira, les aristos à la lanterne... A l'époque pas si lointaine où ils siégeaient tous deux au Sénat sous la bannière du VLD, Vincent Van Quickenborne qui n'était pas encore secrétaire d'Etat du Roi et Jean-Marie Dedecker qui n'avait pas encore créé sa propre liste populiste, avaient au nom de leurs convictions flamando-républicaines déposé une proposition de loi visant à abroger la noblesse parce qu'ils l'estimaient d'un autre temps mais aussi antidémocratique.
Leur croisade fit long feu même s'ils eurent l'appui du président du VLD de l'époque, Karel De Gucht, qui avait déclaré à "Humo" qu'il n'accepterait jamais un titre de noblesse notamment parce qu'il trouvait "moyenâgeuse, la façon dont ils étaient accordés". L'on ne sait si le ministre des Affaires étrangères s'enhardirait encore dans sa résistance aux honneurs mais ce serait faire injure à l'Etat belge que de prétendre qu'il n'a pas fait son "aggiornamento" pour adapter l'octroi des faveurs nobiliaires à l'air du temps.
Depuis la Seconde Guerre, la faveur n'est plus liée à une enquête sur le statut social, question de rester entre soi, mais il suffit de produire un certificat de bonne vie et moeurs et prouver son ascendance.
Officiellement toutefois, le vrai tournant s'est situé en 1978 avec la création de la Commission d'avis sur les concessions de faveurs nobiliaires au sein des Affaires étrangères. En fait, un groupe de sages composé de neuf hommes et de cinq femmes, choisis parce qu'ils se trouvent au carrefour de différents secteurs prédominants dans notre société et qui, de leur poste d'observation, sont susceptibles de juger si les mérites dans leur domaine d'action de personnalités belges (H/F) peuvent déboucher sur une entrée dans le club très sélect des plus méritants parmi les méritants. Depuis 30 ans, la Commission poursuit cette mission, composée de manière très paritaire entre néerlandophones et francophones, mais en tout état de cause de "bons Belges". Si la Commission analyse les dossiers, voire toute requête individuelle, le dernier mot revient toutefois "en haut lieu", à savoir à une concertation finale entre le Palais et les Affaires étrangères. La liste des personnes honorables - dans les deux sens du terme... - est en tout cas finalisée entre la place des Palais et la rue des Petits Carmes, mais, avant de la couler dans un arrêté royal, le chef de cabinet du Roi se sera informé auprès d'eux (elles) afin de s'assurer qu'ils acceptent. Constat surprenant : là où hier, les refus venaient surtout de Flandre, ce sont aujourd'hui des francophones qui rejettent les honneurs. Par conviction républicaine ? Certains sans doute mais aussi parce que devenir noble a un coût. Il y a la levée des lettres patentes qui s'élève à 2 500 €. Mais le jeu en vaut la chandelle : cela inclut la confection du blason et son officialisation dans un diplôme qui a vraiment beaucoup de classe, créé par des artistes spécialisés. Par contre, le paiement des droits d'enregistrement peut faire problème car il s'élève à 740 € par tête. Lorsqu'il était aux Affaires étrangères, Louis Michel avait demandé son abolition. En vain. Mais depuis les 10 ans du règne d'Albert II, la Commission d'avis établit aussi une liste de 15 personnalités qui se voient octroyer des distinctions dans les trois grades supérieurs de l'Ordre de Léopold et de l'Ordre de la Couronne. Sans frais, elles, on l'aura compris...

"Je suis heureux de rejoindre le baron Eddy Merckx"


Nous avons demandé à Guy Quaden, gouverneur de la Banque nationale de Belgique, de réagir à son récent anoblissement. Voici une version légèrement raccourcie du texte qu'il nous a transmis.
"Dans ma vie, j'ai toujours voulu servir l'Etat. Une vocation qui, en Belgique, vous ferait presque passer pour un original ! Mais je n'ai jamais rêvé d'être baron. Aujourd'hui encore, je n'éprouve pas un respect particulier pour ceux qui se sont contentés d'hériter du titre. L'obtenir au mérite, c'est autre chose. C'est en quelque sorte comme une haute décoration. Et, comme une décoration, cela ne se demande pas mais ne se refuse pas non plus. Depuis un certain temps déjà, l'octroi d'un titre de noblesse récompense aussi une contribution significative au développement économique du pays. Ainsi mes prédécesseurs à la tête de la Banque nationale ont-ils été très souvent anoblis. Et j'avoue très franchement que, ce qui m'a fait vraiment plaisir, est d'avoir reçu le titre alors que je suis encore en pleine activité ! Plus récemment, des titres nobiliaires ont également été octroyés à des personnalités du monde culturel mais aussi, comme c'est le cas depuis longtemps au Royaume-Uni, à des artistes populaires et des sportifs de haut niveau. C'est très bien selon moi. Je suis ravi que Gérard Mortier figure dans la même promotion que moi. Et je suis heureux de rejoindre le baron Eddy Merckx. Certains ont fait la fine bouche à propos de ce dernier, pensant que la noblesse était liée à une prétendue qualité du sang plutôt qu'à la force du jarret. Pour ma part, je suis heureux de pouvoir dire à mes enfants que mes mérites équivalent à ceux d'un quintuple vainqueur du Tour de France ! Je n'ai pas encore sérieusement pensé à une devise et à des armoiries. Pour la devise, je pense à quelque chose comme" Pour le bien de tous". Quant aux armoiries, on y trouvera sûrement un lion. C'est mon signe astrologique. Mais il sera, si possible, ailé, comme le lion de ma ville préférée : Venise. Et puis, bien sûr, les couleurs dominantes seront probablement le rouge et le blanc. Personne n'ignore que je suis, depuis mon plus jeune âge, un fervent supporter du Standard de Liège !"

"Très surpris et très honoré"
Tony Vandeputte, l'ex-administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), a reçu le titre de baron en 2004. Le Roi lui a proposé cette faveur nobiliaire lors d'un entretien qu'il a eu avec lui à l'occasion de sa sortie de fonction . "J'ai été très surpris et très honoré", raconte-t-il. Il y voit un signe de "reconnaissance" tout en voulant garder les deux pieds sur terre. "Cela ne change rien d'autre", ajoute-t-il. Et il précise aussi que le roi Baudouin avait proposé un titre à son père, qui avait été gouverneur de la Banque nationale et ministre. Mais ce dernier l'a refusé car il considérait que ce n'était plus de son temps.
Pour son blason, Tony Vandeputte a choisi de réunir trois idées. On y retrouve un puits pour rappel de son nom de famille, 4 étoiles pour ses 4 enfants et deux mains serrées en référence à sa profession où il était un défenseur de la paix sociale entre les mondes patronal et syndical.

Indemnités pour Tziganes stérilisées ?

Stérilisées contre leur gré, des Tziganes réclament des comptes.Une commission propose de les indemniser pour rectifier les erreurs de l'ancien régime.Mais l'Etat craint d'ouvrir la boîte de Pandore.
Deux ans après le rapport du médiateur tchèque pour les droits de l'homme, qui avait recensé une trentaine de stérilisations non souhaitées pratiquées sur des femmes tziganes entre 1991 et 2000, l'Etat tchèque va-t-il devoir accorder des compensations financières à ces femmes, ainsi qu'aux 2 à 3 000 victimes de stérilisations abusives de l'époque communiste ?
Assumer et rectifier
Une commission consultative vient, en tout cas, de préconiser la mise sur pied d'un fonds destiné à octroyer environ 6 500 euros aux plaignantes de la période la plus récente. Elle demande également à la démocratie tchèque "d'assumer et de rectifier de manière responsable les erreurs issues des pratiques de l'ancien régime".
Pour Vladimira Boskova, chef de la commission, les choses sont claires : "Les histoires des femmes stérilisées contre leur gré dans la région d'Ostrava entre 1991 et 2000 sont toutes différentes. Mais les points communs sont toujours l'extorsion d'une signature sur un bout de papier juste avant une césarienne, ou la confusion entretenue par les médecins entre avortement et stérilisation, ou les chantages à une jeune accouchée sur le thème Tu as trois garçons, tu n'auras jamais de fille ou Ton prochain enfant risque d'être handicapé."
"Ces arguments portent à tous les coups quand ils émanent d'une autorité médicale respectée par des femmes au niveau d'instruction assez limité ", souligne Kumar Vishvanathan, travailleur social indien engagé auprès des Tziganes de la région d'Ostrava.

La boîte de Pandore
Pour le gouvernement tchèque, le rapport de la commission n'a cependant qu'une valeur consultative.
Jusqu'à présent, seules deux femmes ont obtenu, au terme d'un long procès, des... excuses de la part d'un hôpital.
Les mentalités évoluent lentement, "au point où le corps médical continue à entretenir dans les médias le mythe de stérilisées vo lontaires, qui auraient trouvé un filon pour se faire de l'argent" , souligne un employé des services du médiateur.
L'actuel gouvernement de centre-droit (ou sévit le chrétien-démocrate Jiri Cunek, grand expulseur de Tziganes dans sa ville de Vsetin) est sans doute moins ouvert sur la question que l'ancienne équipe dirigée par les sociaux-démocrates. En outre, les différents organismes paragouvernementaux chargés des droits de l'homme sont divisés sur la date butoir à partir de laquelle pourraient être envisagées des compensations. Personne ne veut ouvrir la boîte de Pandore des pratiques de l'ère communiste, de crainte de voir des citoyens lésés dans tel ou tel domaine de leur vie faire appel à l'Etat d'aujourd'hui. Et de renvoyer la balle des compensations pour stérilisations abusives pratiquées entre 1991 et 2000 aux hôpitaux et aux médecins.
En Slovaquie aussi
"Ceci ne serait pas si grave si le Parlement adoptait des lois renforçant le libre arbitre des patientes - au moins sept jours entre une proposition de stérilisation et l'opération - et faisant porter la responsabilité de tout document "perdu" ou détruit dans ces cas-là sur l'hôpital, comme dans les pays occidentaux, estime Vladimira Boskova. Mais nous sommes encore loin du compte."
Aussi petite soit elle, la nouvelle avancée tchèque sera suivie avec intérêt dans la Slovaquie voisine. Un collectif de Tziganes issues des bidonvilles de l'est du pays, analphabètes et encore plus vulnérables que les tchèques, a entamé des actions pour stérilisation abusive.

Des réacteurs français vendus à la Chine

La France aurait vendu ses deux réacteurs nucléaires EPR à la Chine pour cinq milliards de dollars (3,66 milliards d’euros), affirme le réseau écologiste français « Sortir du Nucléaire », un chiffre confirmé de source proche du dossier. Le coût du premier EPR qu’Areva construit en Finlande, où le groupe public est maître d’ouvrage et fournisseur, est évalué par les spécialistes à environ 3 milliards d’euros. En Chine, Areva n’est pas maître d’ouvrage mais doit fournir les réacteurs et leur combustible (uranium), ainsi que les services associés, soit toute la chaîne de valorisation du minerai. Cette transaction « est loin d’être la bonne affaire pour la France », qui « vendrait ces deux EPR au prix d’un seul, c’est-à-dire largement à pertes », déplore « Sortir du Nucléaire ».

Enquête sur EON et GDF

La Commission européenne soupçonne les groupes gaziers EON et Gaz de France de s’être partagés les marchés français et allemands, après avoir épinglé la semaine dernière les électriciens EDF et Electrabel. Concrètement, la Commission a ouvert lundi « une procédure formelle » à l’encontre des deux entreprises, l’allemand EON et le français GDF.

