30 mai 2008

Birmanie: les généraux accusent la communauté internationale de pingrerie

La junte birmane a incité vendredi les sinistrés du cyclone Nargis à "manger des grenouilles" plutôt que d'accepter les "tablettes de chocolat" d'une communauté internationale accusée d'être chiche dans ses aides financières quatre semaines après le cataclysme.
Le quotidien officiel New Light of Myanmar s'est vivement étonné que 150 millions de dollars seulement aient été promis par des pays donateurs, alors que la Birmanie a évalué à 11 milliards ses besoins pour la reconstruction.
Le journal a fustigé les Etats qui ont posé comme condition préalable à toute aide financière le libre accès des organisations humanitaires internationales au delta de l'Irrawaddy, la région la plus affectée par Nargis.
"La population de Birmanie est capable de se relever de telles catastrophes naturelles, même sans assistance internationale", a affirmé le New Light of Myanmar, précisant que les habitants des zones côtières dévastées "peuvent facilement se procurer du poisson" et qu'"en ce début de mousson, on trouve de grosses grenouilles comestibles en abondance".
"Les habitants peuvent survivre en comptant sur eux-mêmes, même s'ils ne reçoivent pas de tablettes de chocolat de la communauté internationale", a dit le quotidien de la junte, selon qui autoriser les sauveteurs étrangers à se rendre librement dans le delta reviendrait à accorder aux donateurs "la permission de pénétrer dans toutes les maisons à discrétion".
Cette tirade enflammée survient alors que les généraux birmans ont encore renforcé leur emprise sur la Birmanie, prolongeant mardi d'un an l'assignation à résidence qui frappe depuis 2003 l'opposante Aung San Suu Kyi et confirmant brusquement vendredi la "promulgation" d'une nouvelle Constitution.
Un communiqué signé par l'homme fort de la junte Than Shwe, publié en première page du New Light of Myanmar, assure que le texte a été approuvé par 92,48% des électeurs lors d'un référendum les 10 et 24 mai. Il était initialement prévu que cette Constitution n'entre en vigueur qu'après des élections en 2010.
La junte n'a pas expliqué les raisons de cette annonce soudaine.
"Pour moi, ce n'est rien de plus qu'une proclamation de victoire", a estimé Aung Naing Oo, analyste birman réfugié en Thaïlande.
Le cyclone Nargis, qui a ravagé le sud de la Birmanie les 2 et 3 mai, a fait officiellement au moins 133.600 morts et disparus et 2,4 millions de sinistrés.
L'ONU estime que, quatre semaines après le passage de Nargis, environ un million de rescapés ont besoin d'une aide urgente dans le delta de l'Irrawaddy, région restée jusqu'à cette semaine fermée aux équipes de secours étrangères.
Malgré les nouvelles critiques des médias officiels birmans, les agences d'aide humanitaire des Nations unies ont indiqué qu'elles obtenaient désormais plus rapidement visas et permis d'accès au delta.
"Il y a des indications prometteuses qui suggèrent que le gouvernement va en gros dans la bonne direction", a assuré Terje Skavdal, un haut responsable humanitaire de l'ONU, lors d'une conférence de presse à Bangkok.
Mais l'accès demeure beaucoup moins aisé pour les organisations privées.
"Parfois il y a des obstacles, parfois non", a expliqué M. Skavdal.
"Il est particulièrement important qu'un accès libre et inconditionnel soit garanti à la Croix Rouge et aux ONG internationales, comme convenu la semaine dernière entre les hauts dirigeants birmans et le secrétaire général" de l'ONU Ban Ki-moon, a-t-il ajouté.
"La situation n'est pas très claire. Certaines des ONG les plus importantes semblent avoir des problèmes", a poursuivi M. Skavdal.
Une nouvelle équipe d'évaluation de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) était par ailleurs attendue à Rangoun vendredi pour une mission humanitaire de deux semaines.

Le privé investira un milliard pour l'école

Ecoles à rénover : 1 milliard de plus
C'est le privé qui investira le milliard d'euros, dans un horizon de dix ans. La Communauté française rétribuera le privé, sur 27 ans, à hauteur de 1,7 milliard. Un partenariat fort attendu, qui suscite pourtant des réactions mitigées.
C'était un peu l'Arlésienne de la législature communautaire. Or voici que son cadre juridique est sur les rails : le gouvernement de la Communauté française, jeudi, a adopté en première lecture l'avant-projet de décret visant à booster les rénovations et (re)constructions scolaires par des partenariats publics-privés (ou PPP). La première pierre rénovée à cette enseigne devrait être inaugurée vers la mi-2009 (pile pour les élections régionales, que l'on y voit ou non malice...).
1 Le problème. D'une part, un parc immobilier scolaire que l'on sait largement vétuste. D'autre part, des capacités d'endettement réduites à la Communauté française, puisque les critères de Maastricht l'empêchent d'emprunter les sommes nécessaires aux besoins. Mais, dira-t-on, "le refinancement" de 2001 ? Il a permis de parer au plus pressé, mais n'a guère pu enclencher des rénovations lourdes ou constructions neuves. D'où l'idée d'une structure alternative de financement de travaux, accessible aux trois réseaux (ci-dessous), et qui s'ajoutera aux systèmes existants (les fonds classiques, qui dégagent aujourd'hui quelque 100 millions par an).
2 Le système. La Communauté s'engage contractuellement à payer, pendant 27 ans, un montant récurrent à des consortiums de partenaires privés, où se retrouvent obligatoirement et à la fois des opérateurs financiers, de la construction et de la maintenance. En contrepartie, le privé finance les travaux, les exécute, assure l'entretien du bâti pendant les 27 ans en question. Avantages pour la Communauté : elle a l'argent rapidement sans pour autant s'endetter. Avantages pour le privé, outre le rendement de la rétribution : il traite non pas avec une myriade de pouvoirs organisateurs mais avec un interlocuteur qui apporte sa garantie, unique et stable (on veut dire : la stabilité d'un pouvoir public en charge de l'école, quel qu'il soit d'ici à 27 ans ! ). Le partenaire privé n'aura aucun droit réel sur le bâtiment; le pouvoir organisateur n'aura pas la maîtrise de l'ouvrage.
3 Les montants. Pour investir 1 milliard, le privé recevra une rétribution communautaire de 65 millions par an pendant 27 ans, soit quelque 1,75 milliard.
Et d'où viennent ces 65 millions annuels ? En fait, l'apport véritablement neuf du projet porte sur 25 millions/l'an, tirés sur le budget ordinaire de la Communauté (davantage, ce n'était pas possible, sous peine d'excéder les marges). Deuxième source : pour 15 millions, une augmentation du budget des bâtiments scolaires dans le cadre de la St-Boniface. La troisième, à 25 millions, constitue la part des pouvoirs organisateurs sélectionnés, puisque prélevée sur leurs subventions de fonctionnement.
4 Concrètement. Le système est accessible à tous les bâtiments scolaires (primaire, secondaire, supérieur non universitaire, centres PMS, promotion sociale, internats, artistique). Il porte sur des chantiers d'une certaine envergure (750 000 euros au minimum), qu'il s'agisse de rénover, étendre, reconstruire voir construire. L'opération devrait bénéficier à un total d'environ 300 établissements (sur 3 600).
Elle se déroulera en trois phases successives, chacune d'elles reposant sur un consortium choisi après un appel d'offres européen. Le gouvernement Demotte paraît ne pas douter de l'intérêt que manifesteront des partenaires privés.
Après adoption du décret, la première phase doit commencer dans le courant du second semestre. Elle pèsera dans les 300 millions, pour une cinquantaine d'écoles. Cette première sélection (malheur aux recalés...) sera opérée à partir des demandes antérieures pas encore rencontrées; des audits sont actuellement menés au sein des écoles concernées.

INCAPABLE DE FAIRE face au délabrement des bâtiments scolaires, la Communauté française va faire appel au secteur privé. En partenariat.

Un athénée brabançon qui a manqué de chauffage une partie de l'hiver parce que sa chaudière a rendu l'âme. Des classes provisoires en préfabriqué devenues définitives dans une école communale du sud de Bruxelles. Une école incendiée, en Luxembourg, dont les élèves ont été dispersés dans d'autres établissements en attendant un nouveau bâtiment. Ailleurs, des murs en lambeaux, des fenêtres brisées, des charpentes pourries, des plafonds éventrés, des escaliers branlants… Nos écoles attendent parfois jusqu'à 10 ans pour obtenir les crédits (publics) nécessaires à leur rénovation. Cela va bientôt changer.
Incapable de faire face aux demandes, la Communauté française annonce en effet depuis trois ans son intention d'appeler le secteur privé à la rescousse. Bingo ! Le décret est (enfin) prêt. Si le gouvernement l'approuve, comme prévu, ce jeudi matin, il devrait lui permettre de lever jusqu'à 1 milliard d'euros d'argent frais au cours des trois prochaines années pour faire face aux demandes les plus urgentes. Une manne. Grâce à la technique du partenariat public-privé (PPP), qui consiste ici à demander à des partenaires privés de financer et d'assumer la rénovation ou la (re)construction de bâtiments scolaires en échange d'une redevance annuelle. Gonflée d'intérêts substantiels. Les candidats, dit-on, « se bousculent » : banques, entrepreneurs, promoteurs immobiliers…
L'idée avait été lancée par Joëlle Milquet, la présidente du CDH, à la rentrée 2005. Elle s'inspire de ce qui se fait dans d'autres pays et dans d'autres secteurs, déjà, en Belgique. En Wallonie, l'autoroute A8 Tournai-Halle, l'ascenseur de Strépy ou le tunnel sous Cointe ont bénéficié d'un système similaire. En Flandre, ce fut la fermeture du ring d'Anvers, un projet de 3 milliards d'euros, et désormais aussi les écoles. Outre-Manche, où la technique est née, elle a notamment servi au métro de Londres.
Le PPP se justifie pour une raison purement comptable : la capacité d'emprunt des entités fédérées (Communautés et Régions) est limitée par les fameux critères de Maastricht, qui imposent un taux maximum d'endettement aux Etats ayant adopté l'euro. En somme, il s'agit d'une sorte d'emprunt indirect, débudgétisé, censé permettre d'apporter de l'argent frais pour faire face aux demandes les plus urgentes. On estime les besoins en attente à plus de 650 millions d'euros, dont 450 pour le seul réseau de la Communauté, alors que les trois fonds (un par réseau, en gros) qui financent actuellement les bâtiments ou les emprunts liés à l'investissement immobilier scolaire peinent à sortir 100 millions par an. Et de nouveaux besoins émergent à chaque instant.
Le nouveau système ne se substituera pas aux fonds existants, qui continueront à fonctionner en parallèle. En fait, le PPP ne concernera que 10 à 15 % du patrimoine immobilier scolaire et se concentrera sur les plus gros chantiers : constructions nouvelles, démolitions/reconstructions et rénovations lourdes. Tous les réseaux et tous les degrés, y compris le supérieur, pourront en bénéficier. Sauf les universités… et les bâtiments classés.
Pour beaucoup d'écoles, l'urgence s'impose. Et la plupart des intervenants s'accordent au moins sur un point : si le PPP n'est pas la panacée et comporte certains risques qu'il convient de bien identifier (lire par ailleurs), il peut apporter une solution rapide aux cas les plus désespérés. Qui s'en plaindra ?

