02 octobre 2008

Fortis: Di Rupo pointe du doigt Didier Reynders

Le président du PS, Elio Di Rupo, est d'avis que la situation à Fortis nécessitait une intervention du gouvernement au profit des gens. M. Di Rupo pointe cependant du doigt une série d'autorités qui devront rendre des comptes, au rang desquels le ministre des Finances, Didier Reynders.
Le PS entend se mettre aux côté des gens, des épargnants, ceux qui ont un compte courant ou qui sont liés à des fonds de pension, mais aussi aux côtés des petits actionnaires, a indiqué, lundi à l'issue du Bureau de parti, Elio Di Rupo, justifiant la nécessité dans le chef du gouvernement d'intervenir auprès de Fortis. Ne pas intervenir eut, en outre, été catastrophique pour l'économie belge, a précisé M. Di Rupo.
Fixant ses priorités dans le cadre de la gestion de la crise financière, le président du PS a par ailleurs indiqué lundi que certains devront rendre des comptes. "La manière dont les choses se sont produites est scandaleuse, il doit y avoir une enquête", a indiqué M. Di Rupo, s'interrogeant notamment sur le rôle de la Commission bancaire et financière (CBFA) dans le dossier Fortis. Selon lui, la CBFA a fait preuve d'errements en matière de contrôle et d'alerte, un rôle qui lui revient. Contrairement à d'autres pays, chez nous, c'est la CBFA qui contrôle et pas la banque centrale, a-t-il rappelé.
"Si ça avait été la Banque nationale, on aurait déjà entendu les demandes de démission", a indiqué M. Di Rupo (le gouverneur Guy Quaden est étiqueté socialiste, Ndlr). Outre la CBFA, M. Di Rupo a pointé du doigt la responsabilité du "ministère des Finances" mais aussi du "ministre des Finances". Elio Di Rupo a tenu à démonter le discours du vice-premier ministre et ministre des Finances Didier Reynders, président du MR, qui fustige la gestion de la Région wallonne et la politique du PS, qualifiées d'archaïques et dignes de l'Union soviétique. Le président du PS, a invité lundi les observateurs à s'intéresser à la politique menée par le ministre des Finances qui, vendredi encore, tenait un discours rassurant sur Fortis, répétant notamment que la banque était solvable.
"Permettez au président du parti socialiste de trouver indécent qu'on puisse être attaqué, ces dernières semaines encore, avec des termes inappropriés, alors qu'il apparaît aujourd'hui que certains ont des responsabilités dans le monde des finances", a-t-il dit, évoquant le dossier Fortis. "C'est trop facile de critiquer les autres et de ne pas assumer ses propres responsabilités", a-t-il précisé. "J'y reviendrai". Le président du PS voit dans la crise actuelle "la faillite du système libéral", de "l'auto-régulation", de la "corporate governance". Il demande une véritable régulation "en amont" de l'économie de marché, et pas "comme je l'ai entendu à la radio ce matin (Didier Reynders était l'invité de La Première lundi, Ndlr) une régulation quand ça va mal".
Pour Elio Di Rupo, le temps est venu de lancer un "Kyoto de la finance" qui doit la ramener à sa mission de base, loin de la "sophistication" actuelle qui propose des "produits dont plus personne ne mesure les effets réels". Le gouvernement belge interviendra à hauteur de 4,7 milliards d'euros auprès de Fortis. Il doit par ailleurs trouver plus de 5 milliards d'euros pour ficeler le budget, sachant que les revendications sur le plan social sont nombreuses.
A cet égard, le président du PS se dit d'autant plus déterminé à obtenir de l'ensemble du gouvernement qu'il fasse des efforts pour tous. "La situation dans laquelle on nous met est inacceptable. Il faut sauver les épargnants mais il y a tous les autres, qui souffrent de la crise", a-t-il rappelé.

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