29 juillet 2007

L'éolien, une énergie propre mais chère

Des projets fortement subsidiés.
Ceux qui, il y a quelques années encore, crachaient sur l'éolien comme source de production d'électricité, se tiennent aujourd'hui à carreau. L'engouement pour les énergies renouvelables est tel que leurs critiques ont de moins en moins d'écho. Au point d'occulter parfois la réalité des chiffres qui est, elle, nettement moins flatteuse.
Prenons le problème par le début. La Belgique est loin d'être pionnière en matière d'énergie renouvelable. En 2004, le renouvelable (dont en grande partie la biomasse) représentait 2,3 pc du total de la production d'électricité. Ces chiffres - les derniers disponibles - se retrouvent dans le rapport de la Commission Énergie 2030 qui avait été chargée de tracer les besoins énergétiques du pays à l'horizon 2030.
La part d'énergie verte est toutefois appelée à croître. On s'attend à ce qu'elle augmente à 6 pc d'ici 2010 en Flandre et à 8 pc en Wallonie.
Tant au nord qu'au sud du pays, il y a eu une forte croissance de la production d'électricité provenant de l'éolien au cours de ces dernières années. Les éoliennes ont poussé comme des champignons. Et les recours introduits par riverains n'ont rien pu y faire. "Le Conseil d'Etat n'est en général pas très réceptif aux critiques des riverains", constate Tim Vermeir, avocat spécialisé dans les questions énergétiques au sein du cabinet d'avocats Loyens.
On compte aujourd'hui environ 270 éoliennes, dont l'essentiel en Flandre (environ 200).
La puissance installée totale a quasi doublé en deux ans pour atteindre 193 mégawatts fin 2006 (contre 30 000 MW en Europe, essentiellement en Allemagne et au Danemark). La croissance a été non négligeable en Belgique même si cela reste une goutte d'eau : en termes de production, l'éolien représente à peine 0,4 pc du total. N'oublions pas qu'une éolienne (dont la puissance se limite à maximum 2 à 3 MW) a un taux de fonctionnement nettement moins élevé qu'une centrale classique. Ce qui réduit d'autant sa production.
Mais l'énergie du vent a encore un bel avenir devant elle en Belgique en raison essentiellement des éoliennes qui vont être placées en pleine Mer du Nord. Des projets que certains experts de l'énergie considèrent comme insensés d'un point de vue économique.
L'histoire de ces éoliennes off-shore a connu beaucoup de remous. On avait d'abord pensé les construire à 10 km de la côte. Mais il y eut des recours en justice avec un argument très simple : il ne fallait pas gâcher la vue à partir de la digue. Finalement, il a été décidé de les construire à minimum 20 km. Tant pis si cela décuple le coût final...
À l'heure actuelle, trois concessions domaniales ont été accordées par le ministre fédéral de l'Énergie, Marc Verwilghen (Open VLD). La puissance installée totale devrait dépasser les 800 MW à l'horizon 2011.
Il y a d'abord le projet C-Power dans lequel on retrouve notamment la société publique Socofe (Société d'investissement des administrations publiques de la Région wallonne) et une filiale en énergie renouvelable d'EDF. C-Power va commencer par construire 6 éoliennes de 5 MW mais a l'autorisation d'en "planter" jusqu'à 60. Les premières pales commenceront à tourner en 2008, soit trois ans plus tard que prévu. Et encore, ce n'est pas tout à fait sûr. Car il s'agit d'un travail de titan.
On s'est rendu compte qu'il était impossible d'enfoncer les pieux dans le banc de sable prévu (Thortonbank) situé à 27 km au large de la côte. D'où un changement dans la technique utilisée. De plus, il s'agit d'un nouveau prototype d'éolienne qui n'a pas encore été testé en mer.
Le deuxième projet est porté par Eldepasco dans lequel on retrouve notamment des intercommunales flamandes et le groupe de distribution Colruyt. Il se situe à 39 km de la côte et doit, lui, démarrer en 2010.
Quant au troisième projet défendu par Belwind (filiale du groupe néerlandais Econcern), il prévoit de construire les éoliennes à 46 km. On est loin, très loin, quasiment aux limites territoriales belges. De quoi susciter des critiques. "C'est de la folie, le raccordement électrique va coûter trop cher", commente un expert en énergie. Le subside de 25 millions accordé (via Elia, le gestionnaire de réseau haute tension) pour le raccordement à chacun des parcs de production paraît dérisoire. Mais Belwind y croit.
Les éoliennes en mer suscitent d'autant plus de questions que les subsides accordés via les certificats verts ne sont pas négligeables : 107 € par MWh (pour une puissance installée de maximum 216 MW) et 90 € au-delà du niveau de 216 MW. Très pratiquement, l'électricité de la Mer du Nord sera obligatoirement acquise par Elia pour un montant de 107 €/MWh. C'est beaucoup plus que pour les éoliennes on-shore, la valeur d'un certificat vert oscillant entre 65 et 100 € selon qu'on est en Flandre ou en Wallonie.
Selon les calculs d'un expert, tout mis dans tout, le coût total des subsides pour les éoliennes off-shore sera de 300 millions d'euros par an après 2010.
Qui va payer ces 300 millions supplémentaires ? Ils seront, comme on l'a dit, imputés à Elia qui les répercutera dans ses tarifs. Le payeur final sera donc bel et bien le consommateur. Même si cela ne fera pas une énorme différence puisque le coût du transport ne représente que quelques pour-cent de la facture totale d'électricité. Mais cela risque quand même de faire grincer des dents. "Il y aura un effet boomerang le jour où le citoyen commencera à payer", prédit un expert.
La Commission 2030 a poussé la simulation encore plus loin et arrive à des chiffres qui ont de quoi faire réfléchir. Elle part du postulat que le potentiel supplémentaire est d'ici 2030 de maximum 2000 MW pour l'éolien on-shore et de 3000 MW pour l'off-shore. Se basant sur les subsides actuels, elle évalue le coût supplémentaire total à... 28 milliards d'euros sur 20 ans.
Elle a aussi calculé la facture totale des énergies renouvelables en additionnant tous les subsides pour ces 20 années à venir, y compris la biomasse et le solaire (dont le subside est de 450 €/MWh pour la Flandre). Elle arrive au chiffre de 51 milliards d'euros. "Cela représente un cinquième du produit intérieur brut réalisé en 2000", précise-t-elle. Histoire de mieux frapper les esprits.
"Il est important de reconnaître que les engagements en termes de certificats verts peuvent être aberrants", soulignent les auteurs du rapport. Les chiffres sont, certes, sans doute orientés. Les auteurs de ce rapport avaient pour la plupart d'entre eux un profil pro-nucléaire; ils se sont bien gardés d'évaluer les éventuels subsides à l'atome notamment via les contributions publiques à l'assurance des centrales nucléaires.
Il n'en reste pas moins que ces chiffres interpellent. Ils le sont d'autant plus que, comme le souligne Tim Vermeir, "le législateur a prévu de manière peu orthodoxe la possibilité de revoir à la hausse les certificats verts si les opérateurs ne s'en sortent pas avec les 107 € prévus". En clair, le législateur accepte (aveuglément ?) le principe de l'apport de subsides sans lequel les éoliennes ne sortiraient jamais de terre ou de mer. Pour beaucoup d'experts, il y a donc une part d'"irrationnel" dans ce type financement. Et, précise Tim Vermeir, c'est encore plus vrai pour le solaire où la valeur du certificat atteint 450 MWh dans un pays où les heures de soleil sont rares comme on a pu le constater en ce mois de juillet pluvieux...
Faut-il dès lors en déduire que le développement de l'éolien, en particulier en mer, va un jour se heurter à l'énorme facture qu'il engendre ? "Le jour où la puissance installée en mer du Nord dépassera 900 MW, il faudra d'énormes investissements d'Elia", répond un expert. Cela pourrait aller jusqu'à 700 millions, estime la Commission Énergie 2030.
Ces chiffres font dire à un observateur
que le meilleur "mégawatt est le négawatt", et donc l'électricité qu'on ne consomme pas. De plus en plus de partis politiques brandissent aussi ce slogan...

Toutes les banques ont saisi l'intérêt de proposer à leur clientèle des produits liés à la prise de conscience du changement intervenant dans le monde de la production d'énergie. Il y a en effet là un marché juteux dont certains paramètres permettent de mieux valoriser les valeurs cotées. Il y a évidemment le potentiel de croissance, important - on vient de nulle part. Mais il y a surtout une motivation fiscale, puisque partout dans le monde, et en Belgique aussi bien entendu, les autorités prennent des mesures d'encouragement à l'installation d'unités de production d'énergie propre. En Belgique, on l'a vu tout récemment avec l'introduction en Bourse de Bruxelles de la petite société Air Energy, qui a placé ses titres sans aucune difficulté auprès des particuliers comme auprès des institutionnels. Avec, après trois mois de cotation, près de 27 pc de progression de l'action, en dépit de tout élément particulier permettant d'établir ce niveau de valorisation... C'est que chez nous aussi, l'énergie verte est assistée par des initiatives gouvernementales.
Un gestionnaire de fonds nous explique toutefois que ce type d'entreprise reste fragile sur le long terme. "Pour forger la base d'un fonds de placement, il faut la diversité et le volume. Or, si la diversité des entreprises ne pose pas réellement problème, le volume en capital n'est pas évident à atteindre. Nous devons donc acheter des fonds comprenant quelques poids lourds comme Vestas, que tout le monde connaît, mais aussi une masse de petites entreprises inconnues. Dans celles-ci, il y a évidemment quelques perles, mais il y a aussi une série d'entreprises qui ne connaîtront pas le succès. En outre, ces entreprises sont souvent des start-up dont la rentabilité est encore à établir".
Autant savoir dès lors que le potentiel, comme c'est souvent le cas dans les placements boursiers, est aussi important que le risque...
Pour diminuer l'effet de risque lié à la taille réduite des positions et au manque d'offre du marché, une bonne stratégie consiste à acheter les producteurs d'énergie verte par le biais de fonds de fonds. Malheureusement, ils sont encore très rares. Quant à acheter en direct les titres des entreprises spécifiques... Les moins risquées sont aussi les plus chères.
En Belgique comme ailleurs, l'installation d'éoliennes ne manque pas de soulever des débats passionnés. Au point parfois d'en perdre toute rationalité... Les arguments avancés par les opposants à ces projets sont devenus un catalogue "standard" repris par tous les comités de riverains. Au coeur des préoccupations, figure bien souvent l'impact paysager des éoliennes et la dépréciation de l'immobilier local. Le coût élevé de l'éolien qui bénéficie d'importantes aides publiques est également jugé disproportionné par rapport au bénéfice obtenu en termes de réduction des émissions de CO2. Viennent ensuite, les critiques sur les nuisances sonores et visuelles supposées néfastes à la santé. Enfin, les impacts négatifs sur la faune, en particulier les oiseaux.
Du côté de l'Association pour la promotion des énergies renouvelables, on répond à ces critiques en expliquant tout d'abord que des études reconnues démontrent qu'une éolienne rembourse sa "dette énergétique" (soit le CO2 qui a été émis pendant sa phase de conception et d'installation) en quatre mois. Au total, le potentiel éolien de la Wallonie permettrait d'économiser 319000 T de CO2 par an.
En ce qui concerne les effets stroboscopiques sur la santé (les cycles ombre/lumière générés par le passage des pales devant le soleil), des normes strictes sont imposées aux projets et aucune plainte n'a été enregistrée en Belgique sur ce point.
Pour ce qui est des nuisances sonores, "la seule réponse à donner est de se rendre au pied d'une éolienne pour se rendre compte", suggère notre interlocuteur en ajoutant qu'une étude française sur la production d'infrasons par les éoliennes, souvent citée par les opposants, conclut en fait que celle-ci est "très modérée et sans danger pour l'homme". Enfin les impacts éventuels sur les oiseaux sont également intégrés aux études d'incidences (éviter les routes migratoires, être à bonne distance des sites de reproduction...), sous l'encadrement des ornithologues d'Aves. Quant à l'impact paysager, s'il est difficile à objectiver, il est lui aussi strictement balisé par les pouvoirs publics qui fixent notamment des normes d'homogénéité et de taille des éoliennes ou encore un principe de regroupement (min. 3 et max.12) afin d'éviter la dispersion ou au contraire une surcharge excessive des éoliennes dans le paysage wallon.

