29 septembre 2008

Fortis et Dexia dans la tourmente

Fortis a replongé ce matin (-8,88 %) après un rebond à l’ouverture d’Euronext Bruxelles. Dexia chute de plus de 20 %. L’Etat belge est prêt à soutenir la banque franco-belge Dexia, comme il l’a fait avec Fortis, en cas de difficultés, a indiqué le ministre des Finances Didier Reynders. Mais Dexia dément tout problème de liquidités.
Le cours de Fortis /
L'édito de Béatrice Delvaux: "Et l'Etat sauva les capitalistes" / Les Bourses minute par minute /


L’action du bancassureur belgo-néerlandais Fortis perd ce lundi en milieu de matinée 8,88 % à la Bourse d’Amsterdam alors qu’elle avait ouvert en forte hausse après l’annonce de sa nationalisation partielle par les Etats du Benelux dimanche.
L’indice des principales valeurs AEX perdait plus de 4,5 %.
La banque Dexia dément tout problème de liquidités
La banque franco-belge Dexia a réfuté lundi tout problème de trésorerie, alors que son cours boursier était en très forte baisse, affirmant que la situation de ses liquidités était « très bonne ».
« C’est un groupe très solide au niveau du capital », a expliqué la porte-parole du groupe, « mais la situation est tellement exceptionnelle (sur les marchés) qu’il faut suivre l’évolution à tout moment ». Elle a refusé de confirmer des informations du quotidien français Le Figaro selon lesquelles une augmentation de capital de Dexia pourrait être annoncée très rapidement pour reconstituer ses fonds propres et rassurer les marchés.
L’action de la banque chutait de plus de 20 % lundi matin en Bourse en raison de craintes sur l’état de santé de l’établissement, spécialisé dans le financement des collectivités publiques.
L’Etat belge est prêt à soutenir également la banque franco-belge Dexia, comme elle l’a fait avec Fortis, en cas de difficultés, a indiqué lundi le ministre belge des Finances Didier Reynders.
Dexia a réuni dimanche un conseil d’administration par téléphone afin d’évaluer la situation dans le cadre de la tourmente vécue par le bancassureur belgo-néerlandais Fortis, a confirmé lundi Ulrike Pommée, porte-parole de Dexia.
A 10H06, l’action de la banque Dexia chutait de 23,02 % à 7,75 euros, en queue des valeurs vedettes, dans un marché parisien en fort repli de 3,17 %. Lundi matin, vers 9H30, l’action de Dexia chutait de 24,73 % (7,62 euros) sur Euronext Bruxelles. Depuis le début de l’année 2008, elle a perdu 55,77 % de sa valeur.
Fortis : « Pas d’incidence pour le contribuable »
L’investissement de 4,7 milliards d’euros de la Belgique dans Fortis Banque se fera par le biais d’un emprunt avec garantie d’Etat, a précisé le ministre des Finances Didier Reynders, lundi matin au micro de la RTBF. Le gouvernement a donné l’ordre à la Société Fédérale de Participation. Dans le même temps il a accepté d’ouvrir une capacité d’emprunt de 5 milliards d’euros. Il ne devrait pas y avoir de conséquence pour le budget et le contribuable selon le ministre. « Il n’y aura aucun effet sur le budget et sur le contribuable, même s’il y a toujours un risque », a-t-il précisé avant d’évoquer aussi la possibilité que cet investissement puisse se révéler rentable. Didier Reynders s’est déclaré convaincu que l’argent mis sur la table représente, dans tous les cas, beaucoup moins que le coût d’une éventuelle faillite de Fortis (indemnisation des clients, conséquences sociales…).
La nationalisation partielle par le Benelux du bancassureur belgo-néerlandais Fortis est une solution provisoire, les gouvernements n’ayant pas vocation à rester pour toujours au capital, a indiqué lundi le ministre belge des Finances, Didier Reynders. « Notre ambition n’est évidemment pas de rester présents dans le capital », a-t-il dit sur l’antenne de la radio publique RTBF.
Fortis est capitalisée à environ 30 milliards d’euros après sa renationalisation partielle par les trois pays du Benelux, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg, qui vont investir 11,2 milliards d’euros dans le banco-assureur néerlandais, a annoncé lundi le groupe dans un communiqué. « Les mesures annoncées (par les autorités) conduisent à une capitalisation de Fortis d’environ 30 milliards d’euros, soit 9,5 milliards au-dessus de l’objetif », indique le texte.
Fortis annonce par ailleurs que des « ajustements » d’environ 5 milliards d’euros sont prévus au troisième trimestre pour faire notamment face « aux changements de stratégie » et « à la dégradation du climat économique ».
Le banco-assureur belgo-néerlandais estime également que son exposition restante à la titrisation (CDO, collaterized debt obligations) s’élève à 1,1 milliard d’euros.
Le ministre des Finances Didier Reynders a indiqué dimanche que l’accord intervenu entre les trois gouvernements des pays du Benelux visait à prendre le contrôle de Fortis en acquérant 49 % des parts du bancassureur. Il a souligné que les gouvernements ont fait en sorte que personne ne soit laissé sur le carreau. Le premier ministre Yves Leterme a dit voir dans cet accord un bel exemple de collaboration entre les trois pays, dans l’intérêt de leur population.
Le ministre néerlandais des Finances Wouter Bos a estimé de son côté qu’il était du devoir de son gouvernement d’intervenir afin de restaurer la confiance et la sérénité dans les trois pays après les temps difficiles qu’a connus l’entreprise. Fortis peut à nouveau affronter sereinement l’avenir après un tel accord, a-t-il précisé.
On apprenait donc dimanche tard dans la soirée que l’Etat belge va injecter 4,7 milliards d’euros dans le capital du bancassureur Fortis Bank (Belgium), dont il détiendra 49 % des parts. L’Etat néerlandais investira pour sa part 4 milliards d’euros dans le holding Fortis Bank Nederland dont il détiendra lui aussi 49 % du capital. Enfin, le gouvernement du grand-duché de Luxembourg investira 2,5 milliards dans Fortis Banque Luxembourg et prendra également 49 % des parts.
ABN-Amro vendue
Dans le même temps, le bancassureur belgo-néerlandais, qui emploie 85.000 personnes et fait partie des 20 plus grandes banques européennes, va se séparer des actifs qu’elle avait achetés l’an dernier dans son concurrent néerlandais ABN Amro. Selon certaines informations de presse le groupe néerlandais ING serait sur les rangs. Un prix de 10 milliards d’euros a été évoqué, très loin des 24 milliards d’euros que Fortis avait dû débourser pour s’emparer d’une partie d’ABN Amro, lors d’une OPA sur le groupe menée de concert avec les banques espagnole Banco Santander et britannique Royal Bank of Scotland.
Par ailleurs, le retrait de Maurice Lippens, actuel président du conseil d’administration de Fortis, a également été confirmé. « Maurice Lippens a décidé de quitter la présidence du Conseil d’administration de Fortis », indique un communiqué. Il sera remplacé par une personnalité extérieure à l’entreprise et le gouvernement belge sera consulté. Les conseils d’administration des banques belge, néerlandaise et luxembourgeoise de Fortis seront renouvelés en tenant compte des candidats qu’avancera chaque gouvernement.
Dierckx : « La question de la solvabilité ne se pose plus »
L’injection de capital décidée par les gouvernements belge, néerlandais et luxembourgeois répond aux incertitudes qui planent sur la solvabilité de Fortis, a déclaré dans la nuit de dimanche à lundi Filip Dierckx, le nouvel administrateur-délégué du bancassureur. « Le problème se situe au niveau de nos activités bancaires. La reprise d’ABN Amro a suscité des interrogations quant à notre solvabilité. Mais grâce aux 11,2 milliards qui vont être injectés, cette question est résolue », a déclaré Filip Dierckx, qui a succédé vendredi soir à Herman Verwilst. « L’objectif principal était de restaurer la confiance. Les épargnants peuvent d’ailleurs être rassurés : nous sommes désormais la banque qui dispose de la meilleure assise capitalistique », a-t-il ajouté en affirmant par ailleurs que rien n’allait changer pour la branche « assurances » du groupe.
Filip Dierckx est également revenu sur la cession des parts que le bancassureur détient dans ABN Amro. « Nous estimons que poursuivre l’intégration était allé trop loin dans les circonstances de marché actuelles. Mais à l’époque, c’était une bonne décision », s’est-il défendu.
L’option d’une nationalisation partielle s’est imposée après l’échec de négociations menées tout au long du week-end visant à trouver un éventuel repreneur privé pour Fortis. Le groupe bancaire français BNP-Paribas a fait une offre mais qui a été jugée insuffisante, tant par Fortis que les gouvernements, selon des sources proches du dossier.
Les pouvoirs publics de Belgique, Pays-Bas et Luxembourg se sont mobilisés pendant deux jours pour tenter de trouver une issue et éviter un dépôt de bilan à Fortis, confronté à des difficultés de trésorerie. Son cours en Bourse s’est effondré de 30 % environ la semaine dernière. Fortis a perdu plus de 2 milliards d’euros dans la crise des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis et est fragilisé par l’achat d’ABN Amro au prix fort.
Une faillite aurait constitué une catastrophe économique sans précédent, en Belgique notamment, où l’établissement est très implanté et joue un rôle de premier plan dans le financement des entreprises et des ménages.

Le PASS n'aurait pas de permis d'exploiter !

La députée fédérale et bourgmestre de Jurbise, Jacqueline Galant (MR), a décidé de démissionner du conseil d'administration du Parc d'aventures scientifiques de Frameries (PASS), ayant appris jeudi que le parc fonctionne depuis une décennie sans permis d'exploiter, a annoncé lundi la bourgmestre dans un communiqué.
Jacqueline Galant indique avoir découvert cette anomalie lors du conseil d'administration de jeudi.

"Il faut souligner que par le passé, c'était à La Province d'octroyer ces permis
d'exploiter, compétence qui a été transférée à la Région depuis octobre 2002. Le
PASS existant depuis dix ans, c'est bien la Province qui a fait l'impasse"
précise Mme Galant, qui dénonce également les importants subsides wallons accordés jusqu'ici à un parc qu'elle juge peu fréquenté et mal géré.

"Pourquoi Maingain est-il encore là ?"

