18 février 2008

Toshiba envisagerait d’abandonner le HD-DVD

Le groupe japonais Toshiba envisage d’abandonner complètement le développement et la commercialisation du format de DVD de nouvelle génération HD-DVD, ayant perdu la bataille contre le format concurrent Blu-ray de Sony, a indiqué lundi une source industrielle proche du dossier. Toshiba va revoir de fond en comble son activité HD-DVD et « un retrait complet est l’une des possibilités envisagées », a déclaré à l’AFP cette source sous le couvert de l’anonymat, confirmant des informations parues dans la presse japonaise durant le week-end. Interrogée, une porte-parole de Toshiba a cependant affirmé qu’« aucune décision officielle n’a encore été prise » à ce sujet. Selon les médias, un abandon total du HD-DVD coûtera à Toshiba plusieurs centaines de millions d’euros.

Mondial 2018 : candidature commune Belgique/Pays-Bas

Les Pays-Bas et la Belgique ont présenté une candidature commune pour organiser la Coupe du monde de football en 2018, a annoncé dimanche à Madrid le président de la Fifa, Joseph Blatter. Les Pays-Bas et la Belgique ont déjà organisé ensemble l'Euro-2000, remporté par l'équipe de France.
Le président de la Fifa, présent dimanche à Madrid pour l'hommage rendu à l'ancien joueur du Real Madrid Alfredo di Stefano, a ajouté que le Mexique, les Etats-Unis, l'Angleterre, l'Espagne et le Portugal (candidature commune), la Russie, la Chine, le Japon et l'Australie "avaient montré leur intérêt, mais pas de façon officielle".

La décision pour l'organisation du Mondial-2018 sera connue "en avril ou en mai 2011" a ajouté M. Blatter. La prochaine Coupe du monde aura lieu en 2010 en Afrique du Sud. Le Brésil hébergera le Mondial en 2014.

16 février 2008

Bruxelles a encore gagné 15.000 habitants

Dix-huit des dix-neuf communes de la Région bruxelloise ont vu leur population augmenter en 2007, à l'exception de Forest. C'est ce qu'annonce samedi La Capitale.
En 2007, la population bruxelloise a augmenté de 15.000 habitants, chiffre approximatif en raison de l'incertitude liée à deux communes, Bruxelles-ville qui ne dispose pas encore de données définitives et Forest, dont les chiffres, à la baisse, pourraient être liés à un problème technique, indique La Capitale. Le journal affirme que la population bruxelloise frise maintenant le million 50.000 habitants. Parmi les éléments notables, Anderlecht a dépassé pour la première fois les 100.000 habitants, rejoignant dans ce club restreint Bruxelles-ville et Schaerbeek. La progression la plus spectaculaire de l'année a été enregistrée à Molenbeek, avec une augmentation de la population de 3.033 personnes.

Les Finances abandonnent 100 millions d'euros d'impôt

Le service public fédéral des Finances abandonne l'espoir de recouvrir plus de 100 millions d'euros d'impôts qui lui sont dus depuis plus de cinq ans, a indiqué vendredi la chaîne privée flamande VTM dans son journal télévisé du soir.
Dans les faits, les débiteurs de plus de cinq ans ne se voient plus réclamer ces montants, selon le député sp.a Dirk Van der Maelen. Les Finances ont confirmé cette information, la justifiant par le fait que "cet argent est de toute façon définitivement perdu", étant donné que les frais engendrés par la procédure nécessaire pour recouvrer cet impôt seraient plus élevés que les rentrées. Mais pour Dirk Van der Maelen, "c'est le devoir des Finances de rechercher chaque euro". "Si ces 100 millions avaient été perçus, une diminution des charges serait aujourd'hui possible", ajoute-t-il. Il souligne aussi que les bons contribuables, dans cette optique, deviennent les dindons de la farce. Le ministre des Finances Didier Reynders (MR) sera interpellé à ce propos la semaine prochaine à la Chambre.

Huy : nouvel abus du PS

Il a utilisé un bus de la Maison des jeunes
HUY Les membres du conseil d'administration de la Maison des jeunes de Huy ont découvert plusieurs casseroles. L'existence de deux comptes problématiques dont un fantôme destiné à contourner la législation sur les marchés publics a été mise au jour. Mais ils se sont surtout rendu compte qu'un bus appartenant à la Maison des jeunes a été utilisé lors de la campagne électorale du PS durant l'année 2000. L'échevine PS Micheline Toussaint, qui en 2000 participait à la campagne de son parti en vue des élections communales, a confirmé que les craintes des administrateurs étaient bien réelles. "Nous avons bien utilisé ce bus qui appartenait à l'époque à la Maison des jeunes lors de la campagne pour les communales. Le bus a ensuite été revendu. En 2001, c'est un autre bus similaire qui a ensuite été utilisé", explique Micheline Toussaint. Cette dernière, qui est devenue le porte-drapeau de la dissidence PS hutoise, a été entendue mercredi soir par le facilitateur Collignon. Les trois autres membres du conseil communal qui ont décidé de prendre leur indépendance ont aussi été entendus à cette occasion. "On a confirmé que l'on restait bien PS et qu'il y avait des choses qui n'étaient plus acceptables à Huy. Nous lui avons dit que ce sont ces pratiques qui nous poussent à travailler autrement. Nous n'avons rien fait de mal. Nous avons juste pris nos distances", explique Micheline Toussaint. Quant au MR partenaire du PS au conseil, il a déclaré par la voix de la première échevine Isabelle Lissens, qu'il est temps que "le PS ramène ses troupes à la raison."