28 juillet 2007

Simons placardé au Botanique

Ayant engrangé un score électoral (sur la liste PS pour le Sénat) aussi mauvais que ses scores communaux sur les listes Ecolo, Henri Simons serait récompensé de sa trahison politique par une nomination au poste de président de la salle du Botanique.
Si la chose tente Elio, c’est que recaser l’homme couterait moins cher, en termes de voix, que de devoir encore le remettre sur une liste ! Seul petit problème, la ministre de la Culture, la PS Fadila Lanaan (surnommée dans les milieux autorisé et culturel sous le nom de Francine Lalanne) souhaite offrir le poste à un vrai socialiste et veut donc organiser un large appel à candidature.

Arena recrute
La Communauté française recherche des talents rares pour des fonctions de très grande responsabilité : Administrateur général des personnels de l’enseignement, Administrateur général de l’Aide à la jeunesse, Boss de l’ONE etc… Alors, ne voulant souffrir aucun risque politique, Maria Arena a décidé de confier la tâche de recrutement au Selor, pendant la période des vacances.
Si l’on peut constater via les sites http://www.mandats.cfwb.be/ et http://www.selor.be/ que les fonctions demandent un niveau universitaire, il n’est dit nulle part que la répartition des postes sera in fine réalisée dans l’équilibre politique souhaité du moment, c’est-à-dire deux PS pour un cdH ! On ne change pas une bonne vieille méthode (de politisation) qui gagne…

Le hit-parade des plus gros seins d'Europe se dévoile

Près de 30 % de la gente féminine belge se fournit en soutien-gorge bonnet D et plus. Un chiffre très honorable

Voilà qui doit ravir les adeptes des poitrines généreuses. Le nombre des femmes nécessitant des soutien-gorge bonnet D et plus a considérablement augmenté ces dernières années, pour atteindre 29 % des femmes en Belgique. Que l'on incombe la cause de ce plaisant phénomène à la chirurgie esthétique ou à une évolution naturelle du sein (à vérifier auprès des experts qui se reconnaîtront probablement), les chiffres de l'enquête réalisée en 2006 par la marque de lingerie Hunkemöller auprès de 5.000 consommatrices dans divers pays européens ne laisse planer aucun doute.
On y apprend ainsi que les Anglaises figurent à la très respectable première place dans le hit-parade des décolletés les plus fournis d'Europe : 57 % des miss outre-Manche portent du bonnet D (et plus), suivies de près par les Danoises qui, décidément, ont tout pour plaire et rendre leurs rivales jalouses puisqu'outre leur blondeur légendaire, 50 % d'entre elles jouissent d'une forte poitrine.
Les Belges en quatrième position
En troisième position figurent ensuite les Hollandaises dont 37 % se doivent également de se procurer dans le rayon lingerie spécial grandes tailles, talonnées de près, justement, par 29 % des Belges friandes de dentelles, de push-up et de décolletés ces beaux jours d'été, histoire, évidemment, de mettre leurs plus beaux atouts en valeur, de leurs côtés défendus par les Françaises à raison de 26 %.
Ensuite, on retrouve, dans l'ordre, l'Allemagne (25 %), la Suède et la Grèce (24 %), la Suisse (19 %) et l'Autriche (11 %). Les grandes perdantes de l'Eurobonnet 2006-2007 étant les Italiennes qui se défendent tant bien que mal sur le marché, 90 % d'entre elles devant se contenter d'un malheureux bonnet A, B ou, plus optimiste quand même, C.
Forte de tous ces chiffres, de ces graphiques et de ces laborieux résultats d'enquêtes, la marque Hunkemöller se moule et s'adapte et se fend donc, dès ce mois de juillet, de lancer dans ses boutiques aux chiffres explosifs une collection grandes tailles qui ne pourra que plaire aux intéressées.
"Notre enquête a montré qu´en moyenne 31 % des femmes européennes nécessitent un bonnet de taille D ou supérieure, explique-t-on chez Hunkemöller. Il est souvent très difficile de trouver un beau soutien-gorge avec une grande taille de bonnet. Pour ces femmes, nous offrons une lingerie non seulement confortable mais aussi très jolie à voir et dont la coupe procure un maintien adéquat, de B à F comprise et à prix très démocratiques. Le principal est évidemment que l'on ne néglige ni les femmes nécessitant un bonnet A, B ou C, ni celles ayant besoin des tailles plus généreuses."

27 juillet 2007

Orange bleue : la « dynamique négative »

47 jours sans gouvernement. Chez les démocrates-chrétiens, on parle de « dynamique négative ». L'expression est calibrée. Et dotée d'une série d'arguments.

Le micmac mercredi soir et jeudi matin autour du vrai-faux accord fiscal ; Joëlle Milquet qui prend à témoin les journalistes, aux grilles de Val Duchesse, après la pluie de critiques sur la note d'Yves Leterme, en leur disant en substance : « Vous voyez bien que j'avais raison de me méfier, de ne pas être enthousiaste ! ». La même qui se dit coincée entre les tenants de la communautarisation et ceux de la compétitivité Tout est à l'avenant depuis que l'orange bleue est dans l'air. Et cela n'a pas cessé quand les « partenaires » se sont enfermés à Val Duchesse pour négocier, autour d'Yves Leterme.
Chez les démocrates-chrétiens, on parle de « dynamique négative ». L'expression est calibrée. Et dotée d'une série d'arguments.

1. Double clivage.
Difficile de gérer le double clivage : communautaire (surtout), socio-économique (un peu). Le premier, on connaît : le cartel CD&V/N-VA a beau être la formation politique d'où émane le formateur, l'homme promis au « seize », elle campe sur ses exigences : scinder Bruxelles-Hal-Vilvorde, obtenir plus d'autonomie pour la Flandre dans des domaines tels que l'emploi, les soins de santé, la fiscalité. Toutes choses auxquelles les francophones ne veulent souscrire. Dans le même temps, chrétiens-démocrates-humanistes et libéraux se heurtent sur l'ampleur de la prochaine réforme fiscale (impôts des personnes physiques, impôt des sociétés), comme sur la baisse des charges des entreprises, prioritaire pour les seconds, secondaire pour les premiers.
Aussi : les « orange » prétendent que le budget hérité de Verhofstadt II est déficitaire, les « bleus » répliquent qu'en gros, tout baigne.
2. Le facteur humain
La « dynamique négative » l'est aussi parce que ça coincerait « humainement » – dixit, toujours, les milieux démo-chrétiens. Les rapports humains sont accessoires en politique, mais là, on serait « proches de zéro degré ». Il est plus improbable que les grands esprits se rencontrent quand les gens restent distants. C'est le cas entre les Leterme, Reynders, Milquet, De Wever, Maingain, et les autres.
3. Les partis hostiles.
L'orange bleue est-elle une pelote de haine ? Résumons : le CDH de Joëlle Milquet déteste le MR de Didier Reynders, le VLD de Verhofstadt méprise le CD&V de Leterme, la N-VA de De Wever abhorre le FDF de Maingain, le MR de Reynders diabolise le CD&V de Leterme (souvenez-vous en campagne, c'était hier, quel florilège !), etc. Un vrai Cluedo au château : qui tuera qui, avec quelle arme, dans quelle pièce ?
4. Leterme pas aidé.
« Dynamique négative », toujours : les démocrates-chrétiens soutiennent que les libéraux chargent Leterme « pour l'affaiblir ». La réaction, sans concessions, de Didier Reynders à propos de la note du formateur ; l'interview de Charles Michel au Soir Un faisceau de signes ? Les libéraux continueraient à « jouer au poker », à prendre des risques, comme ils l'ont fait durant la campagne électorale, avec succès. But de la manœuvre ? Peu clair. Peser dans le rapport de forces ? Faire comprendre au futur locataire du « seize » qu'il n'est pas seul maître à bord ? Voire : préparer son éviction, au profit d'un négociateur libéral ? Les bleus aiment à rappeler qu'à la Chambre, ils devancent la famille chrétienne d'un siège.
Voilà résumée en quatre points la « dynamique négative » évoquée du côté démocrate-chrétien.
Conclusion ? Yves Leterme a loupé son entrée en scène : la fausse note de la « Marseillaise », la mauvaise note du formateur, etc. S'il ne se corrige pas rapidement, le petit monde autour de lui va s'entre-dévorer et tout ça finira mal.

Le fédéral, ce n'est pas sa tasse de thé. Et si Yves Leterme échouait ?

Le formateur surprend par ses maladresses, son parti pris et sa trop lente maturation.
Et si Yves Leterme échouait ? Évidemment, la question peut paraître prématurée, déplacée voire un rien choquante : l'homme commence à peine la négociation du prochain gouvernement fédéral. Mais la question a surtout pour objectif de souligner les difficultés auxquelles le formateur va être confronté...
1 Yves Leterme en a-t-il envie ? Bof ! Rien, dans le comportement d'Yves Leterme ces derniers mois, ne permet d'affirmer qu'il avait réellement envie de quitter le gouvernement flamand, où il s'épanouissait pleinement, pour se lancer à l'assaut du gouvernement fédéral. Sans parler de flagrante erreur de casting, on peut se demander s'il est bien celui qui convient pour diriger la Belgique. Il appartient à cette génération d'hommes politiques flamands pour qui, l'institution qui compte, ce n'est plus l'Etat mais la Région ou la Communauté. Tout dans sa note révèle cette préférence régionaliste : peut-on, avec une telle conception à ce point ancrée au plus profond de ses convictions, être le garant de la loyauté fédérale, cette "Bundestreue" pourtant essentielle au bon fonctionnement de tout Etat fédéral ? La question est sur beaucoup de lèvres francophones. Or, sans cette autorité centrale, qui laisse une large autonomie aux entités fédérées mais qui sert de lien, de lieu de dialogue et de concertation, la Belgique fédérale n'a pas d'autre avenir que de regarder Régions et Communautés se disputer les lambeaux d'un pays à la dérive. On exagère ? À peine. Si les Premiers ministres n'ont pas, en eux, la volonté de faire vivre l'Etat qui les emploie, ne doivent-ils pas renoncer à exercer la charge suprême ?
2 Yves Leterme est-il libre ? Non. Il est prisonnier d'un parti, le CD & V, lui-même otage d'un groupuscule nationaliste et séparatiste, la N-VA. Que veut le CD & V ? Pas facile à dire. Il y a quelques années, lors d'un congrès à Courtrai, le parti avait clairement opté pour le confédéralisme, avant de se raviser. Aujourd'hui, la doctrine est "ultra-fédérale". Euphémisme. Cela signifie-t-il que tout Premier ministre CD & V est exclu ? Non, évidemment. Par le passé, les démocrates-chrétiens flamands ont fourni de véritables hommes d'Etat. Mais les Tindemans, Martens, Eyskens et Dehaene n'ont pas inculqué à leurs successeurs la même notion de service de l'Etat. Les CD & V ont "tué" leur père. Même Dehaene, appelé à la rescousse, se sera fait cocufier. Mais si ce n'est pas Leterme qui entre au "16", le CD & V n'a plus grand monde. Herman Van Rompuy en a les qualités et les compétences. Mais il n'a pas la popularité de son jeune élève Yves Leterme.
3 Pourquoi Yves Leterme reste-t-il si frileux, si vindicatif envers les francophones ? Grand mystère. L'arrogance qu'il affiche parfois, ce mépris dont il est coutumier, cachent-ils en réalité une espèce de grand complexe dont l'homme ne parviendrait pas à se défaire ? Là, on est davantage sur le terrain psychologique que politique. Mais il faut admettre que son comportement est étrange et ne traduit pas une totale sérénité dans ses rapports avec l'autre Communauté.
4 Est-il soutenu en Flandre ? Oui, plus que jamais. L'homme aux 800000 voix est soutenu par une opinion publique et une presse qui lui pardonnent, parfois avec des nuances, tous ses faux pas. Son interview à "Libé", il y a un an où il se moquait des francophones ? De l'humour, bien sûr... La Marseillaise chantée le jour de la fête nationale ? De l'humour toujours, même si l'intéressé a lui-même précisé qu'il s'agissait d'une erreur. Ses menaces à l'égard de quiconque le chercherait ? Justifiées, bien sûr, car ce sont les médias francophones qui l'agressent. C'est clair : la Flandre le soutiendra, quoi qu'il arrive... Alors, la Belgique est-elle condamnée à être dirigée par Yves Leterme ? Et celui-ci finira-t-il par changer, par "s'élever" (Charles Michel) ?