Les militants du CD&V ont donné le feu vert à leurs dirigeants pour entamer le dialogue communautaire. Ils sont inquiets, déchirés par le départ de la N-VA. Et doutent de la sincérité des partis francophones. Carnet de Congrès orange.
Deprez-Maingain: la querelle

Hakim (prénom d'emprunt) est perché sur son vélo rouge, et scrute d'un air circonspect les allées et venues à l'entrée de l'"Event Brewery", un centre de congrès bruxellois. Il met pied à terre, hèle une représentante des forces de l'ordre.
- "Hé !, c'est quoi ces autocars, m'dame ?"
-Elle : "Mais c'est pour la politique".
-Lui : "Ah, ils font de la politique, ici, à Molenbeek ?"
-Elle : "Oui, oui. Tout arrive. Allez, circule"...
C'était samedi après-midi, au cœur de Molenbeek donc, et des autocars remplis de militants du CD&V, les Molenbeekois en auront vu défiler quelques-uns. C'est que plus d'un millier d'affiliés CD&V se sont déplacés, à l'invitation de leurs dirigeants, afin de statuer sur la voie à suivre en pleine crise communautaire, quelques jours à peine après les funérailles du cartel. Pour rappel, les chemins de la N-VA et du CD&V se sont séparés au début de la semaine dernière.
Le Congrès s'est finalement rangé à 82,3 pc de oui contre 17,7 pc de non derrière une résolution donnant un visa pour une participation du parti au "dialogue de Communauté à Communauté" et à la poursuite du gouvernement fédéral pour répondre aux défis économiques et sociaux. Une seconde résolution, introduite par les "Jeunes CD&V", réclamant que le parti quitte le navire fédéral, a été rejetée à 70 pc par les militants CD&V.
"Christendemocratie"

Des chiffres clairs, donc, qui témoignent du soutien du peuple de la "christendemocratie" à l'égard de ses hauts responsables. Des chiffres clairs qui rendent in fine assez mal compte de l'inquiétude et des interrogations qui parcourent aujourd'hui les militants du CD&V devant l'incertitude communautaire.
Samedi, les votes sur les motions sont intervenus après plusieurs heures de débats à huis clos entre militants. Et dans un exercice dont la transparence mérite d'être soulignée, trois rapporteurs ont ensuite publiquement résumé les débats, parfois houleux, qui ont secoué le CD&V pendant l'après-midi.
"Pourquoi, a notamment demandé l'un d'entre eux, permet-on encore à Olivier Maingain de s'asseoir à la table des négociations alors que nous avons dû nous séparer de Bart de Wever ?" Un autre : "Olivier Maingain multiplie les provocations : il recommence à demander les nominations des bourgmestres et l'élargissement de Bruxelles". "Quel prix allons-nous devoir payer pour cette réforme de l'Etat ? Nous voilà suspendus au bon vouloir des partis francophones", a soulevé un participant aux débats internes. Enfin : "Nous n'avons absolument rien sur la scission de BHV. Il y a eu trop d'abandons. Il nous faut absolument des résultats tangibles avant les élections, donc dans les mois à venir".
"Un parti responsable"
Planté sur l'estrade face aux militants, le G4 - les 4 plus hauts responsables du CD&V (Leterme, Peeters, Thyssen et Vandeurzen) - a utilisé tous les registres disponibles afin de convaincre les militants de leur délivrer un feu vert. Ainsi Jo Vandeurzen - à qui Yves Leterme et Kris Peeters reconnaissent l'autorité morale sur le parti - y est-il allé d'un vibrant plaidoyer pour le dialogue communautaire. "Je suis dans un parti qui dit oui, a lancé Vandeurzen, je suis dans un parti qui désire faire avancer les projets. Nous ne sommes pas des irresponsables ! C'est la N-VA qui a choisi de nous quitter. Hé bien, nous allons montrer que nous pouvons réussir en négociant".
Arrive Yves Leterme - qui a tombé la veste pour l'occasion. Il dit : "J'ai rencontré des militants inquiets. J'ai essayé de les rassurer. Je suis le père du cartel, et je peux vous assurer que nous avons toujours été loyaux envers la N-VA. Aujourd'hui, nous nous engageons sur le chemin de la réforme de l'Etat, une réforme que nous réaliserons par étape. Nous voilà devant un moment de vérité : ce sera difficile mais nous allons y arriver".
Au premier rang, Jean-Luc Dehaene applaudit. Puis se lève pour entonner le "Vlaamse Leeuw".

Nouveau round de nominations en vue

Suite du renouvellement controversé des hauts fonctionnaires wallons. Et suite des discussions, mises en doute et équilibrages plaisants ou non.
Alors que la première phase - clôturée - n'a pas fini de faire des vagues, une nouvelle série de nominations dans la haute fonction publique est officiellement lancée en Région wallonne.

En fait, il en est de trois ordres. 1° L'attribution de douze postes de n°2. Soit des directeurs ou administrateurs généraux adjoints à l'Apaq-W (promotion agricole), l'Awiph, le Cra-W (recherches agronomiques), le Forem, l'IfaPME, l'Issep (Institut scientifique de service public) et la SWL; de même que les directeurs généraux des deux branches de l'Awex (commerce extérieur, investissements) et les directeurs généraux des trois entités du Forem (conseil, formation, support). 2° Des nominations définitives à la tête des deux directions générales (DG) du Service public de Wallonie (le nom du nouveau ministère fusionné) pour lesquelles il y avait eu report de décision le 24 juillet, puis désignations de "faisant fonction" le 4 septembre (économie, aménagement du territoire). 3° La poursuite ou l'attente des procédures pour les patrons de l'Awex, de l'Issep, de l'AWT et de l'Iweps.
Tous cas pour lesquels sont prévus des mandats de 5 ans, selon la procédure étrennée ces derniers mois. Il n'y a pas de raison de modifier le système, répète-t-on dans la majorité : les appels à candidature ont été réalisés à grande échelle (c'est une première); l'impartialité et l'indépendance du Selor (seul en charge de la réception et du traitement des candidatures) ne peuvent être mises en doute; les récriminations sont venues de candidats recalés; le gouvernement arrête son choix après audition des lauréats du Selor.
Pour rappel, l'opposition ne l'entend pas du tout de cette oreille, elle qui a pu critiquer : l'insuffisance de candidats (attribuée au sentiment que les dés étaient pipés); la transparence des examens du Selor (aux jurys duquel participent des personnalités socialistes); diverses interrogations juridiques; l'ignorance des critères de choix du gouvernement; enfin, le trust PS dans les nominations de juillet (10 ou 11 étiquetés socialistes contre 1 MR et 1 CDH)...
Les forces du ménage
MR et Ecolo, du reste, disent redouter que les nominations à venir bénéficient largement cette fois au CDH, histoire de rééquilibrer les forces dans le ménage. Un soupçon bien sûr évacué dans la majorité, où l'on vous certifie qu'il n'y a pas de partage des mandats selon la couleur politique.
Précisons : si la procédure est bien relancée pour les deux DG sans patron autre qu'intérimaire, elle n'est pas près de l'être pour le secrétariat général de l'administration où "fait fonction" Danielle Sarlet - non sans surprendre, puisqu'elle avait été recalée à "sa" DG aménagement du territoire en juillet. Chez Philippe Courard, le ministre (PS) de la Fonction publique, on explique cette différence de traitement par le fait que le secrétariat général a changé de nature et qu'il convient que Mme Sarlet en essuie les plâtres pour pouvoir, plus tard, mieux définir les besoins de la fonction et en rédiger la nouvelle lettre de mission.

24 septembre 2008

Kris Peeters demande de l'espace et du temps

Leterme exclut démission et remaniement

Le Premier ministre a refusé de démissionner dimanche, malgré les pressions des plus hauts responsables du CD&V qui voulaient préserver le cartel avec la N-VA. De même, il exclut tout remaniement. Crise politique majeure oblige, Yves Leterme n’ira pas à l’assemblée générale des Nations unies à New York ce mardi.
Lire aussi l'édito de Beatrice Delvaux, du Standaard, du Laatste Nieuws, du Morgen.
Lire aussi "Un cartel moribond".

