30 avril 2007

Mariées de gré et de force

Pressions sociales, chantage affectif, quête de l'époux parfait... Une étude décode les mariages arrangés.

C 'est dans ma chambre que je l'ai vu la première fois. Les parents sont arrivés en disant : Oui, on veut votre fille. Et mes parents m'on demandé : Qu'est-ce que tu veux ? Tu veux de lui ou pas ? Et j'ai répondu : Je n'ai jamais vu ce garçon. J'étais assise dans ma chambre, et il est entré. » C'est ainsi que Zeyneb s'est mariée. Sans amour véritable ni consentement parfait. Libre et contrainte à la fois. Pour faire plaisir aux siens, et puis « Inch'Allah »...

Mariage arrangé ? Union sous pression ? Tradition familiale ? La frontière reste floue, comme le montre une excellente étude réalisée par le Centre pour l'islam en Europe (Université de Gand), coordonnée par le P r Sami Semni. Rendue publique ce mercredi lors d'un colloque « Mariage et migration » organisé par la Fondation Roi Baudouin et le ministre Dupont (Egalité des chances, PS), cette recherche décode tous les facteurs « limitant la liberté de choix d'un partenaire dans les groupes de population étrangère en Belgique ».
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Les experts ont interrogé plus de 200 femmes de confession ou de tradition musulmane, ainsi qu'une centaine de « témoins privilégiés » (assistants sociaux, éducateurs...). Avant tout qualitative, cette étude a réuni des femmes âgées de 16 à 40 ans, issues de divers horizons familiaux (non-mariées, divorcées, fiancées...), géographiques (Bruxelles, Gand, Liège, Anvers...) et communautaires (Turquie, Maroc, Pakistan...).
Les résultats sont éclairants. Avant de se marier, la plupart de ces femmes attachent une importance capitale à l'opinion de leurs parents. Elles préfèrent clairement avoir leur consentement. Deux motivations : éviter les conflits ultérieurs et ne pas être tenue pour responsable en cas d'échec éventuel de la relation.
Autre facteur déterminant : la préférence pour un mariage « entre soi » (endogame). Ces femmes musulmanes optent d'abord et avant tout pour un partenaire qui partage la même origine et/ou la même religion (l'islam). A leurs yeux, cela facilite la vie de couple et l'éducation des enfants ; c'est préférable socialement ; c'est moins difficile qu'un mariage mixte.
Par ailleurs, la grande majorité des femmes mariées interrogées ont un partenaire qui a grandi dans le pays d'origine de leur parent (Turquie, Maroc...). Les célibataires rêvent d'en faire de même. Leur image des garçons d'ici n'est guère positive. L'une d'elles juge qu'ils sont « irresponsables, trop peu ambitieux et trop peu religieux » et qu'ils ne « les respectent pas assez ».
Le choix d'un partenaire musulman est également très important. Parce que, disent-elles, « cela va de soi » (...) « c'est plus simple » (...) « c'est mieux pour les enfants ». Elles souhaitent non seulement épouser un musulman, mais un « bon musulman ».
Par là, elles entendent un partenaire qui fasse preuve de communication, d'écoute, de patience, de fidélité, de respect, du sens des responsabilités, etc. Fedoua, marocaine d'origine, précise : « un croyant et pratiquant, quelqu'un qui se comporte bien et ne va pas au café ».
En outre, l'étude de l'UG confirme combien le mariage est un principe fondamental de la culture musulmane. Se marier « va de soi ». Pour les parents, c'est « l'aboutissement d'une bonne éducation ». C'est le moyen unique pour créer une famille.
Certes, garçons et filles de tradition musulmane ne manquent pas de possibilités pour se rencontrer (école, parc, internet, vie associative, fêtes communautaires...). Mais le contrôle social est fort. Et les relations amoureuses avant le mariage pas toujours bien perçues. « Certains parents perdent la face vis-à-vis de la famille ou de l'entourage lorsque leur fille fréquente un Belge », précisent les auteurs.
C'est là qu'interviennent les mariages arrangés ou forcés. Avec des nuances très fortes d'un cas à l'autre. Tout dépend du degré de liberté laissé aux futurs époux, la pression exercée par la famille, le rôle exact joué par les parents...
Un constat général, cependant : derrière les apparences du libre choix, il y a toutes les entraves indirectes à la liberté : chantage affectif, contraintes physiques, pressions sociales...
Certains parents jouent sur l'affect : « Si tu refuses, tu n'es plus de ma famille » (...) « J'espère que tu ne seras jamais heureuse » (...) « C'est lui ou personne d'autre ». D'autres pratiquent un véritable « lavage de cerveau » en imposant un partenaire dès le plus jeune âge...
Qu'est-ce qui pousse ces parents à agir de la sorte ? L'étude du Centre pour l'islam en Europe l'explique avec nuances. Il y a tout d'abord la peur de voir leur fille « emprunter la mauvaise voie » ou leurs soucis de corriger un « comportement inapproprié » (délinquance, drogues, difficultés scolaires chez les garçons ; « mauvaise vie » chez les filles). Ensuite, il y a leur désir de trouver le meilleur époux possible (statut, situation financière...), estimant qu'ils sont « les mieux placés pour en juger ».
Par ailleurs, il y a la peur de voir leur adolescente perdre ou avoir déjà perdu sa virginité, mais aussi d'anticiper d'éventuels penchants homosexuels.
Enfin, il y a le poids de la « tradition » (on a toujours fait comme ça dans la famille...) et celui de l'âge : passé 25 ans, la jeune femme risquant de « se retrouver sur le carreau »...
Au final, la notion de mariage arrangé semble totalement intégrée par les personnes interrogées. Ce qui n'empêche un discours critique : « 100 % contre » (...) « je ne ferai pas ça à mon enfant » (...) « ce n'est pas normal ». Certaines de ces femmes se référant directement au Coran pour dénoncer leur absence de libre arbitre... Quoi qu'il en soit, le mal est là : dépression, traumatisme psychologique, divorce conflictuel, violences conjugales... Pour Zeyneb et ses soeurs en migration. La bague au doigt de gré et de force...

Délire démagogique- Le parti socialiste n'est pas social

MAJ 30 avril 2007

Les verts dressent un bilan social médiocre de la majorité
Les verts en débat sur la solidarité. La cible du jour ? Le PS. Pour Ecolo, il n'est pas le « gardien de la gauche ».

Les verts étaient réunis à Mons, dimanche, pour débattre de la solidarité. L'occasion de dresser le bilan social de l'actuelle majorité (il est jugé médiocre) et démonter le procès selon lequel l'écologie « serait un produit de luxe pour bourgeois bohèmes de 40 ans, vivant confortablement. » Isabelle Durant, secrétaire fédérale : « Ceux qui, depuis 25 ans, ont ridiculisé nos inquiétudes et propositions, s'emploient à faire croire que la justice sociale ne nous intéresse pas. Ecolo a toujours eu à coeur de soutenir les plus fragiles. Pour les enliser dans des politiques d'assistance ? Non ! Emanciper, libérer, rendre chacun autonome : voilà pourquoi nous nous battons. »
Le bilan social de la majorité ? On soulignera que 15 % des Belges frisent le seuil de pauvreté (l'un des taux les plus élevés de l'Europe des 15), que le public des CPAS est en inflation, que les allocations (chômage, pension) empêchent une vie décente.
Jean-Marc Nollet résume : sauf son volet santé, la Sécu belge n'est plus le modèle tant vanté.


Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, est venue engager Ecolo à refuser toute régionalisation de la Sécu ou d'éléments de celle-ci. « On détruirait la solidarité entre les personnes. Et derrière, il y a un jeu libéral : privatiser les beaux morceaux de la Sécu ». Au passage, elle fait gondoler d'aise ses hôtes en signalant que la FGTB soutient la sortie du nucléaire.
Christian Dhanis (UCP, mouvement social des aînés) évoque l'extrême modestie des pensions. Du coup : « Plus de 20,9 % des aînés vivent sous le seuil de pauvreté. » Pino Carlino, ex-syndicaliste CSC passé sous bannière Ecolo (et candidat sur la liste Hainaut) interpelle le CDH : « Je voudrais dire à Joëlle que, oui, il y a une gauche. Et oui, il y a une droite. Et la question est de savoir si le centre penche du côté des travailleurs ou de la finance. » Il décrète : « N'en déplaise à Elio, l'écologie sociale, c'est nous ! »
Nollet explique le projet écologiste : aux piliers traditionnels de la Sécu (assurance et solidarité), ajouter le souci d'émanciper la personne et celui d'assurer la cohésion sociale. Le député envoie une nouvelle salve vers le PS en indiquant que la notion de l'Etat social actif (« Système qui culpabilise sans tenter de rendre capable ») porte la patte, non du VLD Verhofstadt, mais celle d'un socialiste - le flamand Frank Vandenbroucke. En indiquant encore que les « consolidations stratégiques », ces privatisations en douce, portaient la signature du PS Elio Di Rupo.
Du programme Ecolo voué à la solidarité, Jean-Michel Javaux, secrétaire fédéral, épingle deux éléments. Un : redresser les minima sociaux - singulièrement les pensions (et ce, via le 1 er pilier). Deux : creuser l'écart entre allocation de chômage et bas salaires en redressant ces derniers (par exemple : pendant trois ans, le travailleur conserverait les avantages auxquels il avait droit quand il était sans emploi).
« Opposer écologie environnementale et écologie sociale n'a aucun sens, déclare le secrétaire fédéral. Ceux qui souffrent le plus de la dégradation du climat sont les plus fragiles, les plus âgés, les plus pauvres. »
Javaux brocarde le MR (qui privilégie le capitalisme ultralibéral) mais se focalise sur le PS : « Il a découvert l'écologie à 44 jours des élections et inventé un énième truc de com avec l'écologie sociale comme on inventera peut-être un jour, qui sait, l'humanisme humain ou la solidarité solidaire. Que le PS pratique donc d'abord un socialisme social lorsqu'il est au gouvernement. »
C'est tout, pour le PS ? Non : « Quand on supprime les prépensions et qu'on pourchasse les chômeurs, quand on octroie des réductions de charge aux big sociétés sans conditions d'emplois, quand les positionnements politiques tiennent plus de l'alimentaire que de l'idéal, quand on tient davantage à préserver sa mainmise sur l'appareil d'Etat qu'à répondre à la fragilisation de la Sécu, quand on se cache derrière l'Europe et la mondialisation néolibérale pour justifier ses propres faiblesses, on n'a de leçon à donner à personne. On n'est pas le gardien de la gauche ! »

Le PS appelle à une stratégie nationale pour l'emploi

Le parti socialiste a appelé ce samedi à Charleroi à l'élaboration d'une stratégie nationale pour l'emploi concertée entre les différents niveaux de pouvoir. Il a dores et déjà formulé une série de propositions destinée à favoriser l'emploi des jeunes.

Flexibilité critiquée
Le PS veut mettre l'accent sur la stabilité et la qualité du travail. Il estime se démarquer de la sorte d'autres formations politiques qui encouragent la flexibilité et l'instabilité sous le prétexte qu'"un job, c'est un job".

CDI
Les socialistes proposent notamment des aménagements du droit du travail qui permettraient à une personne de bénéficier d'un contrat de travail à durée indéterminée même si, dans le cadre du même contrat, plusieurs périodes de travail au service d'employeurs différents pourront se succéder.

Chômage
En matière de chômage, il préconise un relèvement des allocations au début de la période de chômage, sans remettre en cause la durée du droit aux allocations, et une activation de l'allocation d'attente sans devoir patienter jusqu'au terme du stage d'attente.

Service civil volontaire
Les socialistes ont également émis l'idée d'un service civil volontaire qui permettrait de mettre en situation professionnelle 5.000 à 10.000 jeunes par an. Ce service d'utilité publique serait accessible en priorité aux jeunes chômeurs qui n'auraient pas trouvé un emploi après 9 mois. Pendant ce service, le jeune bénéficiera d'une allocation d'attente majorée et de l'accompagnement nécessaire pour accéder le plus vite au marché de l'emploi.

Train gratuit
Pour faciliter la vie des chômeurs et des bénéficiaires du revenu d'intégration, le PS voudrait leur offrir la gratuité du train lorsqu'ils se rendent à une formation ou à un entretien d'embauche.