25 juillet 2007

Opération Trash

Il n'y a bien sûr pas qu'à Bruxelles et Ixelles que les incivilités sont punies. A Schaerbeek aussi. Vendredi soir, la traditionnelle opération Trash a eu lieu sur le territoire de la zone Nord.
Au total, pas moins de 29 personnes ont été verbalisées au cours de cette opération s'étalant de 18 h à minuit. 15 pour avoir uriné sur la voie publique (75 € !). Trois pour avoir jeté des déchets sur les trottoirs schaerbeekois (75 €). Dix amendes administratives ont également été distribuées pour des déjections canines (75 €). Eh non, Médor n'a pas le droit de se laisser aller à ses besoins pressants en publique. Et enfin, une personne s'est vue recevoir une amende pour avoir jeté ses déchets domestiques dans une corbeille publique (130 €).

Chasse aux "pipis, cacas..."

Spectaculaire augmentation du nombre d'amendes dressées pour i ncivilités au premier semestre 2007 !
BRUXELLES La zone de police Bruxelles Capitale -Ixelles avait lancé l'alerte, début de l'année dernière, et la traque aux incivilités a effectivement porté ses fruits. Chiffres à l'appui, le porte-parole de la zone, Christian De Coninck, nous prouve que la zone sévit depuis la mise en place de la nouvelle procédure qui veut que les actes inciviques, comme uriner sur la voie publique, ne soient plus transmis au parquet mais sanctionnés par des amendes administratives.
Sur les six premiers mois de cette année, soit jusqu'au 30 juin 2007, 161 personnes ont ainsi été verbalisées pour avoir craché, uriné, déféqué ou jeté des mégots de cigarette sur la voie publique. C'est presque le double de l'année dernière (246 verbalisations) ! Et un besoin de pipi urgent ou autre peut coûter jusque 250 euros ! Cela fait un peu cher le besoin pressant.
Autre augmentation spectaculaire : le nombre de personnes verbalisées pour les déjections sur la voie publique de leur animal de compagnie. Pas moins de 139 amendes administratives ont été distribuées ces six premiers mois de l'année contre 22 seulement en 2006.
Autre incivilité également punissable d'une amende pouvant grimper jusqu'à 250 euros : le tapage nocturne. Ici aussi, le nombre d'amendes dressées en 2007 a quasi déjà dépassé celles de l'année dernière : 57 verbalisations au 30 juin dernier, contre 61 tout au long de l'année 2006.
Enfin, pour ce qui est des nuisances dans les établissements de débits de boissons, 113 verbalisations ont été dressées cette année, contre 169 en 2006.
Une augmentation nette qui ne signifie pas pour autant que les Bruxellois et Ixellois commettent davantage d'incivilités mais tout simplement que la police ne les laisse désormais plus passer. "Avant, on devait envoyer les dossiers au parquet. Depuis l'année dernière, ce n'est plus le cas. Le fait de contrôler davantage est une manière pour les policiers de contribuer à la propreté de la ville", commente Christian De Coninck.
Et s'il est donc interdit d'uriner sur la voie publique, n'oubliez pas qu'y vomir est également punissable.
De même que le fait de coller des autocollants, patiner sur des étangs gelés, enfermer des animaux dans un véhicule, jeter ses déchets par terre,...

Un commissariat infesté


Des puces, des cafards, des psoques et des rats jusque dans les vestiaires...
SAINT-JOSSE Selon nos infos, des rats de fort belle constitution ont été aperçus lundi matin dans les vestiaires du commissariat de la rue de Bériot, à Saint-Josse; des congénères avaient été vus le week-end dans la cour intérieure dudit commissariat. La semaine précédente, des policiers se plaignaient d'irritations et démangeaisons diverses : certains se gRATtaient la peau jusqu'à sang.
Vue l'urgence de la situation, une société spécialisée dans la destruction des nuisibles et parasites s'est déplacée l'après-midi même, raconte le patron de Parasit Clean , spécialisée depuis trente ans dans la désinfection. Pour M. Daniel Meert, ce commissariat situé dans de vieux bâtiments ne serait pas seulement infesté de rats et de cafards.
Les symptômes caractéristiques présentés par des policiers (on distingue ceux qui se grattent l'avant-bras de ceux qui se grattent les chevilles, NdlR) portent à craindre que le commissariat ne serait aussi infesté de psoques et de puces. Bref, chacun peut comprendre la grogne du personnel : de l'ordre de 139 policiers travaillent rue de Bériot. Curieusement, rien n'est signalé à l'hôtel de ville, qui pourtant appartient au même bâtiment que le commissariat. Les derniers rats, deux très jolis spécimens, ont été aperçus, la nuit de dimanche à lundi, dans le vestiaire des hommes, au rez-de-chaussée. Les collègues féminines, dont les vestiaires se trouvent dans le même corridor, n'ont par contre pas encore eu le plaisir d'apercevoir ces charmantes bestioles à queue annelée. Et les rats ne grimpent jusqu'à présent pas à l'étage.
Parasit Clean espère venir à bout des rongeurs en répandant des produits anticoagulants toxiques.
Au final, c'est plus grave s'agissant des nuisibles, puces et psoques. Depuis début juillet, des policiers se plaignent de piqûres et morsures aux bras et dans le bas des jambes.
C'est l'indice, selon M. Meert, de la présence certaine d'insectes parasites. Les puces (en fait, puces de chat), sautent jusqu'à 33 cm, occasionnant des piqûres localisées dans le bas des jambes. Bonne nouvelle : le phénomène est saisonnier et devrait disparaître vers septembre : à la rentrée, il ne sera probablement plus qu'un mauvais souvenir.
S'agissant des psocoptères (ou puces de papier ), en revanche, qui mordillent les avant-bras, la solution serait de traiter à fond tout le vieux papier stocké dans ce commissariat : rue de Bériot, devoir travailler dans de telles conditions ne fait vraiment plus rire personne.

Que l'herbe qui pousse fasse plus de bruit...

La croissance économique meilleure en Wallonie qu'en Flandres

Pour la première fois, le différentiel de croissance entre la Wallonie et la Flandre s'est stabilisé et est même à l'avantage de la première, a expliqué mardi le ministre wallon de l'Economie et de l'Emploi, Jean-Claude Marcourt. "La Wallonie est en mouvement: on crée de l'emploi, on réduit le nombre de faillites, les entreprises se parlent, etc.", a souligné le ministre lors de la présentation du bilan de ses trois ans au gouvernement.

Entre 2000 et 2005, la croissance était de 7,7 pc en Wallonie, contre 7 pc en Flandre et 9 pc à Bruxelles. La moyenne belge était de 7,5 pc. Le nombre de faillites s'est également réduit: entre 2005 et 2006, il est passé de 2.294 à 2.177. Le nombre d'entreprises a quant à lui augmenté: de 76.944 en 2005 à 79.129 en 2006.

Avait-il ainsi préparé dignement sa transhumance pour l'Elysette (où beaucoup avaient pronostiqué sa promotion), voire tenté de la justifier, en dressant un sympathique bilan de ses 3 ans à l'Économie et à l'Emploi ?
Avait-il ainsi préparé dignement sa transhumance pour l'Elysette (où beaucoup avaient pronostiqué sa promotion), voire tenté de la justifier, en dressant un sympathique bilan de ses 3 ans à l'Économie et à l'Emploi ? Toujours est-il que Jean-Claude Marcourt a tenu à livrer à la presse, mardi, 36 feuillets ponctuels de chiffres et de réalisations à son enseigne.
Message essentiel du ministre wallon PS : il y a bien sûr "des choses négatives", mais ne taisons pas ce qui va bien. Même si, pour citer un fort sage proverbe, "l'herbe qui pousse fait moins de bruit que l'arbre qui tombe"...
Ainsi, souligne-t-il, le différentiel de croissance entre la Wallonie et la Flandre s'est stabilisé, voire se mettrait à se résorber : entre 2000 et 2005, le "taux d'activité" (un mixte de PIB et d'emplois) a crû de 7,7 pc en Wallonie, contre 7 pour la Flandre. De 2005 à 2006, les faillites ont diminué (de 2294 à 2177) et le nombre d'entreprises a augmenté (de 76944 à 79129). Entre la mi-2006 et la mi-2007, le nombre de demandeurs d'emplois indemnisés est passé sous les 200000 (de 208536 à 197950).
D'ailleurs, "il n'y a pas de fatalité du chômage. D'accord, il n'y a pas d'emploi pour tout le monde; mais des milliers d'emplois sont aujourd'hui vacants". Encore faut-il notamment "améliorer les relations" entre les entreprises et le marché du travail. A cet égard, c'est "une révolution au Forem" que Jean-Claude Marcourt dit avoir initiée : la priorité première de l'organisme doit être la mise à l'emploi - comprenons, en substance : n'enfilons plus formation sur formation sans trop se soucier de leur impact.
Retour, aussi, sur "la vitrine" qu'est le plan Marshall, quasi deux ans après sa sortie, avec une insistance particulière sur l'intervention régionale dans la mise en réseau des acteurs économiques et de recherche. Tisser ces réseaux, par les pôles ou par les clusters, restera un axe essentiel : "Nos entreprises ont toujours trop tendance à exister l'une à côté de l'autre, voire en opposition l'une contre l'autre, alors que leur vraie concurrence se situe à Shanghai ou à Sao Paulo".
Le son de cloche ministériel se prolonge de nombreux autres échos. Ainsi des initiatives pour soutenir l'esprit d'entreprendre, favoriser la transmission d'entreprises, développer les structures publiques d'aides (Sowalfin, Socamut, Sowecsom, Sowaccess, Sofinex, Sogepa, etc.), ou pousser les entreprises à exporter "plus et plus loin".