Les amendes à Bxl rapportent près de 13 millions d'€

Une affaire de roulage sur 4 est classée sans suite. La situation sociale du conducteur est un bon argument !

Une voiture mal garée, un feu rouge franchi, une ligne blanche dépassée, un radar qui vous a flashé.... Les exemples des affaires qui finissent au parquet roulage de Bruxelles sont nombreux. Et comme le dit le dicton, le malheur des uns fait le bonheur des autres ! Illustration avec ce chiffre : 206.486 affaires entrées l'an dernier au parquet de Bruxelles compétent pour les 19 communes et pour Hal et Vilvorde.
Un chiffre colossal qui signifie qu'un nombre identique de conducteurs en infraction a reçu une amende. Ça, c'est la mauvaise nouvelle, le malheur des automobilistes. De l'autre, il y a les heureux... puisque les 127.221 transactions ont permis de récolter la jolie somme de 12.672.044, 51 euros !
Une manne providentielle qui n'est toutefois pas encore tout à fait dans les caisses du ministère des Finances puisqu'un peu plus de la moitié des transactions ont déjà été payées; soit 75.513 pour un montant de 7.241.791 euros.
Sauvés de justesse. Les raisons...
Ça, ce sont donc les transactions pour lesquelles une sanction a été décidée... Et ce n'est pas le cas de toutes les infractions. L'an dernier, en effet, 57.713 dossiers ont été classés sans suite.
Parfois, il est effectivement judicieux de contester l'amende réclamée. Les motifs sont nombreux et certains fonctionnent s'ils sont motivés, bien évidemment.
C'est ainsi qu'en lisant les statistiques que nous avons eues en primeur, nous constatons que près de 18.500 affaires ont été classées sans suite pour cause de discordance entre les poursuites et l'impact social. Autrement dit, la situation sociale et financière du conducteur lui rendant le paiement de l'amende très difficile.
Plus de 10.000 procès-verbaux ont été classés suite au manque de capacité de recherches. C'est-à-dire trop peu de policiers ou de personnel au parquet pour mener à bien ces dossiers.
Le manque de preuves est l'une des fréquentes causes du classement par la verticale : plus de 6.000 affaires sont classées pour ce motif.
Un chiffre équivalent à celui des classements pour auteurs inconnus. Enfin, 5.500 dossiers n'ont pas eu de suite tout simplement parce que la situation s'est régularisée. Les papiers manquants, assurance ou permis de conduire ou encore attestation du contrôle technique ont été montrés.
Enfin, 3.501 conducteurs ont refusé la transaction. Ce qui représente une perte de 388.848 euros. Ces automobilistes, sauf s'ils ont un motif valable, devront s'en expliquer devant le tribunal compétent ultérieurement.



Près de 24.000 automobilistes ont préféré la prison

Faute de place, ils sont rarement incarcérés ! 104 conducteurs ont pourtant effectué un séjour derrière les barreaux
Ne pas payer la transaction proposée peut vous emmener droit au tribunal. Là, c'est quitte ou double, ça passe ou ça casse. Mais souvent, il faut bien l'avouer, ça fait mal au portefeuille.
Alors, certains automobilistes appliquent la loi. Au lieu de payer l'amende réclamée, ils choisissent le séjour en prison. Résultat : "L'an dernier, dans 23.245 affaires, la peine de prison qui remplace l'amende a été mise en exécution", nous confirme le parquet.
Mais attention, cela ne veut pas dire que ces automobilistes ont effectivement effectué un séjour en prison. Ils ont reçu le billet d'écrou, mais il est fort probable qu'en se présentant à la prison, on leur ait signifié qu'il n'y avait pas de place. Ils ont donc pu repartir chez eux... avec la possibilité d'être rappelé dès qu'une place se libère !
Enfin, sur ces 23.245 affaires, il est évident, également, que certains ont dû faire un gros semblant de rien. Autrement dit, ils ont reçu leur billet d'écrou mais ne se sont pas présentés. Ils sont donc signalés à rechercher.
Tenter sa chance devant un juge au tribunal peut être favorable ou défavorable. Tout dépend de sa défense. Mais le résultat est là; sur les 44.933 affaires jugées l'an dernier, plus de la moitié s'est soldée par une déchéance du permis de conduire ! "Et dans 104 affaires, des peines de prison ont été exécutées", poursuit le parquet.
Enfin, il faut également signaler que 44.925 conducteurs ont été cités immédiatement devant le tribunal et que 27 affaires ont été traitées par un juge d'instruction.

