26 octobre 2008

KBC sollicite l'Etat pour 3,5 milliards d'euros

Le groupe flamand KBC veut apaiser les marchés. Il sollicite de l'Etat un soutien via une recapitalisation de 3,5 à 3,6 milliards d'euros. Il entend boucler l'opération ce week-end. Elle ne conduirait pas à une dilution des parts des actionnaires actuels. Un groupe d'experts du gouvernement fédéral se réunit samedi soir avec les avocats de la banque pour affiner l'opération.
Bruxelles (L'Echo) - Le bancassureur flamand KBC, dont l'action a chuté jusqu'à 28% vendredi en séance, veut envoyer un message clair aux marchés avant leur ouverture ce lundi. Pour ce faire, il solliciterait de l'Etat belge un soutien par une recapitalisation de 3,5 milliards d'euros. Selon une source proche du dossier, l'opération pourrait se monter jusqu'à 3,6 milliards d'euros et ne conduirait pas à une dilution des parts des actionnaires.
KBC entend boucler l'opération ce week-end. Il dit n'être pas confronté à un problème de solvabilité ou de liquidités, mais doit réagir pour enrayer la spirale négative dont il est victime. Un groupe d'experts du gouvernement fédéral se réunit sur ce dossier sensible samedi soir avec les avocats de la banque.
Selon nos informations, l'opération aurait lieu par le biais d'un renforcement du Tier One, le noyau dur des fonds propres. Elle n'entraînerait pas de dilution des parts de actionnaires. L'émission d'une obligation subordonnée est une des solutions envisagées. Les détails techniques sont en cours d'élaboration, les modalités précises n'ayant pas encore été déterminées. Les discussions se déroulent bien, semble-t-il. L'objectif est de réaliser une percée dès lundi matin, à l'ouverture des marchés européens.
Modèle néerlandais
KBC suggère de se baser sur le modèle hollandais (opération ING). Le week-end dernier, ING a pu compter sur le gouvernement néerlandais pour renforcer ses fonds propres. La Haye a participé jusqu'à 10 milliards d'euros. Toutefois, l'État belge souhaite d'abord vérifier qu'il y a des raisons objectives de traiter KBC différemment de Fortis, Dexia et Ethias. Dans ces trois cas, l'État a pris des participations et, par là, une implication dans la gestion de la banque. Si une autre solution devait se dégager pour KBC, l'État souhaiterait toutefois disposer, si pas un droit de véto, au moins un droit de regard sur quelques décisions. Les cabinets ministériels devraient se réunir dimanche, pour préparer le conseil des ministres qui devra entériner la décision avant lundi.
Il n'est pas encore clair si l'opération sur la KBC ne concerne que le gouvernement ou également des actionnaires privés de la banque. Certaines sources considèrent comme probable la participation de ces derniers. La majorité du capital de KBC est entre les mains d'actionnaires stables (cliquez ici pour voir le profil de la banque) : KBC Ancora (23%), Cera (7%), le Boerendbond (12%) et un groupe de familles flamandes (12%). KBC est propriétaire de 4% de ses capitaux propres. Le reste des actions sont cotées en bourse.
KBC est la seule grande banque du royaume qui n'a pas eu recours, jusqu'à présent, au soutien de l'Etat belge ou d'établissements étrangers pour affronter la crise.
Vendredi, le groupe avait pourtant tenté de rassurer dans un communiqué en affirmant disposer d'une "solide base de capital et de dépôts". Mais il avait également indiqué qu'il "pourrait envisager de recourir éventuellement" au système de garantie d'Etat pour renforcer sa compétitivité.
Pour Ivan Lathouder, analyste à la Banque Degroof, KBC a assez de place pour renforcer ses fonds propres sans nouvelles actions. "KBC n'a pas de problème de solvabilité, mais il faudra augmenter son ratio parce que ses concurrents l'ont déjà fait," indique-t-il. Selon lui, KBC doit trouver 2 milliards d'euros de fonds propres pour relever son capital de base de plus de 8%.
L'agence de notation Fitch Ratings a placé vendredi le rating à long terme de KBC sous surveillance négative (AA-). L'agence de notation a également rétrogradé le rating individuel de l'activité bancaire à 'B/C contre 'B', précédemment. Cette décision reflète les inquiétudes de Fitch par rapport au portefeuille de CDO's de l'établissement financier. De plus Fitch estime que les difficultés croissantes rencontrées en Europe centrale pourraient conduire à un taux de défaut des remboursements de crédits plus élevés, ce qui pèserait sur les résultats et le capital de KBC.
Vendredi, l'action KBC chutait de 7,08% à 26,70 euros à la clôture des marchés.

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