28 février 2007

Cameron revient avec un "tombeau perdu de Jésus" polémique

Un documentaire produit par le réalisateur de "Titanic" James Cameron affirme que Jésus est enterré en Israël au côté de Marie-Madeleine avec qui il aurait eu un fils, une thèse qui a aussitôt déclenché une polémique.

"Preuves inédites"
Selon "Le tombeau perdu de Jésus", réalisé par l'Israélien Simcha Jacobovici, le tombeau, découvert dès 1980, se trouve à Talpiot, un quartier de Jérusalem, et des analyses permettent aujourd'hui d'affirmer qu'il aurait renfermé le corps de Jésus mais aussi de sa compagne et de leur fils, prénommé Judas. "En tant que documentariste, je ne dois pas avoir peur de chercher la vérité", a dit lundi James Cameron, lors d'une conférence de presse à la Public Library (bibliothèque) de New York, évoquant la présence de "preuves tangibles et inédites" de l'existence physique de Jésus.ControverseLe film pourrait en tout cas bien déclencher une nouvelle controverse à la "Da Vinci Code", qui lui aussi insistait sur le caractère très "terrestre" de Jésus, même si Cameron se défend de toute volonté polémique. "Je sais qu'on va dire que l'on tente de saper le christianisme. C'est loin d'être le cas. Cette enquête salue l'existence réelle de ces personnes." Jésus et Marie-Madeleine dans le même tombeauLe film, qui sera diffusé le 4 mars sur la chaîne câblée Discovery Channel, s'appuie sur la présence de plusieurs noms hébreux inscrits sur les cercueils du tombeau: Yehoshoua Ben Yossef (Jésus fils de Joseph), Yéhouda Bar Yehoshoua (Judah fils de Jésus), Marthe et Myriam (Marie). L'ADN du contenu des ossuaires "Jésus fils de Joseph" et "Mariamene e Mara" a aussi montré que ces deux personnes n'avaient pas de lien sanguin. Comme la présence dans le même tombeau suggère un lien familial, le film avance que Jésus et Marie-Madeleine ont pu former un couple. Probabilité faibleLe documentaire s'appuie aussi sur un modèle statistique pour contourner l'argument de la fréquence de ces noms à l'époque: étudiant la probabilité de trouver tous ces noms ensemble, Andrey Feuerverger, professeur de mathématiques à l'Université de Toronto, conclut que la probabilité est de 600 contre 1 que le tombeau de Talpiot est bien celui de Jésus. "Pas de preuve scientifique"Pourtant la théorie est déjà contestée par d'autres, comme Amos Kloner, éminent archéologue israélien, pour qui le documentaire n'apporte "pas de preuve scientifique". "C'est un tombeau juif du premier siècle après J.C.", a-t-il déclaré. "Les noms visibles sur six des ossuaires sont très intéressants, car ils rappellent ceux des principaux personnages du Nouveau Testament. Mais qui dit que 'Marie' est Madeleine et que 'Judas' est le fils de Jésus? Cela ne peut être prouvé". Selon M. Kloner, sur les 900 tombeaux retrouvés autour de la vieille ville de Jérusalem et datant de la période du Second Temple, le nom de Jésus revient 71 fois - bien que sans la mention "Jésus fils de Joseph". L'Autorité des antiquités israéliennes a pour sa part refusé de commenter, bien qu'en 1996 un porte-parole ait évalué à "proche de zéro" la probabilité que la tombe de Talpiot soit celle de Jésus. Mécontentement chrétienEn attendant, des organisations chrétiennes n'ont pas tardé à faire connaître leur mécontentement.

Le pasteur Rob Schenck, président du Conseil national du Clergé, a dénoncé lundi "une fiction hollywoodienne déguisée en fait scientifique". "Depuis des années, Hollywood attaque le christianisme", regrette-t-il, citant le précédent du "Da Vinci Code". "En affirmant que les restes de Jésus sont redevenus poussière, avec ceux de membres de sa famille, le cinéaste hollywoodien nie la divinité du fils de Dieu et sa victoire sur la mort. Cameron veut clairement planter un pieu dans le coeur du christianisme". Pour les Eglises catholique et orthodoxe, la tombe du Christ se trouve sous l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, tandis que les protestants la situent plus au nord, hors des murs de la vielle ville.

7SUR7 TV: La tombe de Jésus a-t-elle été découverte ?

Les Christ doivent disparaître des locaux des communes wallonnes

Le ministre wallon des Affaires intérieures, Philippe Courard, a pris une circulaire indiquant que l'ensemble des locaux publics "doivent donner une image absolue de neutralité en matière de convictions religieuse, philosophique et morale". Les autorités sont donc invitées à retirer tout signe distinctif qui pourrait choquer les convictions des citoyens et des membres du personnel. Liberté d'appréciationM. Courard ne voit pas cette circulaire comme une règle rigide et absolue, indiquant que les "communes ont une liberté d'appréciation". Il précise dans son texte que si le symbole religieux présente un caractère esthétique particulier, il pourra être maintenu mais qu'il y aura lieu d'examiner, sur base des sensibilités locales, l'opportunité de décrocher ou non le symbole religieux. Port du voileLe ministre a pris cette circulaire, envoyée aux communes, provinces, CPAS et intercommunales car il a reçu des demandes allant dans ce sens depuis les élections communales. Il n'envisage pas de réglementer le port du voile ou de tout autre signe religieux. (belga)

27 février 2007

Joseph Kabila, docteur honoris causa de l'Ecole royale militaire

Le ministre de la Défense André Flahaut a décidé ce mardi de demander au Conseil d'administration de l'Ecole royale militaire (ERM) de se prononcer définitivement sur l'octroi du titre de docteur honoris causa de cette institution au président congolais Joseph Kabila.

Cette décision a été prise en concertation avec le Premier ministre Guy Verhofstadt (Open VLD) "vu l'émoi provoqué par l'annonce" faite vendredi par le ministre de la Défense d'octroyer ce titre au chef de l'Etat congolais."
Même si ce n'est pas prévu par la loi, puisqu'il s'agit d'un titre honorifique, l'avis de Conseil de la Faculté des sciences sociales et politiques sera sollicité", indique un bref communiqué commun du Premier ministre et du ministre de la Défense publié mardi en début de soirée.L'initiative de M. Flahaut (PS) avait provoqué le "mécontentement" de son collègue des des Affaires étrangères Karel De Gucht (Open VLD), qui avait jugé, selon son porte-parole, "inappropriée" l'utilisation de l'ERM "pour des raisons politiques" ainsi que des professeurs civils de l'ERM.En visite la semaine dernière en République démocratique du Congo (RDC), M. Flahaut a annoncé que le président Kabila était attendu à Bruxelles pour y recevoir son diplôme d'honneur de docteur honoris causa de l'ERM. "Ce diplôme lui sera remis en mains propres lors de son prochain voyage en Belgique. Nous venons de lui transmettre une invitation dans ce sens", avait-il précisé au cours d'une conférence de presse donnée vendredi à Kinshasa, évoquant une décision du conseil d'administration de l'ERM.Aucune date précise n'avait été fixée pour la cérémonie mais il était question du 21 septembre, jour d'ouverture de l'année académique 2007-2008 de l'ERM.


L'initiative de Flahaut cadre "avec ses compétences"

Le ministre de la Défense, André Flahaut, déclare ne pas comprendre l'émotion suscitée par la décision d'octroyer le titre de docteur honoris causa de l'Ecole royale militaire au président congolais Joseph Kabila. Son porte-parole fait référence à une décision du conseil d'administration de l'école. Le porte-parole souligne également que le ministre est resté dans le cadre de ses compétences.Le conseil d'administration de l'ERM a pris sa décision à l'issue du processus démocratique au Congo, donc après l'installation du parlement et la mise en place quasi complète du gouvernement, précise le porte-parole, Nick Van Haver.

La décision d'octroi du titre de docteur honoris causa est notamment motivée par la formation au Congo d'une nouvelle armée professionnelle intégrée.Dans une lettre du lieutenant-général aviateur Michel Singelé, commandant de l'ERM, au ministre Flahaut, il est précisé que le conseil d'administration propose au ministre d'accorder le titre de docteur honoris causa de l'école royale militaire en 2007 au président Joseph Kabila. Cette missive, que Belga a eu l'occasion de consulter, est datée du 16 février 2007.

La décision du conseil d'administration est motivée et, en cas d'accord du ministre, ce dernier est invité à en faire part au président Kabila. Ce que le ministre Flahaut a fait fin de la semaine dernière, à l'occasion d'une visite à Kinshasa. Une date précise n'a pas été fixée pour la cérémonie mais il est question du 21 septembre, jour d'ouverture de l'année académique 2007-2008 de l'Ecole royale militaire. Le porte-parole du ministre a encore souligné la collaboration militaire entretenue depuis 2003 entre la Belgique et le Congo.En conclusion, il note que le ministre de la Défense est resté dans le cadre de ses compétences et qu'il n'a pas empiété sur celles du premier ministre ou du ministre des Affaires étrangères. (belga)

De Gucht estime l'initiative de Flahaut inappropriée

Karel De Gucht et Guy Verhofstadt n'ont pas apprécié l'initiative du Ministre de la défense.Le ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht, est "très mécontent" de l'initiative prise par son collègue de la Défense, André Flahaut, de décerner un diplôme d'honneur de docteur honoris causa de l'Ecole royale militaire (ERM) au président congolais Joseph Kabila, a indiqué mardi son département. M. De Gucht estime aussi que l'utilisation de l'ERM "pour des raisons politiques, n'est pas appropriée", a indiqué un porte-parole du Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères. Cette institution est chargée de la formation académique, militaire et sportive de candidats officiers belges - et de plus en plus aussi étrangers - et délivre une formation continuée aux officiers et personnel civil de la Défense. Outre les étudiants belges, près de 190 candidats officiers et stagiaires étrangers y sont ainsi inscrits cette année. Ils proviennent d'Allemagne, d'Algérie, du Bénin, du Burundi, du Cambodge, du Cameroun, du Canada, de Chine, d'Espagne, des Etats-Unis, de France, du Gabon, du Liban, du Luxembourg, du Maroc, du Niger, des Pays-Bas, de la RDC - une trentaine au total -, de la République du Congo (Brazzaville), du Rwanda, d'Ukraine, du Vietnam, de Suisse et de Tunisie.En septembre dernier, la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie était devenue la troisième personnalité à se voir décerner un doctorat honoris causa, après le haut représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne, Javier Solana, en 2004, et l'ancien commissaire européen Philippe Busquin en 2005. Depuis le 15 décembre 2004, l'ERM peut délivrer les titres de docteur en association avec une université civile belge ou une institution étrangère qui y est habilitée. (belga)







Le premier ministre Guy Verhofstadt et le ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht ont fait part de leur mécontentement en apprenant que le ministre de la Défense André Flahaut entendait octroyer le titre de docteur honoris causa de l'Ecole royale militaire (ERM) au président congolais Joseph Kabila.André Flahaut a annoncé la nouvelle de cette nomination vendredi dernier au cours d'une visite à Kinshasa, un voyage qu'il a entrepris malgré les réserves explicites du premier ministre.

Le ministre de la Défense aurait invité Joseph Kabila en Belgique pour la fin mars. Guy Verhofstadt et Karel De Gucht sont particulièrement mécontents. L'un et l'autre sont concernés par une éventuelle visite du roi Albert II au Congo. Le gouvernement a estimé qu'il reviendrait au ministre des Affaires étrangères de décider quand et comment une visite royale au Congo pourrait prendre forme.


Entre-temps, tous les ministres devaient afficher une certaine réserve sur le sujet et ne pas donner l'impression que la Belgique soit impliquée dans la formation du gouvernement congolais. André Flahaut a tout de même effectué un voyage au Congo et s'est ensuite rendu en Angola, pour y faire des déclarations au nom de la Belgique. (belga)

Les Dauphins ...

Des OGM dans le Bio ?

MAJ 27/02/07

Pas de seuil accidentel pour les OGM

La commission de l'agriculture du Parlement européen s'est prononcée sur un nouveau règlement consacré à l'agriculture biologique. Il en ressort que l'agriculture biologique doit être exempte d'organismes génétiquement modifiés, sans toutefois proposer un seuil pour leur présence accidentelle.
La commission de l'agriculture du Parlement européen s'est prononcée sur un nouveau règlement consacré à l'agriculture biologique en votant les quelque 300 amendements déposés dans ce dossier complexe.
Selon les règles actuelles, qui valent pour l'agriculture conventionnelle et pour la bio, les produits peuvent être commercialisés "sans OGM" s'ils n'en contiennent pas plus de 0,9%.