Pas de transfert de propriété

Après une phase expérimentale théorique pilotée par un consortium de consultants (payés 1,5 million d’euros, dit-on), voici ce que prévoit concrètement, selon nos informations, le décret instituant un financement alternatif des bâtiments scolaires. Dit « Décret PPP ».
1Des lots de 20 écoles. Après avoir dressé la liste de ses besoins urgents et enregistré les demandes des autres réseaux s’ils souhaitent bénéficier du système (ils ne sont pas obligés), la Communauté française les groupera en lots d’une vingtaine d’établissements pour lesquels l’investissement nécessaire atteint au moins 750.000 euros par école et 25 millions au total. Pour chaque lot, elle lancera un appel d’offres auquel pourront répondre des « sociétés de projets » constituées pour l’occasion.
2La rénovation et l’entretien. Ces consortiums, formés par des banques, des promoteurs immobiliers, des entreprises de construction et des investisseurs privés (+ des partenaires publics s’ils restent minoritaires), signeront pour chaque lot un contrat prévoyant la prise en charge et le financement des travaux de rénovation ou de construction ainsi que l’entretien des bâtiments pendant toute la durée du contrat. Ils n’auront aucun droit de propriété et assumeront les risques liés à la construction et à la mise à disposition des bâtiments (retards, etc.). Les pouvoirs organisateurs définiront le cahier des charges (nombre de classes, etc.) et veilleront, le cas échéant, au respect architectural des bâtiments.
3Une redevance annuelle. Les contrats, signés entre 2009 et 2012, auront une durée de vie de 27 ans. Les sociétés de projets percevront chaque année une redevance couvrant le capital investi, les frais d’entretien et un intérêt légèrement supérieur (de 1 % ?) au taux des emprunts d’Etat. La Communauté française pense pouvoir assumer des redevances annuelles de quelque 65 millions d’euros. Cela équivaut, selon ses calculs, à un montant d’investissements total d’environ 1 milliard. Et pourrait concerner entre 10 et 15 % des bâtiments scolaires. Dans le cadre de la phase expérimentale, des projets ont déjà été identifiés comme éligibles pour un budget compris entre 316 et 408 millions d’euros.
4Une clé de répartition. Les trois réseaux d’enseignement seront concernés, mais pas de la même manière. En gros, les fonds existants interviennent actuellement à 100 % pour les bâtiments de la Communauté française et à 60 % pour ceux du réseau officiel subventionné (communes et provinces). Pour le libre, dont les pouvoirs organisateurs sont propriétaires des écoles, ils n’interviennent pas en capital mais garantissent les emprunts et prennent en charge une partie des intérêts. Le PPP prendra en charge 100 % de la redevance pour les bâtiments appartenant à la Communauté, 78,5 % pour ceux du réseau officiel subventionné et 53,5 % pour le libre. Sur les 65 millions de redevance annuelle déjà évoqués, le coût à charge de la Communauté pourrait atteindre jusqu’à 45 millions, selon certains.
5Et les autres bâtiments ? Le PPP sera financé par les fonds des bâtiments existants, dotés par la Communauté. Ceux-ci dépensent actuellement environ 100 millions par an. Un budget supplémentaire de 25 millions d’euros leur sera alloué. Il leur restera donc environ 80 millions pour faire face à toutes les autres demandes qui continueront d’affluer. Le PPP concernant 10 à 15 % des bâtiments, faites le compte : il y aura moins de sous, proportionnellement, pour ceux qui en sont exclus. Ils risquent donc de ne pas voir leurs demandes aboutir plus rapidement. Que du contraire.

L'ancien patron d'EADS inculpé pour délit d'initié

L'ancien coprésident d'EADS Noël Forgeard, soupçonné d'avoir financièrement tiré partie d'informations privilégiées sur le groupe d'aéronautique fin 2005 et début 2006, a été inculpé dans la nuit de jeudi à vendredi pour « délit d'initié » et laissé libre sous contrôle judiciaire.

« M. Forgeard a effectivement été mis en examen par les deux magistrats instructeurs, après un très long débat, pour délit d'initié », a expliqué à la presse son avocat Jean-Alain Michel, se refusant à détailler les mesures du contrôle judiciaire imposées à son client.
Le parquet de Paris avait requis le versement d'une importante caution.
L'avocat a rappelé que l'inculpation n'était pas une preuve de culpabilité, en précisant que son client se défendait d'avoir commis tout délit d'initié.
Ce délit est passible de deux ans d'emprisonnement et d'une amende pouvant atteindre 10 fois le montant du profit tiré de cette infraction.
M. Forgeard, 61 ans, a été présenté aux juges Xavière Simeoni et Cécile Pendaries à l'issue de 35 heures de garde à vue pendant lesquelles il a été interrogé par les policiers de la Brigade financière.
« Il a tenu le choc, il a le moral mais il est très accablé par cette mise en examen », a ajouté Me Michel.
Une information judiciaire contre X avait été ouverte le 20 novembre 2006 pour « délit d'initié, diffusion de fausses informations et recel sur le titre de la société ».
La justice s'intéresse à la vente d'actions d'EADS réalisées par M. Forgeard les 17 novembre 2005 puis les 9 et 15 mars 2006. Ces ventes d'actions, issues de ses stock-options lui avaient rapporté 4,3 millions d'euros.
Pour l'Autorité des marchés financiers (AMF), M. Forgeard, ainsi que 16 autres dirigeants d'EADS et d'Airbus, sa principale filiale, auraient à cette époque été en possession d'informations privilégiées et donc été susceptibles d'avoir commis un délit d'initié.
Ces informations privilégiées concernaient des perspectives financières pessimistes d'EADS, connues en interne cinq mois avant leur communication au marché en avril 2006.
Elles portent également sur des retards à prévoir dans le programme A380. « Au plus tard le 1er mars 2006, les membres du comité exécutif et de son comité des actionnaires (ce dernier étant présidé par Noël Forgeard) avaient été informés (…) qu'une replanification du programme de production avait été engagée, impliquant une révision du calendrier du programme », souligne l'AMF.
Ce n'est que le 13 juin 2006 qu'Airbus annonçait un retard de six à sept mois du calendrier de livraison de l'A380. Cette annonce entraînait le lendemain une chute de plus de 26 % du cours de l'action EADS et trois semaines plus tard la démission de M. Forgeard.
D'autres informations privilégiées concernaient des retards sur le développement du long-courrier A350.
En tout, 17 dirigeants sont mis en cause par l'AMF, dont Thomas Enders, alors coprésident exécutif d'EADS et aujourd'hui patron d'Airbus. A ce stade de l'enquête, Noël Forgeard est le premier à être poursuivi sur le plan pénal.
Selon Me Michel, « un certain nombre d'autres personnes vont être convoquées prochainement ». « M. Forgeard considère et a dit que non seulement lui-même n'avait pas commis de délit d'initié mais qu'à sa connaissance personne, ni parmi les dirigeants, ni parmi les cadres, ni parmi les actionnaires n'en avait commis », a ajouté l'avocat.

Un pas de plus dans les synergies francophones

Le gouvernement de la Communauté française peut désormais inviter des membres de la Cocof et de la Région wallonne à ses réunions.

Benoît Cerexhe, siégera comme ministre associé à la Communauté.Les exécutifs francophones ont franchi vendredi un pas supplémentaire dans leurs synergies. Au cours d'une réunion conjointe, les gouvernements de la Communauté française, de la Région wallonne et de la Commission communautaire française ont convenu que le premier pouvait inviter des membres des deux autres à ses réunions. Il est en outre prévu que le président de la Cocof, Benoît Cerexhe, siégera comme ministre associé à la Communauté. Le 20 mars dernier, M. Demotte (PS), déjà ministre-président wallon, a pris la tête du gouvernement de la Communauté française. Des voix s'étaient néanmoins fait entendre pour garantir une marque bruxelloise plus forte dans l'exécutif communautaire et, dans un souci d'équilibre, plutôt par le biais d'un cdH. La modification intervenue vendredi va dans ce sens. Le règlement de fonctionnement du gouvernement de la Communauté permettra dorénavant d'inviter, lors des réunions de celui-ci, tout membre de l'exécutif wallon et de la Cocof, ou tout membre francophone du gouvernement bruxellois en qualité de ministre associé. Cette invitation sera systématique pour le président de l'exécutif de la Cocof, Benoît Cerexhe (cdH). "Cette table donne l'image d'une partie francophone de Bruxelles et d'une Wallonie affranchies, qui n'ont pas peur de se prendre en main. Nous préfigurons de la sorte une Belgique moderne où chacun joue son rôle avec efficacité", a souligné M. Demotte, à l'issue de la réunion. M. Cerexhe a fait remarquer quant à lui que de nombreux acteurs politiques s'étaient prononcés pour une généralisation du système des doubles casquettes ministérielles, ce qui est le cas de 4 des 7 ministres wallons. "Nous plaidons pour que cette logique soit étendue à l'ensemble des ministres bruxellois. Aujourd'hui, un pas important a été posé dans cette direction", a-t-il expliqué.Du côté Ecolo, la ministre bruxelloise Evelyne Huytebroeck a mis en avant les nombreux gestes et avancées de la coopération entre les Régions ces derniers mois, comparés à l'"ambiance délétère" qui règne en Belgique, et singulièrement au fédéral. M. Demotte a d'ailleurs abondé dans le même sens. "Alors qu'on a le sentiment que le gouvernement fédéral s'enfonce dans le marais de l'indécision, nous faisons le contraire", a-t-il fait remarquer, avant d'ajouter: "Il y a un moral d'acier du côté francophone! ".

Cerexhe, ministre associé à la Communauté française
Le ministre bruxellois de l'Economie, Benoît Cerexhe, siégera dès ce vendredi comme ministre associé au gouvernement de la Communauté française, rapporte Le Soir qui qualifie ce statut de "nouvelle étape dans le rapprochement des institutions francophones".Concrètement, le ministre Cerexhe sera convié aux réunions du gouvernement de la Communauté française pour y porter la voix bruxelloise et défendre les intérêts de la capitale. Il ne participera toutefois pas aux délibérations, n'exercera pas de compétences et ne disposera donc pas d'un cabinet en tant que tel, explique le quotidien. "Ma stratégie, c'est la mise en commun de nos politiques. Et avancer vers la fédération, qui permettra une gestion commune des compétences", avance le ministre-président de la Région wallonne et de la Communauté française, Rudy Demotte.La modification du règlement de fonctionnement du gouvernement communautaire prévoit aussi que le ministre-président puisse inviter tout ministre à assister à une séance. Pour Rudy Demotte, ce mécanisme d'invitation permettra d'associer les deux Régions sans passer par la lourdeur de réunions conjointes.

Le déséquilibre Wallonie-Bruxelles demeure
Le déséquilibre au sein du gouvernement de la Communauté française entre la représentation wallonne et bruxelloise demeure entier, estime le MR après la désignation de Benoît Cerexhe comme ministre associé."Au lieu d'être coiffé d'une double casquette, comme la logique le voudrait, notre pauvre ministre ne disposera que de son petit béret et de son bâton de pélerin pour prêcher la bonne parole bruxelloise au sein d'un gouvernement dans lequel les synergies Wallonie-Communauté française sont profondément imprégnées", ont souligné les députées bruxelloises Françoise Schepmans et Caroline Persoons.A leurs yeux, cette initiative règle seulement un différend de représentation entre le PS et le cdH depuis le remaniement ministériel et l'accession de M. Demotte à la présidence des exécutifs de la Communauté française et de la Région wallonne. Comme ses deux collègues, la chef de groupe à la Communauté française, Françoise Bertieaux, parle d'un "sous-ministre", sans compétence, sans portefeuille, ni droit de participation aux délibérations."Alors que la la Région wallonne compte, depuis le début de la législature, de vrais ministres à double casquette au sein du gouvernement de la Communauté française, Bruxelles n'a droit qu'à un ersatz ministériel", a-t-elle regretté.