Droit à la formation
Diverses propositions sont encore avancées en matière de formation (notamment un droit à la formation individuel et collectif de minimum 5 jours par an et par travailleur), de création d'activité (exonérer de toute cotisation patronale les deux premiers emplois créés par une entreprise pendant 5 ans), etc.

Rencontre
Ces différents points ont été formulés en marge d'une rencontre entre des mandataires socialistes et des jeunes de la région de Charleroi. Quatre d'entre eux ont témoigné de leur parcours professionnel et de leur réussite dans des domaines très divers.

Pique à Leterme?

Ces expériences démontrent, aux yeux du président du PS, Elio Di Rupo, de la valeur de la jeunesse wallonne malgré les critiques récurrentes sur l'état de la Région.

"La jeunesse de Wallonie est de qualité et elle n'a rien à envier aux autres.
Les Wallons ne sont pas plus intelligents ou plus bêtes que d'autres"
, a-t-il souligné.


Leterme et Di Rupo, la course en tête

Le cartel CD&V/N-VA reste le grand favori en Flandre, alors que le PS recule mais reste premier au Sud, où Ecolo et le CDH progressent. C'est ce qui ressort du sondage réalisé par le centre d'étude de la vie politique de l'ULB pour Le Soir et la RTBF.
D eux partis progressent en Wallonie comme à Bruxelles par rapport aux élections législatives de 2003 : le CDH et Écolo. Le parti de Joëlle Milquet gagne 3,7 % au classement général (réserve d'usage : on compare des intentions de vote à des votes exprimés), et frappe à la porte du fédéral, grâce à son propre score, mais aussi à celui des chrétiens-démocrates du cartel CD&V/N-VA au Nord (lire ci-dessous). En progrès lui aussi, le parti de Jean-Michel Javaux gagne 2,1 % par rapport aux législatives de 2003, qui avaient marqué le reflux des verts après leur grande victoire de 1999 et l'accession au pouvoir dans la majorité arc-en-ciel (avec les rouges et les bleus). Au total, des progressions non négligeables pour le CDH et Écolo, dans un paysage politique dont la stabilité est légendaire. À celle de ces deux partis démocratiques, il faut ajouter l'avancée du FN, l'extrême droite francophone grappillant des points en Wallonie et (surtout) à Bruxelles.

Mais la « nouvelle » du jour réside aussi chez les perdants - relativement. On veut parler du score du PS. Le parti d'Elio Di Rupo recule en Wallonie, de 2,9 % par rapport aux législatives de 2003 (de 3,5 % par rapport aux régionales de 2004), mais reste largement en tête, devant le MR, pointé à 24,5 %, en recul de 3,9 % par rapport aux législatives de 2003, et en très légère hausse (de 0,2 %), en revanche, eu égard aux régionales de 2004, qui avaient signé son éviction des majorités dans le sud du pays. Au bout du compte, les rouges préservent leur avantage sur le MR, et limitent la casse après deux années infernales, celles des « affaires ».


À Bruxelles, le MR arrive premier, et dépasse le PS après s'être fait ravir la pole position aux régionales de 2004. Une bonne performance tempérée par le fait que le parti de Didier Reynders ne réédite pas son score des législatives de 2003 (27,9 % des intentions de vote, contre 30,9 % des voix il y a quatre ans), à peine celui de 2004 (28 % aux régionales). À Bruxelles toujours, le PS cède 2,9 % par rapport aux élections régionales de 2004, mais progresse de 1,4 % en comparaison des législatives de 2003.
Le PS peut se réjouir encore du comportement du SP.A en Flandre (lire ci-dessous), qui donne du poids à la « famille » socialiste dans le pays, alors que le MR doit s'inquiéter, lui, de la tournure des événements au Nord, où la faiblesse du parti de Guy Verhofstadt pénalise toute la « famille » libérale.
À noter que les Belges à l'étranger n'ont pas été « sondés » (généralement plus favorables au MR) ; leur comportement peut conditionner les résultats en termes de distribution des sièges.
À une quarantaine de jours du scrutin, le stock des indécis (dénombrés en tant que tels dans le sondage) est important : 18,4 % en Wallonie, 12,8 % à Bruxelles. Pascal Delwit, qui dirige le Cevipol (Centre d'étude de la vie politique de l'Université libre de Bruxelles) et concepteur du sondage, conclut : « On a fait une photographie du paysage politique à un moment donné. Mais nous n'en sommes qu'au début de la campagne. Il peut se produire un certain nombre d'événements qui influenceront le choix des gens. Surtout, les questions clés à l'agenda de la campagne ne sont pas encore cristallisées. »

Plus de 50 voyages sur le dos de l'AWIPH

MAJ 30/04/07

Rovillard file à l'anglaise

L'administrateur général de l'Agence Wallonne pour l'Intégration des Personnes Handicapées (AWIPH), Georges Rovillard, a demandé sa retraite anticipée. La demande a été instruite sans délai et la retraite devrait prendre cours dès le 1er juin.
M. Rovillard, âgé de 61 ans, est suspendu de ses fonctions depuis le mois de novembre à la suite des révélations sur certaines de ses pratiques quand il était à la tête de l'institution, et en particulier son goût des voyages.
Cette suspension expirait à la fin de ce mois mais le gouvernement wallon a décidé jeudi de la prolonger pour six mois malgré un avis négatif de la chambre de recours des fonctionnaires. Il souhaite également entendre M. Rovillard pour procéder à l'évaluation de son mandat mais, en raison de l'état de santé de l'intéressé, celle-ci n'a toujours pas été possible.


Cette retraite anticipée devrait clore un dossier qui a empoisonné, pendant plusieurs semaines, la vie du gouvernement wallon pris dans la tourmente des affaires.
Au mois d'octobre de l'an passé, au lendemain des élections communales, la justice a inculpé M. Rovillard pour des détournements dont il se serait rendu coupable dans le cadre de son mandat de bourgmestre de Fontaine-l'Evêque. Son train de vie en tant que fonctionnaire dirigeant de l'AWIPH a également été évoqué et a débouché sur l'organisation d'auditions au parlement wallon. Celles-ci furent particulièrement houleuses et faillirent emporter Christiane Vienne, bien en peine de s'expliquer sur la décision, prise dans le sillage de l'affaire, de révoquer le président et les deux vice-présidents de l'AWIPH.
L'opposition MR-Ecolo au parlement wallon s'est étonnée de l'annonce de cette retraite anticipée. Elle craint que de la sorte, la majorité n'étouffe trop facilement un dossier dans lequel la lumière n'a toujours pas été faite. Une enquête administrative a été ouverte afin de fonder une éventuelle action disciplinaire, a-t-elle rappelé. Un premier rapport a été fait mais M. Rovillard n'a toujours pas été entendu et sa retraite risque de sonner le glas de toute procédure future.
C'est cousu de fil blanc. On a organisé un enterrement de première classe. On a mis le couvercle et dans trois mois, on n'en parlera plus. Mais le gouvernement peut-il imaginer un seul instant ne pas faire la clarté dans ce dossier ? , a souligné le député Willy Borsus (MR). Le MR demandera d'ailleurs une nouvelle enquête sur la gestion de l'AWIPH.
Ecolo s'interroge sur la façon dont la ministre a géré le dossier. Elle n'a fait preuve d'aucune proactivité, estime la députée Monika Dethier qui réclame la vérité sur les agissements de M. Rovillard.
Dans la majorité, le cdH souhaite lui aussi poursuivre le travail d'investigation. Cet épisode servira-t-il de conclusion au triste feuilleton autour de l'AWIPH? Ce serait profondément regrettable. Les 55 voyages à l'étranger sur 5 ans restent proprement scandaleux, surtout quand on connaît les difficultés rencontrées par les institutions qui tentent de venir en aide aux personnes lourdement handicapées. Le travail d'investigation doit donc se poursuivre, notamment pour expliquer comment ces dérapages ont pu se produire, a commenté le député Jean-Paul Procureur.
(D'après Belga)


MAJ 2/2/07

Le parlement wallon a approuvé la résolution qui clôt le travail de la Commission des Affaires sociales sur le dossier de l'Agence Wallonne pour l'Intégration des Personnes Handicapées. Le coût des voyages de l'administrateur-général Georges Rovillard (PS) avoisinerait les 120.000 euros.Au cours du débat, le député Willy Borsus (MR) a révélé de nouveaux éléments relatifs au goût des voyages de l'administrateur-général de l'Agence, aujourd'hui suspendu, Georges Rovillard.
Selon des documents internes à l'AWIPH, M. Rovillard a accompli 55 voyages à l'étranger de 2002 à 2006. Outre les destinations déjà évoquées (Cap-Vert, Chypre, Chili, Liban et Grèce), on retrouve le Québec, le Maroc, la Turquie ou encore la Roumanie. Quatre autres personnes partageaient la même passion, parmi lesquelles on retrouvait une proche collaboratrice de l'administrateur-général. Cette dernière a participé à 46 voyages au cours de la même période. Le coût total avoisinerait les 120.000 euros.
Ces voyages faisaient en outre l'objet d'indemnisations journalières variant de 70 à 100 euros qu'empochaient totalement les participants même si les frais étaient pris en charge par les hôtes. Selon les chiffres cités par M. Borsus, 47.000 euros ont été dépensés de la sorte.
Deux agences de voyage se partageaient le marché: l'une était située à Fontaine-l'Evêque, commune dont le bourgmestre était M. Rovillard, et l'autre était Cap Evasion, une asbl paraprovinciale du Hainaut qui fut très controversée. Les absences de l'administrateur-général ont quant à elle dépassé les 500 jours entre 2002 et 2006.
La facture pour la collectivité ne sera pas mince, a annoncé le député. Un délégué spécial a en effet été engagé pour une durée de 6 mois à l'AWIPH et il y a fort à craindre que M. Rovillard percevra son salaire de fonctionnaire dirigeant jusqu'à sa pension. Selon M. Borsus, la somme pourrait dépasser les 700.000 euros.
Dans les tous prochains jours, les nouveaux commissaires du gouvernement à l'AWIPH remettront leur rapport sur les agissements de l'administrateur-général. Sur la base des conclusions, le gouvernement wallon décidera s'il intente une action disciplinaire contre M. Rovillard.
"Punching-ball"
La ministre wallonne des Affaires sociales, Christiane Vienne, a une nouvelle fois été au centre des débats qui ont précédé le vote par le parlement wallon. Aux yeux de l'opposition, elle ne jouit plus du crédit nécessaire pour mener à bien sa mission.
"Ma confiance est définitivement ébranlée. Je suis convaincu que des personnes plus averties et plus capables seraient à même de mener à bien ce qu'on attend normalement d'un ministre", a lancé le député Willy Borsus (MR). Peu avant, la députée écologiste Monika Dethier a tenu un discours similaire. "Madame la ministre, je ne peux pas vous suivre et, pour moi, vous n'êtes plus que Madame Vienne, un point c'est tout! ", a-t-elle lancé.
Les Réformateurs ont épinglé les 10 fautes lourdes de la ministre dans ce dossier: l'absence de contrat de gestion de l'AWIPH, des déclarations changeantes, la mise en cause de membres du comité de gestion blanchis ensuite par la résolution du parlement, etc. "A partir du moment où l'on a perdu la confiance du parlement, du gouvernement et d'une partie du secteur, que peut-on encore faire convenablement? ", s'est demandé M. Borsus.
Sur les bancs de la majorité, le soutien est apparu nuancé du côté cdH. Dimitri Fourny s'en est pris à l'un des anciens commissaires du gouvernement à l'AWIPH, Dominique Delhauteur, également chef de cabinet de Mme Vienne. Il lui a reproché l'absence de rapport quand il était commissaire ainsi que d'une note stratégique sur le futur contrat de gestion. Son collègue Jean-Paul Procureur a toutefois rappelé que les tourments de l'AWIPH trouvaient leur origine dans les agissements de l'administrateur-général, Georges Rovillard.
"L'affaire AWIPH, c'était ça et ce n'était que ça", a-t-il souligné, s'étonnant tout de même de la facilité avec laquelle la ministre avait "tendu des perches" à ses détracteurs. Le PS a quant à lui reproché à l'opposition son attitude, notamment lors des auditions du mois de décembre où la ministre a servi de "punching-ball", aux dires du député Jacques Gennen.
Le président de la Commission Patrick Avril, critiqué à plusieurs reprises, a regretté l'utilisation que certains députés ont fait des travaux pour se mettre en valeur. "La propagande politicienne ne peut se faire sur le dos de ceux que la vie n'a pas favorisés", a-t-il lancé. Les propos de la députée Ingrid Colicis sont apparus plus ambigus.
Elle a dit prendre la défense de la ministre mais elle a salué la façon dont l'opposition avait joué son rôle. Elle aussi mis en avant le caractère "laborieux" de l'audition de la ministre le 15 décembre. La conclusion de son intervention a suscité un silence glacial dans le groupe socialiste: "C'est une seconde chance qui vous est donnée", a-t-elle dit à la ministre. L'opposition a quant à elle applaudi.
(D'après Belga)

29 avril 2007

Nomination / Annulation

IBPT décapité

L'Institut belge des postes et télécommunications va devoir se séparer des trois membres de son conseil de direction, Catherine Rutten (Open VLD), Michel Van Bellighem (MR) et Georges Denef (PS), comme va bientôt le confirmer le Conseil d'Etat sur base d'un avis de l'auditeur en charge du dossier, indique samedi La Dernière Heure. La raison: une erreur de procédure dans leur nomination qui date de 2003. Au delà de ce couac, c'est le principe des nominations politiques qui est mis en cause, souligne le quotidien. L'affaire a débuté lorsqu'un fonctionnaire de l'IBPT, candidat à l'un des postes au Conseil, est évincé. Celui-ci introduit alors une requête auprès du Conseil d'Etat. Selon le requérant, les jurys mis en place pour évaluer les compétences des trois lauréats n'étaient pas conformes. Au lieu de faire passer les candidats francophones devant un jury francophone et les néerlandophones devant un jury néerlandophone, il aurait fallu les traduire, chacun, devant les mêmes évaluateurs. (GFR) ./.