Le nouveau règlement ne modifie pas cette disposition, mais quatre pays, dont la Belgique, réclament un seuil accidentel plus bas pour la bio. Pour la rapportrice du dossier au Parlement européen, Marie-Hélène Aubert (Verts), cette approche est insuffisante.
On peut réclamer tout ce qu'on veut, 0,2% ou -0,2%, mais si les Etats membres ne prennent pas de mesures concrètes pour éviter la contamination accidentelle, c'est du pipeau, a-t-elle déclaré..
Sauver la bio
Entre 100 et 200 personnes ont manifesté ce mardi midi dans le quartier européen de Bruxelles, à l'appel de l'association Nature et Progrès, afin de "sauver la bio" d'un nouveau règlement européen.
Nature et Progrès, qui promeut la bio depuis plusieurs décennies, a vivement dénoncé le texte, qui ouvre la porte, selon elle, à l'utilisation des OGM et des pesticides.
Une pétition lancée au début du mois a recueilli plus de 25.000 signatures, a déclaré un responsable de l'association. Présenté en 2005 par la Commission européenne, le règlement doit être approuvé en juin par les ministres de l'agriculture des Vingt-sept. Le Parlement européen doit également voter prochainement un avis consultatif en séance plénière.
Les divergences se focalisent essentiellement sur la présence accidentelle d'OGM dans les produits biologiques, coûteuse à prévenir.

Mobilisation générale le 27 février 2007dès 12h à Bruxelles, Rond-Point Schuman

à l'occasion de la réunion de la Commission Agriculture du Parlement EuropéenManifestons face à l'Europe : Pas d'OGM et pas de pesticides dans la bio !
Contact et infos pratiques : Nature & Progrès,520, rue de Dave, 5100 Jambes, Tél. : 081/30.36.90. Mail : communication @natpro.be Web : www.natpro.be SAUVONS LA BIO : signez la pétition en ligne sur www.natpro.be !
Depuis un an, la Commission Européenne a souhaité modifier le cahier des charges qui définit l’agriculture bio en Europe. Le secteur n’était demandeur de rien et a très vite marqué son opposition à ce nouveau texte qui n’interdit plus explicitement les pesticides chimiques et oblige à tolérer une pollution OGM de 0,9% dans notre bio. Oui, vous avez bien lu , et sans demander l’avis ni des consommateurs, ni des producteurs, l’Europe veut autoriser les pesticides et les OGM dans la bio. Lors du Conseil des Ministres du 19 décembre 2006, la présidence finlandaise a choisi de le « passer en force ». Seuls quatre pays, dont la Belgique se sont opposés à ce règlement. Devant ce déni de démocratie, nous avons lancé, il y a quelques jours, un appel à la mobilisation générale. Il faut que les parlementaires européens entendent la voix de ceux qui disent
« Nous ne voulons pas dénaturer la bio »
C'est toute la chaîne alimentaire qui risque gros, si ces nouvelles législations passent. La bio est le dernier rempart contre une industrialisation massive de l’agriculture, de par les exigences de qualité qu’elle pose. Elle est aussi le dernier rempart contre les OGM, dont on ne rappellera pas les dommages environnementaux et sociaux déjà avérés.
Nous ne tolérerons pas qu’au nom du commerce et de l’industrie, on réduise à néant les efforts des agriculteurs bio depuis 40 ans. Nous ne tolérerons pas qu’au nom des lobbies agro-industriels, nous n’ayons d’autre choix que de manger une nourriture polluée aux pesticides et aux ogm… Nous ne tolérerons pas que l’Europe prenne cette décision sans tenir compte de l’avis de la majorité de sa population.
Il faut impérativement que l’Europe nous entende, au nom de la souveraineté alimentaire. Faisons entendre notre voix ce mardi à Bruxelles. Faisons entendre bruyamment ce que nous avons à dire. Ne nous laissons pas réduire au silence*.
* Préparez-vous à faire du bruit. Nous vous proposons à titre symbolique de vous munir de ce qui nous sert en cuisine : emmenez une casserole et une cuillère en bois !

La Commission européenne veut autoriser l’ajout d’OGM et de pesticides dans les produits bio.

Auparavant, le secteur de l'agriculture biologique était consulté pour définir, avec les autorités, les règles qu'une exploitation doit respecter pour pouvoir utiliser le label "bio".

Les bases en étaient, logiquement, pas de pesticides chimiques, et pas d'organismes génétiquement modifiés. Voila ce que la Commission veut changer: l'utilisation de substances chimiques n'est plus explicitement interdites, et la présence d'OGM est tolérées, avec un seuil maximum de 9 grammes par kilo, comme pour les produits de l'agriculture conventionnelle.

L'Europe ce faisant, sacrifie l'agriculture responsable sur l'autel des intérêts économiques. Une décision catastrophique pour les cultivateurs qui tiennent a leur label "bio". Ils craignent une perte de confiance du consommateur, dans un marché en pleine expansion.

Les ministres de l'agriculture européens ont décidé de permettre la présence de substances chimiques et de faibles doses d'OGM dans l'agriculture biologique dès 2009. Mais il reste encore un espoir. La décision du conseil des ministres doit encore passer devant le Parlement.

Procès Cools-bis

De nouvelles auditions pour un prochain procès Cools-bis

Domenico Castellino, en fuite lors du 1er procès, devra à nouveau répondre des accusations suite aux nouvelles auditions à partir de lundi.
De nouvelles auditions ont été menées dans la perspective du tout proche "procès Cools-bis" qui s'ouvrira lundi devant les assises de Liège. Plusieurs condamnés du premier procès, à savoir Pino Di Mauro, Richard Taxquet, Carlo Todarello et Luigi Contrino, auraient ainsi reçu la visite d'enquêteurs de l'ancienne cellule Cools.
Richard Taxquet aurait préféré ne pas parler auprès d'anciens gendarmes devenus policiers, préférant faire état de ses éventuelles nouveautés auprès d'un membre de l'ancienne police judiciaire.
Depuis plusieurs mois, Taxquet évoque l'existence d'écrit(s) de Carlo Todarello qui serai(en)t de nature à changer quelque peu la donne, selon lui.Une centaine de témoins devraient être entendus pour ce procès Cools-bis, qui devra essentiellement juger de l'implication de Domenico Castellino - en fuite lors du premier procès - dans l'assassinat, le 18 juillet 1991, du ministre d'Etat André Cools (PS) et la tentative d'assassinat de sa compagne d'alors, Marie-Hélène Joiret.

26 février 2007

Région wallonne

MAJ 26 /02/ 07

Le Hainaut se porte... moins mal

Il s'y crée plus d'entreprises qu'il n'en disparaît. Mais le chômage demeure la plaie provinciale.

O n peut appartenir au même parti et porter un regard différent sur les choses. Gérald Moortgat et Alain Destexhe, tous deux membres du MR, en forment un bel exemple. Le premier nommé, député provincial hainuyer, ne partage pas l'analyse du second, sénateur, sur l'état de la province la plus pauvre du pays. Certes, le Hainaut n'est pas l'Eldorado mais l'exercice statistique auquel se plie annuellement la cellule « stats » de Hainaut Développement (1), laisse entrevoir de très légères améliorations.


Entreprises. En 2004 et 2005 (derniers chiffres disponibles), et pour la première fois depuis très longtemps, on a créé en Hainaut davantage d'entreprises qu'il n'en a disparu. En 2005, 5.792 ont été créées pendant que 5.082 mouraient (+126). L'an passé, le nombre de faillites a diminué de 15 unités (717 au total). Les très petites entreprises (TPE) sont les premières victimes : elles représentent 81 % du total, essentiellement dans les secteurs du commerce, de la construction et de l'horeca.

Croissance. Le produit intérieur brut par habitant croît. Effet de l'Objectif 1 selon M. Moortgat, la progression en Hainaut est plus rapide que pour le sud du pays et le pays dans son ensemble, même s'il subsiste d'importantes disparités entre des régions comme Mouscron (3.000 euros en plus que la moyenne wallonne) et Thuin (inférieur de plus de 8.000 euros). Le Hainaut n'en demeure pas moins le nº1 des provinces wallonnes exportatrices avec 14,29 milliards en 2004 ; leadership forgé surtout dans la chimie, la métallurgie et le commerce.

Emplois. Au 30 juin 2005, les salariés résidant en Hainaut étaient 335.491 (soit 3.771 de plus qu'en 2004) aux trois quarts affectés dans le tertiaire. Ensemble, les arrondissements de Mons et de Charleroi pèsent près de la moitié de l'emploi industriel provincial. Au 31 décembre 2005, les indépendants étaient 79.784, dont 10,31 % dans les exploitations agricoles familiales. On note par ailleurs une augmentation sensible des professions libérales : 16 % en 1990 ; 22,4 % en 2005.
Chômage. Sans surprise, c'est le statu quo. Le taux de chômage hainuyer est de 24,4 %, supérieur aux moyennes wallonne et nationale, avec des pics à 27,5 % et 27,6 % pour Mons et Charleroi. 97.306 chômeurs complets indemnisés (dont 52.286 femmes) étaient recensés au 30 juin 2006. Neuf demandeurs d'emplois hainuyers sur dix n'avaient pas dépassé le stade de l'enseignement secondaire.
Revenus. Le revenu moyen par habitant a progressé en 2004 de plus de 3 %, soit une augmentation conforme aux moyennes wallonne et nationale. Mais avec 11.169,59 euros et surtout, 20.996 euros par déclaration à l'exercice 2004, le Hainaut reste derrière la Wallonie (23.244 euros) et le pays (24.455). Charleroi et Thuin sont les plus pauvres. À l'inverse, Tournai et Ath sont dans, voire légèrement au-dessus de la moyenne régionale.
Niveau de vie. 13.046 permis de bâtir ont été délivrés en Hainaut en 2005 (12.865 en 2004). 554.106 voitures particulières circulent en Hainaut où l'on dénombrait en 2002, 64 salles de cinéma. Leurs 13.939 fauteuils ont été occupés 2.183.598 fois. Par l'un des 1.290.079 habitants de cette province ? Probable.
(1) Infos au 0800-15.500 ou via www.hainaut-developpement.be.

MAJ 12 /02/ 07

"Une tâche colossale en Wallonie"

L'expertise de Michel Quévit, qui planche depuis plus de 30 ans sur le développement territorial."Il est faux de dire que la Wallonie n'a rien fait", dit-il...."mais elle a fait trop peu, pas assez vite, et il y a des choses qu'elle ne fait pas".
LLB
entretien
Mercredi dernier, le jour même où le ministre-Président Di Rupo dressait devant le Parlement wallon un certain état de la Wallonie, l'économiste Michel Quévit mettait la dernière main à une contribution - à paraître dans la revue de la Commission permanente du développement territorial de la Région wallonne - sur la promotion du développement économique... La simultanéité est fortuite, mais saisissante, jusqu'au décalage : là, une recension statistique qui se veut rassurante; ici, une réflexion scientifique qui indique ce qui est à faire. Les explications du professeur émérite de l'UCL, toujours actif dans la consultance régionale.
Le gouvernement wallon a renoué avec des comparaisons à la Flandre. On peut comprendre les raisons politiques. Mais économiquement, est-ce pertinent ?
A la limite, la Flandre n'est pas intéressante. En tant que partenaire éventuel, si, bien sûr. Mais la globalisation et les tensions liées à la compétitivité s'exercent sur tout le territoire européen et au-delà. On présente toujours la Flandre comme une des plus riches d'Europe. C'est faux ! En PIB/habitant, pour une moyenne européenne (à 25) de 100, la Wallonie est à 85 et la Flandre, à 115. Au-delà de 115, il y a peut-être 50 entités : la Lombardie, le Val d'Aoste, la Navarre, l'Ecosse, Brême, la Bavière... J'ai connu le Pays Basque dans l'état de déclin de la Wallonie, il est depuis à une moyenne de 121. De même, Hambourg, à 184 !
Pourquoi, eux, et pas nous ?
La Wallonie est un prototype, qui fut performant, du système ancien. On a produit, on a été attentif aux infrastructures et à la productivité. Mais c'est un peu dépassé. Exemple : dans la province de Milan, 300 000 PME sont aujourd'hui organisées entre elles, en réseau...
C'est vraiment la catastrophe ?
La situation n'est pas catastrophique, mais il y a urgence structurelle à s'ajuster. Prenons les trois paradigmes de la globalisation (ci-dessous). Sous l'angle économique, toutes les provinces wallonnes, sauf le Brabant wallon, affichent depuis 1995 un PIB par habitant en décroissance quasi linéaire et le taux de chômage est parmi les plus élevés de l'Union à 15 - spécialement chez les plus jeunes. Sous l'angle du marché du travail, le taux d'emploi en Wallonie reste très faible, autour de 52 pc - en Suède, en Autriche, on est à 75. Sous l'angle de la société de la connaissance, on est bon dans les investissements en recherche et développement, mais ces dépenses ont un impact très limité sur la valeur ajoutée, l'emploi, les brevets. Notre approche reste linéaire, technologique; or, elle doit devenir circulaire, liée à toute la stratégie des entreprises : gestion, organisation, ouverture, etc. Quant à la formation tout au long de la vie, c'est très inquiétant : 6 pc des Wallons l'ont reçue... contre 51 pc en Finlande. Et je ne parle pas de la Chine, de l'Inde, du Vietnam, où apprendre fait partie de la culture.
Ne sont-ce pas des éléments auxquels on paraît plus attentif depuis une dizaine d'années ?
Il est faux de dire que la Wallonie n'a rien fait. Mais elle a fait trop peu, pas assez vite, et il reste des choses qu'elle ne fait pas. Je pense surtout à l'apprentissage, au développement de la créativité. Le rapport Pisa est inquiétant. La créativité doit être une priorité. Pourquoi a-t-on réduit les cours d'éducation artistique ? Pourquoi, dans les fonds structurels dédiés à la culture, n'a-t-on fait que du bâtiment ?
"Il faut y croire", aviez-vous confié à "La Libre", à la sortie du plan Marshall. Qu'en dites-vous, 18 mois plus tard ?
Qu'il n'est pas suffisant. Il faut aller au-delà, pour mettre des instruments qui permettraient de soutenir l'innovation des entreprises et surtout des PME - ici, on n'a rien fait, hormis des petites aides à la demande. Quant à l'enseignement, revenons-y, non pas uniquement sous l'angle de la connaissance, mais beaucoup plus sous celui de l'apprentissage : donner aux jeunes le goût d'apprendre et le savoir de comment apprendre. On investit dans l'école, mais il faut avoir une vision plus qualitative des politiques que l'on mène. Bref, la tâche est colossale.
Et demande du temps. Ce dont la vie politique a horreur.
En Bretagne, j'ai accompagné 4 plans de "contrat région" de 7 ans, sous plusieurs majorités. Tous les indicateurs étaient rouges; elle arrive à la moyenne européenne de 100 et, selon l'OCDE, c'est une des régions de France où les jeunes sont les mieux formés... La Wallonie doit être consistante dans le temps. Elle ne doit pas être remise en question tous les 4 ou 5 ans. On peut décliner en 3 ans; on ne construit jamais rien à moins de 10 ou 15 ans. Je l'avais déjà dit en 1990; je regrette de devoir le redire en 2007.
Au regard de toutes ces considérations, le discours gouvernemental de la semaine dernière ne vous paraît-il pas puéril ?
Ce qui est intéressant, c'est qu'il se voulait mobilisateur; mais il faut savoir mobiliser aussi sur ce qui est grave... Et puis, il est resté conjoncturel. C'est sa force parce que la conjoncture est positive; mais également sa faiblesse parce que l'on doit faire une analyse structurelle. La Wallonie ne pourra pas se développer si elle ne sait pas se mettre l'Europe et le monde dans la tête. Et cela ne vaut pas que pour le pouvoir politique.