Jambon : « Leterme a perdu sa crédibilité
« Notre but est la réforme de l’Etat, le cartel n’est qu’un moyen d’y parvenir », a déclaré mardi matin Jan Jambon, chef de file de la N-VA à la Chambre, sur les ondes de Bel-RTL, confirmant par ailleurs l’intention de radicalisation du petit parti nationaliste.
« Ce n’est pas dans notre nature de nous calmer, on veut arriver à nos fins et si une réforme de l’Etat devait se mettre en place sans nous, nous la soutiendrions depuis l’opposition. Mais nous n’y croyons absolument pas », a déclaré le député fédéral, ajoutant qu’Yves Leterme aurait dû démissionner de son poste de Premier ministre car il a perdu toute crédibilité.
Interrogé sur les applaudissements nourris des députés N-VA lundi suite aux propos de Filip De Winter, le chef du groupe du Vlaams Belang au parlement flamand, Jan Jambon n’y voit rien de significatif. « C’est un jeu parlementaire de soutenir ses partenaires de l’opposition mais cela n’augure d’aucun rapprochement. Si tout est fini avec le CD&V, nous irons seuls devant les électeurs ».
Jan Jambon précise enfin que si tout le monde pointe le parti du doigt, tout ne sera pas plus facile sans la N-VA. « Plusieurs projets discutés au niveau fédéral tels que les questions de régularisation n’ont pas été bloqués par nous, et dans les négociations communautaires, il n’y a pas une proposition que nous avons été les seuls à rejeter. Le CD&V et l’Open VLD s’y opposaient aussi. C’est un peu facile maintenant de dire que tout est de la faute de la N-VA », a ajouté le parlementaire qui ne voit qu’une très mince chance de maintenir le cartel avec le parti d’Yves Leterme. « Il faut voir comment certains ténors au sein du parti peuvent encore influencer la position du CD&V ».
(Belga)
Le Premier ministre Yves Leterme a annulé son voyage à New York, a annoncé son porte-parole mardi. Il devait se rendre à l’assemblée générale des Nations unies flanqué de Karel De Gucht et de Charles Michel. La Belgique est actuellement membre du Conseil de sécurité de l’ONU.
Mais le parti nationaliste flamand NVA, qui jusque-là formait un "cartel" avec les chrétiens-démocrates flamands d'Yves Leterme, lui ayant retiré dimanche son soutien, le Premier ministre a préféré rester en Belgique, a expliqué son porte-parole, Peter Poulussen.
M. Leterme "doit préparer la déclaration de politique générale du gouvernement qu'il va présenter au Parlement le 14 octobre", qui comprend des chapitres difficiles à boucler tels que le budget ou la politique d'asile, a-t-il ajouté.
Le Premier ministre fédéral va aussi examiner la "nouvelle situation politique" créée par la défection de la NVA, mais il n'est "pas question" pour lui de démissionner ou de remanier son gouvernement, a souligné Peter Poulussen.
Les pressions du CD&V
Le Premier ministre a refusé de démissionner dimanche, malgré les pressions en ce sens des plus hauts responsables du CD&V qui voulaient préserver le cartel avec la N-VA, selon plusieurs médias mardi. Le vice-Premier Jo Vandeurzen, le ministre-président flamand Kris Peeters et la présidente du CD&V Marianne Thyssen ne voyaient dimanche après-midi qu’une solution à la crise : que le Premier ministre remette sa démission au roi.
« Ce scénario, ce sera sans moi ! Si je dois à nouveau démissionner, je suis politiquement mort. Et je préfère alors quitter le parti », leur a répondu Yves Leterme.
Le « G4 » du CD&V, les quatre plus hauts responsables du parti, ont alors tenté d’échafauder des solutions alternatives qui ont été présentées dimanche soir lors de la réunion du groupe de réflexion CD&V/N-VA. Parmi celles-ci, celle d’un gouvernement de transition avec maintien du cartel.
Ce gouvernement de transition aurait dû se charger des dossiers socio-économiques, en attendant les élections de juin 2009. Parallèlement, des négociations informelles sur la réforme de l’Etat étaient prévues en coulisses. Les résultats auraient été formalisés devant tous les parlements, y compris donc le Sénat et la Chambre, après les élections de 2009. Mais la N-VA a refusé.
Le CD&V a alors décidé de laisser tomber la N-VA et d’opter pour le dialogue communautaire sous la houlette de Kris Peeters.
Equilibre modifié au Parlement
A la Chambre des députés, le passage des six élus de la N-VA dans l'opposition a modifié l'équilibre au sein de la majorité, les libéraux des deux communautés linguistiques comptant désormais plus de sièges que les chrétiens-démocrates dont est issu M. Leterme. Autre paradoxe, 53 députés francophones soutiennent à présent le gouvernement d'un Premier ministre flamand, contre seulement 42 députés néerlandophones.
Cependant, "aucun partenaire de la majorité n'a demandé une réorganisation" du gouvernement, a insisté M. Poulussen.
A l'issue d'un week-end à rebondissements, le gouvernement flamand s'est prononcé lundi pour des négociations avec les francophones sur la réforme du système fédéral, se dissociant des nationalistes de la NVA.
Si cette décision a levé un des grands obstacles à ces discussions que les partis belges n'arrivaient pas à lancer depuis les élections de juin 2007, elle a dans le même temps fragilisé la position du Premier ministre, "père" du cartel avec la NVA.

Le ministre-président flamand est revenu sur ses commentaires concernant la délégation francophone en vue du dialogue communautaire.
Le ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V) a souligné mardi, lors d'un cours à l'université de Gand, la nécessité de "créer de l'espace et du temps" pour en arriver à une grande réforme de l'Etat.
Kris Peeters était l'invité du professeur Carl Devos pour la leçon d'ouverture de la première année du baccalauréat en sciences politiques et sociales de l'université de Gand. Evoquant en fin de cours la réforme de l'Etat, il a dressé un parallèle avec les négociations avec les Pays-Bas sur l'approfondissement de l'Escaut, relevant notamment la nécessité de donner de l'espace et du temps aux négociations. "Les Néerlandais disaient aussi: ce n'est pas dans notre intérêt, donc pourquoi répondrions-nous à votre souhait ? Pourtant, en créant de l'espace et du temps, on constate que quatre traités de l'Escaut ont depuis été ratifiés", a-t-il indiqué.
Cette création d'espace et de temps pour le dialogue s'avère également nécessaire aujourd'hui pour parvenir à une grande réforme de l'Etat, a-t-il ajouté. "Si nous, Flamands, nous considérons comme des adultes, nous devons avoir le courage de dire que nous entamons le débat. Nous ne devons pas laisser cela à un autre (le niveau fédéral, ndlr) pour dégager une solution", a-t-il indiqué. Le ministre-président flamand est par ailleurs revenu sur ses commentaires concernant la délégation francophone en vue du dialogue communautaire, qu'il avait qualifiée d'équipe B.
"La partie wallonne du pays possède une autre culture; là, ce sont les présidents de partis politiques qui ont à dire ceci et cela. Mais qui suis-je pour leur dire qui ils doivent prendre dans leur équipe? ", a-t-il indiqué. Il s'est irrité de ceux qui jugent peu élevées les chances de réussite du dialogue communautaire, "avant même son commencement". "Quelle est l'alternative à des discussions entre gouvernements des entités fédérées ? (...) J'ai constaté chez les Francophones une volonté de négocier, et j'imagine que je serai jugé là-dessus si cela échoue", a-t-il dit.
Kris Peeters s'est en revanche montré peu disert sur l'avenir du cartel avec la N-VA, soulignant que ce dernier était encore aux affaires dans nombre de villes et communes.

Groen ne se dit pas enclin à dépanner Leterme I
Leterme annule son voyage à New York

12 septembre 2008

Enigme autour des preuves de paiement de Van Cau

Selon la RTBF et Le Vif L'Express, les preuves de paiement présentées jeudi par Jean-Philippe Mayence, l'avocat de l'homme d'affaires Robert Wagner, sont, actuellement, inconsistantes. Jean-Philippe Mayence, a montré, jeudi, des documents relatifs à des paiements effectués par lui-même et par son ami Jean-Claude Van Cauwenberghe concernant un voyage aux Iles Maldives. Des documents qui prouveraient que Wagner n'a pas offert de voyage à "Van Cau", Me Mayence insistant sur le fait qu'"on veut accréditer des corruptions et des complots qui n'existent pas du tout".
De leur côté, les médias font remarquer qu'il n'y a pas eu de conférence de presse. La RTBF a pu brièvement filmer des listings, sans les tenir en mains. Dans la matinée, ni Jean-Claude Van Cauwenberghe ni son avocat Pierre Chomé n'étaient manifestement au courant de la démarche. En fin de journée, ils ont fini par s'aligner. Les "preuves" en question seraient de simples mouvements de dépenses sur des comptes de la banque ING, effectués par la sprl Van Cauwenberghe-Lemal. N'y apparaîtraient ni destinataire, ni communication. Les extraits précis seront produits plus tard, a déclaré Me Chomé.
Toujours selon les médias, la vérité reconstituée par les avocats du duo Wagner/Van Cau évolue de jour en jour. Le vendredi 5 septembre, lors d'une conférence de presse, Jean-Claude Van Cauwenberghe avait admis qu'il s'agissait d'un voyage effectué, en mars 2003, avec le couple Wagner. Le voyage avait été réservé "à la fin de 2002 ou au début de 2003", disait-il.
Dans les journaux, le même jour, l'ancien chef du gouvernement wallon avait laissé entendre que la réservation avait effectivement eu lieu dans le courant du mois de décembre. Or, les dépenses ING, présentées jeudi comme des preuves formelles, datent d'août 2002 et janvier 2003. Ce fameux voyage aurait donc été payé quatre mois avant sa réservation.
Enfin il y a cette lettre trouvée au domicile de Van Cauwenberghe, lors de perquisitions menées en juin dernier, une lettre dactylographiée et signée par Robert Wagner qui réclamait à son ami Van Cau le remboursement d'un voyage aux Maldives pour un montant de 17.000 euros.
La lettre remonte à 2005, sur base des affirmations du substitut du procureur du Roi, formel quant à la date reprise dans le procès verbal. La lettre ferait en outre explicitement référence aux affaires politico-financières qui ont débuté en septembre 2005. "Si ce voyage a bien été payé en 2002-2003, quel est le sens de cette lettre de rappel datant de 2005? La justice carolo devrait prochainement clarifier cette énigme", conclut le magazine.

"Quota voor Nederlandstalige muziek op VRT"

Vlaams minister van Media Geert Bourgeois (N-VA) pleit ervoor om de radiozenders van de VRT quota op te leggen voor het draaien van Nederlandstalige muziek. Volgens de mediaminister heeft het Nederlandstalige lied op de openbare omroep nog steeds niet de plaats gekregen die het verdient. Dat zei Bourgeois op een academische zitting rond de overleden Vlaamse zangeres Ann Christy in Gent.Volgens de huidige beheersovereenkomst moet de VRT de Nederlandstalige muziek ondersteunen in al zijn genres. "Maar in de praktijk valt daar veel te weinig van te merken. De openbare omroep blijft het Nederlandstalige lied stiefmoederlijk behandelen", zei Bourgeois.VerplichtenBourgeois vindt dat het tijd is om dwingend op te treden. "Zonder een grote ommezwaai rest ons alleen nog de mogelijkheid om in de volgende beheersovereenkomst (die er in 2011 moet komen, nvdr) verplichte quota op te leggen voor Nederlandstalige muziek", zei hij. Bourgeois maakt wel een onderscheid tussen de zenders: quota lijken hem vooral nuttig voor Radio1, Radio2 en de opvolger van Donna en veel minder voor Studio Brussel en Klara.Dominantie Engelstalig aanbodDe N-VA-minister ziet verschillende redenen om quota in te voeren, zoals het groeiend aanbod van en de groeiende vraag naar Nederlandstalige muziek en de dominantie van het Engelstalig aanbod. Bovendien vormen quota volgens Bourgeois een rechtstreekse stimulans voor Vlaamse artiesten en voor de eigen economie. "Want quota betekenen brood op de plank voor opnamestudio's, componisten, tekstschrijvers enzovoort."Niet wereldvreemdQuota zijn volgens Bourgeois niet wereldvreemd. "Ze gelden in Frankrijk, Italië, Scandinavië en in de Franse gemeenschap. Die verplicht de RTBF 40 pct Franstalige muziek uit te zenden over alle radiostations heen en 30 procent per radiostation. Zelfs de commerciële radiozenders in de Franse gemeenschap zijn verplicht om per jaar 30 procent Franstalige muziek uit te zenden", zegt hij.Percentages in die orde van grootte ook op de VRT toepassen ziet Bourgeois niet zitten. En met de commerciële omroepen wil hij zich niet bemoeien.Op de academische zitting rond Ann Christy in Gent werden overigens Nicole en Hugo in de bloemetjes gezet. Zij organiseerden 25 jaar geleden een benefietconcert voor Ann Christy omdat deze haar ziekenhuisrekeningen niet kon betalen. Het duo kreeg hiervoor een ruiker bloemen van bloemenkunstenaar Daniël Ost.