14 février 2008

Van Cau dans le regain régionaliste

L'ex-ministre-Président démolit le schéma de "fusion" de Marc Uyttendaele. Une pièce à porter au puzzle wallonisant en voie de (re) constitution...
Effet peut-être inattendu voire indésirable des cogitations entre Belges et (surtout ici) entre francophones : les régionalistes wallons retrouvent de la voix. Des députés PS se sont manifestés; un groupe va bon gré mal gré se constituer au Parlement wallon; le Mouvement du manifeste invite le grand public; d'autres (tel Jules Gheude) veulent convoquer des états généraux; des caucus reprennent entre politiques et syndicalistes... Simultanéité intéressante, quoique morcelée. "Pas grave, c'est un passage obligé pour retrouver un mouvement plus général", nous dit hier Jean-Claude Van Cauwenberghe.
Lequel Van Cau ne manque pas d'ajouter sa pièce au puzzle régionaliste en (re) constitution. C'est sous la forme d'une "lettre aux Wallons sur la volonté de les priver de leur représentation politique", qu'il va diffuser auprès de ses collègues députés. L'ancien ministre-Président s'en prend ici aux travaux du groupe intrafrancophone Busquin-Spaak. Lui qui ne devait pas, à en croire ses géniteurs socialistes, s'occuper d'abord de "tuyauterie" institutionnelle, vient d'écouter attentivement le constitutionnaliste Marc Uyttendaele (LLB du 30/1) dans son schéma à quatre "Autorités" : fédérale, flamande, germanophone... et Wallonie-Bruxelles.
S'en étonnera-t-on ? Le Carolo n'y voit rien d'autre qu'un projet "qui sent furieusement la fusion-absorption de la Région wallonne par la Communauté française". À chacun son "autorité", sauf pour les Wallons ! Le schéma Uyttendaele, c'est "Bye bye Wallonia", écrit Van Cau : "Plus de nom propre, de Parlement propre, de gouvernement propre, de capitale propre, d'administration propre, de budget propre; on peut nous présenter la chose de mille façons, on veut supprimer la Région wallonne. Pourquoi ?".
Parce que les Flamands l'ont fait ? "Le contexte n'a rien de comparable et leurs motivations d'influence sur Bruxelles ne sont pas les nôtres". Au nom du partenariat entre Wallonie et Bruxelles ? "Comme si une fusion asymétrique entre la Communauté et une seule Région devait faciliter la coopération entre la Wallonie fusionnée à la Communauté et Bruxelles laissée en marge de celle-ci". Parce qu'il manque au plan wallon "une articulation plus intense" avec l'enseignement et la culture" ? Mais "la solution est-elle de faire disparaître ce qui s'est construit dans le giron régional pour le reconstruire [...] dans une institution qui n'a pas particulièrement convaincu ?".
Pour autant, conformément à ses publications récentes, et en se démarquant ici de ses plus anciens combats (comme d'autres régionalistes actuels), Van Cau ne revendique plus la régionalisation de l'enseignement et de la culture, sauf pour parties. Son schéma à lui, dans sa note de 9 pages : une Région wallonne renforcée; une Région bruxelloise sur pied d'égalité et renforcée; une instance commune réunissant des députés wallons et bruxellois au sein d'un parlement conjoint et des ministres wallons et bruxellois au sein d'un gouvernement conjoint, pour gérer les matières restées "communautaires".

Une idée "choquante" et "risible"

"Compenser" les déplacements des ministres ? L'idée n'est pas neuve. Celle de lier la Coopération à ces mécanismes suscite d'importantes réserves.
La sortie du ministre de la Coopération au développement, Charles Michel (MR), dans "La Libre" ce mardi n'a pas manqué de susciter certains commentaires. Pour rappel, celui-ci y exposait deux idées. Tout d'abord, celle de proposer au Conseil des ministres de vendredi un mécanisme visant à compenser systématiquement les émissions de CO2 générées par les déplacements officiels à l'étranger des ministres, des membres de leurs cabinets ou des administrations. Ensuite, celle que certains projets soutenus par la Coopération au développement belge puissent en quelque sorte être assimilés aux "mécanismes de développement propre" (MDP) prévus par le Protocole de Kyoto. Et de suggérer que l'on pourrait en outre permettre également à des entreprises privées de compenser leurs déplacements aériens via ces projets "durables" issus de la Coopération.
Sur le premier point, même si l'impact d'une telle mesure demeure très limité, aucun problème. L'idée avait d'ailleurs déjà été émise sous la précédente législature par Bruno Tobback. Sans succès. Là où les dents commencent à grincer, c'est sur le second volet de la proposition du ministre Michel. "C'est choquant", commente ainsi un expert du dossier "climatique". "Les MDP sont définis par un cadre légal très strict. L'une des conditions essentielles est notamment qu'il y ait une "additionnalité". En clair, pour que ces projets soient reconnus, il faut qu'il y ait un effort supplémentaire qui soit accompli et que cela ne soit pas un détournement de l'aide au développement classique. Or cette proposition va à l'encontre de cette philosophie. Elle démontre une méconnaissance totale du principe des mécanismes de flexibilité. A l'Onu, ils vont rire."
Une lecture que semble partager le ministre du Climat, Paul Magnette (PS), même si le ton est ici beaucoup plus diplomate. Si le sujet a été abordé mardi lors d'une réunion intercabinets, il entend également en discuter avec Charles Michel qui était à New-York ce mardi.
"Canada Dry"
L'idée de "compenser" les déplacements des ministres, rappelle tout d'abord M.Magnette, a été réactivée par son cabinet et inscrite à l'agenda du Conseil des ministres il y a une dizaine de jours. "Je suis ravi de voir que Charles Michel se rallie à celle-ci, et c'est tant mieux si on peut la faire passer en bonne intelligence. Plus il y a de ministres qui la soutiendront, plus il sera facile d'obtenir un accord". "Celle-ci, souligne-t-il, s'inscrit dans une série d'actions qu'il a proposées et sur lesquelles le gouvernement se doit de montrer l'exemple".
"Par contre, enchaîne-t-il, il faut que les compensations passent par les mécanismes codifiés et reconnus, sans quoi on risque de les déconstruire et de les fragiliser". "Il faut que ces compensations soient effectives. Dire que ce que l'on fait déjà en Coopération, on va continuer à le faire mais en considérant que c'est de la compensation, cela se réduit à un habillage comptable. C'est un peu de la compensation 'canada dry'. Je sais que le développement durable est un sujet à la mode, mais je ne veux pas que l'on fasse des effets d'annonce avec des politiques qui sont importantes à mes yeux."