Lire aussiLa clé : la globalisation de l'économie


Ce matin, Elio Di Rupo dresse l'état de la Région au parlement.

La Wallonie en soins intensifs

Le patient se porte mieux mais son état général reste préoccupant.
Attention, la Flandre veille, en embuscade.
Une grand-messe. Non, un souffle d'air. Une respiration.
Le très attendu discours sur « L'état de la Wallonie » que prononcera ce mercredi matin Elio Di Rupo devant les députés sera surtout l'occasion, pour le président-ministre-président, de marquer une rupture. D'enterrer définitivement une année 2006 plombée - pour le PS surtout - par les affaires (Charleroi, Namur, logement social, Awiph...).

Et de revenir, in fine, aux fondamentaux : à la politique, au développement wallon et au plan Marshall, véritable colonne vertébrale de la coalition PS-CDH.A n'en pas douter, Di Rupo s'appuiera, dans son discours (une quarantaine de pages annoncées), sur une série de données chiffrées et croisées (statistiques wallonnes, belges, européennes).
Des données choisies, on l'imagine, avec soin (création d'entreprises, volume des investissements, recherche et développement, pôles de compétitivité, fiscalité attrayante...) car permettant de constater que oui, la Wallonie s'est remise en marche, 55 ans (!) après avoir entamé son déclin.Un constat d'autant plus important que la Flandre aura, entre autres choses, les yeux rivés sur le parlement wallon ce mercredi. Et à défaut de pouvoir déjà donner le change, ces « bons résultats » devraient servir, à tout le moins, de caution à une Région wallonne rêvant de montrer qu'elle a changé, qu'elle est en mouvement et que ce dernier est irréversible. Le tout sur fond de négociations communautaires à venir très prochainement.Un discours rassurant, donc - « mais sans cocorico », a précisé Di Rupo, mardi, lors de la présentation des voeux du PS à la presse.

Mobilisateur aussi, car la Wallonie, si elle relève la tête, reste toujours coincée dans le tableau regroupant les plus mauvais élèves européens en termes de développement et de croissance.La marche, on le sait, sera longue, une dizaine d'années, s'accordent à dire les experts de tous bords, qui semblent d'accord pour dire que le plan « Marshall » est ce qui manquait à la Wallonie depuis des lustres.
Union wallonne des entreprises (UWE), syndicats, professeurs d'université, centres de recherches..., tous saluent la dynamique ainsi créée.Tous regrettent aussi, quasi dans le même espace-temps, l'absence de mesures drastiques en matière d'enseignement et de formation, nécessaires pour ne pas dire vitales au redressement wallon. Des matières relevant de la compétence de la Communauté française, trop absente du plan.
Luc Willame, ancien président de l'UWE et de Glaverbel, estime d'ailleurs, et il n'est pas le seul, que « la relation entre la Wallonie et Bruxelles et l'institution de la Communauté française » est un des plus grands problèmes du plan de redressement wallon (1).Ce n'est pas le seul. Dix-huit mois après un baptême très médiatisé, les chaînons manquants apparaissent.« La réforme du marché du travail envisagée dans le cadre fédéral est indispensable, estime Vincent Reuter, administrateur délégué de l'UWE. Les Régions doivent participer à cette réflexion. » Flexibilité, pièges à l'emploi, diminution des charges, pénurie d'emplois, lutte contre le travail au noir, l'UWE n'a aucun tabou.
Les syndicats, eux, réclament davantage de mesures favorisant l'emploi des jeunes. Autre pomme de discorde avec le gouvernement wallon : « Le manque de concertation avec les travailleurs dans les entreprises pour la mise en oeuvre du plan », souligne Jean-Claude Vandermeeren, patron de la FGTB wallonne.

On n'oubliera pas non plus ceci, en écoutant Elio Di Rupo ce matin. Quels que soient les bons résultats engrangés par son gouvernement, la dette de la Wallonie, si elle semble aujourd'hui maîtrisée, reste abyssale : 4,277 milliards d'euros. Dans le même temps, rappelle Serge Kubla, chef de groupe MR, « la Flandre a dégagé en 2006 un boni de 500 millions d'euros ». Elle annonce, en prime, une dette totalement effacée en 2008 et donc de nouveaux moyens dégagés pour de nouvelles politiques.Un différentiel budgétaire entre la Flandre et la Wallonie d'autant plus inquiétant que pour la première fois depuis plusieurs années, les recettes IPP (impôts des personnes physiques) ont diminué, sur un an, de 0,3 % côté wallon. Pas vraiment un bon signe lorsque l'on sait que l'IPP est une des clés de répartition des transferts nord-sud : « Ça nous met en porte-à-faux par rapport aux discussions communautaires à venir », note Marcel Cheron (Ecolo).Cette réalité-là, personne, en Wallonie, ne peut l'ignorer. Car non, vraiment, elle n'est pas une île.(1) « Le plan d'actions prioritaires de la Région wallonne », Bernard Hanin et Jean-Pierre Lemaître, aux Presses universitaires de Louvain.

La Wallonie se porte mieux, constate le ministre-président wallon, Elio Di Rupo. Le redressement économique est à l’oeuvre et il faut l’accélérer, a-t-il indiqué ce mercredi devant le Parlement wallon à l’occasion de son discours sur l’état de la Wallonie. M. Di Rupo a avancé divers chiffres à l’appui de sa thèse. En 2006, la croissance wallonne a égalé celle de la zone euro (soit 2,6%). En 2005, 435 entreprises se sont installées en Wallonie contre 31 en Flandre et 5 à Bruxelles. Les exportations wallonne ont crû de 9,4% entre 1996 et 2005, contre une moyenne européenne de 6,6% et 7,8% en Flandre.
Les jours de grève ne sont pas plus nombreux qu’en Flandre. Certes, le nord du pays affiche un avantage salarial par unité produite de 3% mais, dans les secteurs porteurs d’avenir, la Wallonie est plus compétitive: en recherche et développement, l’avantage est de 17,1%; de 14,6% dans le domaine de l’informatique; de 10,1% dans les industries plastiques... Le ministre-président a également insisté sur les priorités que le gouvernement avaient faites siennes pour créer de l’activité économique et de l’emploi. En 2007, la Région consacrera € 259 millions à la recherche scientifique, soit € 75,92 par habitant contre € 71,58 en Région flamande.

En 2007, elle consacrera également € 258 millions à la formation, soit € 66,35 par habitant contre € 32,2 en Flandre. Le gouvernement wallon veut permettre à la Wallonie de renouer dans un délai raisonnable avec la prospérité et, «oserais-je le dire, la grandeur», a souligné M. Di Rupo qui a clos son intervention par un appel à aimer la Wallonie. «Certains se complairont à analyser la Wallonie par le petit bout de la lorgnette et c’est leur responsabilité. Mais la Wallonie mérite de l’empathie. Je voudrais entendre certains dire du bien de la Wallonie, aimer la Wallonie. C’est de nous que dépend la victoire. Nous devons avoir de la fierté de ce que nous sommes, de ce que nous serons et de ce que nous voulons», a-t-il lancé.Un débat a suivi le discours d’Elio Di Rupo et les réactions ne se sont pas faites attendre.

Pas de débat télévisé sur «l’état de la région» sur les télés locales

La Fédération des Télés locales Wallonie-Bruxelles a décidé de ne pas retransmettre le débat qui aura lieu aujourd’hui au parlement wallon sur l’état de la Wallonie. Pour elle, la retransmission ne permettait pas d’avoir toutes les garanties quant au maintien du «cordon sanitaire». Le décret sur les télévisions locales prévoit que les informations qu’elles diffusent excluent les «courants d’idées non démocratiques».




«Dans le cas présent, nous n’avions pu fixer aucune modalité qui permette de ne
pas diffuser les interventions d’un parlementaire d’extrême droite»
, a affirmé hier Suzy Collard, directrice de la fédération.
Une somme de € 12.000 devait être versée par les autorités wallonnes pour assurer le direct, ce qui avait suscité des critiques de l’opposition MR pour qui «cet argent pouvait être utilisé à d’autres fins».

La nouvelle charge d'Alain Destexhe contre "l'Etat wallon PS"
Le sénateur libéral Alain Destexhe persiste et signe. Deux ans après avoir dénoncé les politiques économiques menées en Wallonie il remet aujourd'hui le couvert. Pour lui la Wallonie est toujours à la traîne, malgré de gros moyens publics engagés, notamment dans le Hainaut. Alain Destexhe plus que jamais dans le rôle qu'il s'est choisi, taille une fois de plus un costume à la Région wallonne. Les chiffres qu'il aligne sont bien là : une bonne croissance mais pas de recul du chômage. Le poids du secteur public toujours plus lourd que dans les régions voisines. Un Hainaut toujours en retard malgré 4 milliards d'Euros d'investissements dans le cadre des fonds structurels européens. Le Hainaut, cible principale cette fois du Sénateur MR, manque de stratégie, manque de coordination, dit-il, mais ce sont des défauts précisément reconnus par le Gouvernement wallon au moment où celui-ci lance une nouvelle méthode pour engager la dernière tranche de fonds européens, celle qui court de 2007 à 2012. Car côté piste, paradoxalement, Alain Destexhe rejoint souvent le Gouvernement wallon lui-même, développer l'activité économique, travailler sur la formation, inciter à l'initiative, améliorer la gouvernance. Des objectifs fréquemment martelés par le Gouvernement lui-même mais gare aux intentions sans effet, dit Alain Destexhe qui réclame impatiemment plus d'effets visibles sur le terrain. Marcourt réplique : Les déclarations d'Alain Destexhe ont été précédées d'une carte blanche sur le même thème dans la presse quotidienne de ce mardi. Et Jean-Claude Marcourt, ministre wallon de l'Emploi a immédiatement contesté les propos. "Réduire le chômage de 5.000 unités entre décembre 2005 et décembre 2006, c’est encourageant mais c’est insatisfaisant parce qu'il reste beaucoup trop de personnes sans emploi" reconnaît le ministre . "C'est d'ailleurs pour ça poursuit il que le Plan Marshal veut aussi induire une modification de comportement et de mentalité, augmenter l'esprit d'entreprendre, faire en sorte que il y ait une plus grande contractualisation des demandeurs d'emploi avec le FOREM pour mieux les accompagner". Faut-il comme le suggère le sénateur MR s’inspirer des expériences menées à l'étranger pour enrayer les chiffres du chômage, pour le ministre wallon ce serait détricoter notre système de sécurité sociale. VIDEO• Alain Destexhe présente son nouveau livre


Faire du neuf avec... des nouveaux


Gage de changement ou écran de fumée, les allées et venues à l'Awiph ou à la SWL ?
Au moins dans les dates, il y a plus d'une accointance entre la situation à l'Agence wallonne pour l'intégration des personnes handicapées et à la Société wallonne du logement. C'est à 24 heures d'intervalle, début décembre, que tout le conseil d'administration de la SWL et que le trio de tête de son équivalent à l'Awiph (le comité de gestion) avaient été - comment dire, finalement ? - remerciés; c'est le même jour, ce jeudi, que leurs remplaçants ont donc été installés à la première et désignés à la seconde. Simultanéité significative à plus d'un titre.
Quel problème ? Il est impalpable mais réel; et vaste : par-delà nos deux organismes.