27 mai 2008

Liège laisse la place à Mons comme capitale culturelle

La ville de Liège ne présentera pas sa candidature au titre de capitale culturelle européenne pour 2015.
La ville de Liège ne présentera pas sa candidature au titre de capitale culturelle européenne pour 2015. La majorité PS-CDH a voté en ce sens au conseil communal de Liège de ce lundi soir. L’opposition MR et Ecolo soutenaient, au contraire, la candidature de la Cité ardente, tout comme les 150 personnes présentes à l’Hôtel de ville, costumées d’un noeud papillon rouge symbolisant, selon les organisateurs, « l’influence d’Elio Di Rupo, président du PS et bourgmestre de Mons, sur ce débat liégeois ».
« Liège possède un vivier culturel renforcé par des infrastructures et financements. Libérée de sa dette historique, la ville s’affirme, progresse » a entamé d’emblée le bourgmestre PS Willy Demeyer. « Mais Mons a émis le souhait, depuis 10 ans, de devenir capitale culturelle et investit dans ce but-là. Il serait inopportun de saboter l’identité wallonne en mettant Liège en lice et malhonnête de la part des différents partis de revenir sur le consensus politique quant au choix de Mons » a poursuivi le bourgmestre, se défendant d’agir sur injonction de son président de parti et rappelant que Liège est une « capitale culturelle de fait ». Le Collège propose dès lors un « événement d’ampleur » : une exposition internationale en 2017. Par ailleurs, une convention de partenariat entre Liège et Mons, au cas où cette dernière remporterait le titre, a été soumise au vote.
Le CDH a souligné que soutenir Mons, c’était mettre à l’honneur toute la Région wallonne. Et de plaider pour une forte présence de Liège dans le projet de Maastricht d’être capitale culturelle en 2018.
Du côté d’Ecolo, Bénédicte Heindrichs, chef de groupe, rappelant que les candidatures ne sont pas clôturées, a établi le lien entre développement économique et culturel. « Va-t-on laisser passer cette opportunité sans précédent ? Comment ne pas oser tenir compte des plus de 7500 signataires de la pétition pour la candidature liégeoise ? » s’est-elle interrogée.
« Voilà douze ans que l’on a ce débat : présentons la candidature et le jury européen choisira le meilleur projet » a appelé le ministre Didier Reynders, chef de groupe MR, tandis que la conseillère Christine Defraigne dénonçait « l’inertie » de la majorité.
A l’issue d’un débat de deux heures, la majorité s’est opposée à la motion proposée par le MR et Ecolo, refusant par là le dépôt d’une candidature liégeoise, tandis que la convention de partenariat avec Mons a été approuvée par l’ensemble du conseil, à l’exception du groupe Ecolo, qui l’a jugée « vide ».
Pour rappel, le délai de rentrée des candidatures arrivera 10 mois après l’ouverture de l’appel européen, qui doit nécessairement se dérouler avant fin 2008.

L’Europe relève cinq lacunes en périphérie

Le rapporteur du Conseil de l’Europe sur la situation des trois bourgmestres non-nommés de la périphérie bruxelloise, a relevé cinq « manquements » à la Charte européenne de l’autonomie locale, devant le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, à Strasbourg.

Les rapporteurs du Conseil de l’Europe lors de leur passage en Belgique, les 13 et 14 mai.

Michel Guégan, le rapporteur du Conseil de l’Europe sur la situation des trois bourgmestres non-nommés de la périphérie bruxelloise, a relevé dans ce dossier cinq « manquements » à la Charte européenne de l’autonomie locale, mardi à l’ouverture de la 15e session du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, à Strasbourg. Comme il l’avait déjà fait à l’issue de sa mission menée en Belgique les 13 et 14 mai derniers, M. Guégan a pointé du doigt le délai déraisonnable de l’absence de bourgmestre nommé dans ces trois communes, qui « entrave la bonne marche de la gestion de la commune ». Il a également stigmatisé l’obligation de parler le néerlandais au Conseil communal de ces communes à majorité francophone, au motif qu’elle ne serait pas « de nature à encourager la participation à la vie politique locale ».
M. Guégan a par ailleurs souligné la « disproportion » existant à son estime entre les infractions reprochées aux bourgmestres et la sanction qui en découle, mais aussi la « tutelle forte » qu’exerce l’autorité régionale flamande sur ces communes et qui, à ses yeux, « frôle une ingérence du pouvoir exécutif ».
Il a enfin critiqué l’absence de ratification par la Belgique de la convention-cadre sur la protection des minorités, contrairement à ses engagements.
Le Bureau du Congrès a transmis lundi à la Commission institutionnelle de cette institution les éléments du rapport Guégan. La Commission décidera par la suite de rédiger une recommandation au Comité des ministres, d’ouvrir une procédure de monitoring sur la Belgique, « ou les deux », a indiqué M. Guégan.
Paraissant soucieux d’affirmer sa légitimité dans un contexte belge qu’il a qualifié lui-même de « sensible et délicat », le rapporteur a souligné que le respect de la Charte de l’autonomie locale avait été « notre seul objectif durant notre mission ».
Michel Guégan s’était rendu les 13 et 14 mai derniers en périphérie bruxelloise pour « clarifier la situation » des communes à facilités de Linkebeek, Crainhem et Wezembeek-Oppem, dont le ministre flamand Marino Keulen (Open Vld) refuse de nommer les bourgmestres au motif qu’ils ont envoyé des convocations électorales en français et autorisé des Conseillers communaux à parler français au Conseil communal.
Evoquant l’absence de recours des trois bourgmestres devant le Conseil d’Etat, M. Guégan a relevé qu’ils avaient entrepris une dernière tentative auprès de M. Keulen afin d’être nommés. Mais il leur recommande, en cas de nouveau refus ministériel, d’intenter un recours devant cette juridiction.
La réticence des trois bourgmestres à lancer une telle procédure est liée au fait que ce recours serait traité devant la seule chambre flamande.
Dans une allusion à cet élément, M. Guégan a souligné l’importance selon lui qu’il existe en Belgique à ce niveau un organe judiciaire « indépendant et impartial », dont la composition des chambres refléterait l’équilibre des communautés.

Beste vrienden, et si vous arrêtiez ?

Alors que le conseil communal de Zaventem a donné son feu vert à la vente de 61 lots notamment sur la base de l’usage du néerlandais, défiant ainsi les instances internationales, l’édito du Soir interroge : « Beste vrienden, et si vous arrêtiez ? ».
Lire aussi : "L'Europe surveille la Flandre de près"
Beste vrienden, chers amis : et si vous arrêtiez ?
Ceci n’est pas une sommation. Ceci est un souhait. « Amis flamands, arrêtez. Arrêtez de prétendre que vous êtes victimes d’une conspiration internationale ourdie par les francophones. Et arrêtez de vous cacher derrière ce faux nez pour justifier des politiques, des stratégies, des règlements, des circulaires, que vous auriez dénoncés, il n’y a pas si longtemps, s’ils avaient cours dans tout autre pays. » Parce qu’ils équivalent à de l’épuration linguistique.
Chers amis flamands, beste vrienden, nous, francophones, « demandeurs de rien » – on veut dire : « pas demandeurs d’une confrontation, d’un bras de fer, d’un assaut » – demandons donc, quand même, quelque chose. Regardez-vous. Comparez-vous à la Ligue du nord, aux Albanais du Kosovo aujourd’hui, aux Serbes hier, à tous ces peuples sombrés dans la folie, prétendument au nom de l’Histoire. Regardez-vous. Relisez vos éditoriaux, quotidiens, dans vos grands journaux, fondant jusque sur un crash d’avion pour réclamer la scission, la surrégionalisation, la séparation, le chacun pour soi, le chacun chez soi. Reniflez le climat de plus en plus poisseux que vous imposez sur vos terres. Voyez les miradors et les barbelés que vous dressez autour de vos nombrils. Refaites vos comptes électoraux : l’écrasante majorité a voté pour des programmes de repli, des projets de défrancophonisation,
des déclarations de guerre,
des promesses de guérillas,
des scénarios d’encerclement… Reconnaissez que personne, ici ou ailleurs, ne veut empêcher qu’on parle flamand en Flandre mais qu’y utiliser aussi, parfois, une autre langue, n’est pas un crime.
Donc, de deux choses l’une. Ou vous restez englués dans ce comportement finalement propre à tous les nouveaux riches et vous finirez bien par atteindre votre nirvana : vivre/acheter/bâtir chez vous. Sans nous. Ou vous reconnaissez que le bien-être auquel aspire n’importe qui, n’importe où, n’a que faire de diktats linguistiques ou communautaires et on peut enfin cesser de se crêper le chignon.
Dans les deux cas, arrêtez de hurler à la persécution. Vous mentez, vous le savez et vous savez que nous le savons.
Dus, merci, beste vrienden.

L’Europe surveille la Flandre de près

L’Europe surveille la Flandre de près. Mais Zaventem ne se soucie guère des inquiétudes européennes et réserve ses terrains à ceux qui parlent le néerlandais.
L'EDITO : Beste vrienden, chers amis : et si vous arrêtiez ?

L’inquiétude de la Commission européenne, exprimée, voici quelques jours à peine, n’y a rien fait. Lundi, Zaventem a appliqué pour la première fois son règlement soumettant l’acquisition de terrains communaux à un ensemble de conditions parmi lesquelles la connaissance suffisante du néerlandais.
La vente des 61 lots, entérinée majorité (flamande) contre opposition (francophone), et en présence de militants du TAK, a aussitôt attisé le feu communautaire et redirigé l’attention, à l’étranger, sur nos déchirements.
1Le texte par lequel le fossé se creuse (encore plus). Adopté en 2006, le règlement donne priorité, lors de la vente de terrains communaux, aux candidats non-propriétaires, ayant de préférence un lien (via le domicile ou le travail) avec Zaventem, jeunes (moins de 35 ans), maîtrisant le néerlandais (test de langue faisant foi) ou s’engageant à l’apprendre.
Le président du FDF, Olivier Maingain, y voit le signe que « la Flandre est dans une logique où elle n’a plus de comptes à rendre à personne. Ce n’est plus un problème de communauté à communauté mais de principes démocratiques en Europe ». Au CDH, on dénonce « d’intolérables dénis d’égalité de traitement et de démocratie ». Eric Van Rompuy, échevin CD&V de Zaventem, réfute : « Nous avons beaucoup d’éléments pour nous défendre des accusations de discrimination. »
2Pourquoi l’Europe s’en mêle-t-elle ? C’est Christian Van Eyken, député flamand (FDF), qui a soumis aux instances européennes un texte qu’il juge « discriminatoire ». Le 16 mai, la Commission européenne fait part à la Belgique de ses « interrogations quant à l’obligation d’apprendre le néerlandais ou d’habiter voire travailler à Zaventem avant d’acheter un terrain ».
« Nous nous demandons si ces dispositions sont compatibles avec l’article 12 du Traité de l’Union, qui interdit toute discrimination sur la base de la nationalité », précise le porte-parole de Jacques Barrot, commissaire en charge de la Justice et des Libertés. Qui ajoute : « La jurisprudence de la Cour de Justice sanctionne la discrimination directe mais aussi la discrimination indirecte, basée sur d’autres critères mais ayant les mêmes conséquences. Or, c’est clairement le cas des critères linguistiques ou de résidence : ils risquent de désavantager les ressortissants des autres États membres ».
La Commission attend donc des explications. Ce que le bourgmestre de Zaventem s’emploie à faire. « Ma réponse, juridiquement argumentée, sera envoyée dans les prochains jours au ministre Keulen. » Déjà sous les feux de la critique (onusienne celle-là) pour son Code du logement, le ministre flamand de l’Intérieur ne devrait cette fois pas être inquiété. « Nous nous contenterons de transmettre la réponse de Zaventem à l’Europe. »
Celle-ci est attendue pour la mi-juin. « Ce n’est qu’alors que nous déciderons si nous entamons des poursuites », commente-t-on à la Commission. Lesquelles pourraient prendre la forme d’une action devant la Cour européenne de justice. À noter que, si sanction il devait y avoir, elle frapperait la Belgique. Un nouveau problème pour le gouvernement Leterme ? Officiellement, le sujet n’y a pas encore été évoqué.
3En Belgique, point de recours ? Voté il y a plus de 60 jours, le règlement ne peut plus être contesté au Conseil d’État. « Mais tout citoyen ayant un intérêt potentiel, donc habitant Zaventem, pourrait contester les actes posés en vertu de ce règlement au Conseil d’État », estime Frédéric Gosselin, spécialiste en droit public. Seul hic : la procédure se déroulerait devant les chambres flamandes, peu connues pour leur impartialité linguistique. Autre possibilité : la voie judiciaire, un juge pouvant condamner la commune.
Nouveau hic : l’affaire serait jugée en néerlandais, avec les mêmes réserves.
Resterait alors la plainte pour discrimination linguistique… Ici, Kafka reprend ses droits : il faut, pour juger du caractère discriminatoire d’une parole ou d’un acte, une instance compétente. Tel le Centre pour l’égalité des chances en matière de handicap, d’orientation sexuelle, d’âge, etc. Or ni le gouvernement précédent ni l’actuel n’ont créé ledit organe pour les questions linguistiques. Voilà pourquoi il est bien difficile de plaider la discrimination linguistique au Royaume.
Pour tenter de remédier à cette lacune, Olivier Maingain (FDF) déposera sous peu une proposition de loi suggérant que la Commission permanente de contrôle linguistique assume ce rôle.
D’ici là, c’est donc l’Europe ou, à défaut, les Nations unies qui se chargeront de veiller au respect de quelques valeurs élémentaires.
À propos : Vilvorde vient de se doter du même règlement…

Reynders souhaite la publication des mandats

Mandats et salaire des députés wallons mieux contrôlés
La Commission des Affaires intérieures du parlement wallon a ratifié à l’unanimité l’arrêté du gouvernement qui soumet les élus locaux à une déclaration de mandats ainsi qu’à une limite de rémunération.

