31 décembre 2007

De Gucht incendie Verhofstadt III, De Wever réagit

Le ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht (Open VLD) s'interroge ce samedi dans « De Morgen » sur la viabilité du gouvernement intérimaire. « Le fait qu'il critique le gouvernement m'interpelle. Pourquoi est-il devenu ministre alors ? », a réagi le président de la N-VA Bart De Wever.

Dans une interview, il évoque les contradictions politiques inhérentes au gouvernement et craint de voir surgir une situation où les libéraux et les socialistes passent leur temps à se bloquer mutuellement. Selon lui, la grande réforme de l'État n'aura par ailleurs pas lieu.
Une semaine après l'installation du gouvernement intérimaire Verhofstadt III, M. De Gucht tire à boulets rouges sur le CD&V et Yves Leterme. « Leur plus grosse prestation a été de bloquer le pays après 6 mois », dit-il.
Karel De Gucht ne se montre pas pour autant plus enthousiaste face à la solution trouvée par Guy Verhofstadt : « Verhofstadt a formé un nouveau gouvernement qui n'est pas à proprement parler 'a thing of beauty'. Mais ce qu'il montre bien, c'est qu'il sait comment sortir d'une situation impossible. Alors que Leterme, dans une situation comme celle-là, fait plus de mal que de bien et dit que c'est la faute des autres ».
Selon lui, la N-VA a joué un rôle crucial dans l'échec des tentatives de formation d'un gouvernement. « Bart De Wever est quelqu'un qui peut arriver à un accord, car il dispose d'un sens raisonnable du cynisme. Mais un Bourgeois, une Brepoels, ce sont des personnes qui, de manière congénitale, sont incapables de conclure un accord. Ils tiennent le CD&V dans leurs griffes ».
Le ministre des Affaires étrangères ne voit pas non plus d'un bon œil la grande réforme de l'État annoncée par Leterme pour Pâques. « Le CD&V et la N-VA ont plongé le pays dans une situation telle qu'il est difficilement concevable de ne pas avoir de grande réforme de l'État. Mais est-ce que la Belgique a seulement besoin d'une grande réforme de l'État ? Est-ce qu'on va finalement commencer à m'expliquer à quoi cela doit effectivement ressembler ? ».
De Wever : une stratégie désastreuse
Le président de la N-VA, Bart De Wever, trouve peu conséquent que Karel De Gucht accepte de devenir ministre dans un gouvernement qu'il critique lui-même. Il ajoute que ce n'est pas la première fois que le ministre des Affaires étrangères ne prend pas ses responsabilités en matière communautaire.
« Le fait qu'il critique le gouvernement m'interpelle. Pourquoi est-il devenu ministre alors ? », s'interroge Bart De Wever. « Il parle d'une méfiance manifeste. Alors, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est peu conséquent d'entrer dans ce gouvernement. »
Le président de la N-VA précise que sur le plan communautaire, Karel De Gucht ne s'est jamais mouillé. Bart De Wever se demande d'ailleurs ce que cela cache comme stratégie. « Négocier et présenter à chaque fois le drapeau blanc, c'est une stratégie qui est à tous égards désastreuse », estime Bart De Wever.
Il pense que derrière les déclarations de Karel De Gucht se cache un jeu de parti politique dont l'intention est de nuire au cartel CD&V/N-VA et au Vlaams Belang en général. Il pense également que des motifs personnels peuvent expliquer les propos du ministre.
« Après huit ans de coalition violette dominée par les francophones, et plus particulièrement par le PS, et au sein de laquelle Karel De Gucht lui-même a dû faire de nombreuses concessions, je crois qu'il ne peut pas accepter qu'il y ait un parti (la N-VA) qui reste fidèle à sa ligne de conduite », ajoute Bart de Wever.

27 décembre 2007

De plus en plus de jobistes

Plus d’étudiants ont travaillé pendant l’année scolaire ces deux dernières années, selon les chiffres fournis mercredi par Randstad, un fournisseur de services en ressources humaines qui voit là un signe positif de la nouvelle réglementation sur le travail des étudiants.

En deux ans, le nombre d’étudiants mis au travail via Randstad pendant l’année scolaire a doublé, constate Randstad qui cite une hausse de 9.000 unités en 2006, et de 7.000 en 2007.
« La nouvelle réglementation relative au travail des étudiants, permettant de travailler en plus d’une période de 23 jours pendant la période estivale (de juillet à septembre), une période de 23 jours pendant l’année scolaire sans payer de cotisations ONSS, continue, deux ans après son entrée en vigueur, d’avoir des retombées positives sur le nombre d’étudiants travaillant en dehors de la période estivale », indique la société dans un communiqué.
En 2007, Randstad a mis près de 60.000 étudiants au travail, dont près de 50 % n’ont travaillé que pendant la période estivale et 25 % uniquement en dehors des mois d’été. Au total, environ 20 % des jobistes travaillent lors de ces deux périodes.

25 décembre 2007

André Gilles, le député cumulard

Le député permanent (PS) a été président et directeur de la Jemepienne durant 10 ans. Pas de trace d'approbation des notes de frais qui sont mal justifiées au sein de la société.
Après Charleroi, le bassin de Liège serait-il dans l'oeil du cyclone? Le premier examen de la Société wallonne du logement (SWL) a épinglé deux sociétés de logements publics dont la «Jemepienne» (Seraing). Elle vient d'ailleurs de recevoir une visite de 5 jours des enquêteurs de la SWL pour un examen approfondi.
En matière d'éthique, c'est la situation de son président André Gilles (PS) qui interpelle. Député permanent, il a cumulé pendant plus de 10 ans les fonctions de président et directeur-gérant de la «Jemepienne» avec à la clé une rémunération mensuelle de 4 458 €, sans compter les jetons de présence. «Il n'y avait pas d'incompatibilité légale à assumer les deux fonctions, il n'y avait pas de cumul de rémunérations puisqu'en tant que président, je faisais le travail du directeur-gérant et que ma rémunération a juste été augmentée. D'ailleurs, depuis novembre 2005, il y a un directeur-gérant distinct du président et ma rémunération a été revue à la baisse. Sans attendre qui que ce soit, depuis janvier, j'ai fait baisser ma rémunération de président et je ne touche que 279 €/mois», dit André Gilles.
Il détient au total une dizaine de mandats dont 4 rémunérés (président de l'Association liégeoise d'électricité, etc.). Mais curieusement, on ne retrouve pas trace de son mandat de président de la «Jemepienne» dans la liste du «Moniteur belge». «C'est une erreur du «Moniteur», car j'ai tout envoyé», précise-t-il.
Le résumé des travaux de «scanning» de la SWL indique plusieurs dysfonctionnements et des conflits d'intérêts à la «Jemepienne». «Pas de cahier de charges pour les procédures négociées, certaines clauses étaient de nature à limiter ou exclure le jeu normal de la concurrence», lit-on dans le résumé confidentiel dont nous avons eu connaissance. Le réviseur externe Wilmet qui a ausculté la société indique que le comité d'attribution des logements ne rend aucun compte au conseil d'administration. «Il existe selon les informations recueillies un risque de conflit d'intérêts potentiel dans la mesure où la mère d'un administrateur est locataire, le fils d'un administrateur est ouvrier dans la société. Il n'y a aucune procédure particulière qui encadre le choix du commissaire-réviseur. Pas d'évaluation annuelle», écrit-il.
Vol dans la caisse
En ce qui concerne l'organisation administrative et financière, les risques identifiés par le réviseur sont importants: pas de trace d'approbation des notes de frais, justifications incorrectes des notes de frais. Le réviseur Wilmet redoute des risques de favoritisme dans l'attribution de certains marchés. «Les frais généraux liés à l'entretien et aux réparations du parc immobilier sont importants et confiés principalement aux fournisseurs Votre style et Weiler & fils», note-t-il. Il relève l'absence de la double approbation des frais généraux comme prévu par la procédure. Il dénonce aussi une procédure d'engagement du personnel «très informelle». Le comptable serait seul responsable de la caisse qui présente un vol de 1 798 € en janvier.
© La Libre Belgique 2006 - Mis en ligne le 07/06/2006

24 décembre 2007

Le paquebot RTBF est à nouveau à flot

Le conseil d'administration a approuvé, vendredi, le projet de budget 2008 de la radio-télévision publique. Jean-Paul Philippot, patron de la RTBF, a présenté un projet à l'équilibre. L'entreprise peut ouvrir un nouveau chapitre.
entretien
Les finances de la RTBF sont à une petite marche de l'équilibre... On ose à peine y croire ! L'image du "Titanic" n'a plus de raison d'être pour qualifier le paquebot de Reyers. Financièrement parlant, le navire a retrouvé belle allure. Le plan Magellan, initié en 2003, a fait son oeuvre (avec, revers de la médaille, la mise à l'écart de plusieurs centaines de professionnels de la radio-télévision publique).
Vendredi, Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF, a fait avaliser ses comptes "à l'unanimité" du conseil d'administration. Et ils sont historiquement bons, comme il l'a détaillé à "La Libre".
Le plan Magellan prévoyait un retour à l'équilibre financier à la fin de cet exercice 2007. Ce ne sera pas tout à fait le cas. Vous avez pris du retard ?
Certainement pas. Il y a un an, j'avais déposé un projet de budget 2007 tablant sur un déficit de 759000 euros. Nous ferons mieux que prévu. On devrait se situer entre un déficit de 700000 euros et l'équilibre. C'est pas mal sur un budget de 280 millions... L'année 2007 n'a pas été simple. On a eu un premier semestre marqué par des recettes publicitaires inférieures à nos objectifs. Il a fallu, en cours d'exercice, prendre un certain nombre de mesures correctrices pour rester dans l'épure. Par contre, on connaît un quatrième trimestre très bon en termes de revenus publicitaires. Associé à un contrôle des coûts vigilant depuis avril-mai, ce regain de recettes permet à la RTBF de respecter l'objectif budgétaire. Et même mieux puisqu'on se rapproche de l'équilibre et qu'on dispose d'une bonne trésorerie.
Ces dernières semaines, des échos alarmistes avaient pourtant couru sur la situation budgétaire de la RTBF. Là, vous nous dites que tout baigne ?
A ceux qui ont pu faire courir ces bruits, j'ai répondu que nos comptes leur étaient ouverts et que le plus simple était de venir les vérifier. Personne n'est venu. Moi, je vous dis que la situation financière de la RTBF a été assainie structurellement sans faire appel à des trucs et ficelles. Que du contraire !
Comparativement à 2007, l'exercice 2008 devrait être plus facile, notamment avec les premiers effets budgétaires du nouveau contrat de gestion (2007-2011) négocié avec la Communauté française.
Le budget 2008 que j'ai déposé au conseil d'administration est à l'équilibre. On aura même un léger boni. Mais ce ne sera pas simple pour autant. On a eu les traditionnelles tensions au moment où il a fallu faire rentrer les ambitions de chacun dans les enveloppes budgétaires. C'est un budget qui a ses propres enjeux et contraintes. L'un des enjeux est la poursuite des investissements en radio et en télé, qui restent nos deux métiers de base. Ce sont les budgets qui connaîtront, en 2008, les plus fortes augmentations de moyens. C'est en outre un budget où la masse salariale augmente. Nous sommes aujourd'hui très proches de notre effectif cible (NdlR : 2 172 équivalents temps plein). En 2008, une partie importante du personnel va bénéficier des effets d'accords sectoriels signés en 2006 et 2007. Enfin, troisième élément marquant de ce projet de budget, ce sont les premières initiatives dans le cadre du développement stratégique de l'entreprise dans le domaine des nouveaux médias.
Domaine où la RTBF paraît être à la traîne face aux initiatives de la concurrence privée...
Nous restons, il est vrai, dans un cadre encore assez artisanal. On a une guerre en retard en matière de sites Internet d'informations. Il y a des initiatives à prendre et c'est pourquoi nous dégageons, pour 2008, des lignes budgétaires significatives pour investir dans les nouveaux médias.
Ce sera quoi la RTBF dans un monde de "convergence des médias" ?
C'est une entreprise qui a, et aura toujours demain, deux grandes caractéristiques. Un : une entreprise ancrée dans sa communauté. Deux : une entreprise de production de contenus. Nos médias de référence resteront la radio et la télévision. La convergence, pour nous, ira dans le sens d'un rapprochement des contenus audios et audiovisuels dans un univers qui deviendra plus interactif et mobile. Cette transition-là, nous devons évidemment en être. 2008 va être une année d'apprentissage des nouveaux outils numériques en télévision (NdlR : la RTBF a déjà investi plus de 40 millions d'euros dans la numérisation de sa chaîne de production TV). Cet apprentissage s'accompagne aussi d'une transformation des mentalités du personnel et d'une évolution des processus de travail visant à intégrer la convergence multimédia. Ce travail est en cours.