On s'interrogea jadis, ailleurs qu'à la Région wallonne, à propos de la Sabena comme d'ABX (filiale de la SNCB) ou de la RMBI (filiale de la RTBF); on le redit pour l'Awiph, pour la SWL, mais aussi pour combien de sociétés de logement social, pour telle ou telle intercommunale (l'ICDI !), voire pour telle situation locale où le conseil communal pourrait leur être assimilé : qu'avaient fait les administrateurs publics; qu'auraient-ils pu ou dû savoir d'imprudences de gestion conduisant jusqu'à des naufrages, d'anomalies pouvant aller jusqu'à relever du code pénal ?

Précisément, quant à l'Awiph, on a été interpellé sur la capacité de surveillance de son administrateur-général, mâtinée de quelques comportements personnels sujets à perplexité; et s'agissant de la SWL, organisme-coupole des 74 sociétés locales, les administrateurs ont dû payer une attention que l'on put, au fil des scandales mis au jour, ressentir trop peu soutenue ou abusivement tardive au délabrement de nombreuses situations, sur fond de relations cycliquement orageuses avec le ministre de tutelle, le CDH André Antoine.

Quelle solution ? Changez ! Mais c'est plus facile à dire qu'à faire, ne serait-ce qu'au regard des procédures en vigueur.

Si, politiquement, le ministre Antoine n'a rien à voir avec sa collègue en charge de l'Awiph, la PS Christiane Vienne, il est tout de même frappant que l'un comme l'autre n'ont pu ou voulu justifier les départs par des comportements fautifs.
Pas besoin de le redire pour l'Awiph, dont les partants "démissionnent" la tête haute, jusqu'au camouflet pour Mme Vienne.
Quant à la SWL, il est patent que M. Antoine n'ait guère reproché davantage que son manque de proactivité au conseil, plaidant pour le reste le souci de coller au renouveau entrepris. Dès lors, l'histoire ne s'arrête pas là.

1° Proportionnelle oblige, non plus d'après les élections de 1999 mais celles de 2003, le nouveau conseil de la SWL est à majorité PS (7 PS, 4 MR, 2 CDH) - ce qui est logique mais paradoxal sinon troublant, à se souvenir de l'implication de mandarins socialistes dans les "affaires" du logement social.

2° Près de la moitié de ses membres sont rentrants après avoir été "sortis".

3° Des "vrais" sortis étudient la possibilité de recours contre la décision de révocation (dont l'ex-président, Ecolo)...
De quoi remettre en cause les décisions ? Pas forcément. De quoi s'en féliciter ? Non plus. C'est que, décidément, les tornades plus ou moins éthiques ne se décrètent ni ne s'improvisent.
© La Libre Belgique 2007

Mise en place du nouveau conseil d'administration de la SWL
Le vice-premier ministre du Gouvernement wallon en charge notamment du Logement, André Antoine, a mis en place ce jeudi à Charleroi le nouveau conseil d'administration de la SWL (Société wallonne du Logement), après le départ des précédents administrateurs.

Le nouveau président en sera André De Herde, professeur au Département architecture de l'Université catholique de Louvain et également ingénieur architecte. André De Herde est actuellement membre du Conseil national de l'Ordre des Architectes de Belgique. Le vice-président sera Bernard Lux, professeur ordinaire à la Faculté Warocqué des Sciences économiques et recteur président de l'Université de Mons Hainaut depuis 2001.Parmi les 13 administrateurs mis en place ce jeudi, 8 sont des nouveaux venus. La répartition des représentations politiques au sein du nouveau conseil d'administration laisse apparaître que 7 d'entre eux sont PS, pour quatre MR et deux cdH, a précisé le ministre Antoine.
Appelé à commenter ce nouveau conseil d'administration, André Antoine a insisté sur la nécessité de tourner la page après les événements survenus ces derniers mois dans le secteur des logements publics.

Christiane Vienne sous les feux de l'oppositon


La ministre wallonne des Affaires sociales, Christiane Vienne, n'a guère fourni d'explication sur la désignation de la nouvelle direction du comité de gestion de l'Agence Wallonne pour l'Intégration des Personnes Handicapées. Elle a dit toutefois ne rien regretter de ses décisions pourtant controversées.
On en est arrivé aujourd'hui à un stade où chacun a pu se faire sa propre opinion. J'ai pu me faire la mienne et le gouvernement m'a suivi. Aujourd'hui, les personnes ont été remplacées et un manager de crise a été nommé. Je n'ai rien à regretter ni à confirmer. Nous avons maintenant une instance renouvelée prête à fonctionner", a-t-elle répondu en Commission du parlement wallon aux interpellations de Willy Borsus (MR), Véronique Bidoul (MR) et Monika Dethier (Ecolo).
L'opposition n'a pas caché sa déception. Le 6 décembre, sur proposition de la ministre, le gouvernement a décidé de remplacer le président et les vice-présidents de l'AWIPH. Ils avaient, selon lui, failli dans leur mission de surveillance de l'administrateur-général Georges Rovillard. Dans la résolution qu'elle a adoptée en conclusion de ses auditions, la Commission des Affaires sociales a pourtant considéré qu'aucun manquement ne pouvait leur être reproché.

"A ce stade-ci, vous pourriez au moins dire si vous confirmez ou vous retirez vos propos. Quand on est mis en cause, on a droit à ça", a souligné M. Borsus. La députée écologiste s'est montrée plus directe: "vous êtes encore une fois à côté de la plaque", a lancé Mme Dethier.
Outre les dirigeants du comité de gestion, le gouvernement a remplacé les commissaires du gouvernement à l'AWIPH. Ceux-ci reprendront l'enquête administrative qu'avaient commencé leur prédécesseur à propos des agissements de l'administrateur-général aujourd'hui suspendu. Sur la base des conclusions de cette enquête, le gouvernement décidera s'il intente une action disciplinaire contre l'intéressé.



« Le dernier pays de l'Est »...

Par Henri Goldman
Cet article est paru dans le numéro de Politique daté d'octobre 2005.
Ca fait pourtant des années qu’on en parle. Mais il y un monde entre une promesse, même solennelle, rénovation et cette rénovation elle-même. Le PS pris dans une contradiction dont il ne sortira pas facilement. Et sûrement pas tout seul.
La boutade fait toujours son effet : depuis la chute du mur de Berlin, la Wallonie serait le dernier pays de l’Est en Europe. Évidemment, personne n’y croit vraiment. On n’a toujours pas trouvé de Goulag en Ardenne. Et le droit de grève est effectivement exercé dans nos contrées, contrairement, par exemple, à la Chine « socialiste », ce nouvel eldorado où se précipitent désormais tous les investisseurs qui connaissent les bienfaits pour leurs dividendes d’une paix sociale main-tenue à coups de trique.
Mais soit, faisons l’exercice, puisque les dernières péripéties nous y invitent. Ainsi, en URSS — comme en Wallonie ? —, un parti politique détenait depuis des temps immémoriaux tous les leviers du pouvoir, du local au central, sans que personne ne soit en situation de le lui contester. Ce pouvoir s’exerçait au nom des travailleurs, mais — comme en Wallonie ? — ceux qui en avaient la charge « se servaient sur la bête » en confondant les deniers publics avec les leurs propres. Et pendant ce temps, faute de tout contrôle indépendant — comme en Wallonie ? — la société s’enfonçait dans le déclin sous le poids de l’incompétence et du parasitisme. Ce qui n’empêchait pas le parti au pouvoir de dénoncer l’antisocialisme primaire de quiconque émettrait des doutes sur le système dans sa globalité, tout en sacrifiant périodiquement — comme en Wallonie ? — les têtes de quelques personnages imprudents. Puis, un homme est arrivé qui allait rompre avec le passé. On parla — comme en Wallonie ? — de « glasnost » (transparence) et de « perestroïka » (rénovation). Dans la société et dans le parti.
Ici s’arrête la comparaison. En URSS, il était déjà trop tard. Le système était incapable de se rénover de l’intérieur. Il s’effondra, et le bébé fut emporté avec l’eau du bain, comme toujours quand on a trop attendu pour faire le ménage. Est-ce trop tard en Wallonie ? Pour établir un diagnostic, faisons un nouveau détour par l’URSS dont Léon Trotsky, sociologue à ses heures, décrivit les trois stades de la dégénérescence bureaucratique. Premier stade : les chefs bolcheviks se contentent de satisfactions impalpables, tels que l’incomparable privilège de travailler au service d’une cause librement choisie et le bonheur de pouvoir influencer le cours des événements. Deuxième stade : ils commencent à goûter aux avantages matériels et immatériels dérivés, tels les voitures, voyages et maisons « de fonction », telle aussi l’ivresse du pouvoir et de l’ascendant qu’il donne sur les êtres et les choses. Troisième stade : le maintien coûte que coûte de ces avantages devient le seul mobile de leur action, et ils ne sont plus du tout dupes de la logomachie communiste à laquelle ils sont toujours contraints d’avoir recours — ce qui explique d’ailleurs la facilité avec laquelle certains d’entre eux se sont reconvertis en capitalistes.
En Wallonie, chacun appréciera si on se trouve, selon les lieux, plus près du troisième stade que du premier. Mais il ne sera sûrement pas suffisant d’écarter les « brebis galeuses » et les « parvenus », ni de rédiger des codes éthiques. C’est tout un système de pouvoir qui doit être transformé. Avant qu’il n’implose — comme en URSS ? — en faisant le lit de la réaction libérale.
En maître des cérémonies, Elio Di Rupo s’est donné deux objectifs qui se révèlent contradictoires s’ils doivent être poursuivis simultanément : rénover le PS et consolider sa présence au pouvoir. Or, tant qu’il fait gagner son parti, l’Empereur du Boulevard entraîne dans son sillage des « barons » qui lui ont prêté juste ce qu’il faut d’allégeance et dont les réseaux de terrain restent intacts, comme le montre le retour triomphal de Van Cau sur ses terres. Tant qu’un parti gagne, tout le monde gagne en même temps, et il n’y a aucune raison impérative de rénover. En fait, toute l’histoire politique des démocraties montre que les partis ne se rénovent qu’en vue de surmonter une défaite. Seule la défaite déstabilise les responsables en place, cristallise sur leur tête les mécontentements, les oblige à rendre des comptes et donne l’opportunité à des femmes et à des hommes nouveaux de leur disputer la primauté. C’est précisément une des vertus de l’alternance en politique : le pouvoir use et l’opposition régénère, et ce va-et-vient assure la mise à jour globale et permanente de l’offre politique et du personnel chargé le cas échéant de la mettre en œuvre. Faute de cette « opposition régénératrice » dont une des fonctions est de sélectionner à partir du terrain les leaders de demain, Elio Di Rupo est contraint de faire monter au forceps une génération avant qu’elle n’ait achevé de faire ses preuves et dont la promotion tient plus à la faveur présidentielle qu’à des mérites éprouvés et reconnus au-delà du cénacle. L’ambition de l’homme de Mons inspire le respect bien au-delà de son propre camp, mais il ne dispose pas des moyens humains de cette ambition. Sur la ligne du temps, le despotisme éclairé est un progrès manifeste par rapport à la féodalité. Mais il ne fait pas l’économie de la révolution qui lui succèdera.
Or, le système politique belge, faiblement polarisé entre droite et gauche, ne favorise pas exactement l’alternance. Ou plus exactement celle-ci n’est que partielle et ne concerne pas le parti dominant qui reste le pivot inamovible de toutes les coalitions. Après leur dégelée de 1999, les sociaux-chrétiens ont dû se refaire une santé dans l’opposition. Cet exil fédéral leur fait en ce moment le plus grand bien et leur permet de rajeunir radicalement cadres, image et message. Au contraire, les conditions dans lesquelles la rénovation du PS est conduite par son président lui interdisent de mener à fond la bataille contre l’« ancien PS » au nom du nouveau. Il en est réduit à attendre la révélation de pratiques délictueuses pour réaliser quelques frappes chirurgicales tonitruantes. Quant à s’en prendre à l’ensemble d’un système d’appropriation du pouvoir, cela reviendrait à scier la branche sur laquelle, au fil des décennies, tout le PS s’est assis. Il y a des remèdes de cheval qui sont capables de tuer le malade.
Aujourd’hui, les socialistes sont au pouvoir à tous les niveaux, et chacun sait qu’ils le resteront encore demain dans tous les cas de figure. Ce maintien dispose en ce moment d’un excellent alibi : la bataille de la sécu. Tant que celle-ci n’est pas gagnée, tant que son financement solidaire n’est pas consolidé, il serait irresponsable de déserter. Le même raisonnement peut être tenu pour le redressement de la Wallonie. Et, de fait, il est rare qu’un parti quitte le pouvoir s’il n’y est pas contraint par la sanction des urnes.
Est- il possible de dénouer la contradiction, c’est-à-dire d’approfondir la rénovation sans quitter forcément le pouvoir ? Suggérons une piste. Le PS d’Elio Di Rupo est peut-être le parti socialiste le plus à gauche d’Europe, il n’est sûrement pas le plus créatif. Le culte du chef qui prévaut désormais comme une marque quasi obligatoire de soutien à son entreprise a débouché sur la généralisation d’une nouvelle langue de bois qui n’est pas plus digeste que l’ancienne et dont les derniers promus ne sont pas les plus avares.
Le salut viendra de l’extérieur, c’est-à-dire de la société. Rénover un parti — et, au-delà de lui, la Région qu’il domine — implique de libérer l’imagination et de stimuler la critique et les forces de proposition. Il ne s’agit pas de repasser les plats de feu les Ateliers du progrès dans une optique de récupération instrumentale. Mais de créer un climat où des idées neuves pourront être mises en débat sans se demander si telle proposition un peu iconoclaste ne risque pas de déplaire à tel ou tel. Et, notamment, il serait bon que la nouvelle génération socialiste s’y engage sans avoir peur de son ombre. On peut penser tout le mal qu’on veut d’un Alain Destexhe et de ses manières de dynamiteur thatchérien, mais il était stupide de réagir à son dernier pamphlet 1 en se drapant dans une dignité outragée, surtout si c’était pour reprendre une partie de son inspiration dans un plan Marshall aux accents forts libéraux. Quand la pensée libre se stérilise à gauche, la voie est largement ouverte de l’autre côté. Comme en URSS ?
Henri Goldman
Achevé d’écrire le 10 octobre 2005.