24 juillet 2007

Demotte garde l’accent fédéral

MAJ 24/07/07

Demotte voit une volonté de défédéralisation dans la note de Leterme

Le ministre-président wallon, Rudy Demotte, juge très vague la note de l'informateur Yves Leterme. Le seul point qui se détache, à ses yeux, est le risque d'une défédéralisation latente de certaines matières, a-t-il expliqué mardi. "Il y a eu beaucoup de distractions. Après un mois et demi d'information et de médiation, on en arrive à un document relativement creux. La seule chose qui se démarque, c'est une philosophie sous-jacente de défédéralisation latente. On veut agir sur des leviers, comme une carotte que l'on aurait attaché au bout d'un bâton", a souligné M. Demotte. Sous réserve d'un examen plus attentif, M. Demotte a pris l'exemple des soustractionnels à l'impôt des sociétés que pourrait appliquer les Régions. L'idée peut être intéressante, pense-t-il, mais elle est conditionnée à la non-déductibilité des aides aux entreprises. "Dans une région qui a des difficultés, cela handicape que de ne pas pouvoir aider temporairement des entreprises. On sent que l'argument est taillé pour une région qui a une forte prospérité économique", a souligné M. Demotte. Le ministre-président a répété son credo prononcé vendredi devant le parlement wallon. "Tout ce qui permet le développement de la Wallonie est bon à prendre. Mais je me battrai contre tout ce qui pourrait constituer une entrave à son développement", a-t-il dit. (belga)

Tout juste rentré de Bruxelles où il venait de prêter serment devant le Roi, Rudy Demotte a eu droit à une immersion wallonne dont le parlement a le secret.
Avec un José Happart plus à cheval que jamais sur la montre – le nouveau ministre-président a eu 20 minutes pour essayer de convaincre, pas une de plus – et une série de députés à l’esprit, disons…, dissipés (un euphémisme).
Ce premier exercice officiel grandeur nature a d’ores et déjà permis de constater deux choses qui, sur le plan politique, sont loin d’être neutres :

1. Demotte garde manifestement ses accents fédéraux.
2. Le PS, à travers son ministre-président, a clairement montré qu’il ne jouerait pas son rôle d’opposition qu’au fédéral. Namur lui servira également de tour de guet et d’éventuelle rampe de lancement si d’aventure l’Orange bleue (CD&V - Open VLD - MR - CDH) annoncée s’avérait être déraisonnablement antisociale pour reprendre une expression chère à Elio Di Rupo. Voilà qui n’aura certainement pas dû échapper au CDH.
Sur le fond, en dehors de la traditionnelle « loyauté fédérale » et du couplet sur le fait que la Wallonie n’est demandeuse de rien sur le plan institutionnel, Rudy Demotte met en garde : « Nous veillerons particulièrement au respect des droits et des intérêts légitimes des Wallons et des Francophones. ».
Pour ceux qui n’auraient pas compris, il ajoute que son gouvernement veillera à maintenir l’équilibre budgétaire de l’Etat « pour autant que le gouvernement fédéral ne remette pas en cause les mécanismes de la loi de financement ou les politiques au bénéfice des Wallons. » Et de préciser, dans la foulée : « Nous refuserons toute diminution des dotations des Régions. Et plus encore, nous nous opposerons à toute mesure qui aurait un impact financier négatif, tant sur la Région que sur les pouvoirs locaux. »
On a déjà connu des discours plus neutres pour une entrée en matière, il est vrai que le calendrier politique ne l’est pas. Plus régionaliste aussi, ce qui fera dire à Serge Kubla (MR) : « J’ai le sentiment que vous vous êtes trompé de rôle. Vous êtes à la Région ici. » Puis, nettement plus sérieusement : « Je vous demande de ne pas transformer la Wallonie, son gouvernement et son parlement en opposition d’une coalition fédérale qui ne vous convient pas. »
Si, en élève appliqué, Demotte a pris note, on doute que ce brillant esprit retienne cette fois la leçon. Il est, a-t-il fait savoir, « déterminé. » Ceux qui, depuis le 10 juin, auraient été en orbite géostationnaire, auront tout de suite compris que le PS a les crocs.
Bernard Wesphael (Ecolo) a donc profité de l’occasion pour apporter au Premier wallon un panier durable qu’il aura le temps de digérer d’ici la rentrée politique. En demandant qu’un avenant à la déclaration de politique régionale soit présenté par le gouvernement. Avec trois revendications : une refonte complète de la gouvernance wallonne, une intégration, dans le plan Marshall, des filières vertes et d’un cluster énergie et en dopant le budget de la politique sociale.
Demotte n’a pas fermé la porte. Il n’a pas, non plus, créé de courant en d’air dans sa majorité. Juste fait comprendre qu’il n’était pas là pour faire de la figuration : « Même si le PS devait revenir au fédéral, je resterai dans ma fonction à la Région. »

Mort du "Père de la Nation" en Afghanistan,

L'ex-roi Zaher Shah est décédé lundi à Kaboul.Son règne de 40 ans - si long dans ce pays de régicides et de rébellions - fut l'un des plus démocratiques du pays.
L'ex-roi afghan Mohammed Zaher Shah est mort, lundi matin à l'aube à Kaboul, à l'âge de 92 ans, laissant un pays en proie à une guerre civile après lui avoir donné ses plus belles années. Trois jours de deuil national ont été décrétés par le président Hamid Karzai pour cet homme qui, revenu d'exil d'Italie en 2002, avait reçu le titre honorifique de "Père de la nation afghane", inscrit dans la nouvelle Constitution.

Sous le regard de Karzai
Zaher Shah s'est éteint après une longue maladie. Il vivait à Kaboul dans l'enceinte de l'ancien palais de Gul Khana, devenu le siège du président Karzai. "Du bureau de Karzai, on pouvait voir sa demeure", explique un diplomate. Son long règne, entre 1933 et 1973, représente pour les Afghans l'une des périodes les plus stables et les plus démocratiques du pays.
C'était l'époque où la bourgeoisie afghane s'inspirait de l'Europe, construisait des palais et demeures agrémentées de jardins de roses et de piscines, apportant une touche de classe à Kaboul alors que le peuple ne voyait pas son ordinaire s'améliorer.
Eduqué en France, à Paris, où son père fut ambassadeur, et à Montpellier, Zaher Shah accéda au trône à l'âge de 19 ans. Après la Seconde Guerre mondiale, il jugea bon de démocratiser son pays. Il travailla à l'émancipation des femmes, à la scolarisation des filles et leur accorda le droit de ne pas porter le voile, la traditionnelle burqa.
Il fit aussi adopter, sous la pression des élites libérales et contre l'avis d'une partie de sa famille, la Constitution de 1964 qui fit de l'Afghanistan une monarchie constitutionnelle assez proche du modèle belge. Selon cette Constitution, qui était très novatrice pour la région, le Roi désignait par exemple le Premier ministre, mais ne présidait pas le Conseil des ministres.
Zaher Shah est cependant renversé en 1973 par son cousin Mohammed Daoud, alors qu'il est soigné en Italie pour une opération aux yeux. Daoud refuse la modernisation, l'ouverture à l'Occident et instaure une république. C'est la fin du règne de Zaher Shah, et le début de son exil de 29 ans en Italie.
Pour beaucoup d'Afghans, la fin du roi Zaher Shah a ouvert la voie aux décennies dramatiques qui ont suivi, de l'invasion soviétique jusqu'à l'arrivée des talibans. "La plupart des Afghans n'ont pas connu cette période, mais ils marquaient à l'égard du roi Zaher Shah du respect", précise le diplomate. Zaher Shah était un Pachtoune, du clan des Duranis. Mais il ne parlait pas le pachtoune, lui préférant l'autre langue nationale, le dari et, dans ses contacts avec l'étranger, le français.
Pas de prétendant
A son retour à Kaboul, Zaher Shah a joué un rôle symbolique, comme le ciment d'une nation dans une période agitée. Il a introduit la Loya Jirga (assemblée parlementaire) de 2002 pour lancer un nouvel exécutif.
Mais, à part une minorité, personne n'a jamais cru au retour de la monarchie en Afghanistan. Et il n'est pas question de transmettre le titre de "Père de la Nation" à ses descendants.
Seul un de ses petits-fils, le prince Mustafa Zaher, manifeste un intérêt pour la politique. Il préside une commission pour l'Environnement et, surtout, a rejoint le Front national uni, un groupe d'opposition parlementaire au président Karzai.
Le président afghan a décrété trois jours de deuil national. Les drapeaux afghans sont mis en berne. Le corps du souverain reposera dans une mosquée de Kaboul avant son inhumation dans un cimetière des collines surplombant la capitale afghane.
Le dernier roi d'Afghanistan a eu huit enfants, dont six sont encore en vie. Son règne fut "l'âge d'or" de l'Afghanistan, lui a rendu hommage, lundi, son petit-fils Mustafa Zaher.

Dernière chance aux négociations au Kosovo

MAJ le 24/07/2007

Les 27 veulent éviter les divisions après l'échec des efforts de l'ONU. Javier Solana a lancé un appel à la "responsabilité" de Belgrade et de Pristina. Quatre mois de négociations diplomatiques serrées s'engagent.
Evidemment tout était plus compliqué depuis le rejet de la cinquième version d'une proposition de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU présentée par les Américains et les Européens. Celle-ci devait permettre de résoudre l'épineuse question du statut du Kosovo mais elle a été une nouvelle fois repoussée vendredi dernier par la Russie. Cette impuissance du Conseil de sécurité avait pour effet de renvoyer la "patate chaude" dans le camp du groupe de contact composé des Etats-Unis, de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, de la France, de l'Italie et de la Russie, alliée objective de la Serbie dans cette affaire. Autre conséquence prévisible : un rôle plus important pour les 27... qui se réunissaient hier à Bruxelles.
Un avenir compliquéSans résolution de l'ONU, la position des Européens est plus délicate d'autant que les dissensions entre les chancelleries du Vieux Continent affleurent. Plusieurs ministres européens des Affaires étrangères ont d'ailleurs appelé hier à éviter les "divisions inutiles" sur le statut de la province indépendantiste serbe. "Maintenir l'unité de l'UE est primordial pour notre crédibilité dans les Balkans et ailleurs" , a déclaré le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, dès son arrivée à Bruxelles. Son nouvel homologue britannique, David Miliband, a lui aussi jugé "important d'être clairs sur le besoin d'un leadership et d'une unité forte de l'Euro pe dans ce domaine".
M. Bildt a aussi appelé les 27 à garder l'esprit "ouvert" à la veille de nouvelles négociations entre Serbes et Kosovars, qui doivent être menées pendant quatre mois non plus sous l'égide du médiateur de l'ONU Martti Ahtisaari mais sous celle du Groupe de contact sur le Kosovo.
Quatre mois de négociationsEuropéens et Américains estiment "qu'il n'y a pas d'autre solution à long terme que l'indépendance du Kosovo" , toujours rejetée jusqu'ici par les Serbes et les Russes. "Nous savons grosso modo vers où nous allons, mais la façon dont nous y arriverons est aussi extrêmement importante pour préserver la stabilité des Balkans, la stabilité de la solution et l'applicabilité de cette solution. Tout cela va nécessiter une période de diplomatie" , a souligné M. Bildt.
Son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier, a indiqué qu'il espérait que ces nouvelles négociations entre Serbes et Kosovars seraient supervisées conjointement par une "troïka" composée d'un Russe, d'un Américain et un Européen.
A l'issue de la réunion des 27, Javier Solana a lancé " un appel à la responsabilité de Belgrade et de Pristina". "Il ne faut certes pas aller trop vite en besogne mais nous attendons des résultats concrets" ,
Donner du temps au temps c'est aussi le point de vue de Bernard Kouchner, qui a souligné que "120 jours constituent une base de travail, pas une fin en soi".
De son côté, Karel De Gucht, s'est distancié de son approche légaliste sur le statut du Kosovo, sans cacher son irritation envers Moscou. Il entrevoit même une "unanimité sans la Russie". "Le Kosovo se trouve au milieu de l'Europe, pas au milieu de la Russie",
Les 27 ont par ailleurs aussi abordé les questions du Darfour - feu vert pour la préparation d'une mission de maintien de la Paix au Tchad chargée d'encadrer les camps de réfugiés au Darfour voisin -, des derniers développements de la Procédure de Paix dans le Moyen-Orient après la réunion du Quartette à Lisbonne et de la situation au Liban.
© La Libre Belgique 2007

Nouveau stade d'Anderlecht à Schaerbeek: "Affabulations" dit Vanden Stock !