Lehman Brothers aux enfers

Il y a quelques jours encore, elle tentait de rassurer les marchés, se montrant prête à vendre ses titres les plus dangereux et garantissant qu’elle pouvait survivre seule. Mais rien n’y a pu : la banque d’affaires Lehman Brothers, l’une des plus vénérables institutions de Wall Street, a continué sa descente dans les tréfonds. Son titre a perdu près de 80 % de sa valeur en une semaine. Une seule solution était vendredi sur toutes les lèvres : trouver un repreneur au plus vite. Sans doute ce week-end déjà.
Le candidat le plus souvent cité est Bank of America qui, depuis longtemps, cherche à mener un rachat de ce type. La banque britannique Barclays serait aussi sur les rangs. Le Financial Times évoquait la possibilité d’une offre commune faite par Bank of America, par l’investisseur financier JC Flowers & Co et par le fonds souverain chinois CIC (China Investment Co).
Les 158 ans d’expérience de Lehman Brothers n’ont pas fait le poids face à ce nouvel épisode de la crise américaine du crédit qui a débuté il y a un an. Après le rachat de Bear Stearns par JPMorgan Chase, en mars dernier, il apparaissait que la quatrième banque d’affaires américaine était la plus exposée. Il y a trois jours, elle annonçait une perte semestrielle record de 6,7 milliards de dollars.
Des dirigeants de la Banque centrale américaine (Fed) et du Département du Trésor seraient parties prenantes dans les négociations, dont l’objectif est d’aboutir dimanche soir, avant la réouverture des marchés. Par toutes sortes de canaux, les responsables de la Fed ont fait savoir qu’il n’était nullement question de fournir une éventuelle garantie financière aux racheteurs, comme ceux-ci l’auraient souhaité.
En mars, la Réserve fédérale avait accepté de se porter garante de la dette de Bear Stearns à hauteur de 30 milliards de dollars. Un précédent qui, ces derniers jours, a en outre été suivi par la mise sous tutelle publique des deux géants du crédit immobilier Fannie Mae et Freddie Mac. Pourtant, malgré le fait que Bear Stearns et Lehman Brothers aient, dans une certaine mesure, des profils comparables, des sources de la Fed, relayées par les médias américains, mettent en avant deux facteurs pour expliquer les réticences de la Réserve fédérale à intervenir une nouvelle fois massivement. D’abord, les marchés ont eu le temps d’anticiper cette nouvelle crise qui s’approchait et de dépouiller à loisir les comptes de Lehman Brothers. Ensuite, cette banque disposerait, à terme de bien davantage de liquidités en cas de rachat, ce qui rendrait superflu un besoin de garantie de la Fed.
Plus fondamentalement, c’est cependant le secrétaire au Trésor Henry Paulson qui donnait l’explication ultime cet été : « Pour garantir la discipline du marché, nous devons permettre les institutions financières d’échouer », disait-il en juillet. En clair : la perspective que la Fed se montre prête à venir systématiquement à la rescousse des institutions en péril ne peut qu’encourager la prise de risques inconsidérés, au risque de pervertir les marchés. Selon la tournure que prendront les négociations en vue d’une reprise ce week-end, les observateurs s’attendaient à ce que les responsables de la Fed puissent se montrer relativement flexibles dans l’application de ce principe.
Dans l’immédiat, les 24.000 employés de Lehman Brothers faisaient grise mine. Propriétaires d’environ un quart de la banque, ils ont vu la valeur de leurs actions réduite à pratiquement néant en quelques jours : alors qu’elle avait atteint un pic de plus de 86 dollars début 2007, l’action valait vendredi moins de 4 dollars. A cela s’ajoute le fait qu’un rachat de l’établissement signifiera la perte de milliers d’emplois. Avec la reprise par JPMorgan Chase, c’étaient près de la moitié des 13.500 employés de Bear Stearns qui s’étaient retrouvés à la rue.

Leterme veut poursuivre l'exercice de vérité

L'exercice de vérité sur le budget devra se poursuivre, a commenté vendredi le premier ministre, Yves Leterme, après la publication des prévisions du Bureau du Plan. Il s'est toutefois montré rassurant: la note socio-économique du gouvernement, adoptée en juillet, correspond parfaitement à ce que réclame la situation."Ce sera surtout l'exercice de continuer à voir la vérité", a-t-il dit, ajoutant: "la note socio-économique du gouvernement correspond parfaitement à ce qui est demandé. Elle n'a certainement pas perdu de son actualité". M. Leterme a d'ailleurs rappelé quelques-uns des grands axes de cette note: la diminution des charges, l'activation du marché de l'emploi et la protection sociale.Van Quickenborne pessimisteSur le plan du budget 2008, les dépenses sont sous contrôle, a assuré M. Leterme. Un problème se pose en revanche au niveau des recettes TVA. La consommation a baissé et, actuellement, leur croissance n'est que de 2% au lieu des 6% attendus. Le ministre de l'Entreprise, Vincent Van Quickenborne, a lui affiché un ton un peu plus pessimiste. "Ces chiffres ne sont pas particulièrement bons, même un peu sombres", a-t-il souligné.Pour réaliser des économies et contribuer de la sorte au respect des objectifs budgétaires fixés par le Pacte de stabilité, le ministre libéral a proposé de réduire le nombre de fonctionnaires de 10%. Le premier ministre ne s'est pas prononcé sur cette idée. Il s'est réjoui que les membres du gouvernement fassent des propositions même s'il les juge plus productives quand elles sont formulées au conseil des ministres.Leterme se démarque des critiquesM. Leterme a toutefois tenu à se démarquer des critiques souvent formulées à l'encontre de l'administration. "Je voudrais aussi avoir une appréciation positive des efforts de l'administration. Au niveau fédéral, énormément de choses sont bien faites par les fonctionnaires. Ceci étant dit, il faut à chaque fois réfléchir et voir si les moyens sont bien utilisés pour les tâches qu'ils permettent de remplir", a-t-il dit.Le premier ministre n'exclut d'ailleurs pas que, dans certains départements, le nombre d'agents en vienne même à augmenter, notamment dans tout ce qui touche à la sécurité des citoyens ou aux prisons. Il a aussi rappelé que la fonction publique fédérale ne représentait que 12% de la fonction publique au total, le reste relevant d'autres niveaux de pouvoir.Implication de tous les niveaux de pouvoirInterrogé plus tôt dans la journée, le ministre des Finances, Didier Reynders, a abondé dans le même sens. "Se pencher sur l'appareil public, cela implique tout l'appareil et pas seulement le fédéral. C'est un débat plus large que nous devons mener avec les autres pouvoirs publics", a-t-il fait remarquer. Pour équilibrer son budget, le gouvernement fédéral avait sollicité l'appui des Communautés et Régions en leur demandant de ne pas dépenser une partie des moyens qui leur sont accordés. Les entités francophones ont répondu à l'appel, à l'inverse du gouvernement flamand qui a finalement opposé une réponse négative vu l'absence d'avancée dans la réforme de l'Etat."Suivi de l'accord communautaire"Quelque 360 millions d'euros sont en jeu. Le problème sera discuté avec l'exécutif flamand, a assuré M. Leterme qui reconnaît toutefois que l'engagement flamand était assorti d'une condition liée à l'avancement des dossiers communautaires. Le futur dialogue interinstitutionnel libérera le gouvernement fédéral de la tâche de conduire les négociations communautaires. Il n'en sera toutefois pas absent, a averti M. Leterme. "De toute façon, il y aura un suivi de l'accord communautaire. C'est un volet de l'accord de gouvernement et il doit être exécuté", a-t-il rappelé.

Le fonctionnement de la police compromis

Le ministre de l’Intérieur, Patrick Dewael, estime que le bon fonctionnement de la police fédérale et de l’inspection générale est compromis. Et ce, après avoir pris connaissance de trois rapports du Comité permanent de contrôle des services de police (Comité P) qui pointent le commissaire général Fernand Koekelberg. Les jours de ce dernier seraient-ils comptés ?

Le ministre de l’Intérieur, Patrick Dewael, estime, dans un communiqué, que le bon fonctionnement de la police fédérale et de l’inspection générale est compromis. Après avoir pris connaissance de trois rapports du Comité Permanent de Contrôle des Services de Police (Comité P), il a décidé de se concerter avec son collègue de la Justice, Jo Vandeurzen, sur les mesures à prendre au plus vite.
Les rapports concernent l’enquête au sujet de la nomination de deux collaboratrices du commissaire général de la police fédérale, Fernand Koekelberg ; la mesure d’ordre prise à l’encontre de l’ancienne porte-parole de la police fédérale, ainsi que la nomination et l’attribution d’échelles de traitement à certains membres du personnel de l’Inspection générale de la police fédérale et de la police locale.
Le ministre de l’Intérieur a aussi fait savoir au bourgmestre de Bruxelles que son chef de Corps actuel est cité dans le rapport du Comité P.
Le ministre a par ailleurs ordonné une évaluation de l’arrêté portant attribution d’échelles de traitement à certains membres de l’Inspection générale de la police fédérale et de la police locale, tel que suggéré par le Comité P.
Le ministre a encore ordonné une enquête interne sur d’éventuels dysfonctionnements dans sa cellule stratégique. Pour ce faire, il annonce qu’il fera appel à l’assistance du Comité P.
En conclusion de son communiqué, le ministre déclare qu’il se tient à la disposition du parlement, plus précisément de la Commission spéciale chargée de l’accompagnement du Comité P, ainsi que de la Commission de l’Intérieur.