La SDRB pose ses briques vertes

Trois projets sur les sites de la SDRB ont été retenus pour leur caractère écologique. Ils recevront à ce titre un subside important de l'IBGE. Sur le site Midi-Suède, un projet ambitieux de trente appartements "passifs" est en cours.
Préserver son portefeuille, tout comme l'environnement : voici le nouveau défi de la SDRB (Société de développement pour la Région de Bruxelles-Capitale) qui, via diverses réalisations, inscrit peu à peu sa patte verte dans notre capitale.
Très récemment, ce sont trois projets qui ont reçu l'aval de Bruxelles Environnement-IBGE et recevront une prime pour leur "exemplarité en matière de performance énergétique et d'éco-construction". Ces trois projets font partie des 39 qui ont eu la chance d'être retenus sur une grosse septantaine de candidatures lancées début septembre. "Un véritable engouement, assure-t-on du côté de Bruxelles Environnement. Cela représente une aide pour 120 à 130 000 m2 de nouveaux édifices pour un budget total alloué de sept millions d'euros."
La SDRB est, elle, convaincue que "ces immeubles représentent l'avenir". "Nous avons relevé le défi et avons présenté deux projets : Midi-Suède et Pavillons Services. Ces deux projets seront subsidiés à concurrence de 278000 euros par Bruxelles Environnement", explique-t-on à l'institution publique pararégionale. A ces deux futurs bâtiments, il faut ajouter le nouveau magasin de ventes privées Caméléon qui se situera sur un terrain de la SDRB, avenue Ariane à Woluwe Saint-Lambert. "Ce bâtiment de près de 13300 m2 sera l'un des premiers magasins durables d'Europe, avec 50 pc de la surface occupée par des espaces verts, y compris sur le toit." Il pourra en outre se passer d'air conditionné au profit d'un système de ventilation et de refroidissement naturel : une première sur le Vieux Continent. (voir LLB 07/12/07).
Sur le site Galilei à Neder-over-Hembeek, un "bâtiment signal" proposera prochainement des services adaptés à la demande des 248 entreprises "logées" par la SDRB. "Nous y proposerons entre autre des infrastructures Horeca et une salle "point presse", explique M. Verbrouck, directeur commercial à l'expansion économique de la SDRB. Nous voulons nous démarquer d'un point de vue écologique et ce lieu sera un excellent moyen de communication afin de promouvoir la construction durable sur nos sites."
Active dans le "passif"
Enfin last but not least, la situation évolue sur le site Midi-Suède, puisque la demande de permis d'urbanisme a été introduite ce 21 décembre. "Nous espérons pouvoir commencer le chantier à l'été 2008", explique Marc Frère, directeur des projets à la rénovation urbaine pour la SDRB. Le plan est ambitieux puisque ce ne sont pas moins de trente nouveaux appartements (sur 3200 m2 ) qui sont prévus dans ce quartier, en pleine quête d'avenir. "Ce sont des habitations moyennes qui seront mises en vente assez rapidement."
Et les futurs acquéreurs peuvent avoir une certitude : ils ne se ruineront pas en frais de chauffage puisque ces appartements sont étiquettés 100 pc "passifs". "Les habitations dites passives assurent une ambiance intérieure confortable, tant en hiver qu'en été. Et cela sans faire appel ni à un système conventionnel de chauffage, ni à un système de conditionnement d'air." La consommation d'énergie y est ainsi quatre fois inférieure à un logement classique. Ce qui permet de faire d'une pierre deux coups : économie d'énergie (et donc financière), tout en préservant l'environnement. La SDRB se veut d'ailleurs de plus en plus active dans le... "passif." "Le coût de ce genre de construction est environ 10pc plus élevé qu'un bâtiment classique, mais cet argent est vite récupéré car les frais de chauffage sont inexistants", reprend Marc Frère. Sauf en cas de "grand froid" (comme actuellement) où un chauffage d'appoint peut être mis en route.
"Ce bâtiment sera une grande première au niveau du logement en Région bruxelloise. La SDRB dans le futur va certainement se tourner vers ce style de projets." Mais il faut préciser que tout édifice ne peut être "passif". "Cela dépend de l'orientation du bâtiment. A Midi-Suède, nous avons une orientation Nord-Sud qui nous le permet, mais cela n'est pas le cas partout", développe M.Frère.
Dans les emplacements où l'exposition ne le permet pas, il est toutefois possible d'investir dans des bâtisses à très basse consommation d'énergie. "C'est devenu une de nos priorités", nous assure-t-on du côté de la SDRB, qui, par ces exemples, veut inciter tous les Bruxellois à poser des briques vertes autour d'eux.

Le Parlement accorde sa confiance au gouvernement transitoire

Les députés du Parlement, réunis exceptionnellement toute la journée dimanche, ont décidé sans surprise d'accorder leur confiance au nouveau gouvernement belge de transition mis en place pour trois mois. Un long débat à la Chambre, entamé dans la matinée, a débouché sur un vote de confiance au nouveau gouvernement provisoire vers 17h00. Au total 97 députés se sont prononcés pour, 46 contre, et un parlementaire s'est abstenu.

Chambre: le CD&V accorde sa confiance mais n'est pas aveugle
Le CD&V accordera son confiance au gouvernement intérimaire mais il ne s'agit pas d'une confiance aveugle, a averti le chef de groupe Servais Verherstraeten. Les chrétiens démocrates flamands se montreront au contraire vigilants, en particulier sur la réforme de l'Etat.


Di Rupo appelle chacun à faire un pas
Le président du PS, Elio Di Rupo, a pris dimanche la parole, en français et en néerlandais, au nom de son groupe lors du débat à la Chambre pour demander à chaque communauté de faire un pas vers l'autre dans les discussions institutionnelles qui viendront.

Verhofstadt III en toute confiance

Verhofstadt III est sur les rails. Vendredi, le Premier ministre avait livré sa déclaration gouvernementale à la Chambre. Dimanche, après huit heures de débats, il a obtenu la confiance des députés.

Le vote a été obtenu majorité (PS, MR, VLD, CD&V/N-VA et CDH) contre opposition (Ecolo, Groen, Vlaams Belang et Lijst Dedecker). Soit 97 oui et 46 non.
Comme annoncé, la N-VA a voté oui (pour soutenir l’aile CD&V du gouvernement…) mais une élue s’est abstenue pour marquer la défiance du parti nationaliste à l’égard d’un gouvernement dirigé par Guy Verhofstadt, le Premier ministre que l’on n’attendait plus et que la N-VA veut voir décamper le plus vite possible…
Le vote de confiance acquis, le gouvernement peut se mettre au travail. Au fait, ces prochains jours vont surtout permettre aux ministres de s’installer et former leurs cabinets. On sera donc en janvier quand ce gouvernement se mettra à vraiment tourner.
Le vote de confiance a conclu un débat d’intérêt variable. Il a fait percer une certitude : si l’institutionnel promet des étincelles, ce sera chaud aussi sur le socio-économique. Le PS a répété qu’il voulait apporter une « empreinte sociale forte » à un gouvernement dont Bart Tommelein (VLD) attend une « politique avec des accents libéraux forts. » Daniel Baquelaine (MR), lui aussi, a annoncé la couleur. Il soulignera qu’il n’y a pas de « pensée unique francophone » sur le socio-économique comme il en existe une sur l’institutionnel. Au passage, il moque le CDH : « Il est sain que les partis de gauche comme le PS et le CDH expriment leur sensibilité. Nous, nous développerons notre projet. » Piqué au vif, Melchior Wathelet (CDH) lui renverra : « Certains partenaires n’arrivent pas à s’extraire d’un jeu politique de bac à sable. »
Servais Verherstraeten, le nouveau chef du groupe CD&V (il remplace Pieter De Crem, devenu ministre), se fait applaudir quand il salue l’effort de Verhofstadt pour former ce gouvernement intérimaire. Et se fait huer quand il précise aussitôt que, tout de même, la « mission d’Yves Leterme était plus lourde. » Il tente de rassurer ses francophones : « La demande d’une réforme n’est pas axée sur le souci d’un bien-être flamand qui serait au détriment de la Wallonie ». Puis : « Toutes les réformes de l’Etat ont été des compromis. Celle-ci le sera aussi. Il faudra un “win win”. Et que ceux qui s’opposent à une réforme sachent qu’ils risquent de rendre ce pays ingouvernable ».
Jean-Marc Nollet (Ecolo) retient que les partis du Verhofstadt III se sont d’abord préoccupés de leurs postes ministériels avant de se soucier du contenu. Puis : « Vous dites avoir arrêté le compteur de la crise. Sachez que d’autres compteurs continuent de tourner : les compteurs du gaz, de l’électricité et du mazout… »
Bacquelaine revient sur la réforme de l’Etat et pose les balises du MR : « Nous ne souscrirons à aucune réforme susceptible d’atteindre aux droits et libertés des citoyens. Les droits attachés à la personne revêtent une portée universelle qu’aucune réforme ne pourra altérer. » Autre message : si on fédéralise des compétences (de l’Etat vers les régions), l’inverse doit être possible aussi.
Bart de Wever (N-VA) dit son parti « prêt à des compromis honorables ». Mais : « Pas question de s’aplatir. On ne l’a jamais fait. On ne le fera jamais ». Il explique pourquoi la N-VA n’a pas embarqué dans le gouvernement : « La réforme de l’Etat est, pour nous, plus importante. Les choses urgentes peuvent être gérées par d’autres. »
Elio Di Rupo, président du PS, intervient : « Aujourd’hui, après le désarroi, c’est le soulagement. Le PS s’était placé dans l’opposition. Je n’adresse aucun reproche à celles et ceux qui ne sont pas joints au gouvernement. Mais j’ai estimé qu’il était de mon devoir et celui de mon parti de prendre ses responsabilités. L’opposition est utile. Elle est souvent stérile pour résoudre les problèmes des gens. » Sur la réforme de l’Etat : « Nous devons retrouver le fil de la négociation constructive, pour mieux faire évoluer la Belgique. Je pense qu’il faut le faire pour tous et avec tous. C’est-à-dire, selon moi, avec une majorité parlementaire plus large encore que celle que compte le gouvernement qui se met en place. » En… néerlandais, il prônera la recherche de formules win-win pour apporter une meilleure qualité de vie à tous.
En clôture du débat, Verhofstadt répliquera au Belang qui disait représenter la Flandre. « Non. Vous ne représentez qu’une minorité de la Flandre, celle qui veut le séparatisme. » Le Premier ministre évoque le Fonds mazout, dont on tentera d’élargir les bénéficiaires. « Mais le carcan budgétaire est là. N’attendez pas de miracle. Mais ce que nous pourrons faire, nous le ferons… »
Réforme de l’Etat : le CD&V demande que le Groupe des 12, qui préparera le terrain dès janvier, associe les Régions. Verhofstadt parle plutôt d’un « contact permanent » entre le groupe et les régions. Puis : « Nous avons 25 ans de réformes institutionnelles derrière nous. Nos prédécesseurs sont parvenus à construire un état fédéral en dialoguant. » Il appelle chacun à se délivrer de ses tabous et « no pasaran ». Pour conclure : « Nous vivons dans un pays fantastique, sans chauvinisme. Avec des gens courageux, qui travaillent dur. Faisons la même chose ! »



Flahaut hostile à l'idée d'un service militaire volontaire de De Crem
L'ancien ministre de la Défense, André Flahaut (PS), a accueilli avec irritation la proposition de son successeur, Pieter De Crem (CD&V), d'instaurer un service militaire sur base volontaire."C'est un con, il ne connaît rien au dossier", a affirmé M. Flahaut samedi soir à l'agence BELGA, en insistant sur ce qualificatif.Il a aussi accusé son successeur de vouloir "mettre en oeuvre une politique de droite".