Accepter des actions qui nous coûtent

Pour le climatologue Edouard Bard, les pays industrialisés doivent lancer une dynamique vertueuse. Une responsabilité collective.
entretien
Professeur au Collège de France et climatologue de réputation internationale, Edouard Bard était de passage à Bruxelles ce mercredi pour y donner une conférence à l'invitation de l'ULB.
L'année 2007 semble avoir marqué un tournant dans la prise de conscience de la réalité du réchauffement. Avez-vous le sentiment que les pouvoirs publics ont pris la pleine mesure des changements qu'ils doivent induire ?
Oui et non. Je pense qu'il n'y a pas à l'heure actuelle un décideur d'un grand pays qui n'ait pas conscience du fait qu'il y a effectivement un problème et qu'il faut s'en occuper. Mais il y a des résistances très fortes, parce que l'on doit à présent faire bouger nos sociétés au niveau des industries, et aussi de nos activités quotidiennes. Et pas avec des mesures cosmétiques. Dès que l'on touche à des gigatonnes de carbone, cela concerne tous nos comportements, nos modes de vie et surtout l'économie de façon très profonde. A cela s'ajoutent des problèmes diplomatiques liés à des pays émergents qui consomment de plus en plus. Il est très difficile de les convaincre d'être vertueux. Pour cela, il faut que nos pays industrialisés se mettent à accepter des mesures qui nous coûtent dans tous les sens du terme. Mais encore une fois, si l'on intègre tous les coûts liés à la pollution résultant de toutes nos activités, on se rend compte que finalement, ce n'est que justice. On ne doit pas fermer les yeux et laisser assumer aux générations futures un problème qui pourrait être monumental.
Mais même les objectifs chiffrés que veut se fixer l'Europe pour montrer l'exemple restent en dessous ce que préconise le Giec...
Oui, mais il faut aussi se montrer pragmatique et ménager nos économies. Réduire nos émissions de 20 pc d'ici 2020 est déjà un effort conséquent. Si l'UE arrive à démontrer qu'elle atteint cet objectif, cela enclenchera encore une fois un système vertueux et cela pourrait permettre de convaincre des pays qui, en termes d'émissions globales, sont la clef. C'est le premier pas qui est très difficile à faire. Et même si c'est encore insuffisant au niveau des flux globaux de carbone, je ne vois pas d'autres solutions que de faire des pas complémentaires les uns des autres pour arriver à des changements véritablement importants dont on ne verra les résultats que dans la seconde moitié de ce siècle. Il faut que tous les politiques soient conscients que c'est un problème qui doit faire l'objet d'un plan pluriannuel qui ne soit pas remis en cause à chaque échéance électorale.
Pourra-t-on toujours éviter le débat sur une réduction de la consommation tout court, ce qui revient à toucher au dogme de la croissance économique ?
Il faut avant tout arriver à "décarboner" rapidement nos économies. Après, il est effectif qu'il faudra opérer des réductions massives de consommation, mais cela remet en cause nos modes de vie. Il est clair que ce message n'est pas populaire et qu'il est électoralement dévastateur, mais si l'on veut aller vers les réductions de 20 pc en 2020 et davantage au-delà, on sera bien obligé de l'envisager. On n'y coupera pas.
Quand on voit les résultats d'études récentes sur la fonte des glaces notamment, le Giec ne se montre-t-il pas encore trop prudent ?
Paradoxalement, on l'accuse souvent d'être catastrophiste. Or je pense que ce n'est effectivement pas le cas. Sur de nombreux points, il est plutôt prudent et n'a pas inclus des tendances qui sont encore incertaines. Au niveau de la hausse du niveau de la mer, par exemple, il est très clair que la contribution en particulier de la fonte de la calotte du Groenland qui semble apparemment s'accélérer, n'a volontairement pas été prise en compte dans le bilan final du Giec.
Parmi les facteurs d'emballement redoutés, quels sont ceux qui sont le plus inquiétants ?