La ministre de la Justice Laurette Onkelinx a retiré par un arrêté l'acte de désignation de Jean-Claude Elslander comme procureur du Roi. La raison principale de cet acte ? Cette nomination risquait d'être annulée par le Conseil d'Etat.

Nommé le 11 novembre 2002, le retrait de l'acte de cette nomination a pour effet immédiat de revenir à la situation initiale. A l'époque Jean-Claude Elslander était à l'instruction à Nivelles, il redevient donc juge. Mais l'arrêté de la ministre entraîne d'autres effets. Le premier étant qu'il faut recommencer la procédure devant le Conseil supérieur de la Justice.
Le second, qu'il faut rapidement pourvoir à l'intérim de la fonction en attendant la candidature bis qui sera proposée d'ici quelques mois par le Conseil supérieur. Pratiquement, tout semble avoir été concerté avec le parquet général pour éviter de perturber le bon fonctionnement de l'Institution.

Ce sera donc le doyen des substituts à Nivelles, Alfred Hachez qui devrait assurer l'intérim au moins jusqu'en novembre, date de son départ officiel à la retraite. Sur le fond du dossier, on se rappellera que c'est le recours introduit devant le Conseil d'Etat par un candidat non retenu en 2002 qui est à l'origine de ce poto-poto juridique.

Récemment l'auditeur du conseil d'Etat avait reconnu fondé, 5 moyens de défense sur les 7 invoqués. Tout indiquait donc que le Conseil d'Etat aurait pu orienter sa décision définitive en faveur du plaignant. L'arrêté récent de la ministre, annulant la désignation, annule donc aussi du même coup la procédure devant le Conseil d'Etat, ce qui prive le plaignant d'une possible et probable victoire juridique. Il n'est donc pas exclus qu'il introduise cette fois un nouveau recours contre l'arrêté de la ministre...

28 avril 2007

Les décisions du dernier Conseil des ministres

Le dernier Conseil des ministres avant la dissolution des Chambres et le début des affaires prudentes s'est réuni vendredi. Le Premier ministre n'a pas jugé nécessaire de marquer l'événement par une conférence de presse qui avait pourtant été annoncée dans un premier temps. Les ministres ont notamment approuvé le projet d'arrêté royal portant convocation des Collèges électoraux pour l'élection des Chambres législatives ainsi que la convocation des nouvelles Chambres pour le jeudi 28 juin.

Lors de cette dernière réunion, le gouvernement a procédé à quelques nominations dont celle d'Ivan Pittevils, chef de cabinet de Marc Verwilghen, en tant qu'administrateur-délégué de la Loterie nationale ou celle de la députée sortante CD&V Greta D'Hondt en tant que présidente du Conseil fédéral de l'économie plurielle. Le Conseil a aussi renouvelé pour une période de 6 ans à partir du 1er janvier 2008 le mandat de Paul Dujardin en tant que directeur général du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Enfin, il a nommé Isabelle Kuntziger comme titulaire de la fonction de directeur général à l'Agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile à partir du 1er juin 2007.

Dernière séance mouvementée à la Chambre

La Chambre a tenu hier sa dernière séance de la 51ème session parlementaire. Elle s'est terminée vers 20h45 sur un incident qui a quelque peu gâché l'atmosphère. L'opposition a en effet requis la présence du ministre de la Défense André Flahaut pour l'obliger à venir dire de vive voix ce qu'il avait annoncé par communiqué à savoir qu'il usait à nouveau du pouvoir d'injonction dans l'affaire des réfugiés birmans contre Totalfina. Lors du vote sur cette demande, une partie des membres du MR et du sp.a/Spirit et quelques Open Vld ont soutenu la demande de l'opposition. La demande a finalement été rejetée par 58 contre 57 et 16 abstentions.
S'en est suivi tellement de discussions et de protestations que le président Herman De Croo a finalement renoncé à prononcer le discours qu'il avait préparé. Très ému, il s'est limité à dire qu'il reconnaissait avoir commis des erreurs au cours de ses huit années de présidence mais qu'il avait toujours agi pour servir les citoyens. Il a ensuite été applaudi par toute la Chambre. Au nom de l'opposition, le chef de groupe CD&V, Pieter De Crem, a ensuite rendu hommage aux capacités discrètes de concertation dont il a toujours fait usage pour résoudre les différends.
La nouvelle Chambre doit se réunir au plus tard 2 mois après la dissolution qui interviendra le 2 mai. Les nouveaux élus se retrouveront plus que probablement dans l'hémicycle les derniers jours de juin sous la présidence du président sortant. S'il est réélu, Herman De Croo sera donc au perchoir pour cette réunion.
Après la traditionnelle heure des questions, la dernière séance plénière a été consacrée à l'examen de huit propositions de résolution et quelques derniers projets de loi dont la modification de l'article 505 du Code pénal relatif au blanchiment d'argent. A plusieurs reprises, on a évoqué ceux qui quittent l'assemblée. Quelques personnalités qui ont animé l'assemblée ne reviendront en effet pas après le 10 juin. On peut citer notamment l'ancien chef de groupe CD&V, Paul Tant, et l'actuel chef de groupe Open Vld, Fons Borginon, mais aussi Jean-Pol Henry (PS), Hervé Hasquin (MR), Marie Nagy (Ecolo), Greta D'Hondt (CD&V), et Théo Kelchtermans (CD&V). Philippe Monfils (MR) devrait retrouver une place au Sénat. Le président de Spirit, Geert Lambert rejoint aussi la Haute assemblée tout comme Tony Van Parys (CD&V).

Van Cau cède son poste d'administrateur de la CPH

Jean-Claude Van Cauwenberghe (PS) n'est plus membre du conseil d'administration de la banque coopérative CPH. La direction de la banque et l'ancien ministre président wallon ont décidé d'un commun accord de ne pas proposer à l'assemblée générale de renouveler son mandat pour une nouvelle période de 6 ans. Un membre du comité de direction de CPH Life, Marc Meurant, "hérite" du siège laissé vacant. M. Van Cauwenberghe était administrateur de la banque depuis la fin des années 1980. Il en était aussi vice-président. Une information à retrouver dans les colonnes de « L'Echo ».

Charles Picqué sonne l'alarme

entretien du 28 avril 2007
Picqué veut une négociation sur Bruxelles, sur deux choses : plus de moyens, et l'élargissement au-delà des 19 communes.


Rue Ducale, dans son fief de ministre-président, Charles Picqué (PS), s'attend, dit-il, à de dures attaques contre Bruxelles. Il prépare les prochaines négociations institutionnelles. Il nous dévoile sa stratégie. Candidat aux législatives (à la Chambre), il lance, du même coup, sa campagne.


Vous êtes candidat aux élections du 10 juin, ce n'était pas prévu.
En étant candidat en fin de liste, sans vouloir siéger, je montre, s'il le fallait, que je serai à la table des négociations ensuite.
Quoi, l'heure est grave ?
Je pensais que le thème de la régionalisation de la sécu et des soins de santé serait le pivot de la négociation institutionnelle. Mais je me rends compte que pour certains Flamands, ceux tentés par le démantèlement du pays, il est difficile d'arriver à cela sans régler, avant, le cas de Bruxelles. Qui reste l'obstacle, « la » pesanteur. Neutraliser Bruxelles, l'ancrage belge, c'est permettre de repartir dans un scénario de rupture à deux.
Vous n'exagérez pas un peu ?
La cogestion de Bruxelles, sa mise sous tutelle sont les thèmes qui reviennent au Nord. Il y a, dans la presse, des attaques incendiaires, qui confinent à l'insulte. Les Bruxellois sont qualifiés de « nains », d'inconscients...
Par une minorité...
Holà ! Tous les dossiers montrent bien quelle influence ont ces gens dans les appareils des partis flamands, via la N-VA dans le cartel avec le CD&V, ou Spirit, au SP.A. Elle est déterminante, par exemple, par rapport aux vols de nuit : si on ne règle pas le problème, c'est uniquement par leur faute. Ils veulent déstabiliser la troisième Région, pour créer les conditions d'une fracture du pays.
Mais qui défend ça au Nord ?
Je n'hallucine pas. Des journalistes, éditorialistes, des politiques... Une des mauvaises surprises de ces dernières années, c'est de voir une partie du patronat rallier les aventuriers institutionnels. Leur leitmotiv à tous : « Les Bruxellois ne sont pas capables de gérer Bruxelles... »
Selon Leterme, Bruxelles est mal géré.
C'est une donnée nouvelle, en tout cas dans son intensité : la désinformation, dans certains médias et chez certains politiques. Comment vous dire ma consternation et mon écoeurement ! Le chômage ? Bruxelles produit plus d'emplois que la Flandre, et en offre un gros paquet à ses navetteurs. En outre, comme les autres grandes villes, Bruxelles est le point d'entrée de flux migratoires, c'est une des explications de la sous-qualification d'une partie de la main-d'oeuvre. Tous les classements internationaux, en termes de taux d'emploi, de coût et de qualité de la vie, de contribution au PIB national, etc., nous situent en très bonne position.
Autre angle d'attaque : la mauvaise gouvernance. Trop de communes, d'élus, d'institutions...
Intox. Ou grossissement considérable des problèmes. Coût des communes ? Egal à celui des villes flamandes et wallonnes. Nombre d'élus ? Il y a plus de mandataires par tête d'habitant en Flandre qu'à Bruxelles. Complexité des institutions ? Elle a été exigée par les Flamands, pour des raisons d'équilibre dans la représentation politique.
Yves Leterme reste un « homme dangereux » ?
Il se livre à une démonstration purement dirigée par ses objectifs politiques. Dans ses rêves : mettre la Région sous tutelle, ou réduire ses pouvoirs, pour en faire une coquille vide... Et avec ça, ils font croire que nous ne voulons aucune simplification. Un exemple... Je dis : régionalisons le Selor, pour plus d'efficacité dans les examens linguistiques et de recrutement au service des Bruxellois francophones et flamands. Le veulent-ils ? Que les Flamands de Flandre fassent confiance aux Flamands de Bruxelles, avec lesquels on a démontré pouvoir travailler à un destin commun.
Mais s'ils veulent vraiment réformer le modèle bruxellois, alors ?
Je ne concéderai rien sur l'existence de la Région. Et j'irai à la table de négociations avec deux demandes. La première : renforcer les moyens octroyés à Bruxelles pour optimaliser son rôle international, et de plaque tournante économique pour le pays tout entier.
Plus de moyens, par quel biais ?
Je ne veux pas des techniques du type « effet retour », du type : récupérer une partie de l'impôt des sociétés, ou de notre contribution au PIB. On prêterait le flanc à des critiques sur la solidarité, les transferts. Je veux une dotation correctrice de la loi de financement, et avec préaffectation : l'on définirait à l'avance les domaines qui en bénéficieraient. D'une part : investir dans les équipements, infrastructures, la mobilité, pour assumer notre rôle international. Deux : lancer un programme concerté avec les deux Communautés sur l'éducation et la formation, afin de relever le niveau de qualification des populations, via l'octroi de moyens aux écoles, techniques notamment, ou encore la promotion du multilinguisme. Par cette « préaffectation », nous montrons que les moyens supplémentaires affectés à Bruxelles profiteront à toute l'économie du pays.
Deuxième exigence ?
La taille du bassin économique bruxellois est un problème. Notre stratégie de développement doit englober un territoire plus large que les dix-neuf communes.
Les Flamands disent non.
Je suis pétrifié quand j'entends certains comparer l'élargissement à l'Anschluss ! Alors que, simplement, c'est la meilleure façon d'optimaliser l'effet de levier économique de Bruxelles en faveur de tout le pays, et des deux autres Régions, dont la Flandre !
De toute façon, il y aura une discussion sur Bruxelles, même si elle devait être déconnectée des négociations qui auront lieu juste après le 10 juin. Cette négociation est nécessaire. Bruxelles a besoin de moyens, et de s'élargir. J'irai avec mes deux demandes.