Aimez-vous les uns les autres...
Cet homme-là, c'est bien connu, connaît les trucs et les ficelles pour vous mettre un auditoire en poche. Vendredi après-midi, après avoir presté serment devant le Roi dans la matinée, Guy Verhofstadt a déclamé son programme gouvernemental en vue de l'intérim dans lequel il vient de se jeter corps et âme. Et il n'a pas dérogé à sa règle : faire tinter la corde de l'émotion.

22 décembre 2007

Verhofstadt prend trois mois ferme

LE PREMIER MINISTRE a un programme en 10 points.
Une mission : le « dialogue » Nord-Sud. Et une coalition déchirée.
-Bravissimo, ma non per tutti : zéro (presque) applaudissement sur les bancs du CD&V et de la N-VA à la fin du discours de Guy Verhofstadt vendredi à la Chambre…
Les libéraux l’ovationnent, les socialistes ne sont pas en reste, les centristes humanistes suivent, les chrétiens-démocrates flamands, eux, se réservent pour le 23 mars, et le passage du témoin à leur Numero Uno, Yves Leterme, comme c’est prévu, et comme l’a confirmé à la tribune le Premier ministre du gouvernement intérimaire. Les voilà rassurés ? Dans les couloirs, « off the record », certains députés maintiennent : « Vous verrez, Guy, il va rester. On ne pourra pas faire autrement… »
En attendant, le chef du gouvernement intérimaire a tracé devant ministres et députés un programme de trois mois en dix points forts – de quoi tenir trois ans, s’il le fallait. On résume.
Un : confectionner un budget 2008 en équilibre alors que les comptes trahissent un déficit oscillant entre 0,4 % et 0,7 % du produit intérieur brut.
Deux : soutenir le pouvoir d’achat, via, notamment, l’augmentation des allocations sociales les plus basses, leur adaptation au bien-être, des réductions d’impôts sur les bas et moyens revenus, la limitation des hausses de prix, notamment de l’énergie, l’extension du fonds mazout.
Trois : alléger les charges sur le travail en équipe dans les entreprises, accorder une attention particulière aux PME et au statut social des indépendants.
Quatre : augmenter le taux d’emploi au terme d’une stratégie coordonnée entre le fédéral, les entités fédérées, les partenaires sociaux ; favoriser la mobilité géographique, professionnelle ainsi que la formation des demandeurs d’emploi ; réduire le coût du travail pour les bas salaires ; mettre en œuvre le Pacte de solidarité entre les générations.
Cinq : garantir le financement des soins de santé, affecter 340 millions aux dossiers urgents tels que l’accord Médico-mut, le traitement des malades chroniques, l’extension du maximum à facturer ; lancer un plan général de lutte contre le cancer.
Six : accroître la concurrence sur le marché énergétique en faveur des consommateurs ; mettre en œuvre les nouveaux objectifs Kyoto, développer les sources d’énergies renouvelables ; réduire les émissions de CO2, notamment dans le secteur résidentiel.
Sept : conclure de nouveaux contrats de gestion avec la SNCB, appliquer les états généraux de la sécurité routière.
Huit : poursuivre la simplification administrative.
Neuf : renforcer le plan d’action sur l’application des peines et la surpopulation carcérale ; développer des solutions alternatives pour la détention de familles avec enfants dans les centres fermés ; appliquer la loi sur les gardiens de la paix.
Dix : ratifier les textes du traité européen de Lisbonne.
En conclusion, un Verhofstadt provisoire mais qui ne craint pas le catalogue, et dix fois volontaire avec ça, car l’heure est grave : « La méfiance est la pire des choses qui peut arriver à la politique. » Or, ce sentiment « croît » dans la population après six mois de crise…
Guy Verhofstadt rappelle que Didier Reynders, vice-Premier, coachera un groupe de travail économie-écologie, en vue du gouvernement définitif. Pendant qu’Yves Leterme, l’autre vice-Premier, s’occupera d’institutionnel, ouvrant la discussion le 9 janvier dans un groupe de douze membres issus des partis, baptisé « Octopus », lui aussi pour anticiper l’exécutif de mars, et plus encore : car ce qui compte, explique Verhofstadt, c’est de « poursuivre le chemin du dialogue » dans un pays qui est « toujours parvenu à résoudre tout conflit, éclaircir toute contradiction, mener à bien tout débat, sans effusion de sang, sans cicatrices indélébiles, sans rancune ».
Hors hémicycle, Bart De Wever confirme l’abstention N-VA dimanche 23 décembre, qui ne votera pas la confiance à quelque gouvernement avant de voir advenir la réforme de l’Etat. Ils trépignent dans le cartel d’Yves Leterme !

L’urgence à l’économie pour Verhofstadt

Le Premier ministre Guy Verhofstadt a énoncé un programme limité en dix points à la Chambre à l’occasion de son allocution portant le gouvernement intérimaire. Verhofstadt et ses 13 ministres ont prêté serment ce matin devant le roi Albert II. Le trombinoscope du nouveau gouvernement.


Le gouvernement Verhofstadt III entend s’atteler à la confection d’un budget pour l’année 2008. « Nous devons nous réengager, dans les plus brefs délais, sur la voie du pacte de stabilité », a indiqué le premier ministre.
La coalition intérimaire a la volonté de résorber le déficit prévu pour l’année 2008, lequel devrait osciller entre 0,4 et 0,7 % du PIB.
L’exécutif a par ailleurs fait connaître son intention de soutenir le pouvoir d’achat de la population. Guy Verhofstadt a évoqué dans sa déclaration « une combinaison équilibrée d’augmentations des allocations les plus basses et d’adaptations au bien-être supplémentaires, en particulier pour les pensions, ainsi que des réductions d’impôt ciblées sur les bas et moyens revenus ». Le Premier ministre a également annoncé, en vue de contenir la hausse des prix, la conclusion « d’accords visant les secteurs tels que l’énergie et la distribution », « un suivi de l’évolution des prix, par des réductions de charges sur les produits énergétiques, l’extension du fonds mazout et une évaluation des tarifs sociaux ».
Comme annoncé, le gouvernement prévoit d’accorder « un ballon d’oxygène supplémentaire à l’industrie, plus particulièrement au travail en équipes et à l’économie de la connaissance ».
Stratégie pour l’emploi
En matière d’emploi sera élaborée « une stratégie commune avec les entités fédérées et les partenaires sociaux ». Par ailleurs, la politique d’activation sera « évaluée » en vue d’améliorer « l’accompagnement des demandeurs d’emploi dans le cadre d’un suivi renforcé ». Enfin, la mise en oeuvre du Pacte de solidarité entre les générations sera clôturée.
Soins de santé
En ce qui concerne les soins de santé, le gouvernement « exécutera strictement les décisions émanant du Conseil général » de l’INAMI. Le 15 octobre, le Conseil général de l’INAMI a approuvé le budget 2008 de l’assurance-maladie, confirmant la norme de croissance de 4,5 %. Par ailleurs, en concertation avec les entités fédérées, un plan général de lutte contre le cancer sera introduit.
Réduire les émissions de CO2
Dans le chapitre « Environnement », Guy Verhofstadt a évoqué la poursuite de l’effort en vue de réduire les émissions de CO2, tout en veillant à « soutenir les Régions, les industries et l’Union européenne dans la recherche de solutions aux problèmes qui se posent en matière d’allocations de quotas de CO2 pour la période 2008-2012 ».
La déclaration fait encore référence, en vrac, à la recherche de « règlements qui garantissent la continuation des prestations de services aux citoyens » (service minimum), au développement de « solutions alternatives » à la détention de familles avec enfants dans les centres fermés, à la mise en oeuvre de la loi sur la sécurité civile.
Enfin, Guy Verhofstadt a enjoint les différentes assemblées du pays à ce qu’elles ratifient rapidement le traité de Lisbonne visant à assurer « plus de démocratie et plus d’efficacité en Europe ».
Le Premier ministre a annoncé le développement d’une stratégie de communication active concernant la Belgique.
Verhofstadt demande la confiance
Le Premier ministre a replacé la formation du gouvernement intérimaire dans le contexte de la crise qui mine le pays depuis environ six mois. Il a énuméré le programme en dix points du gouvernement en vue de répondre dans l’urgence aux besoins de la population mais a mis en exergue l’inéluctable débat qui s’annonce sur la réforme des institutions et dont le résultat doit pouvoir servir à renforcer la prospérité.
« Bien entendu, notre pays n’est pas immunisé contre les conflits d’idées, de valeurs ou de culture. Ce n’est pas pour rien que nous vivons au carrefour de la culture européenne. Cependant, lorsque ces conflits désemparent une population, l’affaiblissent, ou risquent même de la paralyser, nous devons opter pour la voie qui a toujours constitué le fondement de notre prospérité : la voie du dialogue », a-t-il dit.
Le premier ministre a répété qu’il ne présiderait aux destinées du gouvernement que pendant une période limitée. « Au plus tard le 23 mars, le dirigeant de la principale formation, Yves Leterme, sera présenté pour mettre sur pied le gouvernement définitif », a reprécisé Guy Verhofstadt.
En vue de la constitution de ce gouvernement définitif, deux négociations parallèles seront lancées au début de l’année prochaine sous l’égide des deux vice-premiers ministres, a rappelé le premier ministre.
Présidé par Yves Leterme, un groupe « octopus », installé le 9 janvier, sera chargé de préparer la réforme de l’Etat ou en d’autres termes de réaliser un « Pacte en faveur d’un Etat fédéral renouvelé ». Il sera composé de douze membres « provenant des grands groupes démocratiques ». Les présidents de la Chambre et du Sénat pourront être conviés aux réunions. Le premier ministre soumettra lors du lancement des travaux de l’octopus sa note personnelle sur la réforme institutionnelle rédigée dans le cadre de sa mission d’information.
Par ailleurs, sous la direction de Didier Reynders, des discussions seront également menées sur les « défis économiques et écologiques majeurs », ainsi que sur « les problèmes de cohésion sociale ».
Le gouvernement définitif sera lui formé « à partir des formations qui constituent le gouvernement » intérimaire, a dit Guy Verhofstadt.
Le premier ministre a été longuement applaudi sur les bancs de la majorité, à l’exception du groupe CD&V/N-VA dont les députés ont réservé un accueil retenu à la déclaration de politique générale.
La Chambre votera dimanche la confiance au gouvernement.

Code de déontologie pour le personnel des cabinets du gouvernement flamand

Le gouvernement flamand a adopté vendredi un code de déontologie pour les membres du personnel des cabinets ministériels. Il s'agit d'offrir à ces personnes un cadre de référence et des repères leur permettant de remplir de manière intègre le rôle spécifique de soutien que le personnel des cabinets ministériels assume dans les décisions politiques. Il entre en vigueur dès le 1er janvier prochain.Les règles de comportement donnent entre autres des indications sur la liberté de parole, la manière de communiquer, la gestion des moyens, les obligations de correction et de respect, les relations avec les acteurs de la société civile, le parlement et l'administration. Le code rejoint celui pour les parlementaires flamands, la déontologie ministérielle pour les ministres flamands et le code pour le personnel de l'administration.Ce code fait suite aux conclusions et aux recommandations du rapport du médiateur flamand, publié le 9 octobre. Ce rapport a été à l'origine de la démission de la ministre de l'Economie, Fientje Moerman.

Leterme a prêté serment uniquement en néerlandais

Yves Leterme a-t-il une nouvelle fois voulu provoquer les francophones? Ce vendredi matin, celui qui prétend être la seule personnalité politique légitime pour gouverner le pays a en tout cas prêté serment uniquement en néerlandais et non dans les trois langues nationales comme le veut la tradition. Même si la Constitution ne prévoit pas d'obligation dans ce domaine, il s'agit d'une décision lourde de sens et d'une énième provocation envers les francophones. Le Vice-premier et ministre du Budget y a sans doute vu une manière de s'adresser à son électorat flamand et leur assurer qu'il tiendra ses promesses électorales. Chargé aussi des réformes institutionnelles dans ce gouvernement intérimaire, il affirme déjà sa volonté de rester Flamand avant d'être Belge.Ce qui est loin du rôle d'un Premier ministre qu'il devrait endosser d'ici trois mois. Il devra alors à nouveau prêter serment. Seulement en néerlandais? (7sur7)
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Peter Vanvelthoven reprend son mandat de bourgmestre de Lommel

Peter Vanvelthoven (sp.a), qui vient de quitter ses fonctions de ministre de l'Emploi, a repris vendredi son mandat de bourgmestre de Lommel. En son absence, celui-ci était exercé par le premier échevin, Walter Cremers.Dans le cadre de ce jeu de chaises musicales, l'échevin des Sports et des Affaires sociales, Fons Haagdoren, abandonne ses attributions et rejoint les bancs des conseillers communaux.