Nouveau stade d'Anderlecht à Schaerbeek: "Affabulations" dit Vanden Stock !
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"Les chances de voir le Sporting évoluer à Anderlecht après 2013 sont très grandes" a-t-il ajouté

Le président est revenu, lors d'une conférence de presse ce matin, sur les articles parus dans la presse évoquant la construction "certaine" d'un stade d'Anderlecht... à Schaerbeek. Pris de court, le président du club a précisé : "Je suis étonné de lire ce genre de communication. Je n'ai aucune idée de ce que sera l'avenir avec le stade. Il y a à ce jour une étude de faisabilité, en passe de se terminer sur le site de Neerpede et de la petite île à Anderlecht, et pour l'instant en dehors de ce site, il semble qu'aucun site ne répond aux normes pour l'installation d'un nouveau stade. Il n'est donc pas question de parler de plan, de coût de 200 ou 400 millions, de 2013, 2016, d'accord avec la Ville de Bruxelles ou quoique ce soit, ou de la gare de Schaerbeek-formation. Tout cela n'est qu'affabulations et je suis triste de devoir dire que ce genre de communication qui a été faite ne me semble pas... enfin je veux dire que pour faire ce genre de communication, il faut avoir bien plus de certitudes que ce que les deux journaux ont fait. Tout cela n'est que de la spéculation et rien d'autre. Les chances de voir le Sporting évoluer à Anderlecht après 2013 sont très grandes. Et de le voir jouer ailleurs sont très petites, même si cela n'est pas exclu. Il n'existe pas de plan spécifique pour le site de la gare de Schaerbeek-Formation, je sais qu'il y a des plans à l'étude, mais il n'y a aucun accord, ni avec la Ville de Bruxelles, ni avec qui que ce soit. Il n'existe pas d'emplacement, de financement et d'autoristation où que ce soit, mais celui qui vient me voir avec tout cela, je travaille tout de suite avec lui. Car si aucune solution n'est trouvée pour un nouveau stade dans les 3, 4, 5 ans, ce sera une catastrophe pour nous, mais aussi pour le football belge qui reviendrait bien loin en arrière."Notre journal révélait ce matin qu'il devrait y avoir un nouveau stade à la gare de Schaerbeek-Formation qui serait également le nouveau domicile des Diables Rouges. L'accord n'est pas encore signé "mais, de bonne source, nous savons que toutes les parties se sont engagées", écrivions-nous.La ville de Bruxelles, où se trouve le site de Schaerbeek-Formation, serait porteuse du projet et louerait le stade à Anderlecht et aux Diables. La construction de ce stade de 50.000 places ne sera possible qu'avec des capitaux privés. Le stade hébergerait des bureaux, un centre commercial et d'autres accommodations. Il existe déjà un plan. Le début des travaux est prévu pour 2010. Leur durée est estimée à trois ans. Des informations démenties par le président du Sporting d'Anderlecht mardi.

200 millions ?
Anderlecht opte pour un nouveau stade à Schaerbeek-Formation !

Anderlecht opte pour un nouveau stade à Schaerbeek-Formation !
(24/07/2007)

Nouveau stade d'Anderlecht à Schaerbeek: "Affabulations" dit Vanden Stock !

En 2013, le complexe, partagé avec les Diables, devrait être prêt : des pourparlers décisifs viennent d'être menés

Désormais, c'est certain : le RSCA quitte le territoire d'Anderlecht ! D'ici six ans - en 2013 -, le Sporting devrait avoir un nouveau stade... à la gare de Schaerbeek-Formation, qui se trouve sur le territoire de Bruxelles et qui appartient à la SNCB. Le temple de 50.000 places serait également le nouveau domicile des Diables Rouges et doit être un des cinq stades belges dans lesquels Alain Courtois espère accueillir le Mondial 2018.
Est-ce que tout est réglé ? Selon Herman Van Holsbeeck, il est prématuré de dire que l'accord pour Schaerbeek-Formation est signé, mais, de bonne source, nous savons que toutes les parties concernées se sont engagées. Aujourd'hui, à la présentation officielle, Roger Vanden Stock va commenter le projet.
Après avoir préparé le dossier pendant des mois, Van Holsbeeck a mené des pourparlers décisifs avec une société d'investissements, qui est en même temps un entrepreneur. La semaine passée, le bourgmestre de Bruxelles, Freddy Thielemans, a aussi marqué son accord.
La ville de Bruxelles serait porteuse du projet et louerait le stade à Anderlecht et aux Diables. La construction ne sera possible qu'avec des capitaux privés. Le stade hébergerait des bureaux, un centre commercial et d'autres accommodations (hôtelière, etc...). Il existe déjà un plan d'implantation du projet. Le début des travaux est prévu pour 2010, la durée est estimée à trois ans.
Le marché matinal à Bruxelles était une autre option
Pourquoi avoir opté pour Schaerbeek-Formation, un site non loin du Pont Van Praet ? On sait déjà depuis un petit temps que l'agrandissement du stade Vanden Stock ne se ferait pas. Puisque les riverains du site de prédilection du Sporting - à Neerpede - refusent d'accueillir les Mauves , et puisque le Sporting ne croit pas au site d'ABX, Roger Vanden Stock a dû prendre la décision pénible de quitter la commune dont le club porte le nom.
Le président en avait marre de voir traîner les choses, puisque le retard sur les autres pays devient insurmontable. Même la Suisse et l'Autriche - organisateurs de l'Euro 2008 - dépassent la Belgique de plusieurs têtes au niveau des stades.
Il y avait trois options hors Anderlecht. 1. Raser et reconstruire le Heysel, mais Vanden Stock ne voulait pas de piste d'athlétisme, nécessaire pour le Mémorial Van Damme.
2. Le site du marché matinal : situé le long du canal, de l'autre côté du Pont Van Praet, un endroit dont on n'avait jamais parlé.
3. Schaerbeek-Formation, qui est donc sorti vainqueur.

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23 juillet 2007

Le cannabis augmente les risques de schizophrénie

La consommation de cannabis augmente les risques de devenir schizophrène, selon une étude de l'institut de psychiatrie de l'université de Zurich, publiée lundi.
D.R."Sur le plan de la prévention, le cannabis apparaît comme étant moins inoffensif que ce que l'on croyait", ont indiqué les chercheurs dans un communiqué de l'université.
Le rôle du cannabis en tant que facteur de risque pour les maladies psychiatriques doit être revu, soulignent encore les chercheurs.
Les personnes, qui sont déjà sujettes à des maladies psychiques, en raison d'un contexte familial, devraient renoncer au cannabis, selon les chercheurs, qui ont publié les résultats de leur étude sur le site internet de la revue médicale Schizophrenia Research.
Les chercheurs ont constaté une forte hausse des cas de schizophrénie chez les hommes jeunes dans les années 90. Les cas constatés chez les 15-19 ans ont été multipliés par trois et ceux chez les 20-24 ans par deux.
Et ce sont ces catégories d'âge qui consomment le plus de cannabis, relève l'étude

Vraie note et fausse note du formateur

Les négociations entre oranges et bleus débuteront mardi, a annoncé Yves Leterme dimanche soir.C'est pour une autre raison que le formateur a fait sensation ce week-end.On lui parlait Brabançonne, il entonna la Marseillaise...

Ça y est. Les choses sérieuses ont commencé. Dès dimanche soir, et pour la première fois ensemble, les présidents de partis de la potentielle majorité orange-bleue ont été convoqués à Val Duchesse. Yves Leterme leur a présenté sa note de formateur, soit une base (à la fois socio-économique et institutionnelle, semble-t-il) pour entamer de vraies négociations. Celles-ci débuteront mardi, à 9h30. D'ici là, le formateur enregistrera, individuellement, les premières réactions des partis.
L'invitation d'hier soir n'était prévue que pour ce lundi. La note annoncée pour le milieu de cette semaine a-t-elle été bouclée plus vite qu'escompté ? Ou était-ce, pour le formateur, une manière de vouloir détourner l'attention sur ce qui s'est avéré être, le 21 juillet, une gaffe chantante ?
Allons-z'-enfants
Tout à la rédaction de sa note, M. Leterme ne s'était donné pour seule pause du week-end que le Te Deum de samedi midi. Elle ne sera pas passée inaperçue...
Comme le journaliste ertébéen Christophe Deborsu l'interroge, aux marches de la cathédrale, sur ses connaissances "nationales", il ne sait pas d'abord, comme bien d'autres, préciser que le 21 juillet commémore précisément la prestation de serment de Léopold 1er. Soit (Rudy Demotte, le nouveau ministre-Président wallon, dont Leterme a salué... la bonne connaissance du néerlandais, ne fait pas mieux). Beaucoup plus singulier : invité à entonner la Brabançonne, Yves Leterme entame le premier couplet de la Marseillaise. "C'est la Brabançonne, ça ?", reprend notre insistant confrère. "Je ne sais pas", élude, plus agacé, le premier-ministrable le mieux placé de notre vaillant Royaume...
C'est évidemment le genre de séquence qui désormais se répand comme traînée de sottise sur tous les sites possibles, français compris, tandis que l'agence Reuters tenait à ajouter, dimanche, que le formateur royal avait aussi "choqué" les téléspectateurs parce qu'on l'avait vu en train de téléphoner pendant le Te Deum. Les médias flamands n'étaient pas en reste. Quoique. On y disait plutôt qu'il fallait y voir une nouvelle manifestation de l'humour un peu particulier du champion du CD & V; et que les francophones auraient tendance à lui chercher noise.
Ce serait son avis aussi. Il se refusait hier à tout commentaire, ainsi que faisait savoir sa porte-parole, comme on lui demandait s'il s'agissait d'une plaisanterie, d'une distraction ou d'une erreur. Il ne voulait pas réagir "à ces bêtises", ajoutait toutefois l'intéressé à VTM, disant penser que l'on cherchait par là à lui "faire du tort".
Un début
Toujours est-il qu'il y a finalement maladresse; qu'elle renforce son côté énigmatique; qu'elle s'ajoute à de précédents "coups" décontenançant des francophones déjà échaudés par l'ascendant électoral et politique du cartel confédéraliste/autonomiste CD & V/N-VA.
L'histoire de l'après-10 juin en retiendra peut-être que le très long round d'observation aura ainsi pris fin. En effet, avec la note du formateur d'une part (sa "vraie" note, cette fois), avec un début de négociations entre partenaires potentiels d'autre part, les prochains jours devraient être non pas cruciaux - c'est bien trop tôt ! - mais les premiers à fournir enfin des indications significatives sur les possibilités d'aboutir entre oranges et bleus.

Une bourde rigolote mais révélatrice

Contrastes du 21 juillet. D’un côté, un discours royal : Albert II, bien sûr, est empêché d’évoquer directement l’attente et les incertitudes du moment; son discours est pourtant politique au sens – large – où son nouvel éloge de la multiculturalité revient à rappeler les vertus contestées mais à maintenir d’un certain modèle belge. De l’autre, la drôle de bourde de celui qui devrait être le prochain Premier ministre de tous les Belges : invité à chantonner le début de la Brabançonne, Yves Leterme s’embarque sans malice dans la Marseillaise…
Ne faisons pas scandale d’une gaffe à la portée de tout qui est sommé d’improviser face à une caméra; et évitons de nous demander si l’ancien ministre-Président flamand est “en état intellectuel” d’apprendre le minimum de notre hymne national ! Mais la bourde nous paraît révélatrice. Pas tant comme exemple d’une ignorance très surréaliste dont le formateur est loin d’être le seul responsable à faire montre (cette ignorance est aussi, d’ailleurs, celle de la plupart des citoyens significativement hermétiques à tout sentiment national belge prononcé); mais comme illustration d’une évolution de la Belgique “en voie d’évaporation” ainsi que Karel De Gucht, le ministre sortant des Affaires étrangères, en avait naguère dressé le tableau. Comme quoi, entre la Belgique que l’on chantait comme “mère chérie” (dans la Brabançonne, mais oui) et celle qui ne serait plus une valeur en soi (fameuse interview dans “Libération”), il y a de la marge. Au moins un changement de générations est passé par là; et, pour le CD & V acoquiné avec la N-VA, huit ans d’opposition fédérale qui ont affûté (dévoyé ?) le programme institutionnel; et, pour le pays, des réformes dont les résultats s’avèrent mitigés.
De quoi aussi nous rappeler que l’hypothèque communautaire qui pèse sur la prochaine majorité fédérale ressortit plus de l’Himalaya que du mur de Grammont. Mais qu’importe, et qu’importent les autres défis. De la semaine qui s’ouvre, après déjà 43 jours post-électoraux où l’on s’est méfié, défié, toisé, épié, approché et peut-être apprivoisé, on attend la sortie d’une note du formateur et l’entrée des partenaires potentiels en négociation.
Autrement dit, l’observation a assez duré; on va commencer à voir si la coalition orange-bleue n’est pas seulement la plus plausible, mais si elle est faisable. C’est bien le moins que le citoyen est désormais en droit d’attendre et de savoir.