27 avril 2007

Bilan et programme du MR dans la même lignée

Augmenter le pouvoir d'achat des plus bas revenus, diminuer l'impôt des sociétés pour arriver à 20% en tenant compte des intérêts notionnels, garantir l'accès aux soins de santé en préservant un taux de croissance du budget du secteur à 4%, augmenter les plus petites pensions, supprimer la cotisation de solidarité que paient encore toujours les pensionnés. Tels sont quelques-uns des grands points du programme du MR pour les prochaines élections.Point de départLe président du Mouvement, Didier Reynders, entouré du ministre de la coopération Armand De Decker et des Secrétaires d'Etat Hervé Jamar et Gisèle Mandaïla, a présenté ce jeudi le bilan des libéraux au gouvernement. "Mais, a-t-il ajouté, ce bilan est surtout le point de départ du programme du parti pour les élections du 10 juin".

Et de rappeler que le MR a déjà présenté 50 propositions "pour mieux vivre ensemble" à la fin mars. Ces propositions seront détaillées dans le programme complet qui sera présenté après le 1er mai.Pouvoir d'achatDans ce bilan, le MR souligne notamment la réforme fiscale mais aussi les nombreuses autres mesures fiscales qui ont augmenté le pouvoir d'achat des citoyens. "On nous dit que nous vidons les caisses de l'Etat mais celles-ci n'ont jamais été aussi remplies grâce notamment à l'augmentation des recettes de TVA conséquentes à l'augmentation du pouvoir d'achat", a souligné Hervé Jamar.

"Nous avons rendu 11 milliards d'euros aux citoyens"
, a-t-il ajouté.Coopération au développementMme Mandaïla a mis en évidence les mesures pour les familles et les handicapés et Armand De Decker a souligné l'augmentation de 36% du budget de la Coopération au développement qui est passé de 700 à 954 millions d'euros, ce qui fait de la Belgique le 6e donateur par tête d'habitant et le 10e en chiffres absolus.

M. De Decker s'est surtout dit fier de l'instauration du service volontaire à la Coopération qui connaît un grand succès.EnvironnementOutre les propositions sur les bas revenus, les pensions, etc., le MR plaide aussi en matière d'environnement pour le recours à un système de tiers investisseurs pour promouvoir l'installation de panneaux photovoltaïques.MédiasSur la campagne électorale et l'approche actuelle des médias audiovisuels francophones, Didier Reynders a rappelé qu'on avait pendant des années critiqué la politique du premier ministre italien Silvio Berlusconi.
"Il faudrait qu'on comprenne que ce n'est pas ce qu'il nous faut en Belgique et
qu'on laisse un peu d'espace à une formation qui détient autant de sièges que le
PS à la Chambre"
, a-t-il dit.
Le MR détient en effet 25 sièges comme le PS dans cette assemblée.Campagne françaiseDe toutes façons, a-t-il ajouté, "je vais attendre que le deuxième tour des élections françaises soient passées pour me lancer dans la campagne car j'ai l'impression qu'actuellement on s'intéresse plus à ce qui se passe en France que chez nous". "Je peux comprendre les citoyens.

Moi aussi je préfère un match de première division, même si je vais parfois, par sympathie, voir un match de provinciale", a ironisé M. Reynders, comparant le face à face d'Elio Di Rupo et d'Yves Leterme hier sur VTM et RTL-TVi et les débats attendus entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. (belga)

De nouvelles règles pour l'immobilier

MAJ 27/04/07

Le Hainaut est la province la moins chère

La province du Hainaut détient la palme des prix les plus bas en ce qui concerne les maisons unifamiliales et les appartements. A l'autre bout de l'échelle, on retrouve Bruxelles et ses environs pour les maisons et la Côte pour les appartements, selon une étude du bureau Stadim.Les prix les plus élevés ont été constatés à Bruxelles (380.000 euros) et dans ses environs. Une maison coûte ainsi 320.000 euros à Nivelles et 295.000 euros dans la région de Hal et de Vilvorde. Au contraire, les prix de référence les plus bas ont été enregistrés dans le Hainaut, avec 121.000 euros à Mons et 162.000 euros à Tournai.Par ailleurs, la hausse des prix a été la plus sensible dans les arrondissements de Mouscron, Waremme et Arlon tandis qu'elle était la plus faible à Tongres, Philippeville et Maaseik.Enfin, au rayon des appartements, la Côte dépasse allègrement le prix de référence national de 180.000 euros (+10% par rapport à 2005). Bruges (300.000 euros) et Furnes (242.000 euros) sont les villes les plus onéreuses. Un appartement à Bruxelles coûte en comparaison quelque 197.500 euros. Quant aux appartements les moins chers, on les retrouve une nouvelle fois dans le Hainaut, et en particulier à Charleroi (100.000 euros). En 2006, les hausses les plus importantes ont été signalées à Courtrai, Namur et Audenaerde tandis qu'elles sont restées limitées à Charleroi, Tournai, Saint-Nicolas et Bruges.

115 millions pour les quartiers fragilisés

Dans le cadre des fonds européens 2007-2013, la Région bruxelloise a défini ses priorités pour financer les quartiers en difficultés.Soit la compétitivité territoriale et la cohésion territoriale.Un appel à projets est lancé.
Investissons ensemble dans le développement urbain". Tel est le mot d'ordre du ministre-président bruxellois Charles Picqué (PS) pour la période 2007-2013. Comment ? Avec l'aide des fonds structurels européens.
Pour mémoire, la Région de Bruxelles-Capitale a déjà bénéficié en 2000-2006 d'aides du Fonds européen et de développement régional (Feder). Ce programme a notamment contribué au financement des programmes "Objectif 2" (qui vise à soutenir la reconversion économique et sociale dans les zones rurales ou urbaines en difficulté structurelle) et "Urban" (qui vise des stratégies innovantes de réhabilitation de villes et de quartiers en crise). "Plus de 80 pc du programme Feder 2000-2006 ont été exécutés", se réjouit M. Picqué. "Quelque 2 000 emplois ont été créés et 77 projets soutenus", ajoute-t-il.
L'accord de gouvernement "Un avenir et une ambition pour Bruxelles" de 2004 énonce que la nouvelle programmation Feder 2007-2013 s'inscrit dans le cadre des politiques de revitalisation urbaine menée par la Région, dans un esprit de concentration territoriale dans les quartiers les plus fragilisés. Pour mener ce programme à bien, 115 millions d'euros, répartis entre l'Union européenne (57 millions) et la Région, seront investis.
Appel à projets
Deux zones ont été définies pour appuyer les investissements publics et privés dans ces quartiers fragilisés. "La zone d'intervention prioritaire (Zip) représente des opportunités foncières", explique M. Picqué. De fait, elle intègre l'ancienne zone "Objectif 2" à laquelle sont rajoutés deux secteurs statistiques au nord (au-delà du Pont Van Praet) et au sud (Anderlecht), le long du canal en vue d'y inclure certaines zones d'intérêt régional (Zir) ou zones-levier (Tour & Taxis, gare de l'Ouest, etc.) et des terrains ou friches industriels. Par ailleurs, l'espace de développement renforcé du logement et de la rénovation (EDRLR) inclut une grande partie du pentagone ainsi que les quartiers anciennement industriels des communes de la première couronne.
"Le programme se concentre sur deux priorités", indique M. Picqué. À savoir : la compétitivité et la cohésion territoriales. Pour y parvenir, trois objectifs sont poursuivis. "Il s'agit d'atteindre un développement territorial équilibré de la Région et de réduire les disparités économiques, sociales et environnementales de la zone par rapport à la Région", explique Charles Picqué. Il s'agit également de dynamiser l'économie et l'emploi au sein de la zone, mais aussi d'améliorer son attractivité ainsi que le cadre de vie de ses habitants, entreprises et associations.
Pour remplir ces priorités, la Région bruxelloise lance un appel à projets auprès de tous les opérateurs susceptibles de répondre aux objectifs définis dans le programme Feder (dont une soixantaine de partenaires concertés lors de l'élaboration de la programmation).
Concrètement, pour ce qui relève de la "compétitivité territoriale", la Région attend des projets : la mise à disposition et l'équipement de 10000 m2 de sites équivalents ou supérieurs à 500 m2, permettant d'accueillir des entreprises en extension; le soutien au démarrage de 500 projets de création d'entreprises; la sensibilisation à l'esprit d'entreprise, l'innovation et la culture du risque de 5 000 jeunes et habitants des quartiers de la Zip; et la mise en place d'un pôle de développement urbain lié aux secteurs économiques de l'environnement.
Dans l'axe "cohésion sociale", "nous attendons des projets qu'ils visent à l'amélioration de l'attractivité et de l'image de la Zip, et plus particulièrement de la zone du canal, et qu'ils privilégient des liens entre des infrastructures de proximité et l'emploi et la formation", précise M. Picqué.
À dater de ce 26 mars, les candidats auront quatre mois pour rentrer officiellement leur projet. Le gouvernement bruxellois sélectionnera les projets sur la base d'un comité d'évaluation. Les premiers projets seront lancés fin de cette année.
Infos : Web www.bruxelles.irisnet.be

On y brassera désormais de l'art

Les façades du bâtiment Wielemans-Ceuppens ont été libérées des échafaudages.Une fois les travaux achevés, un Centre d'art contemporain occupera l'ancienne brasserie.
C'était un joyau de l'Art Déco bruxellois dans les années 30, et après des années à l'abandon, il est sur le point de retrouver son prestige d'antan. Lui, c'est le bâtiment "Blomme", un géant de béton, écartelé sur trois étages, qui a abrité les brasseries Wielemans-Ceuppens de 1930 à 1988. Situé au coin des avenues Van Volxem et Wielemans-Ceuppen, à Forest, ce précieux témoin de l'architecture industrielle bruxelloise a été entièrement restauré. C'est un Centre d'art contemporain de 1800 m2, le "Wiels", qui occupera les lieux.
"Quand on voit le résultat aujourd'hui, on se rend compte de la perte que cela a été, pour le patrimoine bruxellois, d'avoir été privé si longtemps de ce spectacle" s'enthousiasme Emir Kir (PS), le secrétaire d'Etat bruxellois en charge des Monuments et Sites. Il faut dire que le "Blomme", du nom de son architecte Adrien Blomme, a connu une période sombre. Cette époque où, abandonné, il voyait ses belles cuves de cuivre rouge découpées au chalumeau pour servir le marché noir. Une protection s'imposait : le site est classé en 1993.
Un coup de beau
Aujourd'hui, c'est une nouvelle vie qui se profile pour le "Blomme". Ses façades ont été restaurées à l'identique. "C'est un coup de jeune, et un coup de beau" commente la bourgmestre de Forest Magda De Galan (PS). Une embellie qui doit se poursuivre également à l'intérieur. Symboles du passé des lieux, les fameuses cuves seront à leur tour remises à neuf. Même si les travaux sont encore en cours, on mesure déjà l'énormité des volumes et la luminosité du futur Wiels.
La restauration du "Blomme" a été rendue possible par un soutien financier important de la Région Bruxelles-Capitale. Au total, 6,7 millions d'euros ont été investis, soit 80 pc des frais de restauration du bien. "C'est la plus haute subvention jamais octroyée pour la restauration d'un bien classé en Région bruxelloise", se satisfait Emir Kir.
Si une première exposition est prévue pour le week-end de pentecôte, le Centre d'art contemporain n'est pas pour autant au bout du tunnel. "Nous négocions encore avec la Région et le gouvernement fédéral pour le financement complémentaire nécessaire à l'aménagement du reste du centre", explique Dirk Snauwaert, le directeur artistique du Wiels. En parallèle, une campagne de mécénat a été lancée. Le Wiels attend aussi d'être reconnu par la Communauté française, après l'avoir été par la communauté flamande. L'objectif ? Etre prêt début juillet pour l'ouverture officielle du premier étage au public.
A côté du bâtiment, l'ancienne salle des machines des brasseries Wielemans-Ceuppens est elle aussi en pleine restauration. Elle abritera le nouveau centre multimédia de Forest. Après l'Ecole Anne Theresa de Keersmaeker, mais aussi le centre culturel néerlandais, la commune est en passe de se doter d'un alléchant bandeau culturel.