"Le PS affiche son mépris pour la région"

"Le gouvernement wallon s'apprête à connaître son septième remaniement ministériel en trois ans et à accueillir son troisième ministre de l'Action sociale. Un record qui démontre l'absence de cohérence de ses politiques", dénonce Serge Kubla, chef du groupe MR au parlement wallon. MagnetteSerge Kubla relève le passage éclair de Paul Magnette au département de l'Action sociale et se demande dès lors si le PS "se soucie de la situation des plus fragiles de notre société". "Alors que la plupart des indicateurs sociaux sont alarmants, que les résultats du rapport sur la pauvreté sont des plus préoccupants, le PS préfère se livrer à un énième jeu de chaises musicales et affiche son mépris pour la Région", poursuit le communiqué de Serge Kubla.Il rappelle notamment que l'Agence wallonne pour l'Intégration de la Personne handicapée est toujours sans administrateur général et constate que la réforme des centres de coordination de soins va, à nouveau, subir un coup d'arrêt.Enfin, le chef de groupe MR s'inquiète du devenir des chantiers "colossaux" des infrastructures hospitalières et des maisons de repos.Et Serge Kubla de conclure: « Le PS vient de montrer son vrai visage, celui d'un parti uniquement soucieux de participer au pouvoir mais incapable d'en assumer les responsabilités. Et ce sont ceux qu'il prétend défendre qui payent la facture».

Les principales étapes depuis les élections du 10 juin

Au lendemain des élections, Didier Reynders est désigné informateur par le Roi.
Désigné médiateur, Jean-Luc Dehaene claque la porte, échaudé par la "trahison" d'Yves Leterme.
Désigné formateur, Yves Leterme convie l'Orange bleue à Val Duchesse. Un lieu maudit.
Herman Van Rompuy, l'explorateur ou l'éclaireur.
Les Flamands imposent un vote sur BHV en Commission de l'Intérieur. Les Francophones, médusés, quittent la séance.
Armand De Decker et Herman Van Rompuy sont appelés par le Roi au lendemain du vote flamand sur BHV en Commission de l'Intérieur.
Début de semaine dernière, Leterme rend une note communautaire acceptée par le cdH, le MR et Open VLD. Bart De Wever et la N-VA refusent. La fin est proche.
Trois questions et un ultimatum qui ne trouvent réponses suffisantes. Yves Leterme démissionne.Près de six mois après les élections législatives du 10 juin, le Roi Albert II aura vu défiler au Château du Belvédère différentes personnalités appelées à former un gouvernement de centre-droit, puis à sortir les négociations de la crise. De l'informateur au formateur (bis) en passant par un médiateur, un explorateur-éclaireur et des réconcialteurs, aucun n'aura finalement atteint l'objectif final. - 12 juin: deux jours après les élections législatives qui ont vu la victoire du cartel CD&V/N-VA en Flandre et du MR du côté francophone, le président du MR Didier Reynders est nommé informateur par le Roi. - 4 juillet: la complexité de la situation est telle que le Roi ne désigne pas tout de suite un formateur, mais un médiateur. L'ancien premier ministre Jean-Luc Dehaene (CD&V) est chargé de "déminer" le terrain et de convaincre le cdH d'entrer dans une coalition orange bleue. M. Dehaene doit ouvrir la voie à la désignation d'un formateur. - 15 juillet: Jean-Luc Dehaene remet son tablier. Il n'aurait pas apprécié l'impatience d'Yves Leterme (CD&V), "Monsieur 800.000 voix" élu sénateur aux dernières élections, qui aurait commencé à négocier dans son dos. Le jour même, le Roi nomme ce dernier formateur d'un nouveau gouvernement rassemblant les partis le cartel CD&V/N-VA, le cdH et les libéraux francophones et flamands. - 23 août: l'opposition entre négociateurs francophones et flamands sur la réforme de l'Etat pousse Yves Leterme à démissionner une première fois. - 29 août: Herman van Rompuy (CD&V) entre en piste après que le Roi a consulté une série de ministres d'Etat qui ont déjà été mêlés à la résolution de crises institutionnelles. Le président de la Chambre, ancien ministre des Affaires institutionnelles, est chargé d'une mission inédite d'exploration. Qualifié d'explorateur, on l'appelle "éclaireur" (verkenner) au nord du pays.- 29 septembre: l'ancien ministre-président flamand Yves Leterme est renommé formateur, le Roi ayant estimé que suffisamment d'éléments de convergence étaient apparus durant la mission d'Herman Van Rompuy. Les négociateurs engrangent des accords partiels sur les dossiers socio-économiques, mais n'avancent pas sur la réforme de l'Etat. - 8 novembre: au lendemain du vote flamand en Commission de la Chambre sur la scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde, le Roi demande aux présidents de la Chambre, Herman Van Rompuy, et du Sénat, Armand De Decker (MR) de "prendre une initiative" afin d'entamer un dialogue sur la poursuite de l'élaboration équilibrée des institutions du pays. Dans leurs travaux, les deux "réconciliateurs" préconisent la création d'une Convention composée de parlementaires, de membres du gouvernement fédéral et des gouvernements régionaux et communautaires. - Le 26 novembre, trois partis de l'Orange bleue (MR, cdH et Open Vld) acceptent le principe de confier à la Convention le soin de préparer la réforme de l'Etat, mais le parti d'Yves Leterme, le CD&V, et son allié la NV-A exigent plus de concessions des francophones - 1er décembre: après d'ultimes pourparlers et un "ultime ultimatum" portant sur un cadre de négociations communautaires, Yves Leterme remet sa démission au Roi, au 174e jour de crise que traverse la Belgique sans gouvernement. Il reconnaît qu'il n'a pas été possible de trouver des accords clairs entre tous les partis à la table des négociations.

Bus gratuits et circulation limitée à Charleroi

La circulation ne sera pas interdite à Charleroi en raison des pics de pollution enregistrés ces deux derniers jours, mais la vitesse des véhicules sera fortement limitée, selon les termes de l'arrêté pris vendredi par le bourgmestre de la ville Jean-Jacques Viseur. Cette mesure est effective depuis vendredi 17h00 et sera d'application jusque dimanche minuit. Des bus seront également mis gratuitement à disposition des usagers dès samedi matin. Le TEC (Transport en Commun) de Charleroi a décidé de la gratuité de tous ses bus et métros afin de persuader l'usager de ne pas utiliser son véhicule personnel. Il n'a toutefois pas été possible d'augmenter le nombre de véhicules prévus sur les lignes pendant le week-end. Cette mesure de gratuité débute samedi, dès le premier départ, jusqu'à dimanche, dernier trajet.Des mesures ont également été prises au niveau communal. Une circulaire a été émise, demandant aux responsables de bâtiments communaux de réduire le chauffage dans tous les bâtiments publics. Une réduction d'un degré doit réduire la pollution de 7 à 8 pc, a indiqué l'échevin responsable des bâtiments Paul Ficheroulle. Parallèlement, des contacts avaient été pris dès jeudi par l'échevin de l'Environnement, Philippe Sonnet, avec les industries considérées comme particulièrement polluantes en leur demandant de réduire leur production. Carsid a réduit de 40 pc, Industeel de 50 pc, TMM a arrêté sa production. Ces réductions et arrêts doivent se poursuivre jusqu'à ce que soit inversé le processus atmosphérique qui engendre les pics de pollution à Charleroi. En présentant ces différentes mesures vendredi, le bourgmestre ne souhaitait pas affoler la population, mais plutôt la conscientiser de la gravité du problème de pollution rencontré. Cette situation a amené M. Viseur à prendre un arrêté relatif à la circulation des véhicules. "Il n'était matériellement pas possible de l'interdire purement et simplement, même par zones", a expliqué Jean-Jacques Viseur, précisant que cela était également impossible sur la route de Mons, proche des principales industries polluantes.Il a donc été décidé, par arrêté, de réduire la vitesse à 90 kms/heure sur le grand ring R3, l'A54 et l'embranchement entre le petit et le grand ring, l'A 503. Le petit ring, lui est désormais sous le coup d'une limitation de vitesse généralisée de 50 km/heure. Des radars de dissuasion indiquant la vitesse de roulage aux automobilistes seront installés sur la route de Mons. Ces différentes dispositions sont entrées en vigueur dès ce vendredi à 17h00 et jusqu'à dimanche minuit avec possibilité de prolongation si la situation de la pollution l'imposait. Des conseils sont également donnés aux automobilistes: éviter autant que possible le centre-ville, si cela ne leur est pas nécessaire; emprunter les itinéraires de déviation, qu'ils viennent du R3 ou de l'A54 et contourner le centre de Charleroi. En fin de matinée, un groupe de travail avait réuni le ministre wallon de l'Environnement Benoît Lutgen, sa collègue de la Santé Catherine Fonck, et les échevins de l'Environnement Philippe Sonnet et de la Santé Bernard Dallons, afin d'étudier les mesures à prendre. Benoît Lutgen y a notamment rappelé les mesures prises par les entreprises sidérurgiques pour limiter la pollution due aux émissions de gaz à effet de serre.De son côté, Catherine Fonck a souligné l'importance, pour les personnes plus fragiles, de rester autant que possible à l'intérieur de leurs habitations dans les zones touchées, et d'éviter les efforts physiques. Le numéro 105 de la Croix-Rouge a été activé, afin d'informer le public. L'échevin de l'Environnement Philippe Sonnet a également indiqué, à l'issue de cette réunion, que la Ville n'avait pas attendu ces pics de pollution pour découvrir l'importance du problème posé à Charleroi, et particulièrement dans certaines zones. Il a rappelé que Charleroi, qui souffre de problèmes d'inversion thermique, les conjugue actuellement avec des additions d'autres phénomènes polluants, comme les entreprises et la pollution due au trafic. Il a souhaité qu'à l'avenir, des équipements soient mis en place, permettant de mieux prévoir ces pics, afin de réagir en temps opportun. Enfin, l'échevin de la Santé Bernard Dallons a signalé qu'il allait coordonner les actions relatives à la Santé découlant de ces problèmes de pollution, qu'il s'agisse d'avertir la population par le biais de toutes-boîtes ou par des haut-parleur, mais sans affoler inutilement, a-t-il précisé. (belga/7sur7)
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Une déclaration en dix points pour Verhofstadt III