L'inquiétude la plus concrète est à mon avis une amplification liée à la biosphère. Celle-ci absorbe et rejette naturellement du dioxyde de carbone. A l'heure actuelle, il y a un consensus dans la communauté scientifique pour dire que l'un dans l'autre, la biosphère va recracher du gaz carbonique supplémentaire à cause du réchauffement, ce qui contribuera à empirer le mal. C'est tout à fait acquis, mais l'amplitude du phénomène fait encore débat. L'autre vient du fait que l'océan va de moins en moins pomper de CO2 parce qu'il devient de plus en plus acide et que certains changements de la circulation océanique font que le transfert de gaz carbonique de la surface vers la profondeur va se faire de moins en moins bien. En ce qui concerne les hydrates de méthane, ils sont encore sujets à certaines controverses.
Des solutions que l'on présentait il y a encore quelques années comme "ultimes" sont aujourd'hui de plus en plus souvent évoquées. C'est le cas du stockage géologique du CO2 ou de certains projets de géoingénierie. Sont-elles crédibles ?
Il faut d'abord avoir en tête que l'homme fait déjà en quelque sorte de la géoingénierie globale en émettant du dioxyde de carbone par le biais de ses activités industrielles. Il faut aussi savoir que le réchauffement pourrait être pire. Les effets du CO2 émis sont en effet partiellement compensés par des aérosols sulfatés qui sont liés eux aussi à des processus de combustion. Et ceux-ci ont à l'inverse des effets de refroidissement. Quant à faire effectivement de la géoingénierie de manière volontaire et pensée, c'est autre chose. Le stockage de gaz carbonique, même il y a des obstacles, c'est quelque chose qui est recommandé. On ne peut en effet pas arrêter du jour au lendemain toutes les centrales qui fonctionnent au charbon et au pétrole, et il est donc tout à fait fondamental que la prochaine génération de ces centrales se fasse avec un stockage du carbone à la source. Cela ne suffit bien évidemment pas mais, encore une fois, il faut vraiment agir sur tous les leviers.
Enfin, d'autres types de géoingénierie sont envisagés à l'échelle mondiale. L'une consiste à copier le mécanisme des éruptions volcaniques en injectant du soufre qui va se transformer en sulfate dans la stratosphère, ce qui contribue à un refroidissement généralisé à l'échelle mondiale. L'autre consiste à fertiliser les océans avec du fer pour doper l'absorption de CO 2 par le phytoplancton. Tout montre qu'il vaut mieux éviter d'arriver à ces solutions, mais par contre il est important d'en parler pour démontrer que ce n'est pas la panacée et faire croire que c'est une roue de secours qui va nous permettre d'échapper aux efforts de réduction. Il faut donc étudier ces alternatives pour montrer que les effets pervers sont conséquents et pratiquement impossibles à gérer.
Dans la première hypothèse, on observe que l'on peut déboucher sur un phénomène de réchauffement hivernal à l'échelle de certaines régions, en particulier en Europe. Dans la seconde, les observations montrent que si l'on va trop loin dans la fertilisation de l'océan, des zones de masse d'eau anoxiques, c'est-à-dire sans oxygène, peuvent apparaître. Avec d'autres conséquences, notamment celle d'entraîner d'autres réactions chimiques qui vont aboutir à la formation de protoxyde d'azote, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le dioxyde de carbone.
Tous les sceptiques n'ont pas encore rendu les armes. Pourtant la plupart de leurs arguments sont pris en compte dans les travaux du Giec. Y a-t-il véritablement une volonté de désinformation ?
La planète sceptique est très variée. Il y a effectivement une classe de gens bien connus qui ont un agenda dicté par des lobbies industriels puissants. Notamment les pétroliers aux Etats-Unis qui ont recruté toute une frange de scientifiques à la marge pour perturber les débats en masquant certaines choses ou en les caricaturant. On peut aussi observer que des mouvements créationnistes américains font partie des lobbies des sceptiques. On a l'impression que cela relève véritablement d'une crise contre la science d'une certaine frange de la population. D'autres aussi, sont sceptiques par ignorance, cela arrive souvent.