Croissance assez nette des loyers à Bruxelles en 2006

Les loyers ont connu au cours des deux dernières années une croissance assez nette, concentrée sur les nouveaux baux, dans la capitale, révèle l'étude réalisée par l'Observatoire des loyers de la Région bruxelloise pour l'année 2006.
Selon l'examen d'un échantillon de 2.700 logements représentatifs de l'ensemble des 180.000 logements locatifs du territoire bruxellois, le loyer moyen était estimé en 2006 à 508 euros: 485 euros pour les quartiers situés au coeur de la ville, dans ce que l'on appelle la première couronne, et 581 euros dans ceux de la deuxième couronne.
Par rapport à la période 2002-2004 (+4%), l'augmentation se tasse quelque peu (+1,8%). Ce sont surtout les nouveaux baux pour lesquels les loyers augmentent (+3,5% par rapport à la moyenne régionale).
La tendance à la diminution de la taille des logements et du nombre de chambres se confirme par rapport à l'étude précédente. En moyenne, l'unité de logement présente une superficie de 63 m2, mais celle-ci est réduite à 59 m2 pour les baux conclus au cours de l'année.

Débat sur la densification du bâti au Parlement

Les tours ne sont pas taboues
Picqué n'a pas peur des tours de logement. Mais il insiste sur la cohésion sociale et la qualité architecturale.


Henri Dineur, le chef de cabinet du ministre-président Charles Picqué (PS), a lancé un sacré pavé dans la mare en s'exprimant, lors d'un colloque organisé par Urban Forum, en faveur de la construction de tours de logements à Bruxelles. Sans verser dans la polémique, le débat a rebondi jeudi en commission de l'Aménagement du territoire, où plusieurs députés se sont avisés des intentions du gouvernement.
Didier Gosuin (MR) s'est notamment interrogé sur le coût économique de ces constructions. « La rentabilité de ces immeubles implique des prix de vente ou de location très élevés ». Marie-Paule Quix (Spirit) a dit préférer que l'on s'attaque d'abord à la problématique des logements vides, qui seraient au minimum 5.000. Pour Ecolo, Yaron Pezstat s'est inquiété de la compatibilité des tours avec le tissu urbain, tandis qu'Els Ampe (VLD) mettait en avant l'impératif de mixité entre bureau, logement, commerce et places de stationnement. Denis Grimberghs, enfin, a rappelé la courte durée de vie des constructions en hauteur existantes.

Dans sa réponse, Charles Picqué a rappelé la nécessité d'être « prudent. Mais il ne serait pas bien de se priver d'un tel débat ». Une chose est sûre en tout cas : « Les grands ensembles de grand gabarit pour le logement social, voilà une erreur à ne pas commettre. Rien de pire que ces gestes architecturaux sans reliance avec la vie sociale, culturelle et économique des quartiers. »
Le ministre-président a encore insisté sur son souci de développer « une stratégie urbaine globale », d'avoir « une approche nuancée, circonstanciée, mais sans a priori ».
Charles Picqué a aussi plaidé pour un concept de ville compacte, alors que la tendance est aujourd'hui à l'étalement. Et la secrétaire d'Etat au Logement Françoise Dupuis d'appuyer le raisonnement : « On ne peut transformer toute la ville en petites maisons avec jardin »...
Bref, la pertinence de construire des tours à Bruxelles n'est pas un sujet tabou. Simplement le débat semble-t-il prématuré : « Aucun projet de ce type n'a encore été lancé à ma connaissance », a indiqué le ministre-président en conclusion.


Dès ce jeudi, le 1er février, un arrêté royal concernant les nouvelles règles que doivent respecter les agents immobiliers entre en vigueur. Il détaille les conditions concrètes auxquelles les contrats et les pratiques du commerce des agents immobiliers doivent répondre.
De bons accords font de bons amis. Aussi dans le secteur de l'immobilier. Ainsi, les agents immobiliers comme les consommateurs savent à quoi s'attendre", indique mercredi la ministre de la Consommation, Freya Van den Bossche, dans un communiqué rappelant les grandes lignes de cet arrêté royal.

En raison d'un nombre croissant de plaintes relatives aux pratiques des agents immobiliers, la ministre avait demandé à la Direction Générale Contrôle et Médiation de radiographier le secteur immobilier. Chez quatre agents sur cinq, des infractions avaient été constatées concernant les règles relatives à l'affichage correct des prix, les petits caractères dans les contrats, la conclusion d'un contrat à la maison du consommateur ou l'information requise sur le site internet.

Le consommateur qui signe un contrat avec un agent immobilier aura désormais toujours droit à un délai de réflexion de 7 jours, quel que soit le lieu où le contrat a été conclu. Dorénavant, un contrat écrit est obligatoire et le contrat doit décrire de façon transparente la tâche de l'agent immobilier. Par ailleurs, l'agent doit rendre chaque mois un compte rendu au consommateur. Ce rapport doit prouver que l'agent a fait des efforts réels pour vendre la maison de son client.
Un contrat exclusif avec l'agent immobilier ne peut durer que 6 mois au maximum. Si le contrat est tacitement reconduit après ces 6 mois, le consommateur pourra résilier sans frais à condition de respecter un délai de préavis d'un mois.

Au cas où l'agent n'accomplit pas ses devoirs, le consommateur a droit à une indemnisation allant jusqu'à 75% de la commission. Si le consommateur ne tient pas ses promesses et vend la maison lui-même ou par l'intermédiaire d'un autre agent immobilier pendant la durée du contrat exclusif, l'agent peut lui demander la même indemnisation.
Si le consommateur se ravise pendant la durée du contrat, il aura dorénavant la possibilité de le résilier moyennant une indemnisation à son agent. Cette indemnisation ne peut dépasser la moitié des honoraires.

Enfin, si après expiration du contrat l'agent veut réclamer une indemnisation de la part de son client, il doit transmettre dans les sept jours une liste de candidats acheteurs qu'il a contactés et à qui il a donné des informations précises et individuelles. Si le client a vendu sa maison à une personne figurant sur cette liste après la fin du contrat, l'agent a droit à une indemnisation.
(D'après Belga)

Une donation illégale

L es événements se bousculent dans le dossier de la MSP Wiener. Chose exceptionnelle, le Vatican se prononce officiellement et très clairement. Pour lui, la donation des biens des religieuses de l'Eucharistie n'est pas valable.
Pour rappel, la congrégation des religieuses de l'Eucharistie a donné le 28 novembre 2003, la totalité de ses biens à l'ASBL Anna de Meeûs, à savoir un couvent, un cloître, une chapelle et un parc de 6 hectares. Gratuitement, cette association composée de trois religieuses de cette congrégation ainsi que de trois personnes issues de la société civile a donc pu céder par un bail emphytéotique de 99 ans, le couvent à la SCRL Hestia.
Cette dernière a enfin loué par un autre bail emphytéotique de 40 ans cette fois, le couvent à l'ASBL MSP Wiener dont les membres sont des médecins du groupe La Ramée-Fond Roy et qui se retrouvent également dans la composition des autres associations.


Ils ont depuis deux ans déposés plusieurs demandes de permis d'urbanisme pour transformer le couvent en maison de soins psychiatrique mais à chaque fois, elles ont été refusées. Lors de la dernière commission de concertation du 10 janvier, l'avis rendu a encore été défavorable. Mais chose très rare, le Vatican s'est prononcé.
Selon le droit du Saint-Siège, la donation gratuite à l'ASBL Anna de Meeûs n'est pas conforme au droit canon. La congrégation des religieuses de l'Eucharistie dépend directement du Vatican et le droit prévoit que lors de la dissolution de celle-ci, ses biens reviendront à l'archevêché de Malines-Bruxelles. Les religieuses doivent donc demander l'autorisation au Vatican pour toute transmission du patrimoine et cela n'a pas été fait.
Récupérer les biens
Du coup, le Saint-Siège a envoyé un commissaire apostolique, l'abbé Jean Kockerois, qui est à présent à la tête des religieuses. Il se retrouve aussi dans les statuts de l'ASBL Anna de Meeûs. Sa mission est claire : il doit récupérer les biens de la congrégation et éviter leur transformation en maison de soins psychiatriques.
Si la cité papale est intervenue, c'est tout d'abord pour une question de principe. Elle n'a pas envie de se faire spolier de ses biens sans rien dire, surtout que ce site est exceptionnel. Ces grands espaces sont évidemment alléchants pour les promoteurs mais il ne faut pas sous-estimer la valeur des biens.
Le commissaire apostolique a donc ajouté deux alinéas à l'avis défavorable de la commission de concertation en précisant que tout ce montage a été fait sans respecter le droit canon. Mais il n'est pas reconnu par le droit belge. Une longue bataille s'est donc engagée entre le Vatican et les médecins.

26 avril 2007

"Avec les socialistes, la Wallonie se meurt!"


Pour le président du MR, le PS n'est pas une fatalité. Il rêve d'en convaincre Joëlle Milquet... qu'il attaque tous azimuts. Ambiance.
Reynders : "Di Rupo se comporte avec les médias de la même manière que berlusconi en Italie".
ReutersNicolas Sarkozy l'emporte sur Ségolène Royal, à l'élection présidentielle française. Heureux ? Didier Reynders : Ce que je constate, c'est que certains en sont tétanisés. Il n'y a pas si longtemps, alors que « Ségo » était donnée gagnante, le PS laissait entendre que le MR aurait bien aimé modifier la date des élections, histoire d'éviter la « contagion » entre les résultats français et le scrutin belge. Aujourd'hui, on n'entend plus les socialistes sur le sujet. Mais un grand quotidien francophone se fait le relais de leurs inquiétudes : à défaut d'encore pouvoir faire campagne « pour » Ségolène, on fait désormais campagne « contre » Sarko. On le diabolise sous prétexte qu'il veut introduire une dose de proportionnelle dans le scrutin majoritaire. On lui prête, du coup, l'intention de s'allier avec l'extrême droite.

A ce compte-là, François Mitterrand était un extrémiste : il plaidait également pour la proportionnelle. Et que dire de la Belgique, où le scrutin est proportionnel : un pays d'extrême droite ? Cessons de divaguer. La seule question qui compte, à présent, c'est « pour ou contre Sarko ? » : c'est la preuve du vide qui existe à côté...En Belgique francophone, la seule question, c'est « pour ou contre le PS ? »... Et c'est une mauvaise question. A la Chambre des représentants, les socialistes et les libéraux occupent un nombre égal de sièges. Il ne faudrait donc pas grand-chose pour déplacer le centre de gravité politique en Belgique francophone. L'année prochaine, le PS fêtera ses vingt ans d'occupation du pouvoir, à tous les niveaux. On voit ce qu'il en a fait, de ce pouvoir ! Voyez l'état dans lequel se trouve le parc de logements sociaux, par ses soins. En Wallonie, les seules localités à faire preuve d'un certain dynamisme économique sont celles où le PS n'est pas au pouvoir. Partout où il est majoritaire, la Wallonie se meurt. Je vais vous dire ce que je pense : je ne suis pas du tout convaincu que les bourgmestres socialistes aient la moindre envie que les villes wallonnes se redressent.