A l'Elysette et alentours, flotte déjà un parfum d'orange bleue...

Rudy Demotte annonce "loyauté" mais aussi "vigilance" à l'égard du pouvoir fédéral.
Elections formelles par leurs assemblées, prestations de serment, re-prestation devant le Roi pour Rudy Demotte, confirmation officielle des compétences : les formalités des remaniements ministériels à la Région wallonne et à la Communauté française annoncés jeudi par le président du PS ont observé vendredi un menu on ne peut plus normal. L'épice du jour est venue l'après-midi, au Parlement régional, dans le débat commandé par le changement de présidence wallonne (dont l'assemblée communautaire aura pu faire l'économie, au moins jusqu'à la rentrée). C'est qu'il fut beaucoup question du fédéral; et qu'on vit se forger des postures de majorité et d'opposition à l'orange bleue avant même que celle-ci eût pu sortir son premier pépin...E
Rudy Demotte, dont beaucoup ont vu dans le parachutage à l'Elysette un gage de sérieux, de connaissance voire de diplomatie à l'adresse du Nord, évoque surtout "la vigilance" que son exécutif devra exercer au sein de l'Etat fédéral : Wallonie pas demandeuse de réformes institutionnelles, certes, mais aussi Wallonie attendant du fédéral "qu'il soit un partenaire essentiel du redressement socio-économique wallon" et qu'il "ne remette pas en cause les mécanismes de la loi de financement ou les politiques au bénéfice des Wallons". Le groupe PS est déjà au-delà, énumérant par la voix de Maurice Bayenet les maux de l'orange bleue - ces "futures lézardes dans la façade Belgique" sur BHV, fiscalité, sans papiers, chômeurs, soins de santé, fin de l'obligation de voter !
Or, sous la coalition violette, le MR se faisait remballer par le ministre-Président Di Rupo dès qu'il voulait évoquer des sujets touchant à la fois au régional et au fédéral. Serge Kubla demande à Rudy Demotte s'il se croit encore à la Chambre puis fait mine de se fâcher sur le cliché "antisocial" anticipativement collé à la potentielle nouvelle majorité fédérale; "et d'abord, ça veut dire quoi, social ? Garder les droits acquis ? Préserver l'assistanat ?". Brouhaha. Demotte répond : de toute façon, le mode de financement des entités fédérées sera un sujet de discussion; l'immobilisme social est aussi "mauvais" que l'immobilisme économique; et au fait, lui restera au niveau wallon même si les socialistes revenaient au fédéral.
D'ailleurs, quand même, on parle aussi de la Wallonie et de son redressement, avec l'histoire habituelle de la bouteille à moitié vide ou pleine. Bernard Wesphael (Ecolo) regrette que la Wallonie ait "perdu un temps fou avec un ministre-Président incapable de choisir entre la Wallonie et ses plans de carrière"; Michel de Lamotte, à peine en retrait pour le CDH, salue un ministre-Président "qui se consacrera à cette fonction". Ecolo insiste aussi sur la nécessité d'ajouts : "Refondre la gouvernance au-delà des mesures ponctuelles", améliorer Marshall dans les filières vertes, donner plus de moyens au social.
Mais les esprits sont décidément ailleurs. Ça promet. "Ici, nous sommes encore la première force politique !, lancent des rouges aux bleus; "ouaiiiis, jusqu'en 2009 !", répliquent des bleus aux rouges.
Allez, vacances pour tout le monde !

20 juillet 2007

Une nouvelle bombe sur le Collège carolo?

L'ex-commissaire PS de la Région wallonne, Jean-Claude Henrotin, a été inculpé il y a peu pour n'avoir pas dénoncé la gestion frauduleuse de la société de logement social La Carolorégienne.

C'est ce qu'annonce vendredi La Nouvelle Gazette qui précise que cette inculpation lui a été confirmée par M. Henrotin lui-même. Il est le premier des douze membres de l'ancien comité de gestion de La Carolo à faire l'objet d'une inculpation. Les onze autres pourraient suivre si la responsabilité collective était établie, précise le quotidien. L'inculpation intervient dans le cadre d'un dossier portant sur les rémunérations que les membres du comité de gestion de La Carolo s'étaient octroyées indûment et qu'ils doivent rembourser. Ce dossier avait été mis à l'instruction à la suite d'une plainte des nouveaux dirigeants de La Carolo. M. Henrotin réfute les charges retenues contre lui, à savoir ne pas avoir dénoncé la gestion frauduleuse de la société de logement social de Charleroi. (belga)

Di Rupo compose ses équipes pour 2009

Le PS redéploie ses ministres en Wallonie et à la Communauté française. La Région pour Demotte, la Communauté pour Arena. Magnette et Tarabella en plus.
Et Di Rupo dit : « En marche ».



La liste des attributions
Communauté française – Marie Arena, ministre-présidente, en charge de l’Enseignement obligatoire – Michel Daerden, vice-président et ministre du Budget, en charge du Sport et de la Fonction publique – Fadila Laanan : ministre de la Culture et de l’Audiovisuel – Marc Tarabella : ministre de la Jeunesse et de l’Enseignement de promotion sociale Région wallonne – Rudy Demotte, ministre-président – Michel Daerden, vice-président et ministre du Budget, des Finances et de l’Équipement – Jean-Claude Marcourt, ministre de l’Économie, de l’Emploi, du Commerce extérieur et du Patrimoine – Philippe Courard, ministre des Affaires intérieures et de la Fonction publique – Paul Magnette, ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Égalité des chances – Marc Tarabella, ministre de la Formation

Honneur aux ministres-présidents. Après le point presse de 17 heures au Boulevard de l'Empereur autour du locataire, Rudy Demotte, le promu (il prête serment ce vendredi chez le Roi), et Marie Arena, la confirmée, pétillaient d'aise devant les micros et les calepins. Le nouveau ministre-président wallon pour rendre hommage à son prédécesseur, et cadrer au passage sa mission : « Avec son équipe, Elio a donné son âme et son énergie pour sauver la Wallonie. Aujourd'hui, on récolte les fruits du travail accompli : le chômage baisse, les investissements arrivent. Il faut accompagner ce mouvement. La Wallonie revient parmi les nations qui se développent. La composition des gouvernements montre qu'il ne fallait pas de rupture. »
A deux pas, la ministre-présidente de la Communauté française conçoit les deux dernières années de sa législature comme une ligne droite de campagne vers les élections régionales et communautaires de 2009, et se dit prête au supplément d'engagement politique : « Avec le gouvernement fédéral qui se prépare, confie Marie Arena, il faudra une grande vigilance par rapport aux francophones, et veiller de près aux intérêts de la Communauté française, c'est mon rôle. C'était d'ailleurs déjà le sens de la note soumise au début juillet à l'informateur, Didier Reynders. ». Sinon, abattue, elle, après la défaite du 10 juin ? Voire, pire : partante de son poste de vigie du gouvernement communautaire, comme le soutenait la rumeur ? « Quand il y a un coup dur, soit on est KO, et on se traîne, soit on redouble d'envie de se battre. C'est mon cas. Vous le voyez ».
Le « bleu » de l'étape, Paul Magnette, professeur à l'ULB et redresseur de torts à Charleroi, répond invariablement qu'il va réunir ses équipes, se mettre au travail, non sans s'inquiéter auprès de la porte-parole du parti, Florence Coppenolle : « Je fais quoi maintenant ? Dis, comment je gère les médias ? ». L'autre « surprise du chef », Marc Tarabella, se la joue détendu, lui est de la famille : « J'avais prévu un week-end à la mer, inutile de dire que je vais rester. » Giovanna Corda le remplacera au Parlement européen.
Un pied à l'étrier, l'autre en vacances, Laurette Onkelinx a passé jeudi matin le cap de son deux centième conseil des ministres sous une violette en affaires courantes prolongées – où elle croisera désormais Didier Donfut, qui reprend les compétences de Rudy Demotte. La future « cheffe » de groupe socialiste à la Chambre est tout sourire, hyperdétendue, elle recharge les accus : autant dire que les partenaires présumés de l'orange bleue ne paient rien pour attendre.
Au fait : et les Liégeois ? Frustrés, boudeurs, fâchés ? Pressenti à la ministre-présidence, Jean-Claude Marcourt affiche un petit air de désillusion, non ? Non : Elio Di Rupo ne le comprendrait pas. Le président esquive : « Le PS ne travaille pas sur la base de sous-régionalismes, il est un parti multipolaire. » Oui, mais : trois Hennuyers à la présidence du parti, à la Région wallonne, à la Communauté française Elio Di Rupo argumente : « Quant à Liège : sa fédération a les deux ministres avec les portefeuilles les plus importants (Marcourt et l'Economie, Daerden et le budget, NDLR). En plus, vous comptez José Happart au perchoir du parlement wallon. Et si vous prenez la province de Liège au sens large, alors vous avez aussi Marc Tarabella, bourgmestre d'Anthisnes, et Jean-François Istasse, de Verviers Je vous invite à calculer le poids de tout cela, et vous verrez qu'il y a un équilibre global dans le parti ».
Plaidant la cause Marcourt, Elio Di Rupo explique aussi que ses compétences ministérielles, consacrées à faire advenir le « plan Marshall », nécessitaient un « connaisseur » : « On ne peut pas se permettre de donner les dossiers à quelqu'un qui mettrait au moins six mois à comprendre et à maîtriser les choses., nous dit le président du PS. Et à cet égard, Jean-Claude est un ministre de l'Economie qui peut déjà faire valoir un sérieux bilan. » Car, soutient l'ex-ministre-président : « J'entends parfois que la Wallonie a les plus grandes difficultés. Or, jamais depuis 1966 elle ne s'était autant redressée ! »
Résumons : le redressement wallon (« avec Rudy comme grand coordonnateur »), la défense des francophones (« Marie s'y consacrera, au moment où s'accroît la pression de certains leaders flamands »), et le front fédéral en sus (« sous la houlette de Laurette, expérimentée, 8 ans à la tête des socialistes au gouvernement ») : le président du PS tient ses trois angles d'attaque pour la campagne de 2009.
Relégitimé à la présidence après son élection par les membres du parti le 11 juillet, auteur du remaniement ministériel deux semaines plus tard (que sa porte-parole décode en ces termes : « Un remaniement sous le signe de la stabilisation et de la revitalisation, avec du sang neuf mais des piliers renforcés »), Elio Di Rupo soutient : « Voilà, le PS a tiré les leçons de ce qui s'est passé, et maintenant, il se met en ordre de marche ». Fini les « affaires », la descente aux enfers ? « Après les problèmes, les projets », tranche Rudy Demotte, qui écrit sa partition de chef.