10 septembre 2008

Peeters demande des interlocuteurs crédibles

Le ministre-président flamand, Kris Peeters, a insisté mercredi, à l'occasion d'un entretien avec les médiateurs royaux, sur la nécessité d'envoyer des délégations crédibles au dialogue interinstitutionnel.Les trois médiateurs (François-Xavier de Donnéa, Raymond Langendries et Karl-Heinz Lambertz) ont reçu une nouvelle fois le ministre-président flamand après leurs entrevues de la veille avec les présidents des partis francophones et les présidents des partis flamands. Tant avant la rencontre qu'après celle-ci, M. Peeters s'est dit "inquiet" de la crédibilité du dialogue. "Je ne serai apaisé que lorsque le dialogue commencera et tout à fait apaisé lorsqu'il débouchera sur des résultats concrets", a-t-il dit.Les délégations francophone et flamande se doivent d'être crédibles, a-t-il rappelé. Des craintes se sont fait entendre en Flandre sur le poids politique des personnalités francophones qui seront mandatées. "J'attends que des deux côtés, il y ait des gens compétents et sérieux", a dit le ministre-président. M. Peeters ne veut pas d'un scénario où les résultats "seraient réduits à zéro". "Si c'est une discussion de comptoir, je passe mon tour et je ne demanderai pas au gouvernement flamand d'y participer", a-t-il ajouté.De leur côté, les médiateurs vont s'atteler à la rédaction du rapport définitif qu'ils présenteront au roi. Il espèrent boucler leur travail pour le début de la semaine prochaine.

200 millions d'euros de fraudes fiscales révélées au Portugal

La justice portugaise a évalué mercredi à plus de 200 millions d'euros le montant des fraudes fiscales révélées à ce jour par une vaste opération, engagée depuis trois ans contre plusieurs centaines de sociétés et contribuables portugais.Depuis le déclenchement en octobre 2005 de l'opération "Ouragan", 612 perquisitions, dont 290 visaient des entreprises, ont été diligentées sur l'ensemble du territoire national, a détaillé dans un communiqué le ministère public portugais, qui estime le préjudice subi par l'Etat à "plus de 200 millions d'euros".Sur cette somme, l'Etat a déjà récupéré près de 25% des montants détournés, soit 50 millions d'euros, réglés "de manière volontaire", ajoute le communiqué. Au total, depuis le début de l'opération "Ouragan", les services de la direction centrale d'enquête et action pénale ont enquêté sur 150 entreprises, parmi lesquelles 31 institutions bancaires, 16 cabinets d'avocats, ou encore des constructeurs, ainsi que sur près de 300 contribuables, tous soupçonnés de fraude et évasion fiscale, falsification de documents et blanchiment de capitaux.Selon la presse portugaise, quelque 200 personnes ont déjà été mises en examen dans le cadre de l'opération "Ouragan", toujours en cours et qui reste couverte par le secret de l'enquête.

Daerden : « un Etat Wallonie-Bruxelles est viable »

SI C’EST POUR EN FINIR AVEC LA BELGIQUE, allons-y directement, dit en substance le double ministre du Budget.

Il a enchaîné les JO de Pékin, le Beau Vélo de Ravel et Francorchamps… La rentrée s’annonce sportive pour Michel Daerden, sur le plan budgétaire, cette fois. Parce que la crise pèse sur les budgets wallon et francophone qu’il gère. Parce que, surtout, les mécanismes de financement de l’Etat et de ses entités seront au cœur de la réforme de l’Etat et qu’en spécialiste de la question, le Liégeois devrait être associé, de près ou de loin, aux discussions. Il se dit prêt.
A aider le fédéral. « Nous allons respecter notre parole », insiste Michel Daerden (PS). Celle qu’il a donnée à Guy Verhofstadt, sous le gouvernement provisoire. « Nous avons promis de contribuer à hauteur de 90 millions au budget fédéral. Nous le ferons. » Contrairement à la Flandre qui renâcle à lâcher les 400 millions promis moyennant accords institutionnels, la Région wallonne donnera 30 millions, la Communauté française 60.
A revoir la loi de financement. Le double ministre du Bugdet peut vivre avec le système actuel. Mais il ne craint pas de rediscuter du mode de financement des entités fédérées. Pour rappel, la loi actuelle organise la solidarité financière entre Régions. Et fixe les critères (nombre d’élèves, taux de natalité…) déterminant l’enveloppe des Communautés. « Si on souhaite revoir les méthodes de calcul, j’ai des idées, qui ne me semblent pas déraisonnables », souligne-t-il. Tout en reconnaissant que le Nord les a balayées de la main en juin.
A responsabiliser les entités fédérées. « Si on est toujours dans la logique d’un fédéralisme d’union, je n’ai pas de problème à ce que l’on responsabilise davantage les entités fédérées », suggère le mandataire socialiste. Et de proposer que les Régions puissent davantage encore qu’aujourd’hui, imposer des additionnels ou des soustractionnels à l’impôt sur les personnes physiques. Ou qu’elles puissent utiliser l’outil fiscal dans le cadre de leurs politiques régionales. « Par exemple pour proposer une déductibilité fiscale importante en guise d’aide à l’acquisition d’un logement. »
A transférer des compétences. « Osons la Wallonie et Bruxelles… Ne soyons pas dans le repli frileux. » Mais, le nez sur les compteurs, il s’empresse d’ajouter : « Attention, on ne peut pas transférer de compétences sans transférer les moyens qui vont avec. » Mais on dit le fédéral au bord de la faillite ? « C’est pour cela qu’il faut revoir la loi de financement et ne pas oublier le fédéral. »
A envisager un Etat Wallonie-Bruxelles. « Si on doit en arriver à la fin de la Belgique, l’avenir passe par un Etat Wallonie-Bruxelles. Un Etat fédéral constitué de deux Régions. » Une hypothèse que Michel Daerden finit par envisager, fort de son expérience des négociations de l’été, sur la loi de financement. Pour rappel, le CD&V avait proposé de transférer le fruit (voire la perception) de l’impôt sur les personnes physiques du fédéral aux entités fédérées. « Soyons clairs, le jour où il n’y a plus d’IPP national, il n’y a plus d’Etat », met en garde le ministre à la double casquette. Qui ne s’en cache pas : il n’entend pas assister à la lente mise à mort de la Belgique. « Si l’on commence à discuter d’une fiscalité réduite à un socle minimum au niveau fédéral, les Régions gérant le gros du montant, on n’est plus dans le modèle belge. Si c’est pour aller jusque-là, autant consommer le modèle jusqu’au bout. » Lisez : en passer directement à la scission. Et à la création d’un Etat Wallonie-Bruxelles que Michel Daerden estime, sans le moindre doute, « viable ».

La peur du « trou noir » menace les chercheurs

LE NOUVEL ACCÉLÉRATEUR de particules du Cern, dont le lancement a lieu ce mercredi en Suisse, alimente les rumeurs les plus folles. Certains scientifiques se sentent menacés.


Vendredi dernier, John Ellis dit avoir reçu un paquet. « Il me semblait suspect, et je ne connaissais pas l’expéditeur. Je l’ai donc fait transmettre à la police », explique l’un des plus médiatiques physiciens du Cern, le Laboratoire européen pour la physique des hautes énergies basé à Genève (Suisse). Qui poursuit : « Sur des blogs, des personnes inquiètes menacent de venir au Cern avec des fusils. Et aux Etats-Unis, des scientifiques impliqués, dont un Prix Nobel, ont reçu des menaces de mort. »
Au Cern, les physiciens ne cachent plus leur inquiétude face à la peur panique de certaines gens. Quelle peur ? Que le LHC, le nouvel accélérateur de particules qui veut recréer l’univers quelques instants après sa naissance (NDLR : lire nos informations de mardi en page « sciences »), cause la fin du monde, dès son lancement aujourd’hui.
Et ce en générant des microscopiques trous noirs susceptibles de grossir en avalant la Terre. « Toutes ces histoires ne sont absolument que pure fiction, ne cesse de rappeler James Gillies, porte-parole du Cern. Mais elles angoissent réellement certains. »
Comment en est-on arrivé là ? L’hypothèse purement spéculative selon laquelle un trou noir est né dans les collisions de particules au cœur d’un accélérateur est apparue en 1999 au Laboratoire de Brookhaven (Etats-Unis), qui lançait son nouvel appareil, le RHIC. Un groupe d’experts a été mis sur pied, qui a conclu à une innocuité complète de la machine. L’affaire a néanmoins été reprise dans les médias.
En mai 2007, la chaîne BBC, dans son émission Horizon, ressort l’idée du tiroir, mais au sujet du LHC cette fois. Au Cern, on n’a bien sûr pas attendu les sollicitations des médias pour examiner la sécurité de la future machine. Une expertise, menée en 2003, a conclu à l’absence de risques.
Mais le buzz était lancé, surtout sur le Net : en février 2008, deux vidéos sont placées sur YouTube. L’une explique que Nostradamus a prédit la fin du monde à Genève, et lie cet événement à l’entrée en service du LHC. L’autre présente une simulation un peu niaise de la Terre rongée par un trou grossissant. Ce film a déjà été vu plus d’un million de fois !
Entrent en scène le juriste Walter Wagner et l’écrivain Luis Sancho. Ils déposent une plainte en accusant le Département de l’énergie américain et la Fondation nationale des sciences d’avoir soutenu un projet qui pourrait causer la perte de l’humanité. Leur histoire est reprise jusque dans les titres les plus prestigieux, comme le New York Times. « Le problème, souligne James Gillies, c’est que ce genre de personnes omettent toujours la fin de l’histoire : les théories qui supputent l’apparition de microtrous noirs prédisent aussi toutes, et de manière indiscutable, que ceux-ci se désintégreront instantanément, sans causer de problèmes. » Nombre de médias oublient aussi ce détail, mais notent tout de même que Walter Wagner avait déjà déposé une plainte similaire contre le RHIC. Qui fonctionne maintenant depuis l’an 2000 sans avoir phagocyté le monde…
En Europe, le biochimiste de l’Université de Tübingen (Allemagne) Otto Rössler veut exposer ces prophéties au Cern. « Nous l’avons invité en avril, puis en juin, lors de la réunion du Conseil du Cern, mais il n’est pas venu », dit James Gillies. Le biochimiste passera finalement une journée à Genève, fin juin, et parlera à plusieurs physiciens. « Il lui a alors été expliqué que les théories sur lesquelles il basait ses allégations avaient été infirmées par des expériences en 1915 déjà », dit John Ellis.
Frustré, Otto Rössler contacte le conseiller national écologiste zurichois Daniel Vischer, qu’il connaît. Celui-ci propose à Pascal Couchepin, président de la confédération suisse, de rencontrer le scientifique. « Il a accepté car il voulait écouter ses propos par curiosité », explique son porte-parole Jean-Marc Crevoisier. Le quotidien Blick présente à grand fracas cette entrevue. Ce qui conduit Pascal Couchepin à l’annuler fissa. Mais Rössler, n’en démord pas. Il dépose le 27 août, avec un philosophe autrichien et un particulier suisse, une plainte à la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg. L’instance a refusé de statuer dans l’urgence, comme le demandaient les plaignants.
A ce stade, la presse s’est emparée de ces deux affaires à sensation. On en vient même à demander leur avis à telle ou telle célébrité. Dans une interview accordée à un magazine, le chanteur Lightspeed Champion, lors du Montreux Jazz Festival, explique que « c’est une des choses où on ne sait pas s’il faut y croire ou non ». Rien de tel pour accroître une inquiétude latente.
Pour James Gillies, « certains médias ont présenté les choses avec pour effet d’affoler la population. Je passe maintenant la plupart de mon temps à répondre aux questions des gens. Au fond, je trouve cela normal. Par contre, je ne trouve pas normal que les médias accordent plus d’importance à une demi-douzaine de personnes aux thèses prouvées comme erronées qu’à des milliers de physiciens, ceci seulement parce qu’elles ont une casquette de scientifique, mais dans un autre domaine ».
Pour l’heure, « la police genevoise n’est pas encore en possession du fameux paquet de John Ellis », indique Philippe Cosandey, porte-parole. Mais quoi qu’il contienne, une certaine inquiétude est désormais perceptible. A tel point que le énième rapport assurant de l’innocuité du LHC, le 5 septembre, est passé inaperçu. Le lendemain, un quotidien populaire n’hésitait pas à titrer : « Le monde disparaîtra le 10 septembre ! »