Que se passe-t-il, aujourd'hui ? Les villes se vident des familles, des classes moyennes et des classes aisées, qui s'installent en périphérie. Et qui restera-t-il, si le mouvement se poursuit ? Les plus pauvres, les assistés. C'est-à-dire ceux qui auront besoin du PS pour trouver un logement social ou pour conserver leurs allocations. Sûr qu'ils voteront socialiste. La bonne question à se poser est donc celle-ci : veut-on des affidés, des clients, des obligés, ou veut-on encourager l'émergence de citoyens libres et responsables ?
Que faire, donc, pour changer le centre de gravité de la vie politique ?
Il suffirait que les autres partis cessent de coller au PS, terrorisés à l'idée de s'en faire mal voir. Chez Ecolo, les réflexes sont plus sains : on est prêt à discuter projets politiques avant de négocier des places. Au CDH, certaines personnes sont également ouvertes à la discussion. Mais, à la tête du parti, le blocage est total. Joëlle Miquet est littéralement scotchée à Elio Di Rupo. Le seul changement qui est intervenu dans ce parti, entre l'époque du PSC et aujourd'hui, c'est qu'on s'est débarrassé du « C » ! Du coup, on serait obligé de supporter un PS vissé au pouvoir, aussi nocif qu'indéboulonnable ? Non ! Je considère qu'il n'est ni injurieux ni iconoclaste de dire que les socialistes pourraient se retrouver dans l'opposition après le 10 juin. J'aimerais que les rapports de force jouent en notre faveur, pour que nous puissions vraiment faire prendre un nouveau virage à la Belgique. Il faut donc que le MR gagne les élections.

Bien sûr, le PS terrorisé d'avoir, face à lui, un partenaire puissant, pourrait faire alliance avec le CDH pour nous exclure du pouvoir fédéral, comme il l'a fait en Wallonie et à Bruxelles. Mais je ne vais quand même pas souhaiter que le MR devienne aussi petit que le CDH pour ne faire peur à personne et être sûr, ainsi, de participer aux affaires !
Au CDH, comme au PS, certains rêvent d'un gouvernement rassemblant les socialistes, les centristes et les écolos...
L'Olivier ? On voit ce que ça donne, sur le terrain. Il n'y a plus qu'une petite réserve naturelle, à Jette. Partout ailleurs, on l'a mis à la cave, pour l'hiver...
Le PS dans l'opposition, ça paraît tellement impensable...
C'est ce que les médias ou, plus précisément, le journal Le Soir et la RTBF tendent de nous faire croire. Ils font comme si nous vivions dans un régime de parti unique. Mais cela ne correspond pas à la réalité. Vous savez, quand je suis né, le parti catholique avait la majorité absolue. Aujourd'hui, du côté francophone, c'est devenu une petite formation, destinée à faire pencher la balance. Il pourrait très bien arriver la même chose au PS. Evidemment, « le » parti a les honneurs des médias. Un exemple : le mercredi 18 avril, la RTBF a programmé un Débats à la Une sur le thème « Que font les Wallons ? ». Et qui tenait la vedette ? Elio Di Rupo. En tant que tête de liste socialiste pour les élections législatives à la Chambre des représentants ? Non : en pleine campagne électorale, ça ne se fait pas ! Il était donc invité, en tout bien tout honneur, en tant que ministre-président du gouvernement wallon qui, comme tout le monde le sait, n'est pas en campagne électorale...

A quand une émission sur « Que font les Bruxellois ? » avec Charles Picqué en vedette, ou sur « Que veulent les promoteurs immobiliers à Bruxelles ? » avec Merry Hermanus ? C'est surréaliste ! Le Conseil supérieur de l'audiovisuel ( NDLR : l'instance chargée de la régulation du secteur audiovisuel, qui délimite notamment le temps de parole des différents candidats en période préélectorale) va-t-il s'en inquiéter ? Di Rupo se comporte avec les médias de la même manière que Berlusconi en Italie.
Pourquoi ne voit-on pas plus souvent des débats entre Di Rupo et vous ? Pourquoi pas d'interviews où vous croisez le fer, tous les deux ? Les télés et les journaux ne vous invitent donc jamais ensemble ?
Di Rupo refuse ! Essayez de provoquer un débat entre nous, dans les pages de votre magazine, vous verrez bien ! Cela fait huit ans que ça dure. Di Rupo ne veut débattre qu'avec lui-même. Ou alors, avec Yves Leterme, le ministre-président flamand. Ce sera le cas sur les plateaux de RTL et de VTM, à la fin de ce mois. C'est là, paraît-il, le débat que tout le monde attend. Quel défi inouï ! Quel acte de bravoure ! Un petit rappel à destination de ceux qui l'auraient oublié : les électeurs francophones ne peuvent pas voter pour Yves Leterme, même s'il est meilleur que Di Rupo, et les électeurs flamands ne peuvent pas voter pour Di Rupo ! Moi, je veux bien participer à un match de boxe contre Cassius Clay, si vous m'y invitez. Mais à condition que nous soyons, l'un et l'autre, sur des rings différents. Entre Di Rupo et Leterme, c'est ça qui va se passer.
De votre point de vue, donc, le gouvernement idéal serait composé des libéraux et des écolos ? Mais à deux, vous ne faites pas la majorité...
Avec le CDH, on l'obtient, cette majorité.
Vous seriez donc prêt à partager le pouvoir avec Joëlle Milquet, que vous détestez tant ? Et avec le CD&V d'Yves Leterme, que l'on dit si dangereux ?
Il ne faut jamais désespérer : Joëlle Milquet peut encore devenir raisonnable. Cela dit, j'ai quand même quelques doutes, quand je l'entends dire que Leterme est quelqu'un de fréquentable, qu'il ne faut pas croire tout ce qu'il dit avant les élections, qu'il changera sûrement de discours après le 10 juin. On voit qu'elle connaît bien la famille sociale-chrétienne et son aptitude au mensonge ! Cela dit, le plus important, pour l'avenir des francophones, c'est d'éviter qu'Yves Leterme soit Premier ministre. Comment faire, alors que son parti sera vraisemblablement incontournable ? En renforçant le MR. En Flandre, le CD&V battra sans doute le VLD. Et alors ? Ce n'est pas nécessairement pour ça que la famille sociale-chrétienne va l'emporter sur la famille libérale ! Si les francophones votent massivement en faveur du MR, ils auront soit Guy Verhofstadt comme Premier ministre - et il semble qu'ils l'aiment bien -, soit un libéral francophone (sourire) ...
Il n'empêche : selon toutes les probabilités, ce sont les sociaux-chrétiens, du Nord et du Sud, qui seront présentés comme les vainqueurs des élections. Difficile, dans ce cas, de ne pas choisir le formateur en leur sein...
Mais pas du tout ! Le roi pourrait très bien choisir un informateur dans leurs rangs. Et puis, quand les choses sérieuses commenceront, faire appel à un formateur libéral.
Et une tripartite traditionnelle, ça vous inspire quoi ?
Rien de bon. Les écologistes et l'extrême droite se retrouvent seuls dans l'opposition, ce qui n'est pas bon pour la démocratie. Ensuite, avec une si large majorité, on rend possible une grande aventure institutionnelle. N'oublions pas que tous les partis plaident, en Flandre, pour l'autonomie accrue de la Flandre. Je n'envisage une tripartite que si la crise s'éternisait, après les élections. Alors, oui, les trois grandes formations traditionnelles pourraient être obligées de gouverner ensemble. Dans ce cas, il existe deux possibilités. Soit c'est le grand barnum communautaire, et vous savez ce que j'en pense. Soit on forme une sorte de « gouvernement de secours », mais aux ambitions limitées. Dans ce cas, on pourrait envisager de rebattre toutes les cartes en 2009 : aux niveaux régional et fédéral.
Service minimum et sécurité renforcéeQuels sont les thèmes incontournables, pour le MR ?
A l'heure où je vous parle, je rentre d'une réunion trimestrielle de la Banque mondiale. J'ai quitté la Belgique pour Washington le vendredi 13 avril. Je ne suis pas superstitieux mais, après ce qui m'est arrivé, je pourrais le devenir. Normalement, je devais embarquer à Bruxelles-National, dans un vol direct pour Washington. J'apprends que le personnel chargé d'assurer la sécurité est en grève, et que la plupart des vols sont annulés. Je me rends à la gare du Midi et, oui, il y a encore des places pour le Thalys. Mais, depuis le 1er avril (et ce n'est pas une blague !), celui-ci ne s'arrête plus à Roissy-Charles-de-Gaulle. Il faut aller jusqu'à Paris-Nord. De là, j'ai donc pris un taxi pour l'aéroport. J'ai la chance de ne pas être un « simple » voyageur. En tant que ministre, je bénéficie de certaines facilités. J'ai donc pu embarquer quelques minutes avant le décollage. Je suis revenu trois jours plus tard, c'est-à-dire le lundi 16 avril. Heureusement, je n'ai pas dû prendre le train. Sinon, j'aurais été confronté à la grève surprise des accompagnateurs du rail ! La situation est ubuesque. Ne vous méprenez pas : je ne suis pas contre le droit de grève. Mais il est inadmissible de prendre les usagers en otage. Pourquoi le personnel peut-il se permettre des grèves surprises à la Biac ( NDLR : la société gestionnaire de l'aéroport de Zaventem), à la SNCB et dans les TEC ? Parce qu'ils ont, chacun, le monopole dans leur secteur : les clients ne peuvent pas s'adresser à une autre société, ils sont piégés.
Pourquoi ne pas avoir imposé le service minimum durant cette législature ou la précédente ?
Parce que les socialistes ont toujours bloqué et qu'il ne s'est pas dégagé de majorité alternative pour faire passer notre proposition de loi. Pourtant, à l'occasion de l'une ou l'autre grève sauvage, j'ai entendu André Antoine ( NDLR : ministre wallon du Transport) hurler au scandale. Mais, quand il s'agit de voter une loi dans ce sens, les centristes ne sont pas là. J'ai pourtant bien entendu, par la voix de sa nouvelle recrue, que le CDH s'occupait de l'« humain ». Que je sache, les principaux usagers des transports en commun ne sont pas des chiens et des chats ! Ce sont, généralement, des « humains », et pas nécessairement les plus favorisés.
Les grèves surprises dans les transports en commun sont généralement décidées parce que le personnel est victime de violences...
Il faut s'occuper activement de ce problème. Et discuter de la sanction. Le premier geste de délinquance doit être sanctionné. Absolument. Sinon, le sentiment d'impunité s'installe très rapidement. Et il faut reparler de centres de réinsertion pour les jeunes délinquants déscolarisés. Ce projet, concocté par Pierre Hazette ( NDLR : ex-ministre libéral de l'Enseignement secondaire de la Communauté française) sous la précédente législature, n'a jamais été mis en £uvre par son successeur socialiste. On a hurlé à la ségrégation, à l' « école des caïds ». Belle hypocrisie ! Que se passe-t-il, actuellement ? Les jeunes commencent leur scolarité dans l'enseignement général. S'ils y échouent, ils passent en technique. Si ça ne va toujours pas, en professionnel. Et puis, dans la rue. Ou en prison. Aujourd'hui, beaucoup d'écoles professionnelles sont, en réalité, des écoles de caïds. Et les mêmes esprits bien-pensants qui refusent l'idée d'institutions spécifiques pour aider ces jeunes en déroute, plaident pour la valorisation des métiers manuels ! Je plaide aussi pour un meilleur suivi des jeunes délinquants : on se demande parfois où échoue leur dossier et par qui ils sont lus. Il faut que les directions d'école soient informées du passé judiciaire de leurs élèves. Mais la criminalité n'est pas l'apanage de la jeunesse. Il faut d'urgence établir un registre central dans lequel serait scrupuleusement consignée l'identité de tous les auteurs de délits graves, notamment à caractère sexuel. Et les bourgmestres des localités dans lesquelles résident ces personnes doivent en avoir connaissance : ne sont-ils pas responsables de la sécurité ? Qu'on ne vienne pas me dire que c'est scandaleux. Quand des faits horribles se passent, tout le monde court derrière l'émotion populaire. Mais, en dehors de ces moments-là, il n'y a jamais moyen de parler sereinement de sanctions et de sécurité.
Sécurité, sanctions, limitation du droit de grève : Reynders-Sarkozy, même combat ?
Je n'ai pas varié d'un iota, sur ces sujets, depuis plus de vingt ans. Je ne cours pas derrière Sarkozy, mais je suis fidèle à la ligne de Jean Gol ( NDLR : l'ancien président du PRL et vice-Premier ministre libéral décédé en 1995).
Vous plaidez pour la poursuite de la réduction des charges sur le travail. Comment allez-vous la financer ?
Mais il n'y a pas besoin de la compenser ! Ces diminutions de charges vont permettre aux entreprises d'engager plus de travailleurs, ceux-ci vont consommer davantage, et les recettes de TVA et d'accises vont augmenter. C'est un cercle vertueux. Cela dit, si on me prouve qu'il faut absolument trouver des compensations, je ne suis pas contre. J'ai d'ailleurs instauré un système de « cliquet » sur les produits pétroliers : quand leur prix baisse, la moitié de la réduction va à l'Etat, l'autre moitié profite aux consommateurs. On m'a reproché de « voler » les gens. J'ai également concocté une taxe sur les couverts en plastique : le CDH m'a envoyé une volée de bois vert sous prétexte que j'imposais une « taxe pique-nique » et que j'allais pénaliser les familles. Au cas où cela aurait échappé aux « humains », je leur rappelle qu'il existe des couverts métalliques, et même des couverts en bois. Et qu'il existe du produit de vaisselle pour les laver après usage. On parle aujourd'hui d'une taxe CO2 : mais où va-t-on aller la chercher, si on ne peut taxer ni l'essence, ni le diesel, ni le mazout, ni l'aluminium, ni les couverts en plastique ? Assez rigolé. L'urgence, de toute façon, c'est de donner du souffle à l'activité économique et de créer de la richesse. C'est par ce biais, surtout, qu'on fera rentrer de l'argent dans les caisses de l'Etat.
Entretien : Isabelle Philippon

Di Rupo - Leterme

27/04/07

Le MR dépose plainte au CSA contre RTL-TVI

C'est ce débat entre les 2 politiciens qui est à l'origine de la plainte.Le MR a déposé plainte jeudi auprès du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) contre RTL-TVI, rapporte vendredi Le Soir. Le MR reproche à la chaîne privée de ne pas avoir respecté son "règlement d'ordre intérieur relatif à l'objectivité dans le traitement de l'information" en organisant le débat Di Rupo (PS) - Leterme (CD&V) mercredi soir."L'ensemble des formations politiques seront traitées de la même façon dans la campagne, mais nous n'y sommes pas", a rétorqué RTL. Une semaine plus tôt, le MR avait attaqué la RTBF par le même biais pour le "Débat à la Une" avec Elio Di Rupo. (belga)

Di Rupo-Leterme, ces deux-là peuvent s'entendre
L'édito
Ces deux-là peuvent s'entendre. Ce peut être la leçon du double débat entre Elio Di Rupo et Yves Leterme, hier soir en télévision, aujourd'hui dans votre journal. La « rouge-romaine », l'alliance socialiste/démocrate-chrétienne, était dans l'air, elle le reste après avoir entendu les protagonistes. Il ne s'agissait pas d'une bulle médiatique. C'est peu de chose, mais il faut voir d'où l'on vient. Il y a moins d'un an, Yves Leterme provoquait les francophones dans le quotidien français Libération, doutant de leurs dispositions à apprendre le néerlandais, avant que Laurette Onkelinx ne le désigne comme le fossoyeur de la Belgique: « Cet homme est dangereux! » Quel bond en un rien de temps: les mêmes n'excluent plus de gouverner ensemble. Et si Leterme reste raide dans son camp, continue de marteler que la Wallonie va mal et de sous-entendre (c'est assourdissant) que c'est la faute du PS, c'est aussi parce qu'il s'adresse à son public, son électorat, flamand, et que, croit-il, c'est la meilleure façon de capter un maximum de voix le 10 juin, et d'arriver premier – Premier si possible.
Conclusion: les libéraux peuvent se faire un sang d'encre. Pour rester au fédéral, il faudra que le VLD fasse mentir les sondages publiés jusqu'à présent, et que le MR parvienne, comme ne cesse de l'implorer Didier Reynders, à « déplacer le centre de gravité politique » en sa faveur au sud du pays. Sinon rien.


Notez, citoyens, citoyennes, une rouge-romaine, ce n'est pas la révolution. N'y voyez pas forcément un grand dessein, celui de bâtir un centre gauche durable et alternatif à un pôle d'inspiration plus libérale. Non. Chez nous, comme vous le savez, les coalitions sont périssables en quatre ans, le temps d'une législature. Foin de grandes recompositions et de projets fédérateurs, ces utopies! Simplement, l'on assisterait, le 10 juin, à une forme d'alternance. Notez qu'agrémentée de vert, peut-être la rouge-romaine aurait-elle un air d'« Olivier » un peu plus estival. Mais là non plus, pas d'excès d'enthousiasme: les écolos vous diront qu'ils gardent tous les fers au feu, le libéral aussi. Chez nous, toutes les portes restent toujours grandes ouvertes. Un vrai courant d'air. Même si le jeu se resserre.

Les vertus d'un débat national

Il n'est pas fréquent, dans notre pays morcelé, que deux chaînes de télévision, l'une francophone, l'autre flamande, parviennent à organiser un véritable "débat national", en réunissant de surcroît les deux hommes les plus populaires dans leur Communauté, Elio Di Rupo et Yves Leterme. Que retenir de cette rencontre ? Trois éléments, principalement.
Un : le débat a permis de clarifier les discours, même s'ils n'ont rien amené de neuf. Trop souvent, les hommes politiques orientent leurs exposés en fonction des publics qu'ils ont à convaincre. Cette fois, les deux protagonistes ont été contraints de tenir les mêmes propos, ceux qu'ils destinent à leur électorat et à celui de l'autre. Di Rupo, assumant un héritage wallon difficile, est apparu quasiment "belgicain", rejetant tout changement institutionnel. Et Leterme n'a pu se départir d'un certain repli flamand : mais son bilan à lui est évidemment bien plus flatteur, sur le plan économique.
Deux : le débat fut d'assez bonne tenue. Ici, contrairement à certains dérapages commis en France, rien n'a été tenté par l'un ou par l'autre protagoniste, sur la vie privée, sur la fortune, le train de vie, les impôts, les voitures, les amis, les ennemis... Le débat a permis une réelle confrontation d'idées et d'engagements, entre un socialiste francophone et un démocrate chrétien flamand, qu'à part leur statut d'homme politique, tout semble séparer.
Trois : on pourrait effectivement croire que les divergences profondes affichées par Elio Di Rupo et Yves Leterme empêcheront, demain, tout rapprochement; comme on serait tenté de penser que libéraux et socialistes ne pourront plus gouverner ensemble parce que, le temps d'un congrès, ils se sont quasiment injuriés en s'accusant mutuellement de tous les maux de la terre.
Sans mettre en doute la sincérité des discours politiques, il faut quand même les nuancer et rappeler qu'au lendemain du 10 juin, deux voire trois partis en Flandre, deux voire trois partis en Wallonie et à Bruxelles, finiront bien par gouverner ensemble et par trouver un terrain d'entente. Et donc entre le mâle "pas de gouvernement sans réforme de l'Etat" proféré par Yves Leterme et un "non" à toute réforme de l'Etat qui ne serait pas bonne pour les francophones d'Elio Di Rupo, il y aura, dans 50 jours, plus que des nuances. Place donc à la musculation le temps de la campagne électorale. Après, on fera les comptes.

Tout sépare Di Rupo et Leterme

Les deux ministres - présidents se sont affrontés lors du débat de RTL et VTM.Les mains sont tendues mais le climat l'est aussi.L'avenir du pays les divise profondément : il faut régionaliser dit le Flamand. Il faut consolider dit le Wallon.

Lui, avec son complet gris, son noeud papillon et sa chemise bleu clair, est arrivé bien à l'heure : 11 heures 2 minutes très précisément. Avec à la main, un petit coffret de pralines signées Pierre Marcolini... Pour tenter d'amadouer son adversaire ? Non. Un cadeau pour Laurent Haulotte, le présentateur du JT de RTL, qui fête en ce 25 avril, son 39e anniversaire. Haulotte a été choisi par RTL pour coanimer le "débat national" organisé conjointement par les deux chaînes privées : pour VTM, c'est Stef Wauters qui officie.
L'autre homme se fait attendre. Sous un soleil écrasant, dans le parc Léopold à Bruxelles, photographes, cameramen et journalistes attendent l'homme le plus populaire de Flandre. Avec 42 minutes de retard, il descend de sa berline. En retard ? Contrairement à son collègue francophone, il est resté au comité de concertation réunissant gouvernements et exécutifs régionaux. Il disparaît au maquillage dans la superbe bibliothèque Solvay où les télévisions ont planté leurs caméras.
Dikke nek
Elio Di Rupo et Yves Leterme sont donc prêts à débattre. Chacun parlera dans sa langue. Aucun des deux n'accrochera l'oreillette de la traduction.
Chaque candidat a pu amener 30 personnes, des militants, des élus qui assureront la claque au début et en fin d'émission.
Trois, deux, un : générique. L'émission s'ouvre sur un micro-trottoir très révélateur : même si l'exercice est un peu classique, il révèle les clichés traditionnels sur leur image, en Flandre et en Wallonie.
Extraits. Di Rupo ? "Dikke nek", "Ne peut-il donc s'habiller autrement qu'avec ce noeud papillon ?" "Lui, Premier ministre ? Jamais : hij kan niet nederlands"... Leterme ? "Un homme dangereux", "sectaire", "avec lui, ce serait la fin de la Belgique". Un autre nuance : "Quel dommage qu'on n'a pas quelqu'un comme lui en Wallonie".
Place au débat, un peu crispé au début. Aucune révélation ne sortira de cette confrontation, mais il est intéressant de voir comment les deux hommes choisissent de se positionner face à leur électorat et à celui d'en face.
Au début de la première partie (le débat sera coupé par une page de publicité), Di Rupo et Leterme décident de se ménager, d'écarter l'affrontement que leur proposent parfois les animateurs pour préférer le rapprochement, les propos apaisants. Di Rupo : "On a tout fait pour diviser le pays. A présent, il faut réapprendre à se connaître de part et d'autre". Mais très vite, malgré les sourires, la joute, tout en restant cordiale se tend : Leterme assène que la Wallonie, même si elle se redresse n'a jamais été aussi mal. Surtout, assure-t-il, la Wallonie ne parvient pas à profiter de l'embellie économique. Le chômage est partout plus important en Wallonie qu'en Flandre.
Là, Di Rupo bondit : "Par le passé, la Wallonie a été à la base d'un essor économique extraordinaire et nombre de Flamands sont venus travailler en Wallonie. Puis les puissances financières ont déserté la Wallonie et ont investi ailleurs. Elle a sombré. Mais à présent, le redressement est là : entre 2003 et 2006, la Wallonie a créé plus d'emplois que la Flandre. Dire que cela va plus mal, c'est un mensonge ! Plutôt que de nous chamailler, trouvons des solutions win-win pour la Flandre, Bruxelles et la Wallonie".
Leterme, qui semble avoir moins bien préparé le débat, encaisse puis se reprend : "Il y a 150 000 emplois vacants en Flandre. En Wallonie, le chômage culmine : les Wallons devraient faire l'effort de venir travailler en Flandre". Di Rupo : "Certains le font. Mon père est venu d'Italie avec pour seul bagage, une seule valise".
Combatif
Après la pause publicitaire, Leterme a visiblement reçu des consignes de son camp. Le voilà combatif, plus sûr de lui, ironique, cassant, percutant. Oui, explique-t-il, il faut une réforme de l'Etat pour permettre à chacun de mener à bien les politiques qui permettre d'accroître le bien-être des citoyens, où qu'ils vivent. "La réforme que nous voulons sera solidaire : nous n'enlèverons pas un euro au chômeur wallon ou au pensionné flamand. Aujourd'hui, la Wallonie dit non à tout, mais quand en 2001, les francophones avaient besoin d'argent, la réforme de l'Etat a été très vite."
Là, Di Rupo esquive d'abord puis riposte et interroge Leterme : "Pouvez-vous assurer qu'une réforme de l'Etat se révélerait positive pour les Flamands mais aussi pour les Wallons et les Bruxellois ? "Leterme reprend : "Vous ne voulez pas de réforme de l'Etat. Etes-vous à ce point satisfait de l'état de la Wallonie, aujourd'hui ? Or les problèmes ne manquent pas et la pauvreté gagne du terrain". C'est alors que, brandissant la "Une" de "La Libre Belgique" consacrée aux transferts Nord-Sud, Di Rupo balayera la supposée manne budgétaire qui franchirait chaque année la frontière linguistique, du Nord vers le Sud... On l'aura compris : sur le plan institutionnel, les deux hommes resteront sur des planètes bien éloignées, même s'ils reconnaîtront, à mots couverts, la nécessité de discuter.
Le débat se conclura sur la place de la monarchie : "La Belgique est une valeur en soi, j'ai pu le constater quand je conduisais des missions économiques à l'étranger : les entrepreneurs flamands se sont toujours félicités de la présence du Prince. Il est trop facile de dire que la clé de tous les problèmes se trouve dans la régionalisation à outrance".
Di Rupo dira clairement que son parti ne veut en aucun cas toucher à la monarchie et aux pouvoirs actuels du Roi. "Tant que le Roi reste dans son rôle, il n'y a aucun problème. Et le roi Albert remplit parfaitement son rôle", reconnaîtra Yves Leterme qui refusera, une fois encore, de dire s'il sera candidat Premier ministre. Mais s'il ne l'était pas, aurait-il accepté ce débat ?

Di Rupo et Leterme : les meilleurs ennemis

Les deux ministres-présidents ont débattu à fleurets mouchetés. La perspective d'une collaboration inciterait-elle à la sérénité ? Retrouvez ici un extrait de leur interview croisée, réalisée par les journalistes du Soir et du Standaard.
Les ministres-présidents flamand et wallon, leaders du CD&V et du PS, se sont retrouvés face à face hier, dans une salle du parlement fédéral, interviewés par Le Soir et le Standaard.
Verhofstadt plaide une large coalition, pour une majorité des deux tiers au parlement...

Elio Di Rupo. Normal. Quand on lit les sondages, en Flandre, deux partis plus Groen, cela ne suffira pas à composer une majorité dans le groupe néerlandophone au parlement fédéral. Alors, le VLD, pour avoir la certitude d'« en être » dit : « Voor Vlaanderen, voor het land, samen... » Que nos amis flamands disent qu'ils veulent gouverner à trois, waarom niet ? Mais attention, du côté francophone, on peut très bien avoir une majorité dans notre groupe linguistique avec deux partis, et il y a plusieurs formules. Nous n'avons pas une extrême droite qui nous oblige à nous unir tous, comme en Flandre.
M. Leterme, une tripartite vous garantirait une formule idéale en vous assurant la majorité parlementaire des deux tiers, pour des avancées institutionnelles. Mais une tripartite, c'est lourd...
Yves Leterme. En Flandre, mon gouvernement, une tripartite avec les libéraux et les socialistes, fonctionne bien. Mais, de toute manière, l'électeur décidera.
Il y a tout de même des affinités entre partenaires : voyez, entre Di Rupo et le MR, ce n'est pas joyeux pour l'instant... En Flandre, entre VLD et CD&V...
Y.L. Vous me faites penser à ces journalistes qui, avant la saison cycliste, donnent le nom des classiques que remportera Boonen...
E.D.R. Yves a raison. La campagne ne fait que commencer. Personne n'est à l'abri d'une surprise. Côté francophone, je m'attends à une campagne extrêmement dure, désobligeante. On voit la campagne assez ignoble du MR contre le PS. Ce qu'ils veulent, c'est ma tête. Mais je me défendrai avec des faits et des projets. Que M. Leterme et moi ne soyons pas d'accord sur des matières institutionnelles, c'est vrai, mais je n'ai jamais dit du mal du CD&V. Je demande du respect.
Mais permettez-moi de rappeler l'entretien au journal « Le Soir » en janvier, lorsque j'avais osé évoquer la fonction de Premier ministre pour un francophone... J'avais compris que je créais une émotion inimaginable, qu'il y avait une audace incroyable... Je veux dire ceci : à la fin, il faudra bien que le Premier ministre gouverne le pays entier : Flandre, Wallonie, Bruxelles. Il faudra s'occuper de tout le monde...
M. Leterme, officiellement, vous n'êtes toujours pas candidat pour le 10 juin
Y.L.Même si je l'étais, je ne me présenterais pas comme candidat Premier ministre. Le scrutin ne consiste pas en une élection directe du Premier. Normalement, celui qui recueille le plus de voix au sein du parti qui a récolté le plus de suffrages devient chef du gouvernement.
Gérer la Belgique, ce serait un beau défi pour vous ?
Y.L.C'est vrai, ce doit être un beau défi.
Si vous deviez exercer cette fonction, l'assumeriez-vous pour permettre à la Flandre d'être mieux outillée...
Y.L. Je le ferais dans l'intérêt de tous les Belges.
Un Premier francophone, serait-ce acceptable ?
Y.L. Je répète qu'un Premier ministre n'est pas élu directement dans ce pays. Il ne peut donc y avoir d'exclusion sur la base de langues, de races ou que sais-je.
E.D.R. Pourquoi ne pose-t-on pas cette question aux francophones : « Un Premier flamand, serait-ce acceptable ? »... Nous représentons 40 % de la population !
La Flandre 60 %...
E.D.R. Si vous considérez que, puisque vous êtes majoritaires, vous disposez éternellement du poste de Premier ministre, alors il faudra revoir totalement les règles du jeu dans notre Etat ! Et puis, si vous voulez, vous formerez votre République... Ou un Royaume... Le roi Albert a trois enfants, ça ouvre des perspectives pour tout le monde...
Y.L. (Rires, NDLR) Dans ce cas, laissez-moi choisir d'abord...
Un ministre-président bruxellois néerlandophone ?...
E.D.R. Vous ne pouvez pas comparer un rapport de 9/1 entre francophones et Flamands à Bruxelles avec un autre de 6/4 pour les Flamands au niveau du pays.
Onkelinx avait dit : « M. Leterme est un homme dangereux »...
E.D.R. On a prêté à M. Leterme des phrases dans « Libération » que peut-être il n'avait pas dites. Parfois M me Onkelinx doit en avoir marre de lire certaines choses dans la presse flamande. Même une femme peut avoir une expression virile.

Di Rupo - Leterme, les paroles d'un choc
MOUTON,OLIVIER
jeudi 26 avril 2007, 08:53

Moments forts du débat exclusif entre les deux ministres-présidents, avec « Le Soir » et « De Standaard » avant celui de RTL-TVI et VTM mercredi soir. Les deux hommes se verraient bien Premier et excluent une tripartite.
Regardez en exclusivité des extraits vidéos de l'interview .Une journée de débat. Elio Di Rupo (PS), ministre-président wallon, et Yves Leterme (CD&V), ministre-président flamand, ne se sont pas quittés mercredi. Le matin, dans le décor solennel de la bibliothèque Solvay à Bruxelles, ils ont enregistré un « Grand débat » qui sera diffusé ce mercredi soir à 19h45 sur RTL-TVI et à 22h20 sur VTM. L'après-midi, au Parlement fédéral, ils ont répondu aux questions des journalistes du « Soir » et du « Standaard ».
Au bout du compte ? Des querelles à fleurets mouchetés. le sentiment que les deux hommes pourront travailler ensemble après les élections du 10 juin. Avec quel Premier ministre ? Elio Di Rupo, candidat déclaré, insiste pour que l'on envisage la possibilité d'avoir un Premier francophone. « Si vous considéré que seule la majorité flamande peut prétendre à ce poste, alors nous avons un problème majeur. C'est la fin de ce pays. » Yves Leterme, candidat non déclaré, temporise. « Il n'y a pas d'élection directe du Premier ministre, dit-il. Même si je me présente aux élections, je ne serai pas candidat Premier. Mais c'est un beau défi. » Une fonction dont il reconnaît toutefois l'importance et le rayonnement international. Traduisez : je ne me ferais pas prier...
Quelques moments forts du débat que vous retrouverez demain dans Le Soir.
Leterme au sujet de la Wallonie : « Je constate simplement que le chômage est un drame pour des dizaines et des dizaines de milliers de demandeurs d'emploi. C'est un constat : l'arrondissement de Mons est celui qui a le plus grand taux de chômage. »
Di Rupo : « Les attaques que l'on fait à l'égard de la Wallonie et - pire - du PS sont injurieuses et injustes. Nous avons un héritage difficile des années 80 et 90, les grands groupes financiers ont permis à la Flandre de se relever, mais il y a des choses qui bougent positivement. J'inviterai M. Leterme à Mons, et pas seulement au Doudou, il verra que c'est un des plus belles villes du pays. On doit cesser de ne considérer les choses qu'à travers les notions de chômage et de travail. »
Di Rupo au sujet d'une grande coalition. « Si j'en crois les sondages, en Flandre, le CD&V peut composer une coalition avec le VLD ou avec le SP.A avec l'appoint de Groen ! Mais le SP.A, le VLD et Groen ensemble, cela ne suffit pas. Une grande coalition est possible, mais ce n'est pas parce que nos amis flamands décideraient d'aller à trois au gouvernement que nous serions obligés de suivre. »
Leterme : « Une grande coalition a peut-être plus de mal à se profiler de façon claire. Mais au gouvernement flamand, cela ne nous empêche pas de travailler. »
Leterme sur la réforme de l'Etat. « Nous ferons tout pour obtenir la concrétisation de la résolution du Parlement flamand. Il y aura des compromis, nous savons que nous n'obtiendrons pas tout. Mais j'espère que dans l'intérêt de ce pays, on pourra trouver des solutions. »
Di Rupo : « En dépit de la campagne injurieuse dont nous faisons l'objet de la part du MR, je reste soucieux de continuer à nous parler afin d'aller vers la négociation. Nous verrons avec nos collègues flamands quelles sont les décisions que nous pouvons prendre ensemble pour améliorer la vie des gens. Mais la Belgique n'a pas besoin d'une grande réforme de l'Etat. »
Di Rupo au sujet des convergences possibles : « Quand je regarde le site du CD&V, ce que je fais souvent, je constate qu'en matière économique et sociale, il y a un terrain sur lequel nous pouvons discuter. »
Leterme : « Il y a aussi de grandes différences entre la démocratie-chrétienne et le socialisme. »
Leterme sur les nuisances sonores de Zaventem : « La refédéralisation du dossier est discutable. En fait, tout est discutable pour autant que l'on trouve une solution. Personnellement, je suis même favorable à une régulation au niveau européen. Ce n'est pas normal qu'une ville-Région détermine elle-même ce qui est acceptable ou ce qui ne l'est pas. »
Di Rupo au sujet de Bruxelles : « Nous devons développer des synergies pour trouver des solutions pour Bruxelles. C'est là que le taux de chômage est le plus important, avec un grand nombre d'allochtones. »
Leterme : « J'ai dit ce que je pensais à ce sujet, mais on m'a immédiatement diabolisé (Il a laissé clairement entendre que Bruxelles était mal gérée - Ndlr). Quand on voit avec quelles difficultés nous concluons des accords de collaboration pour le RER ou l'emploi... »
Di Rupo : « La confiance n'est peut-être pas encore suffisante. »
Leterme, au sujet de l'enquête Nord-Sud « Soir » - « Standaard » : « Je constate que quand la Flandre demande davantage de compétences, il faut un mois d'enquête institutionnelle. On ne l'a pas fait quand les francophones étaient demandeurs d'argent supplémentaire en 2000-2001. »
Di Rupo : « Je trouvais cela très bien. Il est important que les gens se redécouvrent. C'est positif, même si cela prendra du temps avant que les clichés ne disparaissent. »
Leterme : « C'est vrai, c'était positif...


Savoir plus
Cela fait presque 6 mois que les deux chaînes privées, RTL et VTM, tentent d'organiser cette confrontation entre les deux ministres-Présidents wallon et flamand. Si Elio Di Rupo a marqué rapidement son accord, Yves Leterme a été plus long à l'accepter. Restait à concilier les agendas et à trouver un endroit beau et neutre : quoi de mieux que la bibliothèque Solvay ?
Pour réaliser ce coup télévisuel, les directions, les rédactions et les services techniques des deux chaînes ont travaillé main dans la main. Plusieurs réunions ont été nécessaires entre les responsables des rédactions et les deux présentateurs. Côté francophone, il s'agissait d'une première pour Laurent Haulotte, plus habitué à présenter le journal télévisé ou les grandes soirées électorales que des débats politiques, généralement confiés à Kathryn Brahy ou Fabrice Grosfiley. Laurent Haulotte s'en est pourtant très bien tiré. On notera cette différence de culture, malgré tout, entre les deux chaînes : si RTL a offert à ses téléspectateurs une traduction simultanée, VTM a préféré les sous-titres. Etonnant qu'Yves Leterme ne s'est pas servi de cet argument pour railler l'éternelle paresse linguistique des francophones...