Le premier ministre Guy Verhofstadt a énoncé un programme limité en dix points vendredi à l'occasion de son allocution portant le gouvernement intérimaire. Les grandes lignes de ce programme étaient déjà connues.Le gouvernement Verhofstadt III entend s'atteler à la confection d'un budget pour l'année 2008. "Nous devons nous réengager, dans les plus brefs délais, sur la voie du pacte de stabilité", a indiqué le premier ministre. La coalition intérimaire a la volonté de résorber le déficit prévu pour l'année 2008, lequel devrait osciller entre 0,4 et 0,7 pc du PIB. L'exécutif a par ailleurs fait connaître son intention de soutenir le pouvoir d'achat de la population. Guy Verhofstadt a évoqué dans sa déclaration "une combinaison équilibrée d'augmentations des allocations les plus basses et d'adaptations au bien-être supplémentaires, en particulier pour les pensions, ainsi que des réductions d'impôt ciblées sur les bas et moyens revenus". Le premier ministre a également annoncé, en vue de contenir la hausse des prix, la conclusion "d'accords visant les secteurs tels que l'énergie et la distribution", "un suivi de l'évolution des prix, par des réductions de charges sur les produits énergétiques, l'extension du fonds mazout et une évaluation des tarifs sociaux". Comme annoncé, le gouvernement prévoit d'accorder "un ballon d'oxygène supplémentaire à l'industrie, plus particulièrement au travail en équipes et à l'économie de la connaissance". En matière d'emploi sera élaborée "une stratégie commune avec les entités fédérées et les partenaires sociaux". Par ailleurs, la politique d'activation sera "évaluée" en vue d'améliorer "l'accompagnement des demandeurs d'emploi dans le cadre d'un suivi renforcé". Enfin, la mise en oeuvre du Pacte de solidarité entre les générations sera clôturée". En ce qui concerne les soins de santé, le gouvernement "exécutera strictement les décisions émanant du Conseil général" de l'INAMI. Le 15 octobre, le Conseil général de l'INAMI a approuvé le budget 2008 de l'assurance-maladie, confirmant la norme de croissance de 4,5 pc. Par ailleurs, en concertation avec les entités fédérées, un plan général de lutte contre le cancer sera introduit. Dans le chapitre "Environnement", Guy Verhofstadt a évoqué la poursuite de l'effort en vue de réduire les émissions de CO2, tout en veillant à "soutenir les Régions, les industries et l'Union européenne dans la recherche de solutions aux problèmes qui se posent en matière d'allocations de quotas de CO2 pour la période 2008-2012". La déclaration fait encore référence, en vrac, à la recherche de "règlements qui garantissent la continuation des prestations de services aux citoyens" (service minimum), au développement de "solutions alternatives" à la détention de familles avec enfants dans les centres fermés, à la mise en oeuvre de la loi sur la sécurité civile. Enfin, Guy Verhofstadt a enjoint les différentes assemblées du pays à ce qu'elles ratifient rapidement le traité de Lisbonne visant à assurer "plus de démocratie et plus d'efficacité en Europe". Le premier ministre a annoncé le développement d'une stratégie de communication active concernant la Belgique. (belga/7sur7)
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Zaventem : le FDF transmettra un dossier à l’Europe

Le FDF transmettra à l’Europe, en janvier prochain, un dossier « contenant les preuves du mépris des valeurs européennes manifesté par les autorités flamandes », a-t-il annoncé.
Le président du FDF, Olivier MAINGAIN, prend acte « avec satisfaction » de la décision des services de la Commission européenne de vérifier la conformité du règlement de la commune de Zaventem relatif à la vente de terrains communaux aux règles européennes.
Olivier Maingain constate que, après les mises en demeure adressées par l’Union européenne aux autorités flamandes dans le dossier de l’assurance-autonomie, « de nouvelles réglementations discriminatoires émanant d’autorités flamandes inquiètent à juste titre l’Union européenne ».
Pour le président du FDF, les politiques menées par le gouvernement flamand ou certaines communes en périphérie bruxelloise portent atteinte aux valeurs de tolérance et de respect des diversités linguistiques et culturelles que l’Europe entend promouvoir.
Selon lui, les Européens vivant en Belgique expriment de plus en plus leur étonnement, voire leur désapprobation, à l’égard de telles politiques.
Dans le courant du mois de janvier 2008, le FDF transmettra à différents responsables politiques européens un dossier étayé reprenant des preuves de ce mépris des valeurs européennes par les autorités politiques flamandes, poursuit le communiqué.
Et de citer : le refus de nommer trois bourgmestres en périphérie bruxelloise ; le refus du parlement flamand d’approuver la Convention-cadre sur la protection des minorités nationales ; le refus de donner suite aux résolutions du Conseil de l’Europe ; le règlement communal de Hoeilaert exigeant la connaissance du néerlandais pour l’acquisition de logements ; les amendes administratives infligées aux personnes qui ne satisfont pas aux exigences linguistiques du décret flamand en matière d’intégration ; et les atteintes répétées au régime des facilités linguistiques en périphérie bruxelloise et à Fouron.
En conclusion, le président du FDF souhaite que le pacte pour un Etat belge fédéral renouvelé, tel qu’annoncé par le premier ministre Guy Verhofstadt, s’inspire largement des valeurs démocratiques de l’Union européenne et que toutes les communautés du pays acceptent l’arbitrage des institutions européennes, gardiennes des droits de l’homme et des droits des minorités.

21 décembre 2007

A Pâques ou à la Trinité ?

Guy Verhofstadt réaffirme avec force qu'il quittera ses fonctions de Premier ministre le 23 mars 2008. Histoire de forcer un accord institutionnel avant Pâques. Il propose un "Pacte pour un Etat fédéral renouvelé". Le CD & V n'apprécie pas. Déjà !
Cent nonante-quatre jours de crise : cette fois, plus de doute. Les journaux et les télévisions arrêteront le compteur de la crise ce vendredi. Il n'y aura pas de 195e jour de crise. C'est aujourd'hui, en effet, à dix heures du matin, que le gouvernement de Guy Verhofstadt ira prêter serment entre les mains du roi Albert II, au Palais de Laeken.

La fine équipe (au PS, les 3 ministres seront finalement Laurette Onkelinx, Christian Dupont et Paul Magnette qui quittera la Région wallonne pour prendre en charge l'Environnement et la Consommation) reviendra ensuite au Parlement, pour une photo, sans le Roi cette fois. Suivra le premier Conseil des ministres du gouvernement Verhofstadt III dans la toute nouvelle salle du "16" rue de la Loi qui aurait dû être inaugurée il y a quelques semaines déjà. Une inauguration que, par décence, Guy Verhofstadt a reculée. Le Premier ministre ira ensuite lire la déclaration gouvernementale à la Chambre puis au Sénat. Le débat aura lieu dimanche matin à la Chambre et le vote définitif est attendu dimanche vers 16 heures. Au Sénat, il est possible que le débat ait lieu le lundi 24, à quelques heures du réveillon.
Le programme du gouvernement sera en fait assez succinct : il tiendra en dix points (voir ci-dessous).
Que le combat commence...
Les choses sérieuses commenceront donc en janvier. Le gouvernement Verhofstadt III (le p'tit troisième comme l'appelle la presse flamande) aura deux tâches principales : lancer la réforme de l'Etat dans le but d'arriver à un accord sur les contours de celle-ci avant Pâques et définir un ensemble de mesures socio-économiques.
C'est bien Yves Leterme, futur vice-Premier ministre et ministre des Réformes institutionnelles qui présidera le groupe de 12, chargé de négocier la réforme de l'Etat (voir page suivante). Mais c'est bien Guy Verhofstadt qui, dès le lancement des travaux, début janvier, alimentera la réflexion institutionnelle avec une note personnelle intitulée "Pacte pour un Etat fédéral renouvelé". Son but, en déposant cette note, est de lancer le combat car, depuis 6 mois, sur le ring institutionnel, les boxeurs n'ont fait que s'observer, sans jamais s'affronter. Il ne faudra pas attendre janvier : le CD & V a déjà incendié l'initiative de Guy Verhofstadt.
Que contiendra le document du Premier ministre, document qu'il glissera dans le rapport sur sa mission de formation qu'il confiera au Roi dans quelques jours ? Il y a presque un an, lors du discours aux Corps Constitués, il avait esquissé les contours d'une "Fédération de Belgique" qui, grâce aux réformes négociées, devrait remédier aux failles du système actuel comme l'éparpillement des compétences. À l'époque, il avait également souligné la nécessité, pour les entités fédérées, d'être responsables financièrement de leur politique et l'urgence de trouver un règlement négocier à la question de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Son credo était et est toujours : ni séparatisme ni immobilisme.
Mais pourquoi diable Guy Verhofstadt a-t-il choisi le 23 mars 2008 pour faire mourir le gouvernement intérimaire ? "Parce que ce seront les vacances de Pâques"...
Il faudrait donc ignorer les commentaires de ceux qui voient "Numero Uno" s'incruster au "16", rue de la Loi.. Vendredi après-midi, lors d'une rencontre informelle avec les journalistes politiques, Guy Verhofstadt n'a laissé aucune place au doute : quoi qu'il arrive, il partira le 23 mars 2008 et laissera le fauteuil au leader naturel du plus grand parti flamand, Yves Leterme. Une manière, sans doute, de mettre la pression sur les épaules de son successeur.
L'Europe, l'Europe, l'Europe
Il faudra donc s'habituer à ne plus voir, au "16" la silhouette un peu voûtée de ce passionné de tout... Que fera-t-il alors ? Il sera toujours sénateur. Mais il a déjà une autre idée, européenne évidemment. Il souhaite parcourir l'Europe, des Balkans à l'Ecosse et de la pointe de la Scandinavie à l'Espagne à la recherche de la vraie multiculturalité européenne. Car il en est persuadé : le côté cosmopolite de l'Europe est malheureusement en recul. Avant, dans certains villages des Balkans, explique-t-il, il y avait un vrai métissage : on trouvait encore des villages où l'on parlait jusqu'à 8 langues.
On s'éloigne, on s'éloigne, direz-vous. Si peu. Car l'homogénéisation linguistique, certains en rêvent aussi pour la Belgique.

Hoeilaart impose le néerlandais comme condition d'achat

Le cabinet du Marino Keulen, le ministre flamand des Affaires intérieures, doute que cette décision soit juridiquement tenable.

Le cabinet du ministre flamand du Logement Marino Keulen doute que la décision du conseil communal de Hoeilaart conditionnant l'achat d'un lotissement social à la connaissance du néerlandais soit juridiquement tenable. "Nous avons demandé la décision du conseil communal de Hoeilaart au sujet de la connaissance du néerlandais comme condition afin d'obtenir un lotissement social. Le ministre réagira ensuite mais le cabinet doute que cette décision soit juridiquement tenable", a déclaré Peter Dejaegher, porte-parole du ministre flamand du Logement Marino Keulen. La connaissance du néerlandais est l'une des cinq conditions fixées par la commune de Hoeilaart, située au sud-est de Bruxelles en Brabant flamand, pour se porter candidat à l'achat d'un des 16 terrains à bâtir du lotissement social "Het Leen".En cas de doute sur la connaissance du néerlandais, le collège des échevins invitera les personnes concernées afin de juger."Dans le passé, des propositions visant à introduire la connaissance des langues comme condition dans le règlement de Vlabinvest ou un règlement similaire à Zaventem ont clairement montré que la connaissance des langues ou la nationalité ne peuvent être des critères dans l'attribution d'un logement ou d'un terrain. La réglementation flamande concernant l'attribution d'un logement social demande que la personne s'engage à suivre des cours de néerlandais", explique Peter Dejaegher, qui se réfère ainsi au code du logement flamand, le wooncode.

20 décembre 2007

Rigueur budgétaire et plan d'assainissement réalisé

Les déficits, c'est fini
Schaerbeek. Le redressement des finances quasi achevé. Boni de 250.000 euros en 2008. Pas d'augmentation des impôts.

La commune restaurera sur ses propres deniers la « Laiterie », au parc Josaphat.
La fin de l'année est l'époque des votes de budget. Celui de Schaerbeek pétille comme du champagne. En 2002, la cité des ânes présentait un budget ordinaire en déficit de près de 22 millions d'euros. Pour cent euros engrangés, on en dépensait 120… Cinq ans plus tard, la même cité des ânes pavoise : son budget (160 millions d'euros) est en léger surplus (225.000 euros) et il n'y a plus de déficit cumulé. Deux cent douze ans après sa naissance (1795), Schaerbeek offre des finances saines. Ce n'est pas arrivé souvent dans sa longue histoire…
Comment expliquer ce redressement ? D'abord, il y a la manne régionale. L'oncle Charles (Picqué) joue le père Noël pour les communes sous plan d'assainissement. La quote-part de Schaerbeek s'élève à 4,9 millions d'euros en 2007, 2008 et 2009. « Ensuite, souligne Michel De Herde (MR), l'échevin du Budget, il y a une réelle rigueur dans la gestion. » Elle s'est traduite par la hausse spectaculaire de l'imposition (le précompte a atteint des sommets), des efforts financiers des fonctionnaires et un tour de vis dans les dépenses.
Côté recettes, les horodateurs contribuent pour 700.000 euros à assainir les finances et la commune peut compter sur le nouveau fonds régional de compensation. Schaerbeek semble dès lors bel et bien sortie de la spirale des déficits. Son fonds de pension peut être réalimenté (objectif : atteindre les 50 millions).
Cette embellie permettra de financer le plan climat (cher aux Ecolos), de maintenir l'effort sur la propreté et d'aider le CPAS (24 millions). En matière d'investissement, la commune retrouve son autonomie. Parmi les projets, la création d'un plan de rénovation des trottoirs, des investissements dans l'école et la restauration du patrimoine dont la Laiterie, au parc Josaphat, qui avait brûlé. Bref, Michel De Herde annonce le retour à l'équilibre en 2008 alors que le plan d'assainissement le prévoyait en 2010. Pour le mayeur Bernard Clerfayt (MR), Schaerbeek est sauvée.
Et pourtant, il subsiste des points noirs. À l'instar d'une bonne moitié des communes bruxelloises, la cité des ânes n'a pas de contrôle sur certaines dépenses ou recettes. Citons l'explosion des dépenses du CPAS, liée à l'augmentation de la pauvreté. Ou le flou total du cofinancement des zones de police par le fédéral. Ou encore le déficit des hôpitaux publics (Paul Brien).
Le budget sera voté ce soir. L'opposition PS et CDH va sans doute mettre des bémols à l'euphorie du collège.