L’arrêté s’inscrit dans le cadre d’un décret pris en 2005 alors que les affaires politico-judiciaires battaient leur plein. Il habilitait le gouvernement à prendre une série de dispositions visant à régler l’exercice de mandats dérivés, c’est-à-dire un mandat exercé en vertu d’un mandat originaire, par exemple dans une intercommunale.
Pour être d’application, ces arrêtés devaient être ratifiés par le parlement. Cette ratification a créé la polémique il y a deux semaines lorsqu’il est apparu que le bureau du parlement wallon avait commandé une étude juridique sur le point de savoir si les parlementaires qui exercent un mandat local devaient également être soumis à cette législation.

DIDIER REYNDERS, président du MR, veut que le décret Courard soit voté. Et même que son champ d'application soit étendu. La publication des mandats wallons sera débattue ce mardi au Parlement.

Reporter le vote sur la publication des mandats ? Jouer la montre ? « Pas question », répond Didier Reynders.
C'est le sujet qui fâche. L'examen, ce mardi en commission des Affaires intérieures, du décret Courard sur la publication, par les élus locaux, de leurs mandats (bourgmestre, échevin, président de CPAS…), mandats dérivés (administrateur d'intercommunales…) et autres avantages en nature, provoque toujours d'aussi fortes crampes d'estomac. Au sein de la majorité PS-CDH, bien sûr – rappelons qu'un amendement était à l'étude pour que le texte ne s'applique pas aux députés wallons –, mais également au MR.
Manifestement, l'ambiguïté affichée par certains barons réformateurs, n'a pas plu à tout le monde. La preuve ? Didier Reynders sort du bois et donne clairement la position que défendront « ses » députés en commission.
Quelle sera la position du MR, en commission, sur la question de la publication des mandats ?
Je demande à la majorité d'assumer et de voter des règles strictes en matière de publication des mandats et des rémunérations. S'il y a des corrections à apporter, on le fera plus tard.
La position qu'avait défendue la semaine dernière Serge Kubla, votre chef de groupe au parlement wallon, était nettement plus ambiguë…
Je le répète, notre position est très claire : on doit avancer maintenant, même si je comprends bien qu'il y ait eu des débats. Il faut que le parlement vote.
Les « opposants » au texte Courard font remarquer qu'en cas de vote, il introduira des parlementaires à deux vitesses : les Wallons, contrôlés et sanctionnés, et les autres…
Je comprendrais très bien que l'on propose de lancer une concertation avec les différents niveaux de pouvoirs pour aller vers les mêmes règles. La seule chose que je demande, c'est que ça n'empêche pas d'avancer en Wallonie. Je souhaiterais également que le débat ait lieu à Bruxelles. Mais pour l'instant, la majorité (PS-CDH-Ecolo, NDLR) n'a pas l'air de s'en soucier beaucoup. Enfin, je ferai remarquer, en tant que Wallon, que ces dernières années, la Wallonie a fortement défrayé la chronique. Il n'est donc pas anormal que les mesures les plus fortes se prennent là où les problèmes les plus importants sont apparus.
À vous entendre, le gouvernement wallon aurait pu aller encore plus loin…
Nous pensions, à la lecture du texte initial, que la majorité PS-CDH exigerait la publication des montants des rémunérations des mandats publics. Le problème c'est que dans les arrêtés, le gouvernement a fait marche arrière. Au MR, on est demandeur pour que l'on publie clairement les montants.
Une autre chose me surprend : les sociétés de logement de service public sont en dehors du champ d'application du texte. C'est aberrant. En Wallonie, s'il y a un secteur qui a défrayé la chronique ces dernières années, c'est bien celui-là. Pourquoi les mettre en dehors du système ? On aimerait corriger cela.
Enfin, j'estime que le contrôle des mandats ne doit pas dépendre de manière exclusive du gouvernement. C'est un ministre qui vous le dit, je n'ai jamais vu un gouvernement contrôler les élus. C'est le monde à l'envers… Surtout, je vous l'avoue, que nous n'avons aucune confiance dans la manière dont ce contrôle peut s'exercer chez M. Courard. Il suffit de voir la façon dont la tutelle wallonne traite les dossiers et se comporte. Dès qu'un responsable socialiste est en cause, il y a une sorte de règle qui empêche le ministre de tutelle d'aller plus loin.
Quelle sera votre attitude si l'amendement visant à ce que
le décret ne s'applique pas aux députés wallons est voté ?
Si la majorité veut à nouveau se déjuger, je demanderai aux parlementaires MR de déposer tout de suite une proposition de décret qui vise les députés wallons. Je vous rappelle que si on en est là, c'est parce que la majorité PS-CDH nous avait annoncé une tornade blanche et éthique. On est dans l'improvisation totale. Or, on ne s'improvise pas spécialiste en matière éthique, il faut un peu d'expérience…
Le texte de Philippe Courard exonère les ministres de tout contrôle, trouvez-vous ça normal ?
Les ministres sont frappés par une autre règle : l'incompatibilité. Ils ne peuvent être ni bourgmestre, ni échevin. Par contre, j'aurais trouvé normal qu'en Région wallonne, on interdise à un ministre, comme c'est le cas au fédéral, d'être administrateur d'une structure publique. Je constate que ce n'est pas le cas.
Dans un autre registre Elio Di Rupo estime « honteuses » les attaques dont le PS est l'objet à propos du recrutement des hauts fonctionnaires wallons par le Selor, une réaction ?
Qu'il en parle avec le CDH, son partenaire à la Région. Je constate que le CDH a déposé une proposition de commission d'enquête au fédéral sur le fonctionnement du Selor. C'est une position assez hypocrite car il est évident que si on arrive à mettre cette commission en place, elle va évidemment examiner la situation à la Région wallonne où la majorité, donc le CDH, nous refuse une commission d'enquête. Ce serait, plus transparent et moins hypocrite de la part des centristes d'accepter un débat complet.

Les 250 millions qui fâchent

PAUL MAGNETTE affirme que les électriciens ont accepté le versement des 250 millions. Electrabel tempère.

Electrabel devrait payer la plus grosse partie des 250 millions d’euros qui seront verser au budget fédéral.
Le principe du versement d’une contribution de 250 millions d’euros au budget de l’État par les producteurs d’énergie nucléaire est acquis, a annoncé lundi Paul Magnette, ministre de l’Energie. Le versement interviendra avant le contrôle budgétaire. Il avait déclaré que si le secteur refusait de verser ce montant de façon volontaire, il utiliserait la voie de la taxation. Il avait aussi expliqué qu’il n’y aurait aucune contrepartie. Ce qui, affirme-t-il, a été effectivement le cas.
Du côté d’Electrabel, le son de cloche est différent. Dans un communiqué de presse, l’électricien refuse de parler d’accord. Il évoque tout au plus des « principes » qui ont été « élaborés, visant à une contribution globale de 250 millions d’euros au budget de l’État ». « Ces principes doivent être précisés, souligne l’électricien. Leur confirmation et leur mise en œuvre pourraient intervenir prochainement, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique gouvernementale concertée en matière d’énergie ». On peut en conclure que les 250 millions d’euros ne sont, pour Electrabel, qu’une partie de l’accord beaucoup plus global qui en cours de négociation et qui doit redéfinir le paysage énergétique belge (cession imminente de Distrigaz, évolution de l’actionnariat de Fluxys…). Pour Electrabel, il n’y aura visiblement d’accord sur rien tant qu’il n’y aura pas d’accord sur tout.
Pour le ministre Magnette, ce prélèvement de 250 millions est un juste retour pour l’amortissement accéléré des centrales nucléaires payé par le consommateur belge. Dans la notification budgétaire, ce lien avec le nucléaire n’apparaît pourtant nulle part, certains partenaires gouvernementaux s’y étant opposé. Il apparaît par contre implicitement puisque seuls les électriciens qui ont du nucléaire dans leur parc belge sont concernés par le versement de ces 250 millions, soit Electrabel et SPE – Luminus. La contribution devrait être répartie au pro rata du pourcentage de production (240 millions d’euros pour Electrabel et 10 millions pour SPE-Luminus).
Cette contribution qualifiée de « volontaire » sera-t-elle récurrente ? Et si oui, la somme restera-t-elle fixe chaque année ? Cela n’apparaît pas non plus clairement dans le texte de la notification budgétaire, où l’on se contente de dire que « le montant est fixé à 250 millions pour 2008 ». « Cette formulation indique que la contribution ne se limitera pas à 2008 mais que la somme pourra varier », estime Paul Magnette. Version à nouveau infirmée par Electrabel qui « précise qu’aucune disposition n’a été examinée pour les exercices budgétaires ultérieurs ».
Enfin, l’affectation des 250 millions n’a pas encore été décidée. Paul Magnette voudrait que cette somme finance des initiatives visant à réduire la consommation d’énergie et/ou à encourager les énergies renouvelables.

Zaventem vendra ses terrains aux néerlandophones

Le conseil communal de Zaventem a voté ce lundi soir, 22 voix contre 6 – soit l'ensemble des conseillers de l'Union francophone (UF) –, l'application d'un règlement prévoyant que les terrains communaux ne pourront plus être vendus qu'à des candidats connaissant le néerlandais ou s'engageant à l'apprendre.


Les six élus francophones, minoritaires au conseil communal, ont voté contre cette mesure, non sans avoir préalablement réclamé des explications complémentaires.
L'échevin du Logement et député régional flamand Eric Van Rompuy avait pourtant expliqué que de toutes façons, « tous les candidats » à l'achat de la soixantaine de terrains mis en vente « remplissaient ce critère de langue ».
Mais le conseiller communal FDF Patrick Van Cauwenberghe (UF) a estimé que le règlement n'en était pas moins « tout à fait discriminatoire » et constate une escalade dans le flamingantisme. Une quinzaine de militants du Taal Aktie Komitee (TAK) a applaudi au contraire cette décision. Dans la salle du conseil, ils agitaient des pancartes aux couleurs jaune et noire de la Flandre, avec le slogan : « Le Brabant flamand n'est pas à vendre ». Ces militants ont également toussé, tapé du pied et fait grincer leurs chaises à chaque fois qu'un élu francophone tentait d'interpeller le bourgmestre de la commune, Francis Vermeiren.
« Non seulement ce règlement raciste souille la démocratie, mais la présence d'extrémistes du TAK (…) montre que ces énergumènes ne tolèrent même plus la présence francophone dans une entité de la périphérie bruxelloise où une forte minorité francophone est implantée depuis de très longues années », regrette Patrick Van Cauwenberghe.
Ce règlement contesté, qui date de 2006, est au coeur de la crise politique qui divise francophones et néerlandophones depuis un an.
Approuvé par les autorités régionales flamandes, il prévoit que pour obtenir à bon prix un de ces terrains, il faut d'abord un lien avec la commune, par exemple y habiter. Il faut aussi déclarer que l'on parle le néerlandais, ou que l'on est prêt à l'apprendre.
Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale de l'ONU avait critiqué en mars ce règlement communal, en même temps qu'un autre règlement flamand, tout comme il avait épinglé un règlement régional flamand limitant l'attribution de logements sociaux aux seules personnes néerlandophones.
La Commission européenne s'est elle aussi récemment inquiétée de la nature potentiellement discriminatoire du règlement de Zaventem, et a demandé des « clarifications » pour vérifier qu'il ne violait pas la législation européenne anti-discriminations.
Le bourgmestre Vermeiren a promis lundi qu'il répondrait « avec des arguments juridiques » aux interrogations de l'exécutif européen.
Quant à Eric Van Rompuy, il a lui balayé les critiques.
« Dans ce dossier, il n'y a pas de discrimination selon la nationalité. Il faut juste démontrer qu'on est prêt à parler ou à apprendre la langue », a-t-il expliqué en marge du conseil communal. Le problème, a-t-il ajouté, c'est simplement que « les francophones n'acceptent pas qu'en Flandre, la langue, c'est le néerlandais ».