Les trois craintes des Belges

Pouvoir d’achat, inflation, récession au crible de la Banque nationale
Tout a bien tourné en 2007. Et pourtant, on s’inquiète.

C’est un paradoxe. » En présentant le rapport 2007 de la Banque nationale de Belgique (BNB), Guy Quaden, le gouverneur de l’institution, s’étonne : on n’a jamais autant parlé de pouvoir d’achat, alors que le revenu disponible des ménages a sensiblement augmenté en 2006 et 2007 et que l’économie belge a réalisé une excellente performance l’an dernier.
Bon bulletin. A l’image de l’économie mondiale, qui affiche une croissance de près de 5 % en 2007, l’économie belge a été en forme. « Les trois moteurs ont bien tourné », note Guy Quaden. La consommation des ménages a progressé l’an dernier de 2,5 %, les investissements des entreprises de 5,1 % et les exportations de 4,6 %.
Sur ce dernier point, contrairement aux années précédentes, la Belgique n’a plus perdu en 2007 de parts de marché à l’exportation. Résultat : en 2007, le PIB (produit intérieur brut, c’est-à-dire la somme des biens et des services produits en Belgique) a été en croissance de 2,7 %. C’est un peu moins que les 2,9 % de 2006, mais cela reste supérieur à la croissance moyenne du pays, qui tourne autour de 2 %.
Le pari réussi de Verhofstadt. L’objectif de Guy Verhofstadt, ajouter 200.000 emplois en quatre ans, a été réalisé. « Entre 2004 et 2007, constate Guy Quaden, 201.000 emplois ont été créés. » 2007 a été particulièrement tonique, avec 70.000 nouveaux emplois. Du coup, le taux de chômage est passé de 8,3 % à 7,6 %. Autre bonne nouvelle : « Ces derniers temps, avec le même taux de croissance, on crée plus d’emplois », constate le gouverneur. Et pourtant, malgré ces performances, ces derniers mois ont été marqués par l’inquiétude, sur le pouvoir d’achat, la hausse des prix et la croissance.
Le pouvoir d’achat. « Alors qu’entre 2002 et 2005 le revenu disponible des ménages (le revenu diminué des impôts et des cotisations sociales) a stagné, on avait paradoxalement moins de plainte qu’aujourd’hui sur le pouvoir d’achat », s’étonne Guy Quaden. Car en 2006 et 2007, le revenu disponible des ménages a augmenté de 2,5 %, en 2006 grâce surtout à la réforme fiscale, et en 2007 grâce à la baisse du chômage. Et parallèlement preuve d’une certaine dans la santé économique et financière du pays, le taux d’épargne a baissé ces dernières années, pour rejoindre, aux alentours de 13 %, la moyenne européenne.
L’inflation. Mais les Belges sont inquiets, notamment de la hausse des prix, qui a atteint 3,46 % en janvier, du jamais vu depuis 16 ans. « Il y a eu une forte hausse des prix pétroliers, des prix alimentaires et des autres matières premières, admet Guy Quaden. Cela pose problème pour une minorité de la population, qu’il faut aider. Mais il ne faut pas dramatiser. L’inflation n’est pas insupportable », ajoute-t-il.
C’est que la bonne évolution du revenu disponible permet de faire face à la hausse des prix, de même que notre mécanisme d’indexation des salaires. Un système qui fait d’ailleurs froncer les sourcils de la Banque centrale européenne. Guy Quaden le défend, mais ajoute qu’il ne peut toutefois pas offrir « une protection complète » contre l’inflation (les salaires sont en effet liés à l’indice santé). Car il ne faudrait pas retomber dans la spirale infernale des années 70 : hausse des prix, hausse des salaires, hausse des prix…
Et puis le gouverneur de la BNB veut relativiser l’impact des prix alimentaires. Ces produits ne pèsent qu’à hauteur de 20 % dans l’indice des prix, et les matières premières agricoles ne comptent que pour une vingtaine de pour cent dans le prix des produits alimentaires. Le reste, ce sont les frais de distribution, de fabrication, de stockage et les bénéfices. D’où le message de Guy Quaden : « Chacun doit contribuer à modérer l’inflation ».
Le ralentissement de l’activité. Les ménages s’inquiètent des prix, mais les patrons du ralentissement de l’activité (Guy Quaden ne veut pas prononcer le mot récession) provoqué par la crise financière. Dans quelle proportion les banques vont être touchées ? On attend de voir les résultats, répond Guy Quaden. La crise qui règne aujourd’hui aux Etats-Unis dans le secteur de la construction va-t-elle s’étendre ailleurs ? Les dernières nouvelles ne sont pas très réjouissantes, constate Guy Quaden. Et puis, comment va réagir le reste du monde ? Les conséquences du ralentissement américain sont plus importantes qu’on pouvait penser au départ, avoue-t-il, tout en ajoutant que les statistiques sur le sujet, aujourd’hui, sont mélangées.
On le voit : beaucoup de questions sans réponse.

Antoine dézingue le MR

Didier Reynders, cœur de cible du vice-président CDH
Pour le ministre wallon, « une bombe à retardement bien plus dangereuse que le communautaire ».