25 février 2007

Amende record (pour le cartel des ascenseurs)

Amende record pour le cartel des ascenseurs

Neelie Kroes, commissaire européenne à la concurrence.
La Commission européenne a infligé une amende d'un milliard d'euros aux quatre premiers fabricants mondiaux d'ascenseurs • Ils s'étaient entendus pour se partager les marchés et faire monter les prix (en ascenseur) •


Avec une amende frisant le milliard d’euros, la Commission européenne a battu mercredi tous les records, en condamnant les quatre premiers fabricants mondiaux d’ascenseurs pour une entente illicite en Allemagne et au Bénélux ayant duré «au moins» entre 1995 et 2004.
L’allemand ThyssenKrupp s’est vu infliger la facture la plus lourde (480 millions d’euros), suivi de l’américain Otis (225 millions), du suisse Schindler (144 millions) et du finlandais Koné (142). Le japonais Mitsubishi, impliqué uniquement aux Pays-Bas, devra quant à lui payer 1,8 million d’euros.
Selon les pays, les périodes et les entreprises, ces sociétés ont truqué des appels d’offre, fixé les prix ou se sont partagé les marchés. La Commission leur reproche notamment d’avoir présenté des offres délibérément trop chères, afin de donner l’impression qu’une véritable concurrence s’exerçait et alors qu’ils avaient déjà décidé qui d’entre eux l’emporterait.
Selon la Commission, cette entente a permis «de maintenir des prix beaucoup plus élevés que si une véritable concurrence s’était exercée», et ce tant pour les escalators des gares et des centres commerciaux, que pour les ascenseurs installés dans les immeubles privés et les institutions. La Commission reconnaît avoir elle-même été flouée!
«Il est scandaleux que les coûts de construction et d’entretien de bâtiments, y compris d’hôpitaux, aient été artificiellement gonflés par ces ententes», s’est indignée la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes. «Le préjudice occasionné par cette entente durera de nombreuses années, car celle­ci a porté non seulement sur la fourniture initiale, mais également sur l’entretien ultérieur des ascenseurs et des escaliers mécaniques: il faudrait que, pour ces sociétés, le souvenir laissé par cette amende dure tout aussi longtemps», a-t-elle poursuivi.
Selon elle, ces contrats d’entretien font que cette entente pourrait produire des effets «pendant vingt à cinquante ans». Mais un expert du secteur a affirmé que cet argument ne tenait pas debout car les contrats de maintenance sont d’une durée moyenne de trois ans. Il est donc «impossible» que les effets se prolongent si longtemps.
Schindler s’est dit «très surpris» du montant de l’amende, la Commission n’ayant pas mis en évidence une «entente paneuropéenne», mais seulement dans quatre pays. Si le marché allemand, avec 500.000 ascenseurs, est l’un des premiers d’Europe, les trois autres pays (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) représentent en effet un marché réduit.
Ce coup de massue confirme la volonté sans cesse réaffirmée de Neelie Kroes d’éradiquer toute velléité de cartel en Europe. Depuis novembre, elle accumule les records, passant d’une amende de 519 millions pour une entente dans le caoutchouc synthétique à 750 millions fin janvier pour un cartel électrique.
L’amende des ascenseurs, déjà «hallucinante» pour plusieurs experts de la concurrence, pourrait pourtant être vite dépassée. En septembre, Neelie Kroes a en effet réformé sa méthode de calcul, prévoyant de pénaliser plus lourdement les cartels de longue durée et surtout les entreprises récidivistes. Mercredi, ThyssenKrupp a vu son amende relevée de 50% pour récidive. A l’avenir, la majoration pourrait être décuplée.
La facture pourrait être d’autant plus élevée que Neelie Kroes incite entreprises et particuliers lésés à réclamer au civil des dommages et intérêts, s’ils ne parviennent pas à renégocier leur contrat de maintenance. Otis a affirmé qu’il ferait appel devant la justice européenne. Schindler et ThyssenKrupp envisagent également de déposer un recours.

MAJ 21/02/07
Une députée demande le retrait de l'arrêté royal sur les ascenseurs

L'amende infligée par la Commission européenne aux quatre constructeurs d'ascenseurs doit être suivie du retrait, en Belgique, de l'arrêté royal qui impose la modernisation des anciens ascenseurs, a demandé mercredi la députée Annemie Turtelboom (Open VLD).Cet arrêté impose la modernisation de quelque 40.000 ascenseurs et pose parfois de gros problèmes, en particulier dans les vieux immeubles. Seul un petit nombre d'entreprises peuvent réaliser les contrôles et les travaux nécessaires dont les montants varient de 5.000 à parfois 100.000 euros et qui concernent quelque 2 millions de propriétaires ou copropriétaires. Il y a deux ans, le délai imposé pour la réalisation des travaux a été allongé et porté à 2013. Au vu de la sanction, la députée libérale flamande estime qu'il faut aller plus loin. L'arrêté royal exécute une recommandation européenne élaborée pendant la période au cours de laquelle les constructeurs condamnés ont conclu leur entente, c'est-à-dire entre 1998 et 2004. Mme Turtelboom présume donc qu'un travail de lobby intense a eu lieu pendant ce temps. Les travaux imposés devraient en effet rapporter à ces entreprises beaucoup d'argent. Qui plus est, la députée se dit sceptique sur l'utilité de cette opération et s'étonne de l'absence de chiffres sur les accidents survenus dans les ascenseurs dans lesquels des personnes sont impliquées. Elle rappelle aussi que les vieux ascenseurs font l'objet de contrôles réguliers. "La recommandation européenne et l'arrêté ne sont basés sur rien", a-t-elle conclu.



24 fév 2007
Microsoft condamné aux USA

Un tribunal de San Diego en Californie a condamné Microsoft a une amende de plus d'un milliard d'euros. Le leader mondial du logiciel a violé les brevets appartenant à Lucent….

Microsoft est un habitué des amendes. C'est vrai en Europe et cela pourrait le rester avec le nouveau système d'exploitation Vista. Mais c'est vrai également aux Etats-Unis. Selon les juges californiens, Microsoft a violé plusieurs brevets appartenant à Lucent.

L'affaire remonte à 2003, bien avant le mariage de Lucent avec Alcatel. A côté de partenaires allemands et français, Lucent a développé la technologie de compression audio MP3. Microsoft a utilisé abusivement cette technologie notamment en l'intégrant dans son logiciel Windows Media Player. Sûrs de leurs arguments, les dirigeants de Microsoft souhaitent obtenir l'annulation du jugement et s'ils n'y parviennent pas, ils iront en appel.

Le dossier, qui est loin d'être clos sur le plan judiciaire, pourrait faire jurisprudence. De nombreuses sociétés informatiques ont profité depuis lors du MP3 sans rendre à Lucent ce qui lui appartenait. Voilà enfin une bonne nouvelle pour Alcatel-Lucent qui tente bien que mal de faire passer son plan de restructuration. Le gouvernement français, déjà confronté au délicat dossier Airbus, fait tout pour freiner ce plan qui devrait coûter quelque 1.500 emplois à l'hexagone.

Amende record pour une chaîne de TV
samedi 24.02.2007
Univision, un réseau de télévision en espagnol aux Etats-Unis, va recevoir une amende record pour avoir présenté des feuilletons (telenovelas) comme des programmes éducatifs. La Commission fédérale des communications américaine devrait punir le réseau d'une amende de 24 millions de dollars, la plus forte jamais infligée à une société. Une telle décision est de nature à envoyer un message fort aux chaînes de télévision pour qu'elles respectent leurs quotas de diffusion de programmes éducatifs, après plusieurs années de surveillance relâchée dans ce domaine.

La Confédération Construction présente son Mémorandum

La Confédération Construction a présenté mercredi son Mémorandum, qu'elle va soumettre aux représentants des différents partis politiques à l'approche des élections législatives. Pour la Confédération, les deux thèmes majeurs pour la politique sectorielle sont la croissance des investissements et la sauvegarde de la compétitivité.Ce Mémorandum a pour objectif d'améliorer la compréhension par le monde politique des problèmes rencontrés au quotidien par les entreprises de construction. Il comprend sept volets qui reprennent les attentes du secteur et des propositions d'actions et de mesures.InvestirLa Confédération met ainsi en avant les besoins en matière d'investissements publics, la Belgique, en la matière, continuant "d'accuser un sérieux retard sur la moyenne européenne".
La Confédération plaide dès lors pour l'adoption d'une politique axée sur une coordination des programmes d'investissements, le développement des infrastructures de transport, l'augmentation des investissements publics et le développement de formules de partenariats publics privés, notamment via la création d'un Centre belge des partenariats.EnvironnementElle souhaite également, à l'heure de Kyoto, que soit adoptée une politique en matière de construction durable, avec notamment une complémentarité des avantages en matière d'économie d'énergie octroyés par les différents niveaux de pouvoir, la création d'un institut d'information et de communication et la mise en place d'un système de tiers payant, qui permettrait au maître d'ouvrage de s'acquitter du montant des travaux sous déduction des primes et avantages, qui seraient facturés directement par l'entreprise aux pouvoirs publics.

Fiscalité
La Confédération demande aussi une politique fiscale de soutien des investissements avec l'octroi d'avantages fiscaux. Cela passerait par une consolidation du taux réduit de TVA pour les travaux de rénovation après 2010, un régime de déduction fiscal pour les investissements immobiliers des ménages plus avantageux que le régime actuel (ce qui permettrait également de réduire le travail au noir selon la Confédération) et un élargissement du champ d'application des mesures de déductions fiscales actuelles pour les travaux destinés à économiser de l'énergie.EmploisDes mesures doivent également être prises en matière d'emploi. Le secteur est confronté à d'importantes difficultés pour trouver du personnel et demande dès lors au gouvernement de moderniser le marché du travail en travaillant, notamment, à l'insertion des jeunes. La Confédération se dit d'ailleurs favorable à ce que les jeunes puissent suivre à temps plein une formation professionnelle dès seize ans.La Confédération souligne enfin l'importance d'adopter un cadre adapté à la lutte contre la concurrence déloyale, afin de renforcer la compétitivité des entreprises belges, en renforçant les contrôles et réduisant le coût social et les charges administratives des entreprises. Le secteur propose par exemple d'instaurer un système de forfaitisation pour le calcul des cotisations sociales. Ce Mémorandum sera au centre des débats du Forum de la construction qui se tient le jeudi 22 février, en marge de l'ouverture officielle du salon Batibouw, à Bruxelles.

La Belgique, havre fiscal

La Belgique, havre fiscal pour riches entrepreneurs français

La Belgique, dont Johnny Hallyday demande la nationalité, attire chaque année de nombreux et prospères chefs d'entreprise qui y élisent domicile pour bénéficier d'un régime fiscal bien plus avantageux qu'en France, expliquent des professionnels qui organisent leur délocalisation. "Il y a 20 ans, il fallait aller en Suisse, mais depuis que la Belgique a supprimé l'impôt sur les plus-values en 1991, le phénomène existe et s'est amplifié", constate Michel Vercruysse, directeur à Lille du département transfrontalier au cabinet d'audit et de conseil KPMG.