Un Plan alcool sous influence

Le Conseil supérieur de promotion de la Santé a rendu un avis assassin, mais peu médiatisé, sur les mesures proposées par les huit ministres de la Santé du Royaume pour lutter contre la consommation abusive d’alcool.

Le Plan d’Action national Alcool 2008-2012 est « peu cohérent », « confus » et sous l’influence manifeste des lobbies… Le Conseil supérieur de promotion de la Santé a rendu un avis assassin, mais peu médiatisé, sur les mesures proposées par les huit ministres de la Santé du Royaume pour lutter contre la consommation abusive d’alcool.
Une étude réalisée sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé, dans 40 Etats occidentaux, pointe la Communauté française de Belgique au 12e rang des pays qui enregistrent les plus forts taux d’ivresse précoce… Concrètement, en Wallonie et à Bruxelles, 9 % des garçons et 4 % des filles âgés de 11 ans déclarent consommer de l’alcool au moins une fois par semaine : c’est deux fois plus qu’en Flandre, au Luxembourg ou aux Etats-Unis.
D’autres données, portant sur la proportion d’ados et de pré-ados (11-15 ans) qui se sont trouvés au moins deux fois en état d’ébriété, apparaissent moins inquiétantes, la Communauté française se situant sous la moyenne occidentale (notre infographie). Reste qu’à 11 ans, les jeunes Wallons et Bruxellois sont deux fois plus nombreux que les Luxembourgeois ou les Suisses, et quatre fois plus nombreux que les Espagnols et les Suédois, à s’être trouvés en état d’ivresse…
Le Plan d’Action national Alcool prévoit, pour rappel, d’interdire la vente d’alcool aux moins de 16 ans, quel que soit le commerce (actuellement, la vente de vin et de bière n’est interdite aux moins de 16 ans que dans le secteur Horeca)… Des experts avaient déjà pointé le risque d’effet incitatif de cette politique prohibitionniste. Le Conseil supérieur de promotion de la santé dénonce, lui aussi, les « propositions répressives » du Plan.
Les alcooliers épargnés
Pas « la moindre référence aux objectifs et stratégies de promotion de la santé, insiste le Conseil ; l’approche biomédicale, pasteurienne est seule mise en évidence : dépistage médical, information alarmiste… ».
Les experts francophones estiment que le Plan épargne les alcooliers… Leur lobbying, avance le Conseil, aurait convaincu les ministres de cibler « les personnes qui consomment de façon excessive », sans nuire aux intérêts du secteur. De fait, le Plan belge renonce à augmenter sérieusement le prix des boissons alcoolisées et à interdire la pub en faveur de l’alcool. Il se montre bien moins restrictif que le Code français de la santé, qui interdit carrément, lui, aux alcooliers de parrainer une manifestation sportive ou culturelle (impossible d’organiser une « Kronenbourg League », outre-Quiévrain).
« Le Plan fait preuve d’une grande naïveté en considérant qu’il suffit d’améliorer les connaissances du public quant au danger de l’alcool… Certaines propositions pourraient même s’avérer contre-productives », poursuit le Conseil.
Ses experts estiment que « le Plan est écrit de façon peu cohérente, confuse… Des lacunes énormes apparaissent tout au long de l’éventail de mesures proposées, sans lien avec la promotion de la santé et du bien-être, et sans prendre en compte le danger de certaines mesures en matière de préservation des droits individuels ».
Les huit ministres concernés, qui se sont accordés, le 17 juin, sur une série de mesures à prendre, dans le cadre de l’application du Plan, ont encore l’opportunité de tenir compte des critiques du Conseil supérieur de promotion de la santé… En tâchant de mettre en œuvre un Plan plus cohérent, moins confus.

09 septembre 2008

Elio Di Rupo, Didier Reynders : chassé-croisé

Boulevard de l’Empereur, lundi, 11 h 45, fin du bureau du PS, Elio Di Rupo réplique à Didier Reynders (et à ses propos du week-end), sans le nommer. Avenue de la Toison d’Or, 12 h 45, fin du bureau du MR, Didier Reynders poursuit son offensive, tout en se défendant de s’en prendre particulièrement au PS…
1Comment va la Wallonie ? Pour Reynders : mal. Pour Di Rupo : beaucoup mieux.
Toujours dans le ton de son interview au Soir samedi, le président du MR ne s’en cache pas : « Nous n’allons pas nous fondre dans une espèce de consensus qui voudrait faire croire que tout va bien ! » Certes, concède Reynders, « il y a depuis longtemps beaucoup de réussites en Wallonie. » Mais « il faut réduire les écarts entre sous-régions du Sud, Bruxelles et le Nord ». Et « remettre à l’avant-plan le goût de l’effort, de l’excellence et les capacités de développer des talents ».
Et de citer en exemple la réussite du Brabant wallon, qu’il voudrait étendre au reste de la Wallonie. Grâce à cette clef de la réussite qu’est « l’ancrage de la Wallonie et de Bruxelles ». Or, « il n’y a pas un mot sur Bruxelles dans le plan Marshall ».
Le président du PS recadre. La Wallonie ? « Un redressement spectaculaire ! La région est entrée dans le “top 5” du Financial Times, où l’on ne trouve pas forcément des conseillers des partis socialistes ! » Le plan Marshall ? « Le nom n’est pas de nous, un journal flamand l’a baptisé comme ça, rien à voir avec l’aide extérieure ou l’assistance (dixit Reynders, NDLR), c’est un plan qui produit des résultats remarquables, la Wallonie avance à la vitesse de la lumière. » Les indicateurs : « En 2007, le chômage a diminué de 8 %, 70 sociétés étrangères ont élu domicile chez nous, le nombre de jours de grève s’est élevé à 27.000 contre 70.000 au Nord. » Donc : « Il est temps de sortir des clichés sur la Wallonie, en Flandre comme chez nous, d’évoluer. » Morale de l’histoire : « Il faut savoir aimer sa région, en être fier. »
2 La campagne électorale 2009 a-t-elle débuté ? Didier Reynders le dit sans ambages : « Oui, elle est lancée ! » Et si son discours sur le mal wallon ne plaît pas à certains dirigeants, « ce n’est pas grave. La Région, ce n’est pas une personne, ni un parti. Le débat portera sur un changement profond de politique. » En Wallonie comme en Communauté française, le MR mènera pleinement son « rôle d’opposition ». Annonçant ses lignes de front : enseignement, gouvernance, urbanisme, sport…
Elio Di Rupo a-t-il le sentiment lui aussi d’être entré en campagne ? Non, mais oui. « Nous serions tous bien inspirés si la campagne pouvait être intense dans les deux ou trois derniers mois avant les élections de juin 2009. Jusque-là, il importe de gouverner avec le sérieux qui s’impose. » Autre version : « Ce serait bien que la campagne réelle débute autour de Pâques. » Entre l’« intense » et la « réelle », la campagne tout court a débuté.
3 Et les négociations communautaires ? Pour l’heure, Didier Reynders s’intéresse au plan de table. Et relève deux éléments positifs dans la nouvelle position du gouvernement flamand : il accepte la présence de représentants bruxellois ; et « il vient à table sans calendrier ni échéancier ». Pour les convives francophones, outre la représentation de chaque niveau de pouvoir, Reynders exige celle des « différents partis en fonction de leur poids » – lui n’est pas candidat. Car : « Le MR ne se sent pas représenté par les gouvernements de la Communauté française ou de la Région wallonne. »
Elio Di Rupo la joue « au-dessus de la mêlée ». Florilège : « Surtout, pas d’invectives », « Ayons la volonté d’aboutir », « Soyons constructifs », « Respectons-nous ». Concrètement : les francophones désigneront ensemble leur délégation ; tous les partis seront à la table ; l’important est de participer à ces négociations qui permettront à Leterme Ier d’agir, lui, sur le socio-économique.

Le chômage a atteint le seuil des 15 % en Wallonie
Le taux de chômage a atteint le seuil symbolique des 15 % en Wallonie au mois d’août, selon les données fournies ce lundi par le Forem. En août 2007, cet indicateur était de 15,9 %.