Elio di Rupo, le choix des armes
Ce n'est pas le geste qui est fort mais le symbole qu'il laisse apparaître en filigrane. En installant Rudy Demotte à la ministre-présidence wallonne, Elio Di Rupo, adresse un signal politique clair sur les intentions du PS. Mais aussi, et surtout, sur l'orientation qu'il semble vouloir donner à son troisième mandat présidentiel tant en interne que vis-à-vis du monde extérieur.
Car imposer Demotte au détriment de Marcourt à la tête de la Région, c'est à l'évidence adresser un message qui n'a rien de subliminal à la Flandre. Le redéploiement économique wallon n'est pas encore une réalité mais il y a comme un frémissement. Visible. Il suffit de scruter les indicateurs. Et les Flamands savent lire. Il fallait donc leur donner un gage. Banco ! Demotte bénéficie d'une excellente image au nord du pays. Son bilinguisme parfait, son profil de gestionnaire, son sérieux, son excellent bilan aux Affaires sociales et à la Santé publique, le transforment ainsi d'un seul coup en meilleur ambassadeur de la cause wallonne. Bien vu !
Mais l'arrivée de Demotte à Namur permet aussi, et peut-être surtout, à Di Rupo d'imposer sa marque présidentielle. De prouver, à peine réélu, que son engagement formel à réduire le poids excessif et paralysant des fédérations est bien réel. Depuis l'annonce de son départ de la ministre-présidence, les Liégeois revendiquaient le poste. Il impose un Hennuyer. Une manière de faire comprendre à ceux qui, au sein de son parti, l'estimaient affaibli par trop d'années de pouvoir, qu'il n'a rien perdu de sa capacité d'action.

À l'évidence, Di Rupo pense wallon et francophone. Son GPS est fixé sur 2009. Avec un seul objectif : faire en sorte que les socialistes reprennent le leadership au MR. En choisissant Marcourt ou Daerden, le risque était grand – voire inéluctable – de mettre le feu à la fédération liégeoise. Inimaginable face à un Reynders survitaminé à l'Orange bleue. Le président a arbitré, choisi les armes. Sans états d'âme.
Ce choix radical marque sans doute la fin d'une ère : celle du règne absolu des dinosaures et des équilibrages géographiques. Et laisse entrevoir les prémices d'une nouvelle : plus politique et stratégique. Celle d'un PS

Demotte : « La Flandre attend un signal »

Entrevue de Bénédicte Vaes avec Rudy Demotte, le nouveau ministre président de la Région wallonne.
Quand avez-vous appris votre nomination ?
Aujourd’hui ! Lors de la réunion qui s’est tenue... une heure avant la conférence de presse ! Après avoir entendu les uns et les autres, Elio Di Rupo a assemblé toutes les pièces du puzzle, dans la transparence.
Voilà le PS dirigé (outre Picqué à Bruxelles) par trois Hennuyers : deux ministres-présidents plus le président du parti. Votre fédération est très gâtée. Celle de Liège ne risque pas de se révolter ?
Non ! Dans la répartition des compétences, le président n’a pas joué la carte des fédérations. Il n’a pas voulu récompenser ou sanctionner en fonction des scores électoraux. Il a suivi une seule logique : les profils et les compétences. Ce que veulent les militants, c’est que le parti se redresse.
Quant aux Wallons , ils se foutent des fédérations du PS... Sauf lorsque ça se passe très mal dans l’une d’entre elles.
Transcender le vieux PS, avec sa guerre des fédérations, c’est ça, votre ordre de mission ?
Oui. Moi, je serai un gardien de la Wallonie qui transcende ses différences. J’ai réussi à doter les soins de santé de règles transversales, identiques entre Nord et Sud. Je ferai de même comme ministre-président, d’un bout à l’autre de la Wallonie.
Votre programme ?
Représenter la Wallonie, dans ses murs et en dehors.
Vous voulez dire en Flandre ?
Bien sûr. Wallon atypique, je comprends les Flamands, dans la lettre et dans l’esprit. Ce n’est pas par hasard que j’ai donné mes quatre premières interviews en néerlandais. La Wallonie est souvent mal cotée en Flandre parce qu’on y a le sentiment que les Wallons ne travaillent pas assez.
La Flandre décrit souvent la Wallonie sous des traits très caricaturaux. Que répondez-vous à ces clichés ?
Moi, je suis du PS, du parti travailliste. C’est le parti des gens qui travaillent. Il a pour mission de créer des emplois et toutes les richesses qu’ils apportent. Toute la Sécurité sociale est d’ailleurs dérivée du travail. Cette Wallonie qui travaille, le plan Marshall l’a mise en marche, et l’on en récolte les premières preuves. Les investissements augmentent. Le chômage décroît. Pas assez, mais c’est un début. La Flandre attend un signal de la Wallonie.
Vous êtes un frontalier, comme l’est Yves Leterme. Que pensez-vous du formateur et de la tâche qui l’attend?
Il va devoir se consacrer à une politique très périlleuse : marier l’eau et le feu. Voyez les dernières déclarations du FDF et de la N-VA. Aucun ne veut bouger d’un nanomètre. Aucune alchimie n’est possible. L’on va vers de très longues négociations. Ou alors (c’est l’autre scénario possible), on aura droit à un accord plus rapide, qui dissimulerait la poussière sous le tapis. On nous préparera un agenda caché qui se déroulerait plus tard, après les régionales.
Dans les rounds communautaires à venir, je pense que la toute première ligne de feu, ce sera le comité de concertation. Je pense avoir été choisi parce que je connais à la fois le fédéral, la Flandre et le comité de concertation. J’aurai aussi pour mission de détecter les leviers flamands, les lieux où se préparent les décisions.

Demotte et Arena aux rênes

Le président du PS Elio Di Rupo a révélé ce jeudi les remaniements ministériels en Région wallonne et en Communauté française. C’est Rudy Demotte qui le remplace à la tête du gouvernement wallon. Marie Arena garde la présidence de la Communauté française. Deux surprises : l’arrivée de Marc Tarabella et de Paul Magnette.


Rudy Demotte sera donc ministre-président du gouvernement wallon en remplacement d’Elio Di Rupo, a annoncé jeudi après-midi le président du PS au cours d’une conférence de presse au boulevard de l’Empereur. Marie Arena reste ministre-présidente de la Communauté française, ses compétences régionales, à savoir la formation, étant reprises par un nouveau venu, Marc Tarabella, député européen et bourgmestre d’Anthisnes.
Ce dernier sera également ministre à la Communauté, reprenant la Jeunesse à Fadila Laanan qui conserve la Culture et l’Audiovisuel, et l’Enseignement de promotion sociale à Marie Arena qui conserve l’Enseignement obligatoire.
Autre nouveau venu, le politologue Paul Magnette devient ministre wallon de la Santé, de l’Action sociale et de l’Egalité des chances.
Au gouvernement wallon, Jean-Claude Marcourt conserve l’Économie, l’Emploi, le Commerce extérieur et reprend le Patrimoine à Michel Daerden. Ce dernier reste vice-président, ministre du Budget, des Finances et de l’Équipement. Il conserve sa double casquette, restant vice-président du gouvernement de la Communauté où il reste ministre du Budget et reprend le Sport et la Fonction publique à Claude Eerdekens.
Philippe Courard reste ministre des Affaires intérieures et de la Fonction publique au gouvernement wallon.
Elio Di Rupo avait fait savoir, au lendemain de la défaite électorale du PS aux élections législatives du 10 juin, qu’il quitterait son poste de ministre-président s’il était réélu à la tête du parti socialiste. Elio Di Rupo a été réélu président du PS le 11 juillet.
« Consolider les piliers »
Jeudi, il a justifié le remaniement opéré en Région wallonne, et en Communauté française, par sa volonté de « consolider les piliers », rappelant les enjeux du plan Marshall de relance de l’économie wallonne et la nécessité de défendre les intérêts des Francophones.
Jean-Claude Marcourt et Michel Daerden sont les deux ministres « aux compétences les plus importantes », a souligné Elio Di Rupo. Interrogé par des journalistes, le président du PS a indiqué n’avoir pas retenu comme moteur du remaniement l’équilibre entre les fédérations du parti. « Le parti ne travaille pas avec un esprit sous-régional. Ce temps-là est révolu », a-t-il indiqué, disant préférer à cela le « développement multi-polaire » en vue de faire émerger « les projets ».
L’absence des Liégeois
Interrogé plus particulièrement sur l’absence des Liégeois aux fonctions de ministre-présidents ou de président du parti, Elio Di Rupo a mis en évidence le rôle dévolu à Jean-Claude Marcourt et Michel Daerden, « les ministres aux compétences les plus importantes ». Le président du PS a également relevé qu’outre la présidence du parlement wallon, entre les mains de José Happart, la province de Liège se trouvait bien représentée avec Jean-François Istasse au perchoir du parlement de la Communauté et Marc Tarabella, bourgmestre d’Anthisnes, désormais ministre à double casquette.
Longtemps pressenti pour reprendre la ministre-présidence wallonne, Jean-Claude Marcourt a abondé dans le sens de son président de parti. « De plus, en jugeant ma candidature crédible, la presse a reconnu le travail que j’ai accompli depuis 3 ans. Cette reconnaissance vient également du parti qui m’octroie une compétence supplémentaire (le Patrimoine, NDLR) », a indiqué Jean-Claude Marcourt.
Le PS a donc choisi de confier la ministre-présidence wallonne à Rudy Demotte qui « symbolise, à la sortie du gouvernement fédéral, avec Laurette Onkelinx, ce qu’il y avait de meilleur », a dit Elio Di Rupo.
« Le PS en marche… »
Gardant la confiance du parti, Marie Arena est confirmée à la ministre-présidence de la Communauté française. Elle pourra se concentrer sur l’enseignement obligatoire, a dit Elio Di Rupo, sa compétence « Formation » à la Région étant reprise par Marc Tarabella.
Outre Marc Tarabella, Elio Di Rupo a également choisi de lancer Paul Magnette dans l’arène gouvernementale. Le politologue a été formateur de la nouvelle majorité à Charleroi. Commentant son rôle d’analyste de la vie politique, le président du PS a estimé qu’il fallait « parfois prendre des braconniers pour en faire des garde-chasse ». Reconnaissant notamment la pertinence de sa méthode de travail, le PS lui confie le pilier social du plan Marshall.
Les élections internes qui ont conféré à Elio Di Rupo une nouvelle légitimité, ainsi que la nouvelle répartition des rôles à la Région wallonne et à la Communauté française, ont fait dire jeudi au président que « le PS a commencé à tirer les leçons de ce qui s’est produit le 10 juin ». Et Elio Di Rupo de réitérer jeudi que « le PS est à nouveau en ordre de marche ».
Ecolo dubitatif
Pour Ecolo, la nouvelle composition des exécutifs régional et communautaire relève plus de comptes d’apothicaires internes entre les fédérations du PS que d’un réel souci de donner un nouveau souffle à la Région wallonne ou à la Communauté française Wallonie-Bruxelles.
Ecolo relève aussi « la détresse » des femmes membres de ces gouvernements qui, selon les Verts, lorsqu’elles ne sont pas purement et simplement évincées de leur exécutif, voient leurs compétences amenuisées.
Au passage, les verts estiment qu’il apparaît clairement que la fédération du Hainaut du PS n’est pas la plus mal servie dans la répartition des portefeuilles.
Quoi qu’il en soit, Ecolo attend surtout des engagements sur le fond de la part des futures éminences et souhaite que ces remaniements permettent à chacune des deux entités de revoir fondamentalement son programme de travail, en se concentrant davantage sur des enjeux jusqu’ici sinon oubliés, au moins négligés, indique encore le communiqué diffusé par Ecolo.
En particulier en Région wallonne, les Verts attendent du nouveau ministre-président qu’il fasse des questions d’environnement et de filières d’emploi dans l’économie verte d’une part, des enjeux de gouvernance d’autre part, de réelles priorités stratégiques, plutôt que des axes de marketing politique jamais concrétisés, afin d’entreprendre enfin la rupture nécessaire au redéploiement de la Wallonie.
(D’après Belga)