26 mai 2008

L’internet belge est trop cher

La Belgique se situe tout en bas du tableau en matière de tarifs internet. L’offre des fournisseurs d’accès en Belgique est quasiment deux fois plus chère que l’offre la moins chère au niveau européen.
C’est ce que révèle une étude de Test-Achats présentée ce lundi et qui compare plus de 120 offres commerciales dans huit pays européens en fonction de quatre profils types d’utilisateurs.
Selon Test-Achats, la Belgique n’est pas concurrentielle face aux autres pays d’Europe et l’Etat, actionnaire principal de Belgacom ainsi que la faible présence de ligne dégroupée font partie des raisons qui expliquent ce manque de compétitivité des offres belges.
La Belgique est en outre, l’un des deux derniers pays d’Europe à imposer des limites en volume de téléchargement tout en surfacturant les dépassements. Alors qu’elle faisait partie des pionniers de l’Internet au début des années 2000, la Belgique se retrouve aujourd’hui tout en bas de l’échelle, que ce soit au niveau des prix ou de l’aspect technique.
Il semble également que l’on assiste, chez les deux opérateurs belges les plus puissants, Telenet et Belgacom, à une stagnation voire une augmentation mais aussi, selon l’organisation de protection des consommateurs, à un mimétisme des tarifs pratiqués.
Selon Test-Achats, c’est l’absence de concurrence et de transparence qui pénalise le consommateur belge. « Il y a un manque de volonté politique en matière de régulation. L’Etat est lui-même actionnaire majoritaire de Belgacom, il y a conflit d’intérêts », explique Jean-Philippe Ducart, porte-parole de l’association de consommateurs.
Afin d’améliorer le marché Internet en Belgique, Test-Achats a également avancé une liste d’exigences en termes de structure de marché et de transparence. Parmi celles-ci, figurent la diminution progressive de la part de l’Etat dans Belgacom, une plus grande indépendance du régulateur du secteur, l’IBPT (Institut Belge des Postes et des Télécommunications) ainsi que l’augmentation de ses effectifs et du soutien financier mais aussi la nécessité d’imposer une fiche d’information standardisée pour « palier le manque d’informations qui existe dans le chef du consommateur », ajoute Jean-Philippe Ducart.
Pour permettre aux usagers de l’Internet de rechercher la formule la plus « light » possible, Test-Achats ouvre son simulateur de tarifs Internet à tous, avec un module de calcul selon la vitesse et le volume mensuel souhaités, via le site www.test-achats.be.
Par ailleurs, le ministre pour l’Entreprise et la Simplification, Vincent Van Quickenborne (Open VLD) a fait savoir lundi, par voie de communiqué, qu’il « est satisfait que les conclusions de la nouvelle étude de Test-Achats confirment ses postulats » et qu’il « souhaite plus de concurrence sur le marché de la large bande, plus de transparence sur les tarifs de gros entre les opérateurs et les fournisseurs d’accès Internet et plus d’investissements dans les nouvelles technologies ». Il préconise en outre l’Internet plus rapide (jusqu’à 20 Mbit/s grâce à l’ADSL2+) disponible pour tous les opérateurs alternatifs à partir du 1er juillet 2008.

Watermael-Boitsfort perd une échevine flamande et 300.000 euros

L'échevine Groen! de Watermael-Boitsfort, Annemie Vermeylen, a décidé à la fin de la semaine dernière de démissionner de son mandat au sein du collège échevinal pour des raisons personnelles et professionnelles.Elle continuera de siéger au conseil communal et au conseil de police au nom du groupe Ecolo-Groen!. Son départ privera la commune d'un montant de quelque 300.000 euros de dotation du Fonds des communes accordée aux municipalités bruxelloises qui ont en leur sein au moins un échevin néerlandophone.Annemie Vermeylen était déjà échevine sous la précédente législature. Elle gérait l'Energie, le Logement, la Propreté publique, l'Environnement, les Espaces verts et la Mobilité.

Robert Wagner renvoyé en correctionnelle

La chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Mons a décidé jeudi de renvoyer Robert Wagner en correctionnelle, confirmant ainsi une décision prise par la chambre du conseil de Charleroi le 5 octobre 2007, a-t-on appris à bonne source.Cet ancien transporteur reconverti dans l'immobilier, proche deJean-Claude Van Cauwenberghe, est soupçonné d'avoir détourné 855.000 euros de subsides, octroyés en 1997 à l'une de ses sociétés, "Charleroi Découpe".En 2001, l'administration avait réclamé le remboursement de la somme, la société de M.Wagner ne répondant plus à certains critères en matière d'emploi et d'investissements. Le dossier a ensuite été gelé durant cinq ans.Robert Wagner est inculpé de fraude aux subventions, d'escroquerie,faux et usage de faux ainsi que de corruption. Un haut fonctionnaire est également poursuivi pour corruption dans le cadre de ce dossier.

ENI s’offre Distrigaz, EDF obtient SPE-Luminus

Suez et Gaz de France ont choisi. Le premier devrait céder son gazier, Distrigaz, à l’italien ENI, tandis que le second vendrait sa participation (25,5 %) dans le capital du deuxième électricien belge SPE, plus connu sous la marque commerciale Luminus, au géant français EDF.

Ces deux transactions s’inscrivent dans la perspective de la fusion de Suez et de Gaz de France. La Commission européenne a en effet subordonné le mariage de la maison mère d’Electrabel et du gazier public français à ces deux cessions.
Dans des communiqués publiés en fin de journée ce samedi, Suez et Gaz de France ont dévoilé leurs choix concernant la cession, exigée par la Commission européenne, de leurs actifs belges. Côté Suez, trois candidats restaient en lice pour Distrigaz : l’allemand E.on, le français EDF et l’italien ENI. Ce dernier l’a emporté. « Un processus de cession a été engagé en novembre 2007 et a conduit, après plusieurs étapes, à des négociations avec trois candidats industriels qui ont remis pour le 23 mai leurs meilleures offres fermes. Au terme de ce processus concurrentiel et ouvert, Suez a décidé d’entrer en négociation exclusive avec l’ENI, candidat ayant offert le prix le plus élevé pour Distrigaz. Cette période d’exclusivité, conférée jusqu’au 29 mai 2008, doit permettre de procéder à des vérifications ultimes de la part de l’ENI. SUEZ et l’ENI se sont fixé pour objectif de parvenir à la signature d’un accord définitif de vente au plus tard le 29 mai 2008, dont la réalisation sera sous condition suspensive de la fusion entre SUEZ et Gaz de France, du non-exercice du droit de préemption de Publigaz (holding public belge qui détient 31,25 % dans Distrigaz, NDLR) et de l’agrément de l’acquéreur par la Commission européenne.Par ailleurs, et conformément aux objectifs annoncés, SUEZ est entré en négociation avec l’ENI en vue de l’acquisition d’un ensemble d’actifs
énergétiques. »
Côté Gaz de France, deux candidats restaient en lice pour le rachat de la part (25,5 %) dans SPE-Luminus. « Au terme d’un processus concurrentiel, Gaz de France est entré en négociation exclusive avec EDF pour la cession de sa participation dans Segebel. Segebel, dont les actionnaires sont Gaz de France et Centrica à parts égales, détient 51 % du capital de SPE. SPE est la deuxième entreprise d’électricité en Belgique avec un parc de production de 1 650 MW représentant environ 10 % de la totalité de la production d’électricité en Belgique. SPE dessert environ 1,1 million de clients en électricité et en gaz », indique Gaz de France.

Di Rupo met la participation du PS en jeu

« Il faut des mesures sociales concrètes au 15 juillet »

LE PRÉSIDENT DU PS ELIO DI RUPO défend la présence de son parti au gouvernement, mais il la remet en jeu : le 15 juillet, tout peut basculer…

« Les gauches en Europe ne sont pas damnées, mais, au contraire, à la veille d’un retour massif. »
ENTRETIEN
Par un samedi à midi baigné d'un soleil doux, au cœur de sa ville, Mons, à l'une de ses tables préférées, italienne, à deux pas de la Grand-Place, Elio Di Rupo n'est pas moins tendu, agacé de la tournure des événements au fédéral, et « furieux », dit-il, de voir « comment on attaque le PS »…
Le super-conseil des ministres de vendredi n'a pas débouché sur des grandes décisions socio-économiques. Que fait le PS dans ce gouvernement ?
Un : ce n'est pas nous qui avons voulu y aller, on nous a appelés. Deux : on – Verhofstadt – nous a appelés après six mois de chaos. En novembre 2007, le pays était dans l'angoisse. Trois : à l'exécutif, on peut faire avancer les choses plus rapidement qu'à partir du Parlement, même si, là, le verbe est plus fort. Enfin, ce gouvernement n'a pas pour unique mission de s'occuper de réformes institutionnelles, mais de réformes sociales. C'est notre exigence.
Le 15 juillet, date à laquelle est attendue la nouvelle « déclaration » gouvernementale d'Yves Leterme, c'est une deadline ?
Un moment extrêmement important. Nous voulons des perspectives concrètes
.
L'idée s'est répandue que le PS « s'accroche » au pouvoir…
C'est vous qui le dites ! Il faut arrêter d'attaquer le PS d'une manière injustifiée. Donnez-moi un exemple ! Qu'est-ce que ça veut dire ? On nous a appelés. Nos ministres travaillent. En quoi s'accrocherait-on ?
Appelés, n'étiez-vous pas en mesure d'imposer plus vite les réformes sociales ?
Nous sommes un des cinq partis de la majorité, et dans l'accord de gouvernement, nous avons inscrit ce que nous avons cru devoir inscrire.
Votre choix de la participation ne fut donc pas une erreur ? Pas de regret ?
Non. Je suis toujours assez estomaqué. Pourquoi ne posez-vous pas la même question aux libéraux ? Au CDH ?
Eux sont sortis des législatives avec une image de gagnants.
L'image, c'est celle qu'ils ont voulu se donner et que vous leur donnez. Si le gouvernement devient une affaire virtuelle, écrivez-le.
Mais il y a l'image d'un gouvernement au centre droit, avec un PS en particip-opposition…
… On n'en est que plus indispensables ! Cette manière de nous harceler sans cesse est insupportable. Alors qu'on fait l'effort de gouverner dans des conditions difficiles, et qu'on n'est pas dans le confort de l'opposition, je sens comme un acharnement.
Pourquoi ?
L'air du temps.
Des critiques viennent de vos propres rangs, de la FGTB, où se loge un électorat de gauche, qui pourrait vous être favorable…
On ne retient qu'une phrase du discours d'Anne Demelenne (secrétaire générale de la FGTB, NDLR) au 1er Mai, parce que cela arrange ceux qui veulent être dans le camp des détracteurs du PS. Alors que ce qu'elle a dit globalement n'a rien à voir avec notre parti. Du reste, que la FGTB porte des jugements critiques sur le PS, cela ne me heurte pas.
Donc vous ne considérez pas que la FGTB vous dit en gros : « Sortez de ce gouvernement. »
Je ne l'ai pas entendu. D'ailleurs, que la FGTB le souhaite ou pas, elle serait encore en droit de souhaiter ce qu'elle veut. Mais ce n'est pas elle qui fait la loi au PS et ce n'est pas le PS qui fait la loi à la FGTB ; fort heureusement.
Leurs critiques sont injustifiées ?
Mais lesquelles ? Sur des points du passé, comme le pacte des générations, la FGTB garde des inquiétudes. On en a discuté.
Ils visent aussi l'activation
des chômeurs de plus de 50 ans, l'introduction prévue de l'épargne-temps.
Ces critiques, on les a entendues, et on a répondu. La plupart des problèmes difficiles, nous les mettons à l'étude à la concertation sociale patrons-syndicats.
Quelles mesures sociales voulez-vous pour le 15 juillet ?
Nous travaillons sur la tarification de l'énergie, pour les personnes en difficulté ; je vois aussi la simplification des plans d'embauche, la hausse des salaires (via les prestations sociales comme par le biais fiscal), y compris du salaire minimum, ou encore le treizième mois pour les allocations familiales. Voilà quelques exemples. Il faut un début d'exécution, des mesures concrètes.
Sinon ?
Cela posera un problème.
C'est quoi « un problème » ?
Il faudrait discuter avec les partenaires. Et à l'intérieur du PS.
De votre participation ?
Du rôle de ce gouvernement…
… Vous n'êtes pas prêt à mettre votre participation en jeu ?
Si ! On pourrait aller jusqu'à mettre en cause notre participation. En congrès du parti.
En tout cas, pour l'institutionnel, c'est mal parti au fédéral. BHV… On peut répondre à la Cour constitutionnelle par d'autres mécanismes que le splitsing. Et si les partis flamands maintiennent leur exigence, de toute façon, la scission ne pourra pas être pure et simple. Les francophones ont des raisons de géostratégie.
« Géostratégie », carrément…
Oui. Voici mon raisonnement… Les francophones autour de Bruxelles ont trois types de droits liés aux personnes : un droit électoral, leur permettant de voter pour des personnalités bruxelloises ; ils peuvent être jugés en français en justice ; enfin, il y a les facilités dans six communes. Ces trois types de droits constituent comme des ponts, qui enjambent la frontière linguistique, signifiant qu'elle n'est pas une frontière d'État. Toute la stratégie des responsables politiques flamands est de faire sauter ces ponts l'un après l'autre, afin d'isoler Bruxelles en Flandre, et d'affirmer la frontière linguistique comme une frontière d'État potentiellement. Ce schéma, nous n'en voulons pas. Il ne passera pas.
Et si la Flandre fait le pas de l'autonomie ?
Alors, notre réponse sera d'unir Bruxelles et la Wallonie. On trouvera bien sûr une solution pour la minorité flamande de Bruxelles, de 100.000 personnes environ. Notre cadre sera celui d'une fédération francophone.
Avez-vous fait votre deuil d'un nouveau compromis à la belge ?
Le pire ne se produit pas nécessairement et le meilleur se fait parfois attendre.
Quand vous parlez de tout cela à Yves Leterme, que dit-il ?
A titre individuel, il est favorable à un compromis raisonnable. Mais il est dans un cartel, le CD&V/N-VA. Où il doit y avoir une discussion pour déterminer ce qu'ils veulent. Les partenaires de gouvernement doivent savoir à quoi s'en tenir, y voir clair dans les prochaines semaines.
Est-ce électoralement risqué pour le PS de rester dans un gouvernement comme celui-ci ?
Vous savez, les prévisions… Sous la législature Verhofstadt, nos ministres avaient accompli un travail remarquable, de l'avis de tous, mais il y a eu les « affaires » de Charleroi : 17 minutes de JT à quelques jours du scrutin, etc. Des choses excessives qui ont eu un dur impact dans l'isoloir.
La « gauche » en Europe ne
connaît-elle pas un problème plus profond, culturel ?
Les gauches ne sont pas damnées, mais à la veille d'un retour massif. Nous entrons dans une phase historique où les pouvoirs publics seront appelés à rejouer un rôle important, et où la question sociale dominera. Cela donne tout leur sens aux partis de gauche, socialistes singulièrement.