Chaque année, il organise entre 50 et 80 départs en Belgique et confie avoir ressenti une recrudescence en 2006, "comme toujours à l'approche d'échéances électorales". "Quand vous avez quelqu'un qui doit payer 27 pc sur sa plus-value en France et qui ne paie rien en Belgique, il est clair qu'il est prêt à certains sacrifices", relève Me Marin Van Beirs, avocat fiscaliste au barreau de Bruxelles, dont le cabinet organise une dizaine de délocalisations par an. Mais une fois installé, le Français doit rompre ses attaches avec la France en se séparant de ses résidences et éviter les allers-retours incessants entre les deux pays pour ne pas se voir reprocher un "faux départ" par les services fiscaux. Le problème des droits de succession constitue une motivation supplémentaire au départ. La législation belge n'est pas plus avantageuse que la française, mais "il existe une législation très intéressante pour les donations de bien mobiliers du vivant de la personne", explique Me Van Beirs. (belga)

19 février 2007

Coupure générale pour soulager la Terre

La Belgique aurait la capacité de fermer ses réacteurs nucléaires

La Belgique dispose d'une capacité de remplacement suffisante pour fermer les plus anciens de ses réacteurs nucléaires, a affirmé ce lundi l'association Greenpeace, qui a dressé un inventaire des projets liés à la production d'électricité. Selon Greenpeace, 156 projets ont été lancés entre 2003 et 2006, pour une production totale de 10.387 GWh d'électricité par an."A titre de comparaison, les trois plus anciens réacteurs de Belgique contribuent à la production annuelle d'environ 14.000 GWh", note Wendel Trio de Greenpeace. En outre, le lancement de 96 projets est prévu dans les quatre prochaines années, pour une production annuelle estimée à 26.602 GWh. "Malgré les incertitudes, la capacité de remplacement est disponible. Si la loi sur la sortie du nucléaire est confirmée, la Belgique pourra bel et bien fermer ses trois plus anciens réacteurs et se débarrasser des plus polluantes de ses centrales au charbon et ce, avant 2015 au plus tard", insiste l'organisation de défense de l'environnement. (belga)


Ce soir, entre 19h55 et 20 heures, éteignez tout. C'est pour faire souffler la planète et sen-si-bi-li-ser.
Utiliser des ampoules à basse consommation, mettre un couvercle sur sa casserole, éteindre les lumières lorsque l'on sort d'une pièce, ne pas laisser les appareils en veilleuse... Voilà quelques gestes simples pour économiser de l'énergie. Simples et courants.

Il est vous est demandé un geste tout aussi simple, mais exceptionnel : éteindre toutes les lumières et tous les appareils électriques entre 19 h 55 et 20 heures. Soit cinq minutes, au cours desquelles une bonne partie de la Belgique se retrouverait dans le noir. L'événement, baptisé « Cinq minutes de répit pour la planète », est coordonné en Belgique par Inter-Environnement Wallonie (IEW), fédération d'associations de protection de l'environnement.

Selon Pierre Titeux, son attaché de presse, ces 300 secondes « symbolisent un geste simple pour remédier au réchauffement climatique. » L'appel, citoyen, est parti de France et en particulier de l'Association des Amis de la Terre. Chez nous, « on a assisté à une véritable web-mobilisation. L'IEW ne fait qu'encadrer cette démarche », insiste Pierre Titeux.
La date du 1 er février n'a pas été choisie au hasard : c'est en pleine Semaine européenne de l'énergie durable, et c'est pile le jour où le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) doit rendre, à Paris, son rapport sur le réchauffement climatique.

« Les Belges ne sont pas assez sensibilisés aux questions d'économie d'énergie.
Il y a de plus en plus de campagnes de sensibilisation, mais ce n'est pas assez, ajoute le représentant de l'IEW. Le but de ces cinq minutes est de prendre le public à bras-le-corps : cinq minutes, ce n'est qu'un geste parmi tant d'autres. Les politiques doivent faire preuve de courage face à un problème qui concerne le long terme. Cinq minutes de répit pour la planète est un appel de phares lancé vers les hommes politiques », sourit-il. Certains politiques se sont d'ailleurs déjà engagés à soutenir l'opération, comme Benoît Lutgen, ministre wallon de l'Environnement, tout comme Evelyne Huytebroeck, son alter ego en Région bruxelloise (lire dessous). « Les villes de Namur et d'Anvers invitent également leurs habitants à éteindre leurs lumières pendant cinq minutes jeudi soir », assure IEW.
La fédération s'annonce prête à soutenir d'éventuels nouveaux mouvements de lutte contre le gaspillage d'énergies. Objectif : « Faire de ces questions un véritable enjeu des élections fédérales de juin prochain », un peu sur le modèle de l'impact que pourra avoir le « pacte écologique » de Nicolas Hulot sur les présidentielles françaises.
Un sommet de l'ONU ?
Le directeur du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Achim Steiner, a demandé hier au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de réunir en urgence (cette année) un sommet mondial sur le changement climatique. Le patron de l'ONU s'y serait montré favorable, selon des sources diplomatiques. (ap)

Le parking Flagey est à l'eau

Que d'eau, que d'eau, en mer du Nord

Comment permettre des inondations maîtrisées dans des zones contrôlables ?Démonstrations belges, néerlandaises et britanniques dans le cadre de "Frame".
L'élévation du niveau des mers devient de plus en plus problématique pour les activités humaines. Les digues dont on s'était jusqu'ici contenté pourraient bien ne plus suffire à repousser l'eau. Des solutions alternatives ont été mises en place à travers un projet international mené de concert par la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni.
Cinq expérimentations de ces différentes techniques y ont été menées à bien. Leur point commun ? Permettre des inondations maîtrisées dans des zones contrôlables. Ce projet, qui porte le nom de "Frame" (Flood Risk Management in Estuaries), est soutenu par l'Europe et par les pouvoirs publics des Etats concernés. Le but est non seulement de se protéger des effets dévastateurs des inondations, mais également de permettre à la faune et à la flore de survivre à de pareilles catastrophes naturelles.


1A Zuiderklip, dans la province de Noord-Brabant aux Pays-Bas, les digues qui protégeaient la région ont été ouvertes, afin de transformer d'anciens polders agraires en un bassin de collecte des eaux. Celui-ci, d'une surface de 400 hectares, est devenu une nouvelle zone naturelle de marées, destinée à accueillir un éventuel trop-plein d'eau. Des activités récréatives ont également été mises en place pour faire découvrir la région.


2Dans le Noordrand Goeree-Overflakkee (Pays-Bas), les écluses de Haringvliet (Noordrand) ont été ouvertes. Pourquoi ? Car depuis qu'elles ont été construites, la vase et le sable amenés par les cours d'eau se sont déposés sur le fond, ne pouvant atteindre la mer. Résultat : il y a moins de place pour l'eau, donc davantage de risques d'inondation.
A Goeree-Overflakkee, une nouvelle station d'épuration a vu le jour. Elle est reliée à des pompes qui se trouvent dans le sol. La station sera ainsi capable de pomper l'eau des inondations. De plus, elle fournira davantage d'eau douce pour les fermes avoisinantes.


3 Dans la zone belge de Kruibeke-Bazel-Rupelmonde, c'est une zone de 600 hectares qui a été réservée pour les inondations. Le problème est qu'à cet endroit situé à l'embouchure de l'Escaut, les marées se font fortement ressentir. Et lorsque cela se combine avec de fortes pluies en amont, l'embouchure n'est plus capable d'assumer le volume d'eau qu'elle reçoit.
Pour résoudre le problème, cette surface de 600 hectares a donc été entourée d'une digue peu élevée. Ainsi, si l'eau monte trop, elle franchit cette digue et se déverse dans la zone. Zone qui est elle-même entourée d'une digue beaucoup plus haute afin d'éviter les débordements en direction des zones habitées. Lorsque l'inondation cesse, des pompes vident la zone et refoulent l'eau à l'extérieur.


4 A l'embouchure de l'Yser, à cheval entre les frontières française et belge, les bords de l'estuaire dont composés de plages de sable et de polders. Mais la construction de plusieurs ports de plaisance dans la zone a détruit les plantes qui soutenaient les dunes, ce qui a affaibli ces dernières, et fragilisé cette barrière naturelle.
Une infrastructure permettant à l'homme de visiter la région sans détruire les plantes a été mise sur pied. Avec l'espoir que les plantes reviennent sur les dunes...


5A Alkborough Flats (Royaume-Uni), la rivière Humber, bordée de terres agricoles, est souvent en passe de déborder. Pour résoudre ce problème, le Royaume-Uni a ouvert une digue construite dans les années 50. Objectifs : d'une part, une influence des marées par le fleuve; d'autre part, laisser l'eau se répandre dans un bassin de 440 hectares afin de constituer une zone de "secours" en cas d'inondation.


Un investissement urgent
Le projet Frame, qui s'étendait sur quatre ans (de 2003 à fin 2006), a été financé pour moitié par l'Union Européenne, et pour une autre moitié par les pouvoirs publics britannique, néerlandais, et flamand. Le montant total des opérations réalisées s'élève à 9,8 millions d'euros.
Un montant bien faible comparé aux coûts exorbitants en vies perdues et en dégâts matériels générés par les inondations. Et c'est urgent : l'eau des mers monte de 6 millimètres par an. Soit 6 mètres d'ici la fin du siècle.
Assez pour inonder une grande partie de la Flandre....


Ixelles Noyade assurée sous la place si on n'utilise pas les étangs

Le rapport d'Hydroscan est formel : à partir de 23 mm de pluie à la demi-heure, le bassin d'orage est insuffisant.

L e parking de 186 places projeté sous la place Flagey verra-t-il jamais le jour ? Il est permis d'en douter à la lecture du rapport rédigé par le bureau d'études Hydroscan, daté du 19 juin 2006 et transmis à la Région, commanditaire des travaux du bassin d'orage. Nous nous sommes procuré ce document que le bourgmestre d'Ixelles Willy Decourty (PS) dit réclamer en vain depuis des mois auprès de la ministre Evelyne Huytebroeck (Ecolo), en charge de la Politique de l'eau. Il interpelle à plus d'un titre.
D'abord sur l'absence de transparence dans le lourd dossier Flagey, volontiers présenté comme exemplaire en terme de concertation et de participation citoyenne : pourquoi cette étude, menée aux frais du contribuable, n'a-t-elle pas été rendue publique ? Pourquoi s'escrime-t-on à minimiser le risque d'inondation du parking en évoquant les seules pluies exceptionnelles, comme celles survenues le 10 septembre 2005 ? Le rapport d'Hydroscan est beaucoup moins optimiste...



Le 10 septembre 2005, il est tombé jusqu'à 41 mm d'eau en 30 minutes. Un phénomène exceptionnel, qui risque de se répéter en raison du réchauffement climatique. Dans ce cas de figure, il n'existe aucune solution technique pour préserver le parking de la montée des eaux, d'autant que des clapets de trop-plein lui assignent de facto un rôle de réservoir d'appoint aux 33.200 m 3 du bassin d'orage.
Il n'en faudra pas tant pour que les voitures soient dans l'eau. Les conclusions du rapport d'Hydroscan sont formelles : « Pour la pluie de 23 mm en une demi-heure, le débit maximal de 7 m 3 /s ne peut plus être assuré sans problèmes pour le vide technique : il est nécessaire d'ouvrir complètement les vannes. »
Le rapport balise les mesures techniques envisageables, mais il souligne en gras que « pour protéger le vide technique contre une pluie de 29 mm en une demi-heure, les interventions hydrauliques locales à la place Flagey ne suffisent plus. Une solution consiste à utiliser le volume disponible dans les étangs », qui est de 53.000 m 3 .
On pourrait y drainer les eaux de ruissellement en passant par les avenues des Eperons d'or et/ou du Général de Gaulle. La Région n'envisage pas ce scénario. Et la commune aura bien du mal à trouver un assureur pour son parking.

Les fonctionnaires du fisc échouent aux examens

La moitié des contrôleurs du fisc chargés du contrôle des grandes entreprises n'ont pas réussi l'examen qu'ils ont passé après avoir suivi un recyclage. De nombreux fonctionnaires du fisc ont répondu l'année dernière à l'appel les invitant à suivre des formations. A l'issue de celles-ci, ils ont suivi un test. Celui qui réussissait avait droit à une prime qui pouvait s'élever à 2.500 euros. Dans certains départements, cela a été le bain de sang.

Parmi les fonctionnaires de centres spécialisés dans le contrôle des grandes entreprises, 52% des flamands ont réussi pour 49% de francophones. Dans le service de recouvrement de la TVA, les taux de réussite étaient de 46% et 44%. "Cela signifie que, selon l'administration, la moitié des fonctionnaires qui s'occupent de l'impôt des sociétés ne connaissent pas leur travail", fulmine Marc Nijs (CSC). (belga)

Révolte contre l'inscription régulée

Inscriptions : les directeurs se rebiffent

Les directeurs de l'enseignement secondaire libre écrivent aux parlementaires francophones. Objectif : amender le décret "Inscriptions" ou postposer le vote en séance plénière. Pour mieux aider les élèves en difficulté dans le 1er degré.