Pour André Antoine, Didier Reynders doit ranger son ego au placard. L’hyperkinétique vice-président wallon sait évidemment de quoi il parle.
ENTRETIEN
Il n’est pas content, pas content du tout. André Antoine (CDH), vice-président du gouvernement wallon et membre du groupe « Octopus » chargé de définir la nouvelle architecture institutionnelle de la Belgique, tire à boulet rouge sur le MR. Qu’il accuse de tous les maux budgétaires. Avec en ligne de mire Didier Reynders, qu’il égratigne, et pas qu’un peu : « L’état des finances publiques est plus préoccupant que le dossier communautaire », n’hésite-t-il pas à dire. Chaud devant !
Mercredi prochain Rudy Demotte prononcera, devant le parlement wallon, son discours sur « l’état de la Région », que l’on imagine positif. Et pourtant, on ne vous sent pas serein…
Je ne suis pas serein parce que je ne voudrais pas que la fourmi wallonne soit menacée par la cigale fédérale. La DLU « bis » ; l’erreur de 800 millions de l’administration fiscale ; l’absence de recettes de près d’un milliard pour la seule année 2007 ou encore le caractère aléatoire de la vente des bâtiments publics, tout ça fait que le fédéral se trouve dans une situation financière extrêmement inquiétante. On a consommé des moyens budgétaires colossaux dont il conviendrait de faire l’évaluation.
La situation financière du fédéral semble préoccuper énormément le ministre wallon que vous êtes…
Oui parce que l’état des finances publiques est, à mes yeux, encore plus inquiétant que les problèmes communautaires. On ne peut pas à la fois assainir le passé et promettre pour l’avenir, c’est-à-dire un avenir qui se limite aux prochaines élections régionales. Ce que je ne comprends pas, c’est que d’aucuns soient à ce point obnubilés par les élections régionales.
C’est clairement les libéraux que vous visez, là…
Oui parce que l’enjeu des prochaines semaines n’est pas de choisir un Premier ministre, fût-il francophone, voire libéral. Vous savez, quand j’entends Didier Reynders dire “Je comprends qu’on ne transfère pas de nouvelles compétences à la Région wallonne lorsque je vois le comportement de certains ministres”, ça m’incite à croire qu’il vaut mieux, au contraire, transférer des compétences plutôt que de les laisser au fédéral, où c’est le règne du laxisme budgétaire. Je préfère confier un euro à Michel Daerden que deux à Didier Reynders.
Vous avez vraiment un œuf à peler avec Didier Reynders…
Mais non, je l’aime bien. J’ai même infiniment de respect pour lui, mais je voudrais qu’il en ait autant vis-à-vis des autres. On ne peut pas vivre en croyant qu’on est toujours le seul à avoir raison. Son ambition, légitime vu ses qualités, ne peut pas primer sur un projet de pays. Or, on en est là aujourd’hui. Son heure viendra, un peu de patience. En politique, le plus important n’est pas d’avoir une victoire mais de savoir ce qu’on va en faire. Aujourd’hui, je constate que la victoire de M. Reynders ne lui rapporte rien.
Dans ce contexte, le gouvernement intérimaire a-t-il une chance de survivre après le 23 mars?
J’espère que les gens de parole seront bien autour de la table. J’ai appris, d’illustres prédécesseurs, je pense à Gérard Deprez, qu’une parole donnée devrait être une parole respectée en politique. Le problème au fédéral, c’est que le comportement de certains me fait penser qu’on est en train d’ourdir une révolution. De grâce, mettons les ego au placard.
Cette confrontation d’ego ne risque-t-elle pas de mener, in fine, à des élections anticipées ?
Ce serait suicidaire sur le plan des finances publiques. Si nous n’y prenons pas garde, nous allons nous retrouver dans le même scénario que dans les années 80 avec une instabilité totale et une dévaluation monétaire. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, d’aucuns préfèrent jouer leur carte individuelle plutôt que le destin collectif des Belges. Ceux-là prennent une terrible responsabilité.
Faut-il, dans cette mesure, recoupler les élections ?
Tout le monde en parle mais aucun scénario ne s’impose et les calendriers divergent. Ce qui est évident, c’est qu’un pays a besoin de pauses électorales.
Vous faites partie d’Octopus. Quelles compétences pourraient être régionalisées ?
L’énergie et le logement. Je n’ai pas peur de voir une partie de la législation sur les baux venir renforcer les Régions. Je rêve d’une paix sur les loyers. Si demain, on peut nous permettre de régionaliser les comités d’acquisition, c’est plutôt bon. Le fonds de participation, ce serait plus cohérent de le régionaliser. Même chose pour les permis socio-économiques. Ils devraient être régionalisés, on y gagnerait beaucoup en cohérence. A l’inverse, la prévention santé et la délinquance juvénile pourraient être retransférées au fédéral.
Quels sont vos interdits ?
Ils sont connus : la sécurité sociale, notamment les allocations familiales. J’entends que le MR n’en fait pas un problème. Soit, nous allons en faire un. C’est aussi l’impôt des sociétés : on n’y touchera pas. Il ne peut pas, non plus, y avoir de transfert de compétences vers les Régions sans moyens, ce serait inouï, inédit et insensé. Enfin, affaiblir la Communauté française parce que certains n’y sont pas aujourd’hui, ce serait desservir la Belgique, ce serait trahir l’histoire.
Pas question, donc, de toucher à la loi de financement ?
Ce qui est clair, c’est qu’il n’est pas question de la revoir à la baisse. Par contre, on pourrait l’améliorer. Je pense, par exemple, qu’il n’est pas normal qu’on ne finance qu’une partie de la scolarité (à partir de 6 ans) alors qu’on scolarise dès 3 ans à 95 %. L’évidence voudrait que l’on intervienne dès la maternelle. Mais je le répète, celui qui osera toucher à la Communauté française portera une très lourde responsabilité politique.

Crise PS hutois : Christine Delhaise écrit à Elio Di Rupo

Christine Delhaise ne souhaite pas que "l'argent serve à payer des avocats dans le cadre des procédures que la bourgmestre Anne-Marie Lizin introduit ces derniers temps".

Christine Delhaise, l'échevine PS en charge des Affaires sociales à Huy, a adressé un courrier à son président de parti, Elio Di Rupo, pour lui demander que ses cotisations ne soient plus versées à l'union socialiste de Huy (USC)."J'ai expliqué dans ce courrier que je ne voulais pas que cet argent serve à payer des avocats dans le cadre des procédures que la bourgmestre (Anne-Marie Lizin, ndlr) introduit ces derniers temps", a expliqué Christine Delhaise qui continue à verser ses cotisations au fond socialiste fédéral. "Je ne tiens pas à me mettre en porte-à-faux. Je continue à verser mes cotisations. Mais, ce qu'il faut savoir, le fédéral rétribue les cotisations aux différentes fédérations qui elles-mêmes versent cet argent aux différents USC", éclaire Christine Delhaise. Cette dernière n'a pas encore reçu de réponse de son président. Lundi dernier, l'échevine avait déjà voté à l'encontre du mot d'ordre donné par son parti.Alors que Christophe Collignon débute son travail de facilitateur, la fronde se poursuit à Huy au sein du PS.