Nominations politiques : « Quelle honte, ces attaques ! »
Vous êtes, dites-vous, très énervé de voir le PS accusé ici et là d’être parmi tous « le parti des nominations »…
Car ce qui se dit aujourd’hui est un scandale ! A la Région wallonne, sous le précédent gouvernement, il y avait un ministre de la Fonction publique (Charles Michel, NDLR…) qui voulait lui-même faire la composition des jurys Selor… Nous, nous avons laissé le jury Selor agir absolument. Il est composé de professeurs d’université, de fonctionnaires, avec « des » couleurs politiques pour certains de ceux-ci. Des examens se font à l’aveugle au premier stade de la sélection, c’est-à-dire qu’on ne connaît pas le candidat, on ne sait pas qui il est.
De quoi parle-t-on ? Au fédéral, on a le chef de cabinet du ministre des Finances, devenu notamment directeur de la Banque nationale ; le patron de l’administration des Finances vient lui aussi de l’entourage du ministre des Finances ; idem à la Commission bancaire et financière, à l’Agence des médicaments, j’en passe. Bien. Voilà des libéraux. Et alors ? Vous ne m’avez pas entendu dire que c’était un scandale.
Aujourd’hui, derrière certains articles, on identifie bien quelques personnes qui n’ont pas réussi les examens, éliminées à l’unanimité des membres du jury !
Pour le reste, oui, il y a des socialistes, des gens de gauche, qui ont la carrure de commis de l’Etat, qui ont réussi des examens après avoir travaillé âprement au sein de cabinets ministériels, où ils ont acquis une expertise forte. On salit des gens sérieux, qui ont passé les examens, toutes les procédures, qui ont réussi souvent à l’unanimité des membres du jury !, et qui ont été validés par les parlements ! Alors, ce seraient des voyous ? Les procédures seraient viciées ? Il faut arrêter. Les procédures sont indépendantes !
Vous l’affirmez ?
Comment cela, je l’affirme ? Mais c’est un fait. Renseignez-vous. Ce qui est scandaleux, c’est insinuer le contraire. Toutes ces attaques politiciennes… Quand un libéral dit quelque chose, c’est vrai ?
Ils veulent une commission d’enquête.
Ils feront ce qu’ils voudront.
Certains suivent au CDH…
Joëlle Milquet a la responsabilité de son parti jusqu’à nouvel ordre. Tout cela est honteux. Prenez un examen demain à la RTBF : plusieurs journalistes du Soir réussissent, on va dire que c’est un scandale, qu’il y a manipulation, qu’il y a un problème parce qu’ils viennent du Soir ?

24 mai 2008

A.V. logements, non-néerlandophones s'abstenir

Les exigences de Vilvorde vont bien au-delà de celles du déjà contesté wooncode.
Pas plus tard que cette semaine, le ministre-Président flamand Kris Peeters (CD & V) s'est irrité des dégâts infligés à l'image de la Flandre à l'étranger par les recours francophones contre la politique de flamandisation de la périphérie. Mais manifestement, les dommages en question n'empêchent pas d'autres CD & V de dormir. Par exemple, Marc Van Asch, bourgmestre de Vilvorde et successeur de l'ex-Premier ministre Jean-Luc Dehaene depuis le 1er août.
Sa commune vient de décider de mettre en vente 15 habitations avec des critères "de revenu, de propriété et de langue". Il s'agit de logements modestes, 14 d'entre eux étant mis en vente à moins de 100000 euros. Les candidats acheteurs doivent gagner moins de 35750 euros (davantage s'il ne s'agit pas de personnes isolées), ne pas être propriétaires ni usufruitiers d'un terrain ou d'un logement et... maîtriser le néerlandais.
Comme dans le cas du wooncode, il faut soit disposer d'un diplôme d'une institution d'enseignement néerlandophone, soit passer un test de langues auprès d'une "Maison du néerlandais". Mais ici, en cas d'échec au test, le candidat acheteur se verra refuser le droit d'acquérir le logement (alors que le wooncode ne prévoit que l'obligation de s'engager à suivre un cours de néerlandais) et ce critère linguistique vaut ici également pour le conjoint ou le cohabitant légal. Autrement dit, le Flamand de souche qui a craqué pour une belle Italienne fraîchement débarquée en Belgique est prié d'aller habiter ailleurs.
Vous êtes francophone parfait bilingue, marié à une Flamande et vous voulez vous installer à Vilvorde ? Ce n'est pas encore gagné, car le premier critère d'attribution des logements, c'est la durée de séjour dans la ville. Pour les moins de 36 ans, la durée de séjour des parents est également prise en compte.
Avis aux amateurs : les candidatures peuvent être introduites jusqu'au 12 septembre...

22 mai 2008

Enquête européenne contre le gazier français

La Commission européenne a annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête formelle contre le groupe gazier français GDF, soupçonné de pratiques anticoncurrentielles.

« L’enquête de la Commission se concentre sur des comportements qui pourraient avoir empêché ou restreint la concurrence sur les marchés de fourniture de gaz naturel en France », a indiqué l’exécutif européen dans un communiqué.
Le porte-parole de la Commission pour les questions de concurrence, Jonathan Todd, a évoqué « des suspicions que GDF aurait agi pour restreindre les importations de gaz naturel en France ».
Il a cité « une réservation à long terme de capacités sur le transport de gaz », des « accords sur les importations » ainsi que « des indications qu’il y avait un sous-investissement délibéré » de GDF dans les infrastructures d’importation de gaz naturel. Ce dernier « pourrait constituer un abus de position dominante ».
La Commission a précisé agir de sa propre initiative, suite à une enquête précédente sur tout le secteur européen de l’énergie et à des informations trouvées lors de perquisitions en 2006 chez GDF.
Ces perquisitions avaient déjà mené Bruxelles à ouvrir l’année dernière une autre enquête contre GDF et le numéro un allemand de l’énergie E.ON, soupçonnés de s’être partagés les marchés pour la livraison de gaz naturel transitant via le gazoduc Megal. Ce dernier, détenu par les deux groupes, achemine le gaz russe en France en traversant l’Allemagne.
E.ON et GDF se seraient engagés mutuellement à rester à l’écart du marché national de l’autre. L’enquête « est toujours en cours » selon la Commission.
L’annonce de la nouvelle enquête contre GDF intervient alors que les pays européens sont en pleines négociations sur une solution alternative au démantèlement des géants européens de l’énergie proposé initialement par la Commission, avec l’objectif d’un compromis avant une réunion des ministres européens de l’énergie le 6 juin.
Huit pays, dont la France et l’Allemagne, s’étaient opposés au plan initialement proposé par Bruxelles, qui voulait obliger E.ON, EDF, GDF et autres ENI à vendre ou louer leurs gazoducs et lignes à haute tension.
Le porte-parole de la Commission a assuré qu’il n’y avait « absolument pas de lien » entre l’annonce de l’enquête contre GDF et la réunion du 6 juin.
Mais fin février, la commissaire européenne à la Concurrence Neelie Kroes avait déjà paru torpiller les efforts des pays opposés au démantèlement.
Elle avait en effet annoncé qu’E.ON était prêt à vendre son réseau d’électricité, le jour même d’une réunion à Bruxelles des ministres européens de l’énergie où Français et Allemands tentaient de convaincre leurs collègues d’une solution alternative. Aucun accord n’avait été trouvé.