Une manne pour Bruxelles

TOUT bénéfice pour la ZIP, la zone d’intervention prioritaire, composée des alentours du canal. 32 projets sélectionnés.

Montée par l’Agence Bruxelles-Propreté et Forest, la ressourcerie devrait générer une cinquantaine d’emplois.

Quand l’Europe et la Région unissent leurs moyens, cela peut être tout bénéfice pour Bruxelles. Dans ce cas-ci : 114 millions d’euros au service du développement économique et social de la capitale. A l’origine de la manne : l’Europe, agglomérat de 268 régions – dont un quart vivent avec un PIB par habitant inférieur de 75 % à la moyenne des 27 Etats membres. L’Union joue donc la carte de la solidarité.
Celle qui vient de s’abattre sur Bruxelles se nomme Feder : fonds européen de développement régional. La Commission définit les grandes lignes et alloue les crédits, puis les Etats ou régions gèrent, contrôlent et assurent la mise en œuvre du programme. A Bruxelles, le bébé se nomme « Objectif 2013 : investissons ensemble dans le développement urbain ! ». Il est bien né : sa marraine Europe lui a alloué 57 millions d’euros. Maman Région a débloqué une somme similaire. En tout, 114 millions !
Seul et unique bénéficiaire du pactole : un acronyme cher à Charles Picqué : ZIP. Zone d’intervention prioritaire. « La banane » pour les intimes. En gros et large, les alentours du canal. « Une zone avec des atouts », avance le ministre-président PS. Mais de sérieux handicaps. « Ce territoire est marqué par une brisure du tissu urbain. » Canal, chemins de fer, friches industrielles. Ajoutez à cela un problème de formation et d’emploi. « La ZIP concentre 27 % des chômeurs de la Région, alors qu’elle n’abrite que 15 % de sa population. »
Lancé en mars 2007, l’appel à projets a généré une cinquantaine de candidatures. Le tout passé à la moulinette des critères, cela donne 32 lauréats, répartis en deux piliers, définis par l’Europe.
Un : compétitivité. Cela passe par le développement et la création d’activités économiques. Epinglons la mise à disposition de 4.000 m2 pour accueillir des entreprises à Anderlecht ou encore la sensibilisation des jeunes à l’esprit d’entreprise. L’environnement est aussi à l’honneur : création d’un incubateur d’entreprises liées aux secteurs économiques de l’environnement et d’un centre de traitement et de valorisation des déchets à Forest.
38 millions encore à pourvoir
Deux : cohésion. Via un travail sur l’attractivité et l’image de la ZIP – piscine à ciel ouvert au bassin Béco (Pascal Smet va être content), rénovation d’espaces commerciaux, marketing urbain – et le renforcement des infrastructures en lien avec l’emploi et la formation – neuf centres de formation, huit crèches et une maison pour l’emploi vont voir le jour.
« Tout cela devrait aboutir à la création de 250 équivalents temps plein et à la mise en formation de plus de 5.200 personnes par an. Et 14 projets permettront la réhabilitation de chancres urbains. » En 2008, un second appel sera lancé : 38 millions sont encore à pourvoir pour le premier pilier.

Win : lourde sanction pour Belgacom

Après le procès-verbal de carences, la ministre régionale de la Recherche et des Technologies nouvelles veut sanctionner financièrement Belgacom pour le non-respect de ses engagements à propos de Win (gestionnaire du réseau de fibres optiques wallon). Dans sa note au gouvernement de ce jeudi 20 décembre, Marie-Dominique Simonet (CDH) propose de se saisir de la garantie (3718402,87 €) déposée par l'opérateur à la banque Fortis.

Réplique francophone à la "Warande"

Deuxième réunion, hier, du Groupe Wallonie-Bruxelles. Avec les avis éclairés de quatre économistes, à l'aube des grandes négociations communautaires.
Alors que le Manifeste "In de Warande" (1) a bénéficié d'une couverture médiatique importante, les travaux de nos économistes ne sont pas connus du grand public" . Ce plaidoyer sort de la bouche de Philippe Busquin (PS), coprésident du Groupe Wallonie-Bruxelles, qui se réunissait pour la deuxième fois, hier, au Parlement de la Communauté française. A l'occasion de cette entrée dans le vif du sujet, les 34 membres (16 de la société civile et 18 politiques) du groupe initié par la ministre-présidente Arena (PS), ont entendu quatre experts en économie, qui ont dressé pour eux un état de la situation dans l'espace Wallonie-Bruxelles.
De quoi alimenter la réflexion des partis francophones et "éclairer les discussions au fédéral" , dixit M. Busquin. Vu que les besoins en la matière sont plutôt urgents, le Groupe Wallonie-Bruxelles travaillera à un rythme "soutenu" , avec une séance plénière mensuelle, précédée de réunions restreintes par thèmes (2) , qui devraient déboucher sur des "rapports intermédiaires dès début mars" , insiste Antoinette Spaak (MR), coprésidente.
Mais qu'ont-ils donc raconté, ces économistes ? Michel Mignolet (Facultés de Namur) a d'abord relativisé "l'ampleur des transferts au bénéfice de la Région wallonne" (notamment pointé dans le Manifeste "In de Warande"). Il s'est aussi attaché à démontrer que Bruxelles, mais également la Wallonie, auraient intérêt à revendiquer un partage de l'impôt sur les personnes physiques sur base du lieu de travail, et non du domicile.
Pas comme en 89
Paul Kestens (ULB), pour sa part, a voulu sensibiliser les francophones à l'importance d'identifier précisément, au niveau de chaque entité fédérée, les dépenses de sécurité sociale, ce qui permettra de "cerner les conséquences économiques et sociales des propositions institutionnelles et de ne pas retomber dans les erreurs commises lors de la négociation de 1989".
Robert Plasman (ULB) s'est, lui, concentré sur les dangers d'une défédéralisation de la sécurité sociale (impact des coûts du vieillissement), des politiques d'emploi (au détriment des autres branches de la Sécu d'une part; des Régions wallonne et bruxelloise d'autre part) et des négociations salariales (sur le financement de la Sécu).
Enfin, Robert Deschamps (Namur), a insisté pour que les francophones se donnent pour priorité n°1 de mieux organiser leur enseignement, bien financé mais pas efficace. Il a conclu en signalant que la Belgique n'était pas la Tchécoslovaquie et qu'en cas de scission, "tout le monde va y perdre". Il vaudrait mieux "améliorer le fonctionnement du fédéralisme via la responsabilisation des Régions et la coordination par le Fédéral".
Prochaine séance plénière, le 29 janvier, avec l'audition des constitutionnalistes Dumont (St-Louis), Scholsem (ULG), Uyttendaele (ULB) et Verdussen (UCL). Une plongée, sans plus attendre, au centre des institutions francophones et de leur organisation, coeur même de la mission du Groupe Wallonie-Bruxelles.

(1) Manifeste pour une Flandre indépendante en Europe, rédigé fin 2005 par un groupe de patrons et leaders d'opinion flamands.
(2) Quatre sous-groupes : 1° Matières économiques, sociales, mobilité et développement durable (présidence : Christophe Collignon - PS). 2° Matières personnalisables (Dominique Braeckman - Ecolo). 3° Enseignement, formation, recherche (Anne-Marie Corbisier - CDH). 4° Culture (Richard Miller - MR).

L’union CD&V/NVA, VLD, MR, PS, CDH difficile à vivre

Pas de cadeaux pour Verhofstadt III

CONFLITS ET POLÉMIQUES traversent la toute nouvelle coalition pentapartite. Pendant que Verhofstadt prépare son entrée au Parlement.

Le gouvernement bientôt, mais pas la paix. On ne sort pas indemne d’une mêlée de six mois. Alors ? Alors, avez-vous entendu Didier Reynders mercredi matin, interviewé à la RTBF-radio ? Pour la première prestation d’un nouveau « premier » vice-Premier ministre, on se croyait presque en campagne électorale. La résolution de la crise ? Lui et Guy Verhofstadt en sont les artisans, entendez la famille libérale, qui a réglé l’affaire en quinze jours après que la chrétienne-démocrate, et ses explorateurs-démineurs-formateurs, eut plongé le pays dans le noir près de 200 jours. Les difficultés ces dernières 48 heures ? Certains réclamaient des mandats, il fallait régler ça… Au CDH, on s’étrangle. Au PS aussi.
Et puis il y a cette thèse qui a la cote chez les libéraux, celle du « cartel PS-CDH », voire d’un « préaccord électoral » (lire en page 6), qui explique l’échec de l’Orange bleue… Une thèse potentiellement dévastatrice pour les relations entre partenaires.
En quelque sorte, Didier Reynders dit la vérité de cette coalition pentapartite asymétrique, disparate, conflictuelle dans tous les sens ; une coalition de Noël, toute boules et guirlandes. Sans programme au départ, et intérimaire. Mais aussi une coalition conçue aux forceps. De secours. Presque de salut national après les déchirures que l’on a connues. Mais qui a tout à prouver. À commencer par sa capacité à dépasser les dissensions entre gens qui se toisent, parfois jusqu’à la détestation. Certains disent : « fédérer les partenaires », « apaiser », « tourner la page », « pas de rancœur », « rétablir la confiance »… On verra.
Il n’y a pas que les francophones, d’ailleurs. Qui peut croire qu’au Nord, un Guy Verhofstadt et un Yves Leterme puissent être à l’unisson ? Qu’ils partent à l’aventure en bons copains ? Il nous revient ceci : le CD&V, et Yves Leterme en particulier, s’attribue l’idée d’avoir proposé Josly Piette comme ministre CDH, un nom qui a fait consensus directement, même en pleine bisbrouille autour du CDH et du veto MR à son encontre. Eh bien non : Guy Verhofstadt a eu l’idée. Lui s’est souvenu du syndicaliste fréquenté durant la négociation pour le pacte des générations. Et le formateur-Premier ministre n’a pas du tout apprécié de voir le chrétien-démocrate tirer la couverture à lui. L’épisode le montre : c’est tendu. Fragile.
Alors, Guy Verhofstadt accélère. Surtout, ne pas s’égarer. Rester concentré. Hier, il a fait défiler un à un au « Seize » les présidents des partis de la majorité en leur soumettant son brouillon de discours de politique générale, qu’il prononcera vendredi au Parlement, au nom de son Verhofstadt III, cela avant de réclamer la confiance à la Chambre dimanche.
Un discours en une dizaine de points (Le Soir de lundi) : réaliser un budget 2008 en équilibre ; assurer la liaison des allocations sociales au bien-être ; baisser les impôts sur les bas et les moyens revenus ; agir sur les prix de l’énergie pour les citoyens ; soutenir les entreprises ; prolonger le pacte des générations ; conforter les soins de santé ; relever les pensions ; assumer les engagements écologiques de Kyoto ; développer une politique de mobilité… Un programme d’urgence.
Rien à voir avec les groupes de travail sur le socio-économique et sur l’institutionnel, coachés par Didier Reynders et Yves Leterme, qui verront le jour en janvier, et annonceront le gouvernement définitif, du 23 mars 2008, lorsque Guy Verhofstadt et Verhofstadt III céderont le témoin à Yves Leterme et Leterme Ier. Et que viendra le temps de la réforme de l’Etat. Ne l’oublions pas.

19 décembre 2007

Guy Verhofstadt tient son gouvernement intérimaire

Une majorité au bout de la nuit

TERRIBLE BRAS DE FER ce mardi entre MR et PS, avant que Didier Reynders ne cède : ce sera une tripartite francophone, avec le CDH.