La région wallonne comptait fin août, 228.703 personnes au chômage, ce qui représente 15 % de la population active. En détails, il y avait, 209.091 demandeurs d’emploi demandeurs d’allocations (dont 2.168 en Communauté germanophone) et 19.612 jeunes en stage d’attente (dont 360 en Communauté germanophone).
Le nombre de demandeurs d’emploi demandeurs d’allocations et de jeunes en stage d’attente a diminué de 5,9 %, soit 14.259 personnes en moins, par rapport à la même période en 2007. Il y avait 55 % de femmes, et 24 % de personnes âgées de moins de 25 ans, selon les chiffres fournis par le Forem.

BHV : « Pas de solution avant les régionales »

Il n’y aura pas de solution dans le dossier de l’arrondissement électoral Bruxelles-Hal-Vilvorde avant les élections régionales, étant donné la sensibilité contenue dans ce dossier, a reconnu le vice-président du gouvernement flamand Frank Vandenbroucke (SP.A) au micro de la RTBF.
Vendredi, le gouvernement flamand avait proposé de laisser la procédure parlementaire en cours se poursuivre dans ce dossier. « Nous savons bien qu’avant les élections régionales il n’y aura pas de solution. C’est pourquoi nous proposons de laisser courir la procédure parlementaire en cours », a expliqué le ministre flamand de l’Emploi, de l’Enseignement et de la Formation, précisant qu’à cette procédure sont liées d’autres de conflit d’intérêts qui ne permettront pas de faire aboutir le dossier avant le scrutin de juin 2009.
Le ministre flamand n’a pas exclu qu’après ces élections régionales le dossier soit repris dans une négociation. « Une procédure parlementaire n’exclut pas qu’en fin de route on aboutisse à une solution négociée », a-t-il précisé.
En scindant clairement le dossier de la révision constitutionnelle et celui de l’arrondissement électoral, le gouvernement flamand désire permettre de faire avancer le premier. « Nous invitons les Francophones à discuter d’autres sujets importants comme le financement du niveau fédéral ou la répartition des différentes compétences. Et nous leur demandons de ne pas bloquer cet aspect-là sous prétexte que le dossier BHV n’est pas réglé ».
Interrogé sur la question de l’élargissement de la région bruxelloise dont le gouvernement flamand a dit ne pas vouloir discuter, Frank Vandenbroucke a précisé qu’il s’agissait là de la position de départ de la Flandre, laquelle n’empêche pas les Francophones d’inscrire malgré tout ce point à l’ordre du jour. « Nous n’avons pas dit que les Francophones devaient limiter leur liste à ce qui nous convient », a-t-il indiqué, répétant que pour sortir de l’impasse actuelle il fallait repartir d’une « page blanche ».

"Une scission coûterait aux trois Régions".

La facture d’un éclatement calculée par Rudy Aernoudt : les trois Régions seraient financièrement perdantes. Mais c’est la Wallonie qui boirait la tasse. Une facture annuelle de 4,9 milliards d’euros : c’est le prix que devrait payer le Sud en cas de partition de l’Etat.

AFP
Rudy Aernoudt, ex-secrétaire général de l’administration flamande, ancien chef de cabinet de ministres wallon, flamand et fédéral de l’Economie, est un auteur prolifique. Il dénonce dans une série d’ouvrages les clichés alignés par les hérauts du séparatisme et a démonté les chiffres avancés dans le Manifeste des patrons flamands pour l’indépendance de la Flandre du groupe « In De Warande ». Il a créé le groupe de réflexion « België Anders/ La Belgique Autrement » avec des personnalités du monde économique et, à ce jour, n’envisage pas de se présenter aux élections. Il vient de calculer la note d’une scission de l’Etat.
La facture annuelle pour la Belgique s’élèverait à 7,2 milliards d’euros (2,3 % du produit intérieur brut, lire tableau). L’ardoise se ventile différemment selon les trois régions. La Flandre perdrait 1,25 milliard par an dans l’aventure, contre 1,06 à Bruxelles. Mais c’est la Wallonie qui, en cas d’autonomie – et sans Bruxelles, donc –, serait la victime la plus lourde de l’éclatement du pays. Selon l’expert flamand, l’économie wallonne connaîtrait un recul équivalent à 6 % de son PNB. Chaque année, son budget serait amputé de 4,89 milliards. Une tuile qui s’explique surtout par le démantèlement des transferts de la Flandre vers le Sud du pays, dans la foulée de la fin du pays.
C’est le premier constat dressé par Rudy Aernoudt : dans un tel scénario, le Wallon perd sa culotte. Plus précisément, a calculé Aernoudt, en fonction de la population des deux plus grandes régions du pays, chaque Wallon perdrait 1.400 euros par an contre 200 euros pour un Flamand. « J’ai calculé que le nombre de Wallons qu’une scission plongera sous le seuil de pauvreté passera de 16 à 27 %. A politique inchangée. Car un tel scénario contraindra les décideurs wallons, pour équilibrer leur budget, à limiter l’octroi des allocations de chômage dans le temps, par exemple. Mais cela, cela relève du politique. Moi, je livre les chiffres », souligne Aernoudt.
Mais si la facture est particulièrement plus élevée au Sud qu’au Nord, chaque Région paiera un tribut, chaque année, pour son indépendance.
Aernoudt a aussi établi un second scénario, aux antipodes du premier, celui du maintien et de la reconstruction d’un Etat fédéral performant, au moins aussi compétitif, économiquement, que ses voisins immédiats. Un Etat qui mette en place des collaborations interrégionales réellement efficaces et qui élimine les chevauchements de compétences. Un Etat qui, aussi, gommerait les énormes disparités entre les taux de chômages régionaux. « Cela veut dire que 100.000 des 200.000 chômeurs wallons devraient, en tout cas, à terme, accepter d’occuper les 150.000 emplois vacants en Flandre. Il n’y a, économiquement, aucune raison qui justifie, dans un si petit pays que le nôtre, de telles divergences régionales en matière d’emploi. »
Ce second scénario permettrait d’épargner, annuellement, grâce à une politique plus efficiente, la bagatelle de 14 milliards d’euros annuels, dont la moitié profiterait à la seule Flandre. Mais la Wallonie, avec 4 milliards générés et Bruxelles, avec 3 milliards, sortiraient elles aussi gagnantes de la mise en place d’un Etat fédéral plus efficient. Et qui, aujourd’hui, ne l’est pas, précise Aernoudt, « parce qu’il préfère l’immobilisme et le statu quo ».
Pour expliquer la hauteur de la facture que paierait chacune des régions devenues autonomes, Aernoudt part de l’hypothèse que la scission du pays mettra automatiquement fin aux transferts Nord-Sud. Elle n’est pas neutre. Selon les chiffres publiés par l’administration flamande du Budget et des Finances (Abafim), la Flandre transfère chaque année 5,4 milliards aux deux autres régions : 4 milliards vers la Wallonie, 1,4 milliard vers Bruxelles. Mais Aernoudt affine ses chiffres à la lumière des corrections apportées de manière unanime, en décembre 2006, par des professeurs d’université francophones et flamands. Ces chiffres, peu commentés à l’époque, se réfèrent au droit international. Ainsi, les revenus des travailleurs sont calculés en fonction du lieu de travail et non de leur domicile. Les salaires des fonctionnaires fédéraux ne sont pas pris en compte et le calcul des recettes en sécurité sociale est revu selon de nouveaux critères. En bout de course, ces corrections font fondre les transferts flamands de 5,4 à 1,6 milliard. Bruxelles devient la vache à lait en transférant 3 milliards vers la Wallonie qui, au total, obtient 4,6 milliards.
Aernoudt se réfère aussi au rapport de l’OCDE pour affirmer que la régionalisation a généré un accroissement de l’effectif de la Fonction publique. L’OCDE estime à 15 % la perte d’efficacité de notre administration à la suite des transferts de compétence.
Aernoudt émet l’hypothèse qu’une scission aggravera le phénomène et augmentera les coûts. Ce qui fait, avec d’autres menus frais (lire ci-contre), grimper la note.

L'éclatement du pays coûterait 7,2 milliards

C'est la Wallonie qui, en cas d'autonomie - sans Bruxelles - serait la victime la plus lourde de l'éclatement de la Belgique.
La facture annuelle pour la partition de l'Etat s'élèverait à 7,2 milliards d'euros (-2,3% du PNB). La Wallonie perdrait ainsi 4,89 milliards d'euros (-6%), écrit mardi Le Soir, citant des calculs de Rudy Aernoudt, ex-secrétaire général de l'administration flamande.
La Flandre perdrait de son côté 1,25 milliard d'euros par an dans l'aventure contre 1,06 milliard d'euros pour Bruxelles.La baisse pour la Wallonie s'expliquerait surtout par le démantèlement des transferts de la Flandre vers le Sud dans la foulée de la fin du pays.

Chaque wallon perdrait 1.200 euros par an
Si l'on calcule en fonction de la population, chaque wallon perdrait 1.200 euros par an contre 200 euros pour un Flamand. A politique inchangée, le nombre de Wallons passant sous le seuil de pauvreté passerait de 17% à 27%.
Rudy Aernoudt a également établi un second scénario: celui de la reconstitution d'un Etat fédéral performant, mettant en place des collaborations interrégionales efficaces. Dans un tel cas, 100.000 des chômeurs wallons accepteraient d'occuper les 150.000 emplois vacants en Flandre.
Dans un tel scénario, des économies de 14 milliards d'euros seraient réalisées, dont 7 milliards pour la Flandre, 4 milliards pour la Wallonie et 3 milliards pour Bruxelles.

Enquête sur des comptes belges au Liechtenstein

Le parquet de Bruxelles a lancé une vaste enquête sur des Belges disposant d’un compte bancaire au Liechtenstein. Les enquêteurs de la police fédérale disposeraient d’une cinquantaine de données pertinentes.