Wallonie picarde en chantier : Une région derrière le nom

La Wallonie picarde en chantier (I)

UN VÉRITABLE plan marketing est lancé pour que la Walpic devienne une réalité tant en interne qu'en externe.
Pour être connue, la Wallonie picarde doit se vendre. A l'heure de la communication à outrance, la stratégie doit être étudiée et parfaitement maîtrisée pour arriver à l'objectif final : véhiculer l'image d'un territoire unique, fort et cohérent tant au sein de la population et des acteurs institutionnels qu'à l'extérieur.
Les membres du conseil de développement ont bien saisi l'importance de cette étape et ont décidé de lancer un plan marketing digne de ce nom. Une mission prise en charge pour l'heure par l'intercommunale Ideta qui a travaillé avec un bureau spécialisé pour lancer les prémisses d'une véritable campagne de promotion de la Wallonie picarde. Plusieurs outils ont déjà été mis en œuvre et d'autres suivront au fur et à mesure que le travail de communication montera en puissance. « Notre premier moyen de promotion est ce nouveau nom, Wallonie picarde, explique Alexandre Valée, chargé de communication chez Ideta. Le choix du vocable sera toujours contesté et le fait qu'il ait été apporté par Rudy Demotte lui conférera toujours une connotation politique. Mais désormais, ce nom commence à percoler et le débat s'éteint progressivement. Tous ont compris qu'il s'agissait bien plus qu'une question de vocabulaire. »

Désormais, il faut convaincre le grand public d'intégrer l'appellation et surtout de comprendre à quoi il correspond. « Il faut persuader les habitants de la région que derrière le terme Wallonie picarde, il y a un moteur de développement qui s'est mis en marche et que tous peuvent en être les acteurs. »

Un logo et un slogan
La Wallonie picarde doit envahir les oreilles et capter l'attention. Pour cela, elle s'est dotée depuis janvier d'un logo et d'un slogan : « du cœur et du talent ». « Le logo apparaîtra progressivement dans l'univers visuel des gens. Par exemple, les deux intercommunales de développement économique envisagent une signalétique commune pour les accès aux zones d'activités économiques de Wallonie picarde. » De l'affichage routier aux papiers à en-tête des institutions en passant par divers produits marketing, les possibilités d'utiliser ce logo sont multiples et variées.
Mais à côté des outils techniques, la Walpic mise aussi sur son capital humain pour se faire connaître. Ainsi, le 16 mai, une charte d'ambassadeur sera proposée à la signature des membres du conseil de développement. Ces propagandistes d'un genre nouveau auront pour mission de faire connaître la région et ses atouts partout où elle peut l'être. Dans le même ordre d'idées, des personnes-relais seront choisies dans les régions voisines (Lille, Flandre, Bruxelles mais aussi les Pays-Bas ou le Kent) pour intensifier les échanges et même intéresser d'éventuels investisseurs.
Une communication vers l'extérieur qui utilise comme premier vecteur, le tourisme. Les deux Maisons du Tourisme (Tournaisis et Picardie) travaillent d'ailleurs main dans la main pour véhiculer l'image d'un territoire unique et ce, à travers la participation commune à des salons ou via l'édition de brochures.
Pour le conseil de développement, c'est sûr : la Wallonie picarde peut se différencier des autres régions européennes par la qualité de ses atouts territoriaux, qu'il s'agisse de son patrimoine, de ses paysages, de ses zones d'implantations économiques, de son équipement ou de ses acteurs. Alors autant le faire savoir et pour cela, tous les moyens sont bons. Mais une coordination des initiatives est indispensable pour éviter qu'elles ne partent dans tous les sens et ne dévient de leurs objectifs initiaux : rendre la population fière de participer au développement de son territoire, favoriser la consommation touristique et rendre la Wallonie picarde la plus séduisante possible aux yeux des investisseurs, des entreprises et même de ses futurs habitants.

Marie Arena rejette l'analyse d'Ecolo en bloc

La ministre rejette enfin l'accusation selon laquelle le PS n'a pas veillé à alimenter le fonds de vieillissement. Ce fonds est aujourd'hui pourvu de 16 milliards d'euros, par le fait de gouvernements dans lesquels siégaient les socialistes.
1 pensionné sur 4 sous le seuil de pauvreté
La ministre des Pensions, Marie Arena, a fait savoir mercredi que des avancées en matière de pension figurent à l'ordre du jour du conseil des ministres de vendredi, notamment l'augmentation de la Garantie de Revenu aux Personnes Agées (GRAPA) et des pensions minimum.
Mme Arena tenait de la sorte à réagir aux propos tenus par le député Georges Gilkinet (Ecolo) dans les colonnes du quotidien "Vers l'Avenir". Selon les Verts, un million de pensionnés perçoivent aujourd'hui une pension inférieure à 1.000 euros et se trouvent donc en dessous du seuil de pauvreté.
Les mesures qui seront prises vendredi ne sont qu'un premier pas, ajoute la ministre socialiste. Au cours de la législature, il est prévu d'augmenter le taux de remplacement des nouvelles pensions et d'augmenter de façon substantielle les pensions existantes.
Mme Arena rappelle en outre que sur les 300 millions de marges dégagées pour des politiques nouvelles dans le budget 2008, 100 millions sont réservées aux pensions. "Ce n'est pas rien vu le contexte budgétaire actuel", souligne-t-elle. La ministre conteste en outre le calcul opéré par Ecolo. Le seuil du risque de pauvreté ne prend pas en compte un certain nombre d'éléments, comme la possession d'une habitation ou le fait d'avoir reçu un capital au titre de pension. Qui plus est, si la pauvreté est mesurée en comptabilisant le nombre de bénéficiaires du GRAPA, on se situe aux environs de 100.000 personnes. "On est donc loin d'un pensionné sur quatre sous le seuil de pauvreté", dit Mme Arena, rappelant qu'il y a aujourd'hui 2.300.000 pensionnés en Belgique.
La ministre conteste également le calcul selon lequel la pension moyenne des femmes est de 459 euros. Quant à la suppression de la cotisation de solidarité, Mme Arena fait remarquer qu'il s'agissait d'une cotisation injuste car elle ne touche que les pensionnés et que son démantèlement s'applique en priorité aux pensionnés qui ont les plus petits revenus.
La ministre rejette enfin l'accusation selon laquelle le PS n'a pas veillé à alimenter le fonds de vieillissement. Ce fonds est aujourd'hui pourvu de 16 milliards d'euros, par le fait de gouvernements dans lesquels siégaient les socialistes. Si 2007 a été une année perdue, c'est en raison des longueurs de la négociation de l'orange bleue, "où, comme tout le monde le sait, le PS n'était pas partie prenante".

14.250 emplois vacants sur le marché des TIC

Alors que 6.500 nouveaux emplois pour informaticiens ont été créés en Belgique durant l’année écoulée, on dénombre toujours actuellement 14.250 emplois vacants sur le marché de l’emploi des TIC (Technologies de l’information et de la communication), a annoncé Agoria, la fédération de l’industrie technologique. Les profils les plus recherchés sont ceux d’ICT Business analyst & consultant, ICT Infrastructure analyst & architect, System developer, ICT Project manager, et System Software & Application software developer.

11.000 m2 à bâtir, soumis aux obligations linguistiques

Le conseil de communal de Vilvorde a adopté au début de la semaine un nouveau réglement communal portant sur la mise en vente d'une parcelle de terrain communal de 11.000 m2 à des promoteurs immobiliers, soumis à une autorisation de bâtir et qui auront l'obligation dans les deux ans d'y construire des immeubles à appartements.
Selon le FDF, qui l'a déploré jeudi, la vente sera conditionnée par l'obligation de connaissance du néerlandais de l'acheteur potentiel. Il s'agit du même processus que celui déjà en vigueur pour les habitations sociales à Vilvorde sous le contrôle et l'accord préalable du Collège des bourgmestre et échevins de Vilvorde, a estimé le Front Démocratique des Francophones.
Le promoteur ne pourra retenir que des acheteurs "capables de mener une vie communautaire en néerlandais dans une ville flamande", ce qui ouvre la porte "à toutes les discriminations possibles et imaginables", a encore commenté la section locale du FDF, parlant de " déni de démocratie et de racisme". Ce nouveau règlement a été approuvé à l'unanimité de tous les conseillers communaux flamands de Vilvorde.

"Q" : si on me laisse faire...

Vincent Van Quickenborne monte à l'assaut avant la réunion de ce vendredi : "Il faut plus de concurrence !", martèle le ministre de l'Economie. "Il y a beaucoup trop de fonctionnaires dans ce pays".
N'attendez rien de ce super-conseil
Une économie belge en petite forme
Les écologistes seront-ils invités aux négociations?
Vincent Van Quickenborne - dites "Q" - est sur le pied de guerre. A la veille d'un "super" Conseil des ministres dédié au socio-économique, le ministre de l'Economie aligne les priorités de l'Open VLD. Chaud devant.
Alors, on utilisait un iPhone piraté, M. le ministre des Télécommunications...
Je vous réponds non ! Il y a un jugement de la Cour correctionnelle de Namur de 2004 qui stipule que l'acte de "désimlocker" un GSM n'est pas du piratage et n'a donc rien d'illégal. Si je suis un pirate, alors il y en a partout, et aussi chez les journalistes. J'adore les nouvelles technologies : l'iPhone a beaucoup de potentiel : je l'utilise.
Qu'allez vous proposer, vendredi, lors du Conseil des ministres ?
Plus de concurrence, plus de transparence et moins de bureaucratie. A court terme, je propose trois mesures. D'abord, au niveau de la concurrence, on va renforcer l'autorité belge en augmentant le nombre de personnes qui travaillent au parquet auprès des gens qui s'occupent de la concurrence. Ce conseil de la concurrence est hyperactif et mérite un soutien : les perquisitions récentes chez les producteurs de farine et de chocolat l'ont démontré. Je pense qu'il faut garantir une concurrence loyale en Belgique. Secundo, on va avancer sur le protocole de Londres. C'est un protocole qui stipule qu'il ne faudra plus traduire les brevets qui ont été demandés en anglais.
Vous allez également proposer l'installation d'un observatoire des prix. A quoi va-t-il servir ?
Un observatoire des prix va être mis en place : nous voulons pouvoir disposer d'une analyse correcte des prix. On veut combattre la concurrence déloyale, les ententes de prix entre producteurs. On doit disposer d'un instrument qui puisse nous aider dans ce combat contre la concurrence déloyale.
Quelles priorités s'est fixées Vincent Van Quickenborne comme ministre de l'Economie ?
On va devoir moderniser la loi sur les pratiques commerciales et transposer la directive Bolkestein sur la libéralisation des services.
Il faut aussi appliquer la libéralisation du service postal...
Oui, il faut transposer la directive européenne avant 2011...
N'est-ce pas Inge Vervotte qui a la tutelle sur les entreprises publiques ?
Non, la régulation de la Poste, c'est ma compétence. Mais on se concertera. Il n'y a pas à sortir de là : on transposera la directive européenne, ce qui favorisera la concurrence entre les opérateurs postaux. Il faut un équilibre entre la paix sociale et une nouvelle ouverture à la concurrence.
En matière d'Internet et de téléphonie, jugez-vous la concurrence suffisante ?
Non ! On va s'attaquer au prix élevé de l'Internet et de la téléphonie mobile. En Flandre, on a un duopole de facto entre Telenet et Belgacom. En Wallonie, on a encore moins de compétition qu'en Flandre et qu'à Bruxelles. Conséquence : des prix de l'Internet à haut-débit très élevés. Il faudrait éventuellement favoriser l'arrivée d'un troisième opérateur. Pour la téléphonie mobile, trois opérateurs existent - Mobistar, Base et Proximus. Depuis quelques jours, Telenet s'est montré intéressé, c'est une bonne chose, ils vont probablement acheter une quatrième licence. J'y suis favorable. Avec quatre opérateurs sur le marché du mobile, on va voir les prix baisser.
Quelles sont les exigences de l'Open VLD d'ici la mi-juillet ?
On a un gros problème en Belgique : le taux d'emploi. On est arrivé à 62 pc en 2007 grâce au pacte des générations de Verhofstadt. Mais on n'a que 34 pc de taux d'emploi chez les plus âgés, et il faudra 50 pc en 2010. L'Open VLD demande la création de 200 000 jobs au cours de cette législature.
C'est plus facile à demander qu'à faire...
Il faut veiller à ce que les chômeurs de Wallonie viennent travailler en Flandre. Moi, je viens de Courtrai, une ville où le taux de chômage est de 3 pc. A Mouscron, qui est à côté, le taux de chômage est de 17 pc. C'est incroyable. Pourquoi les Wallons ne veulent-ils pas venir travailler en Flandre ? Ce n'est pas une question de langue, puisque beaucoup de Français travaillent en Flandre ! C'est une question de volonté...
La solution : mieux contrôler les chômeurs, d'après les libéraux flamands ?
Oui. Nous voulons raccourcir le délai qui fait que les chômeurs ne s'expliquent pas sur leur situation avant un certain temps : plus d'un an avant d'être convoqué ! C'est n'importe quoi. Il faut aussi faire en sorte que les gens ne puissent plus refuser un boulot.
Quelle est votre lecture du Budget de Leterme 1 ?
Nous voulons attaquer les déficits budgétaires et dégager, en 2011, un excédent de 1,1 pc. On doit pour cela veiller aux dépenses publiques. On ne doit par exemple pas remplacer tous les fonctionnaires qui partent à la retraite. Pour trois partants, un seul remplaçant. J'applique déjà cette règle dans mon département de statistiques. Il y a trop de fonctionnaires dans ce pays. Le troisième défi pour l'Open VLD, c'est la diminution des impôts pour ceux qui travaillent.
Votre parti est-il prêt à quitter le gouvernement à la mi-juillet s'il juge ne pas avoir engrangé de points sur le socio-économique ?
Nous ne sommes pas un parti de veto...
Et qu'est ce qui vous fait croire que les autres partenaires de gouvernement, le PS par exemple, vont vous suivre dans vos demandes ?
L'Open VLD est là pour marquer des points. Le service minimum, par exemple, doit être imposé. C'est inimaginable de voir que mardi les gens qui voulaient se rendre à Bruxelles en train étaient bloqués chez eux. Nous proposons un système de trains de pointe : avec 25 pc des travailleurs de la SNCB réquisitionnés, on peut y arriver.
Le communautaire, ce n'est pas la tasse de thé des libéraux flamands ?
Il faut une réforme de l'Etat, c'est clair. Les Régions doivent disposer des instruments pour activer le marché de l'Emploi. Mais en même temps, la réforme de l'Etat ne devra pas aller en sens unique. Nous croyons à l'Etat fédéral : une circonscription fédérale est une bonne idée...
En schématisant, on peut dire que le cartel veut sa réforme communautaire, le PS sa réforme sociale et les libéraux une réforme fiscale...
Leterme doit essayer de faire ce que Verhofstadt a toujours fait : au lieu de se battre entre nous, travailler ensemble. Les demandes d'Onkelinx pour le social nous intéressent. Mais elle doit comprendre qu'on ne va pas encore aller augmenter les taxes dans ce pays. Mais ce gouvernement peut arriver à un résultat, je suis un libéral, je suis un optimiste.