Lire aussi:Le collège hutois décide d'étendre le parc des Récollets

Patrick Avril interrogé

Le bourgmestre de Saint-Nicolas, député régional et communautaire PS, a été entendu mardi durant près de huit heures par la police, à laquelle il s’est présenté de son plein gré et sans avocat.
Patrick Avril, bourgmestre de Saint-Nicolas, député régional et communautaire PS, a été entendu hier durant près de huit heures par les enquêteurs de la section Ecofin de la police judiciaire de Liège. Protégé par son immunité parlementaire, c’est volontairement qu’il s’est rendu à la PJ. Et seul, sans son avocat.
L’enquête de la PJ a été ouverte il y a un peu moins de deux ans suite aux accusations formulées par des ouvriers de la société saint-clausienne de logement social, dont Avril est président. Ces derniers disent avoir travaillé pendant leurs heures de service à la campagne régionale du maïeur en 2004. La Société wallonne du logement avait, mi-2006, déposé plainte auprès du Procureur sur base de l’article 29 du code d’instruction criminelle. Qui a donné lieu à l’enquête toujours en cours.
Outre l’utilisation d’ouvriers communaux et de la société de logement social, Avril aurait, avec la présumée complicité du secrétaire communal qui a signé en avril 2004 les bons de commandes et factures, commandé 450 panneaux assortis de piquets, de seaux à colle, de pinceaux et visseuses. Le tout pour 15.000 euros. Facturé à la commune, le matériel aurait été, selon certains accusateurs, utilisé pour la campagne régionale.
L’enquête n’est toujours qu’au stade de l’information. Le stade de l’instruction pourrait être contourné si le Parquet passe par une citation directe, en évitant ainsi la Chambre du Conseil. Avril a déclaré hier soir avoir répété aux enquêteurs ce qu’il clame depuis le début de l’enquête : « Toutes ces accusations sont un gigantesque coup monté. Mes opposants veulent détruire le PS de Saint-Nicolas et se disent qu’en frappant toujours sur le même pieu de la charpente ils la verront un jour s’écrouler. Je suis soulagé d’avoir été entendu : cela fait deux ans que mes détracteurs racontent leur version des choses, je voulais apporter mes éléments aux enquêteurs ».
L’enquête devrait être clôturée avant l’été.

13 février 2008

Réforme de l’attribution des logements sociaux

RédDepuis le 1er janvier, les candidats à un logement social en Wallonie disposent d’un formulaire unique pour introduire leur demande. Le ministre du Logement, André Antoine, veut mettre un terme de cette façon aux candidatures introduites auprès de plusieurs sociétés qui entraînaient à chaque fois l’ouverture d’un dossier spécifique et qui compliquaient considérablement l’attribution des logements.
Les sanctions en cas de refus d’un logement par le candidat sont également renforcées. Il ne pourra pas se réinscrire auprès de la société qui lui a proposé le logement et devra attendre six mois pour s’inscrire auprès d’une autre société.
Cette mesure s’inscrit dans un arrêté publié au début de l’année rassemblant les dispositions éparses qui régissent le secteur. Le texte contient d’autres réformes. Il met notamment en oeuvre le principe des baux à durée déterminée dans le logement public. Désormais, les nouveaux baux seront conclus pour une durée de 9 ans renouvelable et résiliable tous les trois ans dans certaines conditions, entre autres si les revenus du ménage dépassent un certain plafond ou si le logement n’est plus proportionné à la composition du ménage.
Ce dernier critère permettra de donner plus de poids à la notion de « logement proportionné ». Il est en effet fréquent que des personnes occupent un logement dont la taille ne correspond plus à leur situation familiale et refusent de le quitter alors qu’un autre logement leur est proposé.
De nouveaux critères sont également introduits dans le système des points qui permettent de classer les candidatures par ordre d’importance.
Les personnes qui quittent un logement à cause de violences conjugales sont intégrées dans la première catégorie. Les handicapés ou les personnes qui ont un handicapé à leur charge verront leur nombre de points augmenter.
Chaque société de logement aura la possibilité d’avoir un règlement supplétif pour se consacrer à des priorités supplémentaires. Il sera ainsi possible de mieux tenir compte des personnes qui quittent un logement de transit, qui doivent être proches d’un centre médical, dont c’est le premier logement, etc.
Le texte consacre encore l’effort de dépolitisation du secteur.
Les comités d’attribution des logements ne pourront plus compter d’élus, les possibilités de dérogation dans l’attribution sont limitées aux cas de force majeure, les administrateurs sont tenus de respecter un code de déontologie, etc.
Au 1er février, on comptait sur la liste d’attente du logement social en Wallonie 39.383 candidatures, déposées surtout par des ménages monoparentaux : 19.851 étaient signées des femmes seules et 9.737 étaient des hommes seuls. On relève également 5.136 dossiers de candidatures qui comprenaient une personne handicapée.
Les revenus moyens des candidats sont évalués à 11.781 euros. Un tel constat amène, selon le ministre, à nuancer certaines affirmations politiques. « J’ai entendu dire un groupe politique (le MR, NDLR) qu’il fallait vendre les logements sociaux. Comme cela, ils seront mieux gérés. Mais avec 11.000 euros, il n’est pas simple de payer une maison », a souligné M. Antoine.

Les dossiers ICDI et Carolo-bis sont bouclés

La juge d'instruction de Charleroi France Baekeland a clôturé l'instruction des dossiers ICDI et Carolorégienne-bis et les a transmis au parquet pour réquisitions, écrit mercredi "Le Soir Magazine". L'information a été confirmée au magazine par le procureur du roi de Charleroi. Le fonctionnement de l'Intercommunale de collecte et de destruction des immondices (ICDI) a soulevé des questions dès mai 2006. Son président et directeur général, Lucien Cariat, a été inculpé pour faux et usage de faux, détournement et abus de biens sociaux et placé sous mandat d'arrêt. L'instruction a relevé des pratiques de népotisme et une utilisation contestée de fonds à l'ICDI. Le dossier Carolorégienne-bis est également clos. Il concerne le financement et le sponsoring de clubs sportifs par la Régie communale autonome de Charleroi. Huit personnes sont inculpées.