Le parquet de Bruxelles a lancé une vaste enquête sur des Belges disposant d’un compte bancaire au Liechtenstein, a confirmé le porte-parole du parquet, Jos Colpin, au quotidien « De Tijd ». Les enquêteurs de la police fédérale disposeraient d’une cinquantaine de données pertinentes.
Le parquet a obtenu ces informations auprès de l’inspection spéciale des impôts, qui enquête aussi sur le caractère légal des placements d’argent par les Belges dans la principauté.
En février, l’Allemagne avait reçu les noms de 1.400 clients, principalement allemands, de la banque LGT du Liechtenstein. D’autres pays, comme le Royaume-Uni, avaient également obtenu des informations sur leurs contribuables.
Pour les contribuables belges, il a fallu attendre le mois de juin.
Ces personnes se retrouvent désormais dans le collimateur de la justice, qui bénéficie de compétences en matière d’enquête plus larges que l’inspection des impôts. Le parquet peut ainsi mener des perquisitions, saisir de l’argent ou des biens, placer des suspects sous mandat d’arrêt, etc. Il s’intéresserait actuellement à une cinquantaine de dossiers.

« Discrimination déguisée » en Flandre ?

La Commission européenne soupçonne les communes flamandes de Vilvorde, Londerzeel et Grammont de « discrimination déguisée » envers les personnes parlant une autre langue que le néerlandais.

Elle a demandé des explications au gouvernement flamand et a décidé d’envoyer une délégation de la Commission contre le racisme et l’intolérance en Flandre, écrit ce mardi Het Laatste Nieuws.
Ce n’est pas la première fois que des communes flamandes de la périphérie bruxelloise sont dans le collimateur de la Commission. Elle avait déjà pointé du doigt Zaventem pour sa politique en matière de vente de terrains communaux.
Elle s’intéresse maintenant à Vilvorde qui veut vendre 50 habitations sociales tout en les réservant pour des Flamands, à Londerzeel qui suit l’exemple de Zaventem et à Grammont qui octroie des allocations aux seules personnes qui apprennent le néerlandais.
Dans sa réponse, le ministre flamand des Affaires intérieures, Marino Keulen, renvoie aux communes. « Je peux vous assurer que le gouvernement exerce correctement sa tutelle administrative », écrit le ministre. Il souligne qu’il a cassé une décision de Liedekerke qui voulait refuser les enfants ne parlant pas néerlandais dans ses plaines de jeux.

01 septembre 2008

Pouvoir d'achat: "Tout le monde parle, le PS agit"

Le président du PS, Elio Di Rupo, a plaidé dimanche à Chevetogne en faveur d'une "solidarité moderne" et souligné, sur foi des bilans et projets des différents gouvernements auxquels il participe, que seul le parti socialiste agit en ce sens, même si, selon lui, il n'est pas toujours facile de convaincre les "régressistes", chantres de la compétitivité.M. Di Rupo a clôturé dimanche deux journées d'universités d'été au domaine provincial de Chevetogne dans un discours tenu devant quelque 600 militants parmi les milliers présents dans le parc.Le président du parti socialiste a focalisé sa rentrée devant les militants sur le socio-économique, l'institutionnel devant, selon lui, être dissocié de l'action des gouvernements.Le ministre-président flamand Kris Peeters a une nouvelle fois plaidé dans la presse du week-end en faveur d'un dialogue de communauté à communauté entre flamands et francophones, réitérant que la Région bruxelloise constitue à ses yeux une Région "spécifique" voire "spéciale"."Il faut séparer l'action des gouvernements, dont celui du fédéral, de l'institutionnel. Le pays connaît une crise économique profonde dont les gens vont ressentir les effets de plein fouet à l'automne", a rétorqué dimanche M. Di Rupo en marge de son discours. "En ce qui concerne l'institutionnel, la négociation va reprendre entre le 8 et le 18 septembre. Pour le PS, il faut trouver une solution mais les francophones doivent se choisir la délégation qu'ils souhaitent. Je suis d'accord que les entités fédérées soient représentées", a-t-il ajouté, précisant que la Région bruxelloise devait l'être "à part entière".L'institutionnel n'a pas fait l'objet du discours du président du PS presqu'entièrement consacré à la crise économique et aux projets entrepris pour y remédier. Le PS est le parti du pouvoir d'achat des gens, a indiqué Elio Di Rupo, rappelant notamment la mise en place du fonds mazout, ce qui a été décidé lors du dernier contrôle budgétaire, et les mesures annoncées aux gouvernement wallon et de la Communauté en faveur du pouvoir d'achat. "C'est encore insuffisant mais il faut savoir reconnaître les choses", a lancé M. Di Rupo. Et en tout cas, "jamais les socialistes n'accepteront la fatalité de la régression sociale au nom de la compétitivité".Disant refuser la société "casino" qui serait proposée par d'aucuns, le président du PS a défendu dimanche le principe d'une "solidarité moderne", qui assure une "réelle sécurité d'existence", "récompense l'effort", "soutient les talents", et "encourage l'excellence".Evoquant l'excellence qui doit permettre à chacun d'être tiré vers le haut, M. Di Rupo a fait le bilan des dernières années dans le secteur de l'enseignement qui a connu une augmentation de 1.000 postes. Grâce à qui? "Pas aux Ecolos quand ils avaient la responsabilité du département, pas les ministres libéraux pourtant présents pendant 5 ans. Non, grâce aux socialistes", a-t-il indiqué, épargnant le cdH. Certains se souviennent encore des restructurations dans l'enseignement avant cette période, la ministre de l'époque Laurette Onkelinx devant gérer une situation dans une Communauté française exsangue financièrement. "On sent aujourd'hui, une nouvelle dynamique chez les enseignants", a indiqué M. Di Rupo.Enfin, le président du PS, Elio Di Rupo a une nouvelle fois égratigné la ministre de l'Asile et des Migrations Annemie Turtelboom. "Je suis très fâché de voir à l'oeuvre une ministre qui ne respecte pas ce qui a été négocié durement lors de la mise en place du gouvernement. C'est incorrect", a-t-il dit évoquant la situation des sans-papiers qui attendent une circulaire fixant les critères de régularisation. "Ce que je demande n'est pas du laxisme. Il faut prendre en compte la situation de ces gens qui sont venus ici parce qu'ils étaient désespérés", a-t-il dit.

Pouvoir d'achat et compétitivité, les maîtres mots de Milquet
80 millions pour augmenter le pouvoir d'achat du citoyen
Pouvoir d'achat: le consommateur change ses habitudes
Treize mesures pour améliorer le pouvoir d'achat

"Pas de réforme avant juin 2009"

Le MR est prêt à négocier une réforme de l'Etat. Mais, celle-ci n'aura plus lieu avant les élections régionales de 2009, a estimé dimanche le président du MR Didier Reynders, au cours de la première de l'émission télévisée de la RTBF Le septième jour.Interrogé sur la probabilité de voir la Nieuw-Vlaams Alliantie quitter la majorité fédérale dans ce cas de figure, le patron du MR a ajouté qu'il n'avait "rien à faire de l'avis de Bart de Wever", le président de cette formation nationaliste flamande en cartel avec le CD&V."Les gens de la N-VA ne sont déjà pas là (ndlr: dans la majorité fédérale). Bart De Wever s'est abstenu sur la confiance au gouvernement. Je n'ai rien à faire de son avis sur l'avenir de ce même gouvernement", a notamment dit Didier Reynders.Le président du mouvement Réformateur a confirmé sa candidature à sa propre succession à la tête du parti. Il a demandé, "avec les libéraux du nord du pays", au cartel CD&V-V-VA, "comme aux autres d'arrêter de se battre jour après jour avec des ultimatums sur tous les sujets du thème institutionnel et de se concentrer sur les enjeux socio-économiques pour faire face à la crise". A ses yeux, il importe de "prendre le temps de mettre les gens autour de la table et de préparer ce qui se fera après les élections régionales de 2009.Didier Reynders a par ailleurs concédé que le gouvernement Leterme était très loin de trouver un accord sur l'immigration, car les positions des différents partis sont trop opposées.Pour lui, on ne pourra pas parler de régularisation sans aborder l'immigration économique ou le regroupement familial, trop simple à l'heure actuelle. Il ne suffit pas de faire venir sa famille en Belgique; il faut les moyens de la faire vivre, a-t-il dit.Le Vice-premier ministre estime que l'attribution de la nationalité belge a été bradée. "Nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde, et quels que soient les critères, il y aura toujours des gens expulsés", a-t-il affirmé à ce sujet.

200.000 familles ont fait appel au fonds mazout

Quelque 256.340 dossiers ont été introduits auprès du fonds mazout lors de l'hiver 2007/2008. Au total, 194.555 familles ont fait usage du fonds, pour un montant de 24,1 millions d'euros, indique dimanche Marie Arena, ministre de l'Intégration sociale.Le nombre de familles ayant fait appel au fonds a augmenté spectaculairement de 165% par rapport à la période 2006-2007, où 86.990 familles y avaient eu recours. Cette forte augmentation s'explique par le fait que le fonds est mieux connu et par l'introduction en 2007/2008 d'une nouvelle catégorie de bénéficiaires, les personnes ayant un revenu modeste."Nous prévoyons que l'augmentation dans les catégories qui existaient depuis le début (personnes qui bénéficient d'une intervention majorée de l'assurance soins de santé, avec des bas revenus ou surendettées) est derrière nous", explique Herlinde Martens, du cabinet Arena. "Pour la dernière catégorie, par contre, nous prévoyons encore une augmentation, en raison des prix élevés de l'énergie, le pouvoir d'achat en berne et la meilleure visibilité du fonds."Le fonds social mazout entre à nouveau en vigueur le 1er septembre. Un certain nombre de choses changent. "Un certain nombre d'adaptations permettront de simplifier la procédure et de limiter les démarches administratives pour les CPAS", indique encore Herlinde Martens. "Les CPAS auront dès cette période un accès direct aux données du SPF Finances en rapport avec les revenus du demandeur et sa composition de famille. Les candidats auront l'occasion d'introduire leur demande par écrit grâce à un formulaire unique."

Le fonds mazout élargi

De riches russes s'infiltrent dans l'économie belge

Des millionnaires russes prennent systématiquement des participations dans des entreprises belges, ce qui pourrait entraîner une perte de notre indépendance, selon des spécialistes, alors que d'autres pays occidentaux sont confrontés au même phénomène, écrivent nos confrères du Morgen ce lundi.Il s'agit là d'une politique délibérée de la part du président et du premier ministre Russe, Dmitri Medvedev et Vladimir Poutine. "Il s'agit d'une action délibérée et réfléchie des politiques russes. Ils prennent des positions cruciales dans des entreprises stratégiques mais aussi des secteurs moins évidents de l'économie occidentale", affirme Katlijn Malfliet, de l'université de Louvain.