Jose Happart a accepté une invitation de l'ambassadeur de Syrie

Revenant de Damas, je ne voudrais vraiment pas que cette très belle ville, calme, berceau d'une culture millénaire, siège d’un gouvernement laïque, ne soit aussi détruite par les bombes. Tous les interlocuteurs que j’ai rencontrés m'ont fait part de leurs craintes, mais surtout de leur disponibilité à participer à un règlement pacifique du conflit duMoyen-Orient, conscients qu'ils sont de nécessaires concessionsréciproques.

Suite au communiqué diffusé par le Ministre des Affaires Etrangères,M. Karel DE GUCHT hier après-midi, le Président du Parlement wallon,M. José HAPPART tient à apporter les précisions suivantes : - "Je mesuis rendu à Damas, les 18 et 19 mai, à titre individuel, accompagnéde mon Directeur de Cabinet et de mon Conseiller-Expertpour les problématiques du Moyen-Orient. Il y a quelques mois,j’avais reçu, comme cela se passe très couramment, une visite de S.E.M. l’Ambassadeur de Syrie qui n’avait pas manqué de m'inviter. J’airépondu, - à titre privé -, que j’acceptais celle-ci et que, dès quemon agenda me le permettrait, j’irais à Damas pour me rendre comptesur place de la situation. En effet, pour ma part, je crois plus audialogue qu’aux armes : seul le dialogue permet de cheminer vers lapaix ! Préalablement, je m'étais ouvert de mon déplacement en Syrieauprès du Commissaire européen, Monsieur Louis MICHEL, et j'en avaisinformé le Bureau du Parlement wallon.
J’ai gardé un très mauvais souvenir de l’échec des négociations desva-t-en-guerre américains qui, sous un motif fallacieux, ont envahil’Irak ; leur guerre tue des innocents tous les jours. Mieux vaudraitplanter des arbres plutôt que de lancer des bombes … Revenant deDamas, je ne voudrais vraiment pas que cette très belle ville, calme,berceau d'une culture millénaire, siège d’un gouvernement laïque, nesoit aussi détruite par les bombes. Tous les interlocuteurs que j’airencontrés m'ont fait part de leurs craintes, mais surtout de leurdisponibilité à participer à un règlement pacifique du conflit duMoyen-Orient, conscients qu'ils sont de nécessaires concessionsréciproques. Lors des discussions où toutes les questions, mêmesensibles, furent abordées avec franchise, je les ai encouragés àmultiplier les contacts et les invitations aux parlementaires del’ensemble des pays de l’Union européenne pour assurer un dialogue etune compréhension mutuelle favorisant la négociation et le processusde paix.
Je n’ai évidemment à aucun moment pris de position qui pourraitengager la Région, l’Etat ou l’Europe. Cela n’était pas mon rôle. Parcontre, je les ai trouvés très au fait de nos problèmesinstitutionnels et du fonctionnement de la démocratie à l’intérieurde notre Etat. Il m'était assurément très difficile de trouver desarguments démocratiques pour justifier le non respect des droitslinguistiques et culturels d'un certain nombre de citoyens deBelgique, ou de la non nomination de Bourgmestres élus.
Il me revient la fable "de la paille et de la poutre…" : Je n’aitoujours pas reçu de réponse de Monsieur DE GUCHT au courrier que jelui ai envoyé pour déplorer son attitude au Congo."
José HAPPARTPS : ce déplacement n’a pas coûté 1 € à la Région wallonne.

21 mai 2008

L'école libre meilleure que l'officielle

Alain Destexhe (MR) a comparé les résultats des élèves du réseau libre à ceux des élèves de l'officiel aux tests internationaux Pisa. Dans toutes les matières, le libre est plus performant. Le sénateur ouvre le débat et en appelle à plus d'autonomie pour tous les réseaux. Vous pourrez chattez avec lui entre 12 et 13 heures.

Le remuant sénateur MR Alain Destexhe, dont le parti lui-même a souvent du mal à canaliser le caractère franc-tireur, brise un nouveau tabou. Il s'attaque aux performances des élèves belges, dont il a comparé les résultats aux tests internationaux Pisa, selon qu'ils fréquentent une école du réseau libre (privé) ou officiel (public). Et selon lui, la comparaison donne un net avantage au libre, qui fait mieux dans toutes les matières évaluées, à savoir les mathématiques, la lecture et les sciences.
Pisa, rappelons-le, c'est ce programme qui évalue tous les trois ans depuis 2000 les acquis d'élèves de 15 ans, dans une soixantaine de pays membres de l'OCDE et associés. Le troisième cycle d'évaluation a eu lieu en 2006 et les résultats diffusés l'an dernier. Comme les fois précédentes, les performances des jeunes francophones étaient inférieures à la moyenne européenne, alors que leurs condisciples flamands flirtent avec le haut du classement.
Une analyse plus fine montre cependant, dans toutes les matières, des différences significatives entre les élèves selon le réseau qu'ils fréquentent. L'écart est flagrant en Flandre, moins creusé mais net en Communauté française. Pour permettre les comparaisons internationales, les résultats Pisa s'expriment en scores standardisés par rapport à une moyenne de 500, avec un écart type de 100. En Flandre, l'écart entre le public et le privé va de 52 points en sciences à 59 points en maths. C'est énorme, rapporté à la moyenne. Côté francophone, la différence oscille entre 11,6 (maths) et 19,5 points (lecture). Ce n'est pas rien, surtout si l'on sait que la performance moyenne est inférieure à celle de Flandre (voir tableau ci-dessous).
Une façon de dire tout haut, chiffres à l'appui, ce que certains pensent tout bas : « L'enseignement libre est meilleur que l'officiel ! » Et un pavé dans notre système, dont les eaux étaient restées assez tranquilles depuis la signature du Pacte scolaire en 1958. Les ministres de l'Education qui se sont succédé ces dernières années, de tous bords politiques, se sont toujours gardés de ranimer la flamme de la concurrence entre les réseaux.
Pourtant des comparaisons similaires existaient déjà, même si elles sont restées confidentielles. Parmi les différentes variables étudiées, Pisa classe notamment les répondants selon le réseau public ou privé auquel ils appartiennent. Et les chercheurs de l'Université de Liège chargés de coordonner les enquêtes chez nous le font également. A l'issue des tests de maths en 2003, l'équipe du Pr Dominique Lafontaine avait décelé un écart de 31,5 points entre le score moyen des élèves du libre (516) et de l'officiel (484,5).
Significatif ? Non, selon les spécialistes liégeois. Car la différence disparaît si l'on intègre la variable socioéconomique dans le calcul. Autrement dit, les meilleurs résultats du libre peuvent s'expliquer par le seul fait qu'il recrute des élèves issus de milieux plus favorisés. « Ce n'est pas par hasard s'il y a plus d'établissements en discrimination positive dans l'officiel », lâche un interlocuteur au cabinet du ministre de l'Enseignement Christian Dupont (PS). C'est pour faire évoluer cette situation qu'est né le décret inscriptions, qui entend renforcer la mixité sociale dans les écoles.
Destexhe, lui, balaie ces arguments. « Les profils socioéconomiques des élèves, potentiellement différents selon les réseaux, n'expliquent pas les différences de résultats. » Car si l'on compare les scores des élèves de la catégorie la plus représentée dans l'échantillon, à savoir ceux d'origine belge dont les parents ont un diplôme du secondaire ou du supérieur, l'écart reste important : entre 20 et 27 points en maths, entre 20 et 32 en lecture, 21 à 30 en sciences. En faveur du privé.
D'ailleurs les représentants du libre, qui disposent de leurs propres analyses, ne semblent pas trouver farfelue celle de Destexhe. « Notre réseau scolarise 60 % de la population du secondaire en Communauté française et près de 80 % en Flandre, précise-t-on. Il serait illusoire de penser qu'il ne regroupe que les meilleurs élèves. » D'autres chiffres peuvent accréditer la thèse du meilleur niveau du libre : les taux de redoublement y sont moins élevés que dans le réseau public.
On ne mettra donc pas tout le monde d'accord, qui en doutait ? Reste que les écarts existent. Comment les expliquer ? Pour Alain Destexhe, c'est l'organisation des réseaux qui est en cause. « Historiquement, le libre s'est organisé sur une base décentralisée, avec une grande autonomie des écoles ou des nombreux pouvoirs organisateurs. Alors que l'enseignement officiel, divisé en plusieurs réseaux, est soumis à des règles contraignantes. » Notamment en matière de recrutement des enseignants : l'autonomie du libre est beaucoup plus grande. « Dans le réseau de la Communauté française, où des professeurs attendent parfois 10, 15 ou 20 ans avant d'être nommés, c'est une cellule de 10 personnes au cabinet du ministre qui gère tous les recrutements et affectations, assène le sénateur. Et dans le réseau communal et provincial, politisation et favoritisme jouent un grand rôle. »
Pour Alain Destexhe, au lieu de « soumettre l'enseignement libre à des contraintes croissantes qui grignotent peu à peu son autonomie », il faudrait faire le contraire : accroître celle des athénées publics, « dans l'organisation de l'école et dans le choix des professeurs ». Il propose de mener des expériences-pilotes dans quelques établissements, tout en réalisant une étude poussée sur l'impact de l'autonomie des écoles comme facteur de réussite.
Une idée que le ministre Dupont pourrait ne pas rejeter d'emblée : interrogé mardi sur les (mauvais) résultats des évaluations externes en maths (Le Soir de mardi), il a dit au Parlement ne pas être opposé à l'idée d'une autonomie accrue « si elle est au service d'une plus grande cohérence de notre système éducatif ». Mais sûrement pas au bénéfice de la concurrence entre les réseaux.

Bug informatique pour les impôts

Suite à une erreur dans le programme informatique de l’administration des impôts, au moins 3.000 déclarations d’impôts comportent une erreur dans le montant final pour l’exercice 2007.


Suite à une erreur dans le programme informatique de l’administration des impôts, au moins 3.000 déclarations d’impôts comportent une erreur dans le montant final pour l’exercice 2007, indique mercredi De Morgen.
Dans certains cas, la différence atteint 5.000 euros. L’administration espère régulariser les situations d’ici fin juin.
Après l’erreur de 800 millions d’euros en 2006, les messages persistants au sujet de contrôles déficients et les plaintes sur le manque d’efficacité, voici une nouvelle affaire qui met en lumière le malaise existant aux Finances, écrit le journal.
Environ 3.000 déclarations d’impôts n’ont pas bénéficié d’un calcul correct ces derniers mois, indiquent plusieurs sources au sein des Finances. « Et c’est à imputer purement et uniquement à un calcul fautif par l’administration », indique-t-on. « Le problème vient de notre sytème informatique. Les personnes concernées avaient bien rempli leur déclaration. » Léon Poncin, directeur du service Automatisation des Finances, a confirmé cette erreur ainsi que le nombre de dossiers concernés.