Le contrat pour l'école peut-il s'encombrer de contradictions ? Pour les directeurs de l'enseignement secondaire catholique, la réponse tombe sous le sens, raison pour laquelle ils ne baissent pas les bras et poursuivent leur combat contre le décret "Inscriptions" voté la semaine dernière en commission de l'Education du Parlement de la Communauté française.
"Faiblesse de l'encadrement"
Alors que le texte doit passer le cap de la séance plénière à la fin du mois, l'Association des directeurs de l'enseignement secondaire libre de Bruxelles et du Brabant wallon (Adibra) a pris sa plus belle plume pour écrire une lettre ouverte adressée ce jeudi 15 février à l'ensemble des parlementaires amenés à se prononcer sur le texte, probablement le 27 février prochain.
"La Libre" a reçu copie de la missive, qui bénéficie du soutien des autres régionales de directeurs.
"Le futur dispositif de différenciation des parcours possibles au premier degré du secondaire (qui en est au stade d'avant-projet, "La Libre" des 3 et 4 février) veut promouvoir des plans individuels d'apprentissage et des parcours différenciés adaptés au besoin des élèves, entame Thierry Antoine, président de l'Adibra, par ailleurs directeur du collège technique Saint-Jean à Wavre.
Or, dans le même temps, on débat au Parlement de l'interdiction du changement d'école au cours de ce même degré. Ces deux mesures se télescopent, car il est impensable, au vu de la faiblesse de l'encadrement octroyé aux écoles, que chacune d'elles, et à elle seule, puisse proposer des menus de cours variés aux élèves qui en ont besoin."

"Mobilité = efficacité"
La chose est par contre possible si l'on considère les établissements d'une même zone : "On peut présenter un tel panel de parcours différents au sein d'une même région par un ensemble d'écoles qui s'y trouvent. Permettre cette mobilité des élèves contribuerait donc plutôt à l'efficacité du dispositif de différenciation. Mais le gouvernement, au contraire, imposera demain à chaque élève de rester pendant toute la durée de son premier degré dans le même établissement, sauf dérogation."
Et les chefs d'établissement de demander aux élus "dès lors de ne pas inclure le premier degré du secondaire dans l'interdiction de changer d'école, pour les mêmes raisons qui font que le reste du secondaire ne s'y trouve pas : la mobilité est nécessaire pour assurer à chaque élève de trouver le parcours qui lui convient le mieux."
André Cobbaert, président de la Fédération des associations des directeurs de l'enseignement catholique (Feadi), abonde dans le sens de ses collègues brabançons et bruxellois : "Le décret ne résout pas le problème essentiel, qui est l'aide aux élèves en difficulté. Demain, celui qui n'obtiendra pas son certificat d'études de base (CEB) au terme des primaires ira dans l'enseignement différencié. Mais celui qui l'aura obtenu avec difficultés ne pourra plus y aller (NdlR : il sera d'office versé en première année commune). Quels seront les moyens d'aider cet élève ?"
"Saucissonnage"
Si la Feadi approuve les objectifs d'efficacité et d'équité poursuivis par la ministre Arena (PS), elle déplore le saucissonnage des mesures. "On a plein de décrets (standardisation du CEB, réforme du 1er degré, inscriptions), avec des dates d'entrée en vigueur différentes. Où est la cohérence ?"
La solution, alors ? "Postposer le vote du projet de décret sur les inscriptions afin de voir comment va évoluer l'avant-projet de décret sur le 1er degré différencié."
Pour une meilleure harmonie entre ces deux mesures intimement liées.
© La Libre Belgique 2007

Ecole A la rentrée 2008, les listes d'inscription clandestines seront interdites

Message intéressant sur un débat de la libre :
"
Nouveau réglement d'inscription dans les écoles: une mauvaise bonne idée ?
Un projet de décret sur les inscriptions dans les écoles a été voté cette nuit. Il soulève une broncha dans les rangs de l'opposition. Marie Arena ne comprend pas cette levée de boucliers. Le projet, outre la prise en compte (pour l'encadrement et la dotation) des élèves exclus d'une école, dans l'établissement qui les accueille, repose essentiellement sur deux mesures. 1. L'inscription dans l'ordre des demandes. A partir d'une certaine date, les parents pourront inscrire leurs enfants dans l'école secondaire de leur choix, pour le 1er degré. Lorsque l'école atteint sa capacité d'accueil maximale, elle place les "retardataires" sur une liste d'attente, dans laquelle on viendra puiser en cas de désistement parmi les inscrits. Le fait d'avoir un frère ou une soeur dans la même école permet néanmoins de passer outre ce règlement. 2. L'interdiction, pour un élève, de changer d'école en cours de cycle, durant les maternelles, les primaires, et le premier cycle du secondaire. Quand on est dans une école, on doit donc y rester au moins deux ans. "

d’un certain alain.deplaen@scarlet.be, que je ne connais pas.

Un but louable, un resultat

La qualité de l'enseignement en Belgique francophone est depuis plusieurs années en dessous de ce que les moyens accordés devraient permettre. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est une récente étude européenne. En même temps, les résultats de l'enseignement néerlandophone sont très bons.

En quoi ce décret va-t-il changer les choses ?

1/ Les inscriptions selon la règle de "premier arrivé premier servi" ? Cette règle est déjà d'application en Flandre (le GOK decreet). Et n'a pas modifié l'équilibre sociologique des écoles. Par contre, il y a effectivement de longues files la nuit (si pas les jours !) qui précède la date critique (le 1er février).
On ne sélectionne plus les élèves selon un entretien, mais selon la motivation des parents.
Le résultat est le même : les parents les plus motivés sont majoritairement ceux qui attribuent la plus haute valeur à l'enseignement, parce qu'ils ont eu un enseignement de qualité eux-mêmes.
Résultat : idem qu'aujourd'hui, mais beaucoup de nuits de sommeil en moins.

2/ L'interdiction de changer en cours de cycle ? Ca part d'une bonne intention : assurer une continuité dans l'enseignement. Mais tous les parents savent que changer d'école n'est pas une décision légère : si changement il y a, c'est qu'il y a de bonnes raisons. Ces raisons existeront toujours après le décret, les exceptions seront légion ! Résultat : même chose qu'aujourd'hui, paperasserie en plus.

En bref, c'est un décret typiquement socialiste : un but louable (supprimer les écoles ghettos), de la paperasserie et des règles en plus, mais aucune amélioration sur le terrain, au contraire.
Et un bonus : limiter la liberté de l'enseignement libre, qui mérite de moins en moins cette appellation.
Un détail : sauf changement du passé, le MR était majoritaire avec le PS pour l'enseignement francophone avant cette législature. Et l'esprit était le même.

A-t-on oublié l'"école de la réussite" ?

Si on commençait, comme en Flandre, par supprimer le rénové pour ne plus éparpiller les moyens ? Et qu'on continuait en instaurant un "bac" extérieur, permettant une évaluation externe des élèves (le professeur est alors valorisé par la réussite de ses élèves, pas par les échecs) - et des écoles, entraînant une saine émulation de celles-ci, ainsi qu'une radiographie de celles qui ont besoin de plus de soutien, voire de dirigisme.

La ministre Arena veut lutter contre les ghettos en mélangeant les élèves. Des parents refusent que l'on écorne la liberté de choix.

Est-ce une vague de parents attachés aux libertés qui se lève ou les soubresauts protectionnistes de partisans des « écoles-sanctuaires » ? Depuis quelques jours, les pétitions se multiplient contre le texte soumis au vote ce mercredi en commission de l'Education de la Communauté française. Ce texte ne fait pourtant qu'appliquer, avec deux ans de retard, la neuvième priorité du Contrat pour l'école, lancé par la ministre de l'enseignement obligatoire début 2005.
De quoi s'agit-il ? D'instaurer une procédure stricte d'inscription, style guichet boucherie du supermarché : premier inscrit, premier servi. Terminée, la passerelle royale entre école primaire et secondaire du même pouvoir organisateur. Terminées, les listes d'inscriptions clôturées deux ans à l'avance afin de se retrouver « entre soi ». Terminées surtout les mesures dilatoires pour une direction face à un dossier d'élève « qui ne convient pas », en vue de décourager les parents d'inscrire. La ministre Arena y ajoute une disposition qui limite le « shopping scolaire » entre écoles et qui empêche, sauf motif légitime (lire ci-contre), de zapper d'une école à l'autre à l'intérieur d'un cycle.

Pour briser les ghettos
Pourquoi procéder ainsi ? Pour le gouvernement, il s'agit de lutter contre les écoles ghettos. Ghetto doré pour élèves nés coiffés ou ghetto pourri pour élèves en marge sociale ou culturelle. « Limiter le rôle de l'école à une vie en communauté où des semblables se retrouvent entre eux appauvrit le rôle de l'école dans le renforcement de la cohésion sociale », argumente la ministre. Qui, via les mécanismes de discrimination positive, dope déjà les écoles en quartiers difficiles de moyens supplémentaires. Et fait réaliser une étude universitaire qui pourrait lier strictement l'encadrement des classes et l'origine socio-économique des élèves. Les deux mesures qui sont examinées aujourd'hui font partie de ce dispositif global.
Mais, quoique annoncées dans leur principe depuis belle lurette, elles sont aujourd'hui l'objet d'attaques en règles de plusieurs pétitions et de l'opposition MR. Pourquoi ? Certains parents estiment en effet que cette disposition entrave le libre choix des parents en matière d'enseignement, garanti par la Constitution. Ils estiment aussi que briser le lien entre école primaire et secondaire décourage les parents de s'intégrer dans le Conseil de participation de l'école. « Nous préconisons une approche personnalisée des familles et des candidats élèves pour améliorer la relation entre école et parents. Avec ce texte, les directions ne pourront plus rencontrer personnellement les futurs élèves et leurs familles pour mieux les sensibiliser aux enjeux de la scolarité ». L'imprécision laissée dans le texte actuel par rapport à la procédure qui sera appliquée (les parents camperont-ils devant l'école, devront-ils se soumettre à un tirage au sort, quelle date sera choisie) laisse évidemment un boulevard aux phantasmes et à la suspicion. Et alimente la colère de Françoise Bertieaux, chef de groupe MR : « Ce n'est pas en niant la liberté des parents que l'on va lutter contre les ghettos scolaires, mais plutôt en menant une politique positive qui rénove les bâtiments, assure la sécurité dans les locaux, encourage et défend les équipes
pédagogiques. Or, que voyons-nous ? Aucune mesure claire n'est prise contre la violence, les partenariats privé-public sur la rénovation des locaux n'en sont nulle part. La ministre Arena démontre qu'elle ne connaît pas l'école. Si des parents veulent changer leur enfant d'école, ce peut être pour une bonne raison. Que l'on permette une consultation PMS, tout en laissant aux parents la décision finale, mais que l'on n'impose pas la mixité sociale par un décret dirigiste. »

Le choix de l'école en question

C'est ce mercredi que la commission de l'Education de la Communauté française se penche sur un avant-projet de décret de Marie Arena sur l'inscription des élèves dans les écoles. Des associations de parents s'inquiètent.
Si l'Union Francophone des Associations de Parents de l'Enseignement Catholique (UFAPEC) se réjouit de la clarification apportée au texte quant à la priorité à accorder à l'inscription des élèves qui ont déjà un frère ou une soeur dans l'école, elle estime que la disposition concernant le changement d'école doit être modifiée.
Elle interdit aux élèves de primaire de changer d'école en cours de cycle et au cours du premier degré du secondaire, regrette l'Union, estimant qu'il faut laisser la liberté aux parents de décider d'un éventuel changement. Malgré les nombreuses dérogations possibles, la procédure qui concerne l'élève en situation de danger psychologique ou pédagogique doit être assouplie, indique l'UFAPEC dans un communiqué.