La crise politique, qui dure depuis le 10 juin, a atteint son paroxysme ces dernières vingt-quatre heures. Non pas que les tensions, en soi, furent supérieures à celles dans l’Orange bleue, communautaires notamment (la N-VA, souvenez-vous…), mais parce qu’elles étaient cette fois toutes concentrées dans le camp francophone. Très gênant.
Le film de la journée…
Au « seize », Guy Verhofstadt échoue lundi soir (Le Soir d’hier) à mettre les partenaires CD&V, VLD, MR et PS d’accord pour composer à eux quatre un gouvernement intérimaire (lire à cet égard en page 3). Elio Di Rupo veut une coalition francophone large, avec le CDH, voire avec Écolo ; Didier Reynders, en revanche, ne veut pas du CDH dans le cadre d’une tripartite. Seulement dans l’Orange bleue. Tout le monde se quitte vers 21 h 30 sur ce constat d’échec.
Mardi matin, Joëlle Milquet se rend chez Guy Verhofstadt, celui-ci évoque devant elle la possibilité d’intégrer le gouvernement via une personnalité… « extérieure » au parti, et confirme le veto du MR à la participation pleine et entière du CDH à la coalition. Joëlle Milquet est outrée, elle réunit son comité directeur, prend acte du refus du MR, et déclare que dans ces conditions, le CDH se retire du jeu.
L’après-midi, le PS réaffirme que lui ne participera à aucun gouvernement sans le CDH, maintient l’idée d’une majorité large, qui aurait au moins les deux tiers des sièges au parlement, en vue de la réforme de l’État. Remarqué : le PS précise bien que Guy Verhofstadt garde l’initiative, il le sollicite même pour une dernière tentative de rabibochage. Elio Di Rupo jouera les entremetteurs toute la journée. Auprès de Guy Verhofstadt. Également entre le CD&V et le CDH…
Avant cela, une réunion avait eu lieu au « seize », autour de Guy Verhofstadt à nouveau, vers 13 heures, entre les quatre partis présents la veille au soir, où l’on avait constaté que le blocage demeurait, à ce stade.
En fin d’après-midi, Yves Leterme et Jo Vandeurzen, pour le CD&V, demandent à être reçus par Guy Verhofstadt. Ils lui expliquent que leur parti ne montera pas au gouvernement sans le CDH. Les chrétiens-démocrates savent que dans l’hypothèse où le parti de Joëlle Milquet est tenu à l’écart, la famille libérale (MR et VLD) sera toute-puissante dans la coalition. Le CD&V met un point d’honneur à ramener le CDH dans le circuit.
Une position qui ne laisse plus d’échappatoire à Didier Reynders. Le président du MR est isolé. Dès cet instant, la pression sur lui est maximale…
Au Nord, la majorité est prête : ce sera le cartel CD&V/N-VA et le VLD. Au sud ? Rien n’est plus possible sans le CDH depuis qu’après le PS, le CD&V en a fait une condition à sa participation au gouvernement.
Alors ? La tripartite MR-PS-CDH est sur les rails. La répartition des portefeuilles ministériels serait la suivante : 3 PS, 3 MR, 1 CDH, 5 CD&V (il n’y aurait pas de ministre étiqueté N-VA…), 2 VLD (+ le Premier ministre intérimaire).
La tripartite est sur les rails, disait-on, mais à 20 heures, l’on attendait toujours l’arrivée du train, lorsqu’au Boulevard de l’Empereur, le PS réunissait ses troupes au complet, pour un « bureau politique » exceptionnel.
Quelques heures auparavant, un « G9 » (le groupe des leaders socialistes) avait marqué son soutien à Elio Di Rupo : il faut tenir bon sur l’intégration du CDH.
Au Boulevard de l’Empereur le soir, les ministres socialistes arrivent « détendus ». L’on pressent l’accord politique, le « consensus francophone retrouvé »… C’est le mot d’ordre : pas de déclaration blessante à l’égard du MR. Les visages sont ouverts. Un mot : apaisement. Le MR ? « Ce n’est pas le moment de jeter de l’huile sur le feu », glisse Laurette Onkelinx. « La situation politique est tellement grave que l’on ne peut plus réfléchir qu’en termes d’union », dit Rudy Demotte.
À ce moment, vers 20 h 30, certains s’inquiètent toujours du revirement possible du MR. Même s’il se confirme que Didier Reynders aurait dit officieusement « oui » à Guy Verhofstadt. Et puis, un peu de tenue : c’est au formateur, de prendre l’initiative, de « dire » l’accord, par ordre de préséance. À tout seigneur…
Le bureau du PS s’achève vers 21 h 20. Elio Di Rupo livre une courte déclaration : « Notre espoir, c’est que les contacts que Guy Verhofstadt a entrepris puissent se couronner d’un succès. Une discussion est en cours actuellement avec Guy Verhofstadt et Joëlle Milquet. Si le CDH accepte ces propositions, on peut dans un délai très court mettre en place un gouvernement. S’il dit non, alors il faudra que les partis francophones se voient immédiatement pour prendre attitude. »
À l’autre bout de la ville, à la rue des Deux-Églises, siège du CDH, les centristes-humanistes ont rendez-vous eux aussi, après 21 h 30. Joëlle Milquet revient d’une entrevue avec Guy Verhofstadt. Ils ont mangé ensemble. Le CDH aura un ministre – Josly Piette ? – qui aurait rang de vice-Premier (il participera au kern), sans en porter le titre. Le CDH pense à un gros département à orientation sociale, comme l’emploi, les pensions ou les affaires sociales. Seul problème : Joëlle Milquet, nous confie-t-on, serait très affectée par les attaques du MR. Trop pour dire oui ? Non.
Par ailleurs, les familles politiques au gouvernement garderaient au maximum leurs compétences actuelles (Didier Reynders aux Finances, Laurette Onkelinx à la Justice, etc.). On ne touche pas aux présidences d’assemblées. Yves Leterme serait voué à un superministère transversal, qui préparera les réformes institutionnelles.
Nous voilà donc partis pour un gouvernement intérimaire jusqu’au 23 mars, dirigé par Guy Verhofstadt, avant le définitif, présidé par le chrétien-démocrate flamand.

Nos politiques manquent d’air

Deux semaines : voilà le temps qu’il a fallu à Guy Verhofstadt pour fixer le casting du gouvernement provisoire qui prendra la barre du pays jusqu’au 23 mars. A priori, on peut s’étonner des tensions qui auront entouré le casting de cette équipe de transition. Elles ont été extrêmes, du côté francophone. Elles paraissent incompréhensibles. Elles sont explicables.
Fût-il de transition, ce gouvernement, disposant des pleins pouvoirs, va devoir prendre des mesures importantes. On songe surtout à la confection du budget 2008 de l’Etat. Un budget est un acte politique essentiel (pour ne pas dire : essentiellement politique) et les partis souhaiteront bien sûr lui imprimer leur marque, tout préoccupés qu’ils sont par les régionales de 2009.
Ah, ces régionales… Elles ont pollué la négociation de l’Orange bleue. Elles auront empoisonné la mission de Verhofstadt…
C’est « la » leçon de la crise que nous vivons depuis six mois : il est temps de rétablir la simultanéité des scrutins – juin 1999 a été la dernière élection à la fois fédérale et régionale. C’est sous Dehaene que le Constituant à décidé de distinguer les élections régionales du scrutin fédéral (autrefois un parlementaire fédéral était aussi parlementaire régional). Dehaene a supprimé ce système de double casquette. On a voulu que le pouvoir régional ait sa vie propre et, même, son propre calendrier électoral – on vote désormais tous les 4 ans au fédéral, 5 ans au niveau régional. Depuis 1999, la Belgique est donc en campagne permanente.
Le courage politique est directement proportionnel au nombre de mois qui vous séparent d’une élection. C’est humain. Mais le système est tel que les partis ne disposent plus de temps utile pour « faire de la politique ». Exercice qui suppose de chercher à imposer son point de vue, en admettant aussi, à l’occasion, la blessure du compromis.
On parle de rétablir la simultanéité des scrutins ? Bien. Mais le plus tôt possible, alors. Voilà donc le menu : un gouvernement provisoire (Verhofstadt 3) jusqu’en mars 2008. Et un gouvernement définitif (Leterme I) appelé à s’arrêter en juin 2009, au lieu de 2011. Singulier ? Oui. Mais capital pour redonner du temps, de l’air, à ceux qui nous gouvernent.

Verhofstadt contre-attaque, le CDH attendu
192 jours sans nouveau gouvernement. Le formateur Guy Verhofstadt a formulé une nouvelle proposition permettant d'intégrer le CDH au gouvernement intérimaire. Cette proposition ferait l'objet d'un compromis auquel a également souscrit le MR. On attend la réponse du parti Humaniste.


La présidente du CDH, Joëlle Milquet a refusé ce mardi soir de commenter cette information. Au MR, on restait très peu disert.
Le président du PS, Elio Di Rupo, a commenté les dernières évolutions lors du Bureau de son parti.
"Il faut voir, si Mme Milquet accepte et formule ses propres exigences, on peut imaginer qu'un gouvernement puisse être mis sur pied en fonction de la note de politique générale", a indiqué Elio Di Rupo.
"Si c'est non, le Bureau demandera que tous les partis francophones se voient", a encore dit le président du PS. Elio Di Rupo, qui n'a pas souhaité éventer le contenu de la nouvelle proposition de compromis a salué l'effort réalisé par tout le monde, "en ce compris le MR".
La présidente du CDH, Joëlle Milquet a indiqué que "ce gouvernement doit avoir lieu". Mais, a-t-elle répété, "il n'y a aucun problème à ce que ce soit sans nous". Le Bureau du CDH est réuni ce mardi soir, a-t-on appris.
Si la réponse des centristes est positive, le premier ministre pourrait présenter un nouveau gouvernement avant la fin de la semaine et un vote pourrait intervenir au début de la semaine prochaine, de manière à sortir de la crise avant la Noël. Des réunions de groupes techniques ont d'ailleurs déjà eu lieu et sont encore prévues.
Le président du MR Didier Reynders a indiqué n'avoir pas pour habitude de commenter les propositions déposées par le formateur. "Le VLD et le MR sont d'accord depuis longtemps. Nous avons pris note mardi de la position commune du PS et du CDH", a-t-il indiqué.

On se met à leur place, qu’ils se mettent à la nôtre

Mettons-nous à la place du MR. Il a gagné le scrutin. Il a gagné le Lotto. Et on lui a volé son billet. Premier parti francophone ! C’est historique. Et on le prie d’oublier ça. D’oublier un effectif ministériel à la hauteur de l’exploit. D’oublier ses projets (fiscaux) qui doivent lui faire gagner les régionales de 2009. Dans une tripartite francophone (voire une Union nationale) : où est le MR ? qui a vu le MR ? que fait le MR ?… Le calcul du MR est logique : il faut une bipartite.
Mettons-nous à la place du CDH.
Après un court travail de deuil (Milquet rêvait du PS), il dit oui à l’Orange bleue. La mort dans l’âme. Et la peur au ventre : MR et CDH vont donc engager une réforme de l’Etat avec la Flandre. Et dans l’opposition, PS et Ecolo se feront paisiblement du ventre en dénonçant leurs lâchages. Le MR a la santé pour encaisser ça. Le CDH, non. Aujourd’hui, son calcul est : si l’on noue une majorité sans lui, tant mieux – il aura la paix pour préparer 2009. On l’appelle au fédéral ? Il ira, tant pis, ce sera de toute façon dans une formule plus large que la dangereuse bipartite (le PS conditionne sa montée au fédéral à la présence de Milquet…).
Mettons-nous à la place du PS.
Il perd le scrutin. Et se fait à l’idée de filer dans l’opposition. Un moyen, se dit-il, de retrouver du jus pour 2009. L’échec de l’Orange bleue modifie la donne. On l’invite au gouvernement. Il pense non. Il dit oui – on l’accuserait d’abandonner le pays à la crise. La condition : tout le monde y va. A quatre partis francophones, on dira mieux non à la Flandre. Et (surtout), s’il faut dire oui ci et là, il n’y aura personne dans l’opposition pour vous le reprocher.
Mettons-nous à la place d’Ecolo.
Il gagne le scrutin. Mais monter dans une majorité qui va s’enliser dans l’institutionnel, non. L’échec de l’Orange bleue change la donne. Il pense non. Il dit oui. Si tout le monde se mouille.
Voilà. Pour des raisons compréhensibles (2009, c’est si proche…), ici, on veut une formule large. Pour des raisons compréhensibles (2009, c’est demain…), là, on n’en veut pas.
Irréductible, ce conflit ? Non si chaque parti, un instant, se mettait à notre place. A la place de ces Belges qui saisissent mal que la crise perdure pour d’aussi transparents calculs électoraux.