Par ailleurs, une "Association de parents luttant contre l'échec scolaire et l'abandon scolaire" a fait parvenir au parlement de la Communauté une pétition demandant aux députés de ne pas voter cet article ayant trait au changement d'école.
Maria Arena étonnée
Pour sa part, la ministre de l'Enseignement obligatoire Marie Arena se dit étonnée de ces réactions, soulignant que son décret donne des droits supplémentaires aux parents, plutôt qu'il n'en retire.
Ainsi, l'interdiction de changer d'école, qui vise surtout le 1er degré du secondaire, vise notamment à obliger les établissements concernés à organiser dans leurs murs des classes d'enseignement complémentaire, afin que les élèves en difficultés ne doivent pas changer d'établissement, a souligné mardi Mme Arena en marge des débats du parlement.
En outre, la possibilité de changer d'école après concertation avec la direction et dans l'intérêt de l'enfant est maintenue, a-t- elle souligné. Le texte de l'avant-projet, inspiré de la priorité 9 du Contrat pour l'école "non au ghetto", prévoit aussi de lutter contre les listes d'attente pour l'inscription dans le secondaire. Les établissements ne pourront plus réserver des places pour les élèves issus de leur section primaire: ils devront inscrire dans un registre la date de chaque demande d'inscription et le motif éventuel du refus.
Cette mesure aussi élargit le droit des parents puisqu'il permet à ceux dont les enfants fréquentent une école communale sans section secondaire de ne pas être confrontés à un refus dans une école secondaire qui réserve l'accès aux élèves de sa propre section primaire, a encore fait remarquer Marie Arena. Le seul motif de refus acceptable est celui du manque de place, a ajouté la ministre de l'Enseignement obligatoire.
(D'après Belga)

Réguler les inscriptions scolaires pour réduire les ségrégations : oui, mais comment ?

mercredi 07 février 2007
La ministre-présidente de la Communauté française présente aujourd'hui à la commission éducation du Parlement un projet de décret sur les inscriptions. Son objectif : accroître la mixité sociale au sein des écoles, notamment par un meilleur contrôle du respect de la date d'inscription. Ce faisant, elle fait le choix d'une des trois options analysées dans le rapport interuniversitaire sur les bassins scolaires.
La première, qualifiée d'affectation contrainte (un système du type « carte scolaire » à la française), a été écartée car elle ne respecte pas le libre choix et présente de nombreux autres inconvénients. Entre les deux autres options, la Ministre a opté pour un « cadrage » de la liberté de choix, alors que nous avions préconisé un traitement collectif des préférences. L'objet de cette carte blanche est de repositionner ces deux options, dans l'espoir d'alimenter le débat.


Dans le système de traitement collectif des préférences, appliqué notamment en Angleterre et en Espagne, la première étape consiste à déterminer le nombre de places disponibles dans chaque école et aussi les critères destinés à départager les demandes quand celles-ci sont supérieures au nombre de places disponibles. Dans un second temps, les familles envoient à une instance régionale la liste des établissements qui ont leur préférence.
Ensuite, les critères de priorité sont appliqués dans chaque école où le nombre de demandes excède le nombre de places. Il existe de nombreuses variantes de cette option, qui, nous le soulignons, n'enfreint nullement la liberté de choix. En effet, rien n'empêche une famille de choisir une école en dehors de son bassin de résidence ; de même, aucune famille ne peut se voir imposer une école non choisie par elle.
La Ministre, quant à elle, se propose d'agir par le biais de règles et de contrôles. Elle envisage aussi de faire varier davantage qu'aujourd'hui les subventions en fonction de l'origine sociale des élèves, dans le but d'inciter les écoles aujourd'hui sélectives à ouvrir leurs portes. Cette technique ne pourrait sans doute avoir d'impact réel que si le différentiel de subvention était fort. Or, le risque est grand de ne pouvoir mettre en oeuvre qu'un différentiel de faible ampleur, insuffisant pour convaincre les opposants à une école plus égalitaire de favoriser l'hétérogénéité.
À nos yeux, un système de traitement collectif des préférences est susceptible d'augmenter davantage les chances qu'ont les familles et les élèves aujourd'hui illégalement « filtrés » d'accéder à l'école de leur choix.
Deux raisons principales à cela. D'abord, le lieu d'inscription n'est plus l'école mais un lieu neutre. Outre le moindre risque de contournement des règles, un tel système a l'avantage de mieux protéger les familles défavorisées des pressions dissuasives qu'exercent nombre d'écoles, sous couvert de bons conseils.
La seconde raison a trait aux critères de priorité. Dans l'option de la Ministre, le seul critère pris en considération, en dehors de la présence de frères et soeurs dans l'école, est la date d'inscription. Ce critère avantage les familles les plus favorisées et les mieux informées, même si on recule la date à partir de laquelle les inscriptions peuvent être enregistrées. Le risque est grand de voir des parents camper littéralement devant les portes des écoles les plus sélectives.
Au contraire, dans l'option que nous privilégions, il est possible d'insérer certains critères égalisant les chances qu'ont les familles de concrétiser leurs préférences, c'est-à-dire d'exercer réellement leur liberté de choix. L'un de ces critères consiste à répartir les élèves ayant demandé l'inscription en trois ou quatre groupes en fonction d'une évaluation de leurs acquis ou du diplôme des parents. Pour refléter l'hétérogénéité des demandes, on inscrit ensuite une même proportion d'élèves de chacun de ces groupes. Des recherches anglaises montrent qu'un tel dispositif favorise une plus grande mixité sociale.
Un tel système ne révolutionnerait pas du jour au lendemain la distribution des élèves entre les écoles car nombre de familles continueraient à craindre d'aller frapper à la porte d'écoles élitistes, et celles-ci garderaient le pouvoir de les décourager lors de contacts informatifs. Mais l'effet pourrait être non négligeable dans les régions où de nombreuses écoles fort demandées sont actuellement en mesure d'effectuer un tri.
Un tel système introduirait une dynamique de changement progressif. Ce changement devrait être piloté, car certaines familles favorisées, rétives à une plus grande mixité de leur école, feraient entendre leur voix, au contraire des familles aujourd'hui rejetées, qui restent silencieuses car plus dépourvues. Les acteurs éducatifs devraient donc entrer dans une dynamique de responsabilité collective à l'égard des élèves les plus fragiles et des écoles en difficulté.
La publication simultanée du projet de décret sur les inscriptions et du rapport sur les bassins scolaires permet d'ouvrir un débat sur la question délicate de la régulation des inscriptions.
Vu la complexité de la question traitée et son caractère éminemment politique, nous ne pouvons prétendre à un argument d'autorité scientifique, mais nous insistons pour que soit ouvert un débat approfondi sur les alternatives proposées.
Bernard Delvaux (UCL), Marc Demeuse (UMH), Vincent Dupriez (UCL), Annick Fagnant (ULg), Christophe Guisset (ULB), Dominique Lafontaine (ULg), Pierre Marissal (ULB) et Christian Maroy (UCL) , Auteurs du Rapport interuniversitaire sur les bassins scolaires (1)
(1) http://www.contrateducation.be/

Le CJEF dénonce l’«émocratie»BRUXELLES «Emocratie», criminalisation du décrochage scolaire et récupération, tels sont les qualificatifs peu flatteurs utilisés par le Conseil de la Jeunesse d’Expression Française (CJEF) pour dénoncer la politique actuelle du gouvernement envers la jeunesse. Le CJEF se déclare «outré» par les commentaires qui ont suivi l’opération menée par les forces de police dans les transports en commun mardi dernier et qui laisseraient entendre que le décrochage scolaire se situe sur le terrain de la criminalité. Il critique également la «récupération de la démarche des amis de Joe Van Holsbeeck», soulignant que le premier ministre semble s’être contenté de passer en revue des mesures sécuritaires prises par son gouvernement.
www.cjef.be

Mise en garde contre un ouvrage créationniste

D'inspiration musulmane, il est d'un nouveau type. Les directions d'école averties.
Le ministère français de l'Education a mis en garde les chefs des établissements scolaires sur l'envoi de milliers d'exemplaires d'un livre d'inspiration musulmane réfutant la théorie de l'évolution.
Ce luxueux ouvrage de 770 pages intitulé "L'Atlas de la création" a été expédié il y a une dizaine de jours de Turquie et d'Allemagne dans des écoles, lycées et universités français. "Il ne correspond pas au contenu des programmes établis par le ministère. Le cabinet du ministre a contacté les recteurs pour les alerter sur ce livre en leur demandant d'être particulièrement vigilants", a déclaré vendredi une porte-parole du ministère. "Nous n'avons pas à interdire un livre. Il arrive fréquemment que les établissements reçoivent des publications. Quand ces publications ne correspondent absolument pas au programme, les chefs d'établissement décident eux-mêmes de ne pas les mettre à la disposition des élèves", a-t-elle ajouté.
Le nombre d'ouvrages envoyés en France n'a pu être exactement recensé mais les exemplaires se comptent "par milliers" et le ministère ignore si des envois ont été effectués dans d'autres pays. Dans "Le Figaro" du 2 février, le biologiste Hervé Le Guyader estime qu'il s'agit d'une "nouvelle forme de créationnisme, bien plus insidieuse que celle, d'inspiration chrétienne, qui sévit en Amérique du Nord". L'ouvrage, écrit sous le pseudonyme de Harun Yahya, ne s'inspire en effet pas de la Genèse et admet que la Terre a bel et bien 4,6 milliards d'années, souligne-t-il. En revanche, il publie des photos de spécimens de poissons, de hyènes, d'étoiles de mer ou de feuilles d'arbres vieux de plusieurs dizaines de millions d'années et les compare à des photos de leurs descendants actuels pour montrer qu'ils se ressemblent. Et donc, que ces êtres vivants "n'ont pas subi d'évolution et qu'ils furent bien créés". L'auteur, qui cite abondamment le coran, conclut que la création "est un fait" et prophétise "la fin du matérialisme".
Selon lui, les théories de Charles Darwin seraient "la réelle source du terrorisme", car le darwinisme "est la seule philosophie qui valorise et donc encourage le conflit". Le ministère de l'Education souligne que la décision d'alerter les chefs d'établissement ne répond à aucune considération religieuse. (Reuters)

L'Enseignement non-universitaire sur la voie de la démocratisation

Le rapport introduit par Marie-Dominique Simonet établit le coût précis des frais demandés aux étudiants dans les 29 Hautes Ecoles et les 17 Ecoles Supérieures des Arts en 2006-2007.
La ministre responsable de l'enseignement supérieur en Communauté française, Marie-Dominique Simonet, a présenté ce lundi le rapport que lui a transmis le président du Collège des Commissaires du gouvernement relatif au coût des études dans l'enseignement supérieur non universitaire. Pour Mme Simonet il s'agit de la première étape d'une démocratisation du coût dans l'enseignement supérieur non universitaire. Réclamer sous certaines conditionsCe rapport établit le coût précis des frais demandés aux étudiants dans les 29 Hautes Ecoles et les 17 Ecoles Supérieures des Arts en 2006-2007 suite à l'entrée en vigueur des décrets relatifs aux droits et aux frais perçus dans l'enseignement supérieur non universitaire.

Ces décrets autorisent les Hautes Ecoles et les Ecoles Supérieures des Arts à réclamer aux étudiants certains frais moyennant des conditions strictes, dont leur appréciation au coût réel. Ils ont été approuvés par le Parlement de la Communauté française en juillet 2005 et 2006 suite au jugement prononcé par le tribunal de Namur en février 2005 qui constatait l'absence de base légale pour percevoir des droits d'inscription complémentaires.

Respect de la transparence
Le rapport conclut tout d'abord que la législation et la concertation prévue par celle-ci sont respectés. Il ajouté que les plafonds (778 euros maximum pour les étudiants non boursiers et 105 euros maximum pour les étudiants boursiers) et des dispositions transitoires sont également respectés. Ces dernières prévoient en effet que les établissements qui réclament un coût des études (minerval + frais + droits complémentaires en phase d'extinction) supérieur au plafond disposent d'un délai de 5 ans à partir de la rentrée académique 2007-2008 pour ramener ce coût global sous les plafonds légaux.
Le rapport conclut également au respect de la transparence des montants réclamés aux étudiants et à l'objectivité des montants réclamés aux étudiants. Coût inférieurDans une majorité d'établissements, soit 26 Hautes Ecoles et Ecoles Supérieures des Arts, le coût des études est inférieur ou égal à celui de l'année précédente dans toutes les sections d'enseignement. Dans un certain nombre de cas, l'augmentation du coût des études est dûe à l'obligation pour les établissements de mentionner dans le règlement des études des frais qui auparavant étaient réclamés en cours d'année académique sans information préalable, souligne le rapport. C'est notamment le cas dans plusieurs sections à La Cambre.Délai de 5 ansPour les étudiants non boursiers, dans 32 établissements sur 46, le coût des études est inférieur ou égal au plafond de 778 euros fixé par le Gouvernement.

Pour les étudiants boursiers, dans 20 établissements sur 46, le coût des études est inférieur ou égal au plafond de 105 euros fixé par le décret. Les autres établissements disposent d'un délai de 5 ans pour ramener le coût des études sous le plafond légal. C'est le cas à l'EPHEC en comptabilité où un étudiant boursier paie aujourd'hui 458,79 euros. A partir de 2007-2008, ce montant diminuera de 70 euros par an pour s'élever à 105 euros maximum dans 5 ans.Vide juridiqueLe coût des études dans l'enseignement supérieur non universitaire est engagé résolument dans un processus de démocratisation où l'information des étudiants, la transparence et l'objectivité des montants réclamés remplacent des années d'opacité et de vide juridique, souligne la ministre. La nouvelle législation mise en place par le gouvernement permettra dès 2007-2008 de confirmer l'évolution à la baisse des frais réclamés aux étudiants ou leur stabilisation aux niveaux actuels, ajoute-t-elle. (belga)