Verhofstadt III en piste ?

191 jours sans nouveau gouvernement. Qui sera du gouvernement intérimaire ? La réponse peut-être ce soir après une journée riche en rebondissements. Il se pourrait que le MR lève son veto à la présence du parti de Joëlle Milquet dans la coalition. Et, du coup, ouvre la piste à la formation de Verhofstadt III.

Verrait-on naître un gouvernement ce soir ? La question mainte fois posée depuis 191 jours pourrait trouver une réponse au terme d’une journée folle où les déclarations fracassantes se sont succédé. Ce soir à 20 heures, le PS est en réunion de parti... qui pourrait déboucher sur un accord en vue de la formation de Verhofstadt III. Et d’après nos informations ce mardi soir, le MR serait sur le point de lever son veto à la participation du CDH au gouvernement provisoire.
Le CDH décroche
Tout a commencé ce matin avec le CDH quand ce parti annonçait qu’il n’était pas disposé à entrer dans le gouvernement intérimaire que Guy Verhofstadt tente de former.
Le CDH estimait qu’il est plus « sain » que le gouvernement se fasse sans lui vu la « persistance » du « blocage » engendré selon lui par le MR qui refuse de voir les centristes intégrer une large coalition.
Le CDH est néanmoins prêt à soutenir, le cas échéant et au cas par cas, les projets que déposera le gouvernement intérimaire s’il voit le jour.
Les centristes restent par ailleurs à disposition pour la constitution du gouvernement définitif. « Si nous sommes invités (ensuite) à participer à un gouvernement définitif, nous pourrions dire oui », a indiqué Joëlle Milquet.
La présidente du CDH a répété que sa formation s’est toujours montrée constructive depuis quelque six mois et qu’elle continuera de l’être.
Mais à l’impossible nul n’est tenu. « Nous regrettons que Guy Verhofstadt malgré tous les efforts déployés en vue d’arriver à un gouvernement à cinq et la volonté affichée des autres partenaires n’ait pas pu convaincre son partenaire libéral francophone de lever son exclusive à notre égard », souligne le CDH.
Le PS menace
Ensuite, en réponse au désistement du CDH, le PS a mis la pression maximale sur Guy Verhofstadt. Dans un communiqué diffusé en tout début d’après-midi, le président du PS, Elio Di Rupo, a appelé le formateur Guy Verhofstadt à mener une "ultime tentative" pour ramener chacun à la raison et trouver une solution qui permette au CDH de siéger dans le gouvernement intérimaire. "Avec le maintien d'exclusives vis-à-vis de certains partis francophones, le PS ne pourra pas accorder sa confiance à un gouvernement intérimaire" . Il rappelle que « depuis le 10 juin, le PS n’a jamais été demandeur d’une participation gouvernementale malgré la force qu’il représente toujours au Parlement avec ses 20 sièges.
En réponse , le MR prend note
En fin de journée Le MR a pris note dans un communiqué de la position émise par le CDH et le PS. Dans le même communiqué, les libéraux confirment leur disponibilité pour un gouvernement de transition, soulignant que depuis six mois ils tentent de mettre sur pied un gouvernement tenant compte du choix des électeurs.
« Depuis six mois, le MR tente de mettre sur pied un gouvernement tenant compte du choix des électeurs. Le Mouvement Réformateur confirme sa disponibilité pour participer à un gouvernement de transition comme le propose le formateur Guy Verhofstadt depuis une semaine », souligne le communiqué.
Le Mouvement Réformateur « prend note » de « la position commune » du PS et du CDH.
Le communiqué conclut que « dans le contexte actuel, le MR continue à travailler aux côtés de Guy Verhofstadt pour mettre en place le plus rapidement possible un gouvernement que les citoyens appellent de leurs voeux ».
Le CD&V solidaire avec le CDH
Le CD&V est d’avis, à l’instar du PS, que le CDH doit faire partie du gouvernement, a indiqué mardi soir Yves Leterme à l’issue d’un entretien qu’il a eu avec Guy Verhofstadt. Yves Leterme et le président du CD&V, Jo Vandeurzen, ont transmis au formateur de nouvelles propositions pour sortir de l’impasse. « J’ai pris acte du fait que le formateur va formuler de nouvelles initiatives dans les prochaines heures », a indiqué Yves Leterme.
Ecolo reste disponible pour Noël ou pour Pâques
Ecolo n’a pas refusé de participer à un quelconque gouvernement, a précisé mardi matin à l’agence Belga le co-président du parti, Jean-Michel Javaux. Il réfute ainsi que son alliance avec le parti frère flamand Groen ! l’empêche de facto de toute participation, mais la formation verte attend toujours une invitation qui pourrait peut-être ne venir qu’au printemps pour le gouvernement de Pâques.
« S’il est vrai que nous formons un groupe commun avec Groen !, la moindre des choses serait que ce groupe commun soit invité. Mais nous n’avons pas encore reçu d’invitation à participer à un gouvernement qu’il soit de type 4 + 2 ou autre », a expliqué Jean-Michel Javaux. Son parti reste, depuis le lendemain des élections législatives du 10 juin, disponible pour toute solution qui pourrait débloquer la crise et apporter des réponses et du contenu aux demandes du citoyen.

08 décembre 2007

Deux mandataires PS adeptes de la sprl

23/11/2007
La Wallonie manque cruellement d'entrepreneurs. Les pouvoirs publics l'ont enfin compris et le plan Marshall est en partie là pour tenter d'enrayer cette faiblesse. Si on attend avec impatience les résultats de ces efforts, les statistiques de créations de nouvelles sociétés risquent cependant d'être tronquées par des «montages» comparables à ceux dont Jacques Vandenbosch (l'ex-mayeur de Seraing) et le député provincial liégeois André Gilles sont les récents initiateurs.
L'un et l'autre sont des mandataires PS incontournables dans les milieux intercommunaux liégeois, surtout dans le secteur électrique. Le premier est connu pour avoir été bourgmestre de Seraing. Quant à André Gilles, outre ses fonctions de député permanent de la province de Liège (en charge notamment de l'enseignement) et de mandataire de sociétés d'habitations sociales locales, il est surtout connu pour être l'homme fort de l'intercommunale Tecteo (ex-ALE).
S'ils ont l'un et l'autre le c£ur à gauche, il ne fait aucun doute que leur portefeuille se situe plutôt à droite lorsqu'on examine la manière dont ils organisent fiscalement l'exercice de leurs activités. Qu'avons-nous découvert ? Que les mandataires publics Jacques Vandenbosch et André Gilles ont récemment troqué l'un ou l'autre de leurs mandats d'administrateurs exercés en personne physique (chez SPE pour le premier, à la Socofe, chez SPE et Tecteo pour le second) contre une représentation de leur propre sprl - représentée par un gérant qui n'est autre qu'eux-mêmes - au conseil d'administration desdites sociétés.
Cette man£uvre est en fait un beau coup d'engineering fiscal. S'il n'y a rien d'illégal dans cette façon de faire - la pratique est des plus courantes dans le monde des affaires, on peut se poser certaines questions sous l'angle éthique.
Concrètement, au lieu de voir leurs revenus d'administrateurs taxés à l'IPP au taux marginal d'imposition de 50 % (+ additionnels communaux), le véhicule sociétaire auquel ils recourent leur permet de voir ces mêmes revenus d'administrateurs taxées au taux de l'Isoc (soit 33 %, voire 25 % si les conditions sont remplies - ce que nous ignorons). Le différentiel d'imposition restant au final dans leur «périmètre de consolidation» personnel.
N'y aurait-il pas là matière à mobiliser quelques énergies à l'Institut Emile Vandervelde ? En agissant de la sorte, ces mandataires du PS semblent en effet oublier un des principes fondamentaux des valeurs socialistes, à savoir que les citoyens doivent payer leurs impôts en fonction de leur «capacité contributive»... En extrapolant un peu, pourquoi ne verrait-on pas demain une «sprlu Leterme» accéder au poste de Premier ministre et gérer le pays ?
Confidentiel paru dans le n° 47 de Trends-Tendances (22 novembre 2007).

Exclusif : le PS aime la sprl, suite...
05/12/2007 15:19
André Gilles et Jacques Vandenbosch ne sont pas les seuls à recourir à la structure sociétaire pour exercer leurs mandats d'administrateur dans des sociétés issues du giron public.
Voici 15 jours, nous expliquions que deux mandataires PS liégeois avaient chacun créé leur propre sprlu et que c'était sous le couvert de ces structures sociétaires que leur mandat d'administrateur dans l'une ou l'autre sociétés issues du giron public (Tecteo - ex-Association Liégeoise d'Electricité, Socofe, SPE) était désormais exercé.
Avantage de l'opération : la transformation de revenus d'administrateurs taxés à 50 % (+ additionnels communaux) en revenus taxés à l'impôt des sociétés à 33 % (voire à 25 % si certaines conditions sont remplies, ce que nous ignorons), ce différentiel d'impôt restant de la sorte dans leur «périmètre de consolidation».
Sous l'angle éthique, nous posions la question de savoir si cette manière de faire cadre bien avec les valeurs du PS où tout un chacun devrait payer ses impôts en fonction de sa «capacité contributive».
Interrogé par nos confrères de la télévision locale RTC, André Gilles a expliqué avoir fait choix de la structure sociétaire pour mettre son patrimoine privé à l'abri, soulignant avec conviction les risques qu'un mandataire public peut être amené à prendre dans l'exercice d'un mandat d'administrateur de sociétés... Ses électeurs comprendront. Mais nos lecteurs savent en tout cas que de très bonnes couvertures d'assurances «RC administrateur» sont disponibles sur le marché, notamment chez Ethias.
Effectivement, André Gilles et Jacques Vandenbosch ne sont pas les seuls à recourir à la structure sociétaire pour exercer leurs mandats d'administrateur dans des sociétés issues du giron public. Une autre pointure de la hiérarchie provinciale liégeoise, Georges Pire (MR), est également un adepte de la formule. Depuis 2004, même...
A l'époque, il avait d'ailleurs été titillé par nos confrères de La Libre Belgique pour savoir s'il ne s'agissait pas là d'un montage ad hoc pour éviter de percevoir, en personne physique, plus de revenus professionnels que la limite légale autorisée (1,5 fois la rémunération d'un député fédéral).
Réplique ? Georges Pire avait à l'époque signalé qu'il allait remettre de l'ordre dans ses mandats et se contenter de ses seuls revenus de député permanent provincial et de président du conseil d'administration de la Sofico...
Autres figures liégeoises adeptes de la sprl : Marc Bolland, ex-cadre chez Ethias, et aujourd'hui bourgmestre PS de Blegny. Sa société, Management to Business, est administrateur de Tecteo Fund, le fonds de pension de Tecteo...
Plus cocasse encore, le cas du socialiste Stéphane Moreau, bourgmestre faisant fonction d'Ans (le fief de Michel Daerden) : selon l'acte rédigé par l'étude notariale Paul Arthur Coëme et Christine Wéra et déposé au greffe le 17 juillet dernier, «la société Xhéos sprl à constituer, avec comme représentant M. Stéphane Moreau» a été désignée à la présidence du comité de direction de Tecteo Fund. A ce jour, cette société Xhéos n'est toujours pas constituée...

Plus cocasse encore, le cas du socialiste Stéphane Moreau, bourgmestre faisant fonction d'Ans (le fief de Michel Daerden) : selon l'acte rédigé par l'étude notariale Paul Arthur Coëme et Christine Wéra et déposé au greffe le 17 juillet dernier, «la société Xhéos sprl à constituer, avec comme représentant M. Stéphane Moreau» a été désignée à la présidence du comité de direction de Tecteo Fund. A ce jour, cette société Xhéos n'est toujours pas constituée...


Confidentiel paru dans le n° 49 de Trends-Tendances (6 